vendredi 30 novembre 2007

"LES HISTOIRES D'AMOUR FINISSENT TOUJOURS MAL, en général"




"LES HISTOIRES D'AMOUR FINISSENT TOUJOURS MAL, en général"

Fred Chichin est mort. Les RITA MITSOUKO sont désunis.

Le travesti MARCIA de BAILA danse, danse.

Comme j'ai dansé, follement décomplexée de tous les corps, incarnée de toutes les différences sur vos rythmes.
Merci oh, merci Fred Chichin

mercredi 28 novembre 2007

Juste en passant


En passant, un article sur un colloque au Théâtre du Rond Point sur l'état d'un malade
L'Art contemporain :


«Alors que, ces dernières années, l’art est devenu un phénomène sociologique incontournable - un enjeu symbolique collectif - l’art d’aujourd’hui pour le public se résume le plus souvent à des œuvres sans intérêt ou à des événements éphémères où le snobisme le dispute à l’insignifiance.

- Alors que la France dispose, en grande partie grâce à l’Etat, d’un maillage de centres d’art contemporain et de musées sur tout le territoire, les artistes français ou vivant en France ont la sensation d’être plus ou moins marginalisés par ceux qui sont censés les défendre. Que, désormais, parmi nombre de fonctionnaires de l’art, un art « officiel, prévaut hormis lequel il n’y aurait point de salut ! »

- Alors que la France et Paris recèlent d’une diversité d’artistes très talentueux, le marché national, malgré les nombreuses galeries et les foires d’art contemporain, n’a pas l’envergure que l’on pourrait souhaiter. Quant à la place de la France sur le marché international, elle ne cesse de reculer d’année en année.
Mais je reviens au théâtre avant de me laisser envahir subvertir par les nouvelles : voyons qu'est-ce qui va mal ?

Les degrés de violence c'est comme un peu les "statistiques", il ne faut absolument pas oublier de remettre ces notions dans leur contexte.
Les chiffres et les mots sont des armes pour une propagande le plus souvent indigne et qui profite à qui ?
Je ne dis pas qu'il ne faut rien faire laisser jusqu'où la violence s'installer? la violence est certes ce que je détéste le plus au monde, mais la violence se fait violence, elle est une manifestation, il faut entendre les conflits les colères les injustices et arrêter de fustiger l'autre de toutes ses impuissances. Les français regardent trop de policiers... sans même y lire qu'ils sont rarement un appel à l'ordre et à la violence.
Certes il faut aller voir de très bons films de très bonnes séries
pour décrypter les non-dits et les manipulations
mais mais revenons au théâtre
ma commère avec la couturière et la commère...
Eh bien j'étais très fatiguée par la vie et les lumières du théâtre ont dysfonctionné, j'ai mal vu le spectacle et alors donc je me suis aperçue que mon petit théâtre de rêve manquait d'inclinaison.
Allez allons je vous lance en vrac les spectacles que je ne verrais pas, que je n'ai pas encore vus mais que j'aurais aimés....

Bref vous savez personne n'a plus le temps de rien alors dans cette anarchie on glane, les avis les conseils, les images racontées et portées ainsi à notre imagination.
"Et balancez mes cendres sur Mickey " de l'hispano-argentin Rodrigo Garcia.
Imaginez un homme nu lascif qui s'enduit de miel, et on lui colle ensuite des tranches de pain de mie... Ce spectacle se jouait au Rond-Point il est créé comme son titre l'indique pour dénoncer la consumérisation... il se jouait à Avignon et là au Rond Point....

Bon je vais vous quitter à regrets...juste avant,
se jouent sont à l'affiche "les Diablogues" avec Jacques Gamblin et François Morel.

UNE LIAISON PORNOGRAPHIQUE avec Judith Magre et Jean-Claude Jay...
je vous complèterai cette page griffonnée...
Il parait que l'on se demande que font des acteurs si présents dans une pièce si absente!)

lundi 26 novembre 2007

Reflexions : revue de presse... à propos des communistes/ Théâtre, cinéma...

Attention dans quelle politique sommes nous, violences et grèves...
peu importe les causes, il ne doit pas y en avoir ? !
Pour supprimer (comme si c'était possible ! ) la violence, il ne suffit pas de la réprimer
j'ai plus de 50 ans et je me souviens exactement de ma révolte quand au peu de respect, de considération, des causes, des sources de conflit.
Et aujourd'hui où en sommes-nous, l'humain est marchandisé, faire toujours plus avec le moins de gens, se contenter des miettes et se distraire car il n'y a plus rien à changer, plus rien à espérer.


Les prix flambent les gens sont de + en + tentés endettés, ils ne peuvent en aucune façon résister, se singulariser, ne pas aller travailler, la pression est proportionnelle à l'angoisse.

À n'importe quel étage de la société, il y a des mépris, des exploitations, d'où la souffrance au travail et justement il faudrait pouvoir respirer, manifester, se retrouver ensemble pour arrêter toute cette gangrène qui pousse quelquefois au suicide.
Les chiffres dont on parle tant, l'augmentation des suicides ? chez les jeunes, chez les chômeurs, chez les vieux, les cadres...

Les scénaristes des séries américaines à Hollywood sont toujours en grève, car ils sont exploités, écartés par les Productions... pour les rediffusions DVD

Ce week-end lors d'une réunion familiale, j'ai entendu une jeune fille qui compte beaucoup pour moi, dire : "mais des communistes il n'y en a plus..."
Alors je voudrais rattacher ces mots que j'ai entendus par d'autres, depuis longtemps, sans réagir, à un article, à un spectacle que je vous conseille aussi sans l'avoir vu, qui s'est joué à la création au Festival d'Avignon. Et après, juste là c'était joué à Rennes :
Le Silence des communistes (édité à L'Arche, 94 p.,13 €) est présenté jusqu'au 10 novembre, dans le cadre de Mettre en scène, qui accueille une vingtaine de spectacles, français et étrangers, jusqu'au 17 novembre. Théâtre national de Bretagne, Rennes (Ille-et-Vilaine). Tél. : 02-99-31-12-31
Monsieur Jean-Pierre Vincent metteur en scène du "Silence des communistes" article du Monde
En regard, le PCI était une fenêtre ouverte. Il avait un contact avec l'ensemble de la vie italienne. Et puis il était lié à Visconti, à Strehler, à Rosi..., qui étaient des modèles artistiques. Pour ces raisons, il a énormément compté.

Le PCF a aussi beaucoup compté dans la vie artistique française, à sa manière.

Oui. Ce serait une inconscience historique de première grandeur d'oublier qu'il a été l'artisan principal, avec une partie du gaullisme, de l'invention d'une politique culturelle et théâtrale novatrice et audacieuse dont nous devons bien admettre que nous vivons peut-être la fin. Je me demande si l'histoire du théâtre populaire, qui est devenu le théâtre public, n'aura pas été une parenthèse dans l'histoire de la France. Car cette politique est aujourd'hui en grave danger.

Dans "Le Silence des communistes", il est question de la faillite du communisme. Etes-vous d'accord avec ceux qui disent que cette faillite a laissé un vide ?

Oui. En France, je pense que l'effritement du PCF a laissé un vide dans le parti lui-même et dans ce qui est autour. Ça a laissé en particulier un vide dans le Parti socialiste. Il ne s'agit pas d'un manque de leader, mais de pensée leader. Tous les gens de gauche le ressentent.
Donc dans l'Humanité, journal qui demeure et communiste et révélateur, réveilleur d'opinions, j'ai aussi découvert un rappel du budget culturel alloué aux théâtres subventionnés malgré les vœux pieux de Monsieur Sarkozy.



Ce soir je vais dans un théâtre que j'aime, avant tout comme lieu, par son nom déjà celui de l'ATALANTE, il est derrière celui de l'ATELIER...
voir la veuve, la couturière et la commère

C'est pas loin de Montmartre , c'est le repaire de Michel Bouquet, c'était le Théâtre de Charles Dullin, et le petit théâtre de L'ATALANTE, je rêverais d'y jouer ma création parce que c'est un peu comme si on entrait dans une caverne pour un banquet...
Y jouer ma création à partir de l'adaptation qui est sur mon blog, l'extatique et son psy : "de l'angoisse à l'extase", avec une danseuse aussi qui serait tous les espoirs, toutes les vies muettes, les vies rêvées de ce personnage, la voix des plus de mille lettres échangées entre eux deux : Madeleine, elle s'appelait.


Pour le cinoche et les bouquins je fais vite là mais j'ai des pistes et pour les enfants, les mots d'oiseaux après les mots caresses...
mais déjà
avant d'y revenir au cinéma, l'excellent American Gangster avec l'immense Denzel Washington et le non moins Russell Crowe de Ridley Scott.
On ne parle jamais assez des films de Ridley Scott. Comme si, il ne fallait pas parler du cinéma populaire, d'exigence : d'image de rythme, pour une lisibilité de la petite histoire au sein de la grande. C'est un film qui nous fait du bien, un peu long j'ai dit au début de la digestion pour dire quelque chose... Mais il me tient chaud depuis, dans l'inconscience globale de l'exploitation à tous les étages, les niveaux pour toutes les meilleures raisons du monde, et c'est aussi sur les excès des années 70...

dimanche 18 novembre 2007

Festival D'Automne Théâtre, Danse... Rodolphe Dana et les autres....

Bon j'ai pris du retard. Une amie m'a parlé d'un spectacle à la Cartoucherie au théâtre de L'AQUARIUM, d'un travail très fort alors qu'en cours, un "working progress" une première mouture, j'ai reçu un message trop tard et voilà... C'était sur Jean-Luc Lagarce... on m'en a dit le plus grand bien avec un jeu d'acteurs exceptionnel.
Et il y avait dans le cadre du festival à l'Odéon "l'Homme sans but" de Claude Régy(que je n'ai pas vu et qui selon mon amie, une autre moi-même par rapport au théâtre, était tout aussi exceptionnel. Il ne s'agit pas de lenteur...il s'agit d'entrer dans un autre monde, fonctionnement, rythme, pensée).

Bon je vous ai trouvé là un lien vers tout le programme
Festival d'Automne 2007
et un récapitulatif
et je vous en ai copié quelques bribes ... sur aussi Jean-Luc Lagarce
mais mis en scène par Rodolphe Dana Les Possédés,

Il m'avait contactée pour un rôle de Mère dans sa précédente mise en scène du Pays Lointain du même Jean-Luc Lagarce et puis cela ne s'est pas fait...
et bien-sûr je suis allée voir la pièce et j'ai été déçue par rapport au travail collectif dont il m'avait parlé et dont il m'avait montré une vidéo pour Oncle Vania
j'étais bien incapable d'aller le voir ensuite
si peu d'objectivité donc je persiste et j'y retournerai pour lui dire combien j'aime ou pas...
En tous les cas ils fonctionnent comme une vraie troupe et leur jeu est proche pour pas dire palpable... un théâtre qui aurait appris dans le jeu du cinéma...

Derniers remords avant l’oubli
Théâtre de la Bastille
23 octobre au 25 novembre 19h30, dimanche 15h30
relâche 25 octobre et lundi
13 € et 20 € – Abonnement 13 €

La Ferme du Buisson / Scène nationale
de Marne La Vallée, Noisiel
27 novembre au 1 décembre à 20h45, 2 décembre
17h, relâche Jeudi – 13 € et 20 € – Abonnement 13 €

La Scène Watteau, Nogent-sur-Marne
6 au 8 décembre 20h30
7 € à 20 € – Abonnement 7 € et 13 €
Les personnages de Jean-Luc Lagarce aiment revenir en arrière, retourner sur leur pas, se retourner sur leur passé. Et la mort prématurée de l’écrivain, acteur, metteur en scène et éditeur (1957-1995) n’incite que davantage à lire ses pièces comme des rétrospectives, comme autant d’exercices du deuil des souvenirs. Derniers remords avant l’oubli est l’évocation d’un amour de jeunesse ayant uni une femme et deux hommes dans une demeure emplie des parfums de l’été. Désormais, le temps de l’inventaire a succédé à celui de l’invention ; Pierre habite seul la maison que ses amis, accompagnés de leurs conjoints, sont venus le convaincre de vendre. Il est ici question « d’argent, donc de passion(s), donc d’utopie(s), donc d’amour(s) », souligne le jeune metteur en scène Rodolphe Dana, dont c’est la troisième mise en scène, après un Oncle Vania remarqué et, l’an passé, un touchant Pays lointain du même Jean-Luc Lagarce. Il est question aussi, comme souvent chez Lagarce, d’amours et de souvenirs lessivés, d’histoires de famille(s), de règlements de comptes ; de sentiments hantés, incommunicables.
C’est tout cela qui passe dans la langue, la fameuse et singulière langue de Jean-Luc Lagarce. Ces phrases répétées qui ne sont jamais des ratiocinations, simplement des désirs de traquer les sentiments au plus près, au plus juste – plutôt se taire que se trahir. Des sentiments auxquels la parole pourrait redonner tout leur poids si seulement la pensée pouvait lui en laisser le temps, se décider à la suivre, et si seulement la parole était réellement capable d’une telle précision chirurgicale. Les mots de Lagarce sont frères des fêlures et des échecs, ce sont eux qui créent l’atmosphère sombre, étoufante et pourtant tellement lumineuse qui nimbe son théâtre. Pour évoquer cette recherche du temps perdu, Rodolphe Dana cite justement Proust : «On ne guérit d’une douleur qu’à condition de la vivre pleinement.» Et ajoute : «Cette phrase s’applique aussi à l’amour. Et chez Lagarce, ces deux versions résonnent.»
Il y a de la Danse

Théâtre de la Ville
2 place du Châtelet
75004 Paris
04 DÉCEMBRE au 09 DÉCEMBRE

Métro : Châtelet-RER : Châtelet-Les Halles

4 au 8 décembre 20h30,
9 décembre15h
14, 50 € et 26 €
Abonnement 14, 50 €


CRWDSPCR (1993)
Musique, John King, Blues 99
Décor, costumes et lumière, Mark Lancaster

Crises (1960)
Musique, Conlon Nancarrow, Rhythm Studies #1, #2, #4, #7, #6”
Costumes, Robert Rauschenberg
Lumière, Megan Byrne

EyeSpace (2006-2007)
Création
Musique, Mikel Rouse, musiques pour iPods, International Cloud Atlas
Décor, Henry Samelson
Lumière, Josh Johnson

Chorégraphie, Merce Cunningham

Merce Cunningham Dance Company
Interprètes Cédric Andrieux, Jonah Bokaer, Lisa Boudreau, Julie Cunningham, Brandon Collwes, Emma Desjardins, Holley Farmer, Jennifer Goggans, Rashaun Mitchell, Koji Mizuta, Marcie Munnerlyn, Daniel Squire, Robert Swinston, Andrea Weber



À 88 ans, Merce Cunningham n’en finit pas de s’abandonner aux vertus du hasard pour continuer à nous surprendre, et à se surprendre lui-même, pour déjouer et stimuler son propre imaginaire. Comme il le faisait jadis avec les jets de dés ou de pièces de monnaie, le chorégraphe américain – toujours à la pointe, toujours ailleurs – utilise aujourd’hui l’iPod pour inviter chacun à intervenir librement sur le contexte musical de la pièce qui se joue sous ses yeux.
Pour EyeSpace en effet, sa dernière création, la musique composée par Mikel Rouse (utilisant notamment des samples de piano préparé de John Cage) est distribuée à chaque spectateur sur un baladeur numérique : de la sorte, chacun est libre, durant le spectacle, de laisser la musique se dérouler à sa guise. « Chronologiquement » ou suivant un mode de lecture aléatoire.
Les duos, trios et quatuors exécutés par les 13 danseurs esquissent ainsi un temps à la fois collectif et privé, commun et individuel – et l’expérience théâtrale se fait ici véritablement expérience de la liberté.
Également au programme, deux pièces qui couvrent trente années d’une création qui a bouleversé le XXe siècle chorégraphique : Crises, de 1960, où les intonations jazz des compositions pour piano mécanique de Conlon Nancarrow scandent un face à face à fleur de peau entre cinq danseurs – quatre femmes et un homme – dont les membres sont reliés entre eux par des bandes élastiques. Et CRWDSPCR (1993), dont la frénésie incessante se déploie sur des accents proches du blues.

Coréalisation Théâtre de la Ville ; Festival d’Automne à Paris

La saison 2007-2008 de la Merce Cunningham Dance Company est financée en grande partie grâce au soutien des Carnegie Corporation of New-York, Ford Foundation, Andrew W. Mellon Foundation, Robert Rauschenberg, The Starr Foundation et Save America’s Treasures.
Ce projet a bénéficié d’une aide du National Endowment fort The Arts. Ces représentations sont rendues possibles grâce à des fonds publics provenant du New York State Council on the Arts, agence d’État.
The Eleanor Naylor Dana Charitable Trust, Gladys Kreible Delmas Foundation, The Harkness Foundation for Dance et The Fan Fox and Leslie R. Samuels Foundation ont généreusement contribué à cet engagement.

Il y a
de la Musique et encore du Théâtre avec Une seconde surprise de l'Amour de Marivaux au théâtre de Chaillot et aussi Abbas Kiarostami à Beaubourg des expositions...
Une rétrospective intégrale des films de Abbas Kiarostami est présentée au Centre Pompidou à l’occasion de l’exposition Érice-Kiarostami :
correspondances du 19 septembre au 17 janvier.

vendredi 16 novembre 2007

Des nouvelles de la Famille JMRabeux : la Cie La Sibylle : Le Schizo et... Sylvie Reteuna, ART BRUT comme Aloïse

Je vais réserver d'autant que ce texte m'intéresse beaucoup et que je n'ai pas été très tendre avec la première mouture de l'adaptation au théâtre.
Ce titre là :
Le Schizo et les langues, point final à une planète infernale
est un manifeste comme celui de l'amour fou...
et que cette dame, belle "émouvante", dame de théâtre Sylvie Reteuna, s'attache aux mêmes excroissances décroissances folies normes et démontages
que moi, entre théâtre parodies et folies avec une exigence et une intelligence auxquelles je ne cherche pas comparaison.
Mais je m'apitoie sur les souffrances et me culpabilise de + en +, monstrueuse s'abstenir de devenir. Je collabore malgré tout à cette époque et à toutes ses confusions.
Bien le bonjour et fraternité et courage à vous tous Monsieur Jean Michel Rabeux
et Madame Claude Degliame, Éram Sohbani à mon beau roi perse tout particulièrement
et à tous les autres...


Le Schizo et les langues, point final à une planète infernale

D’après Le Schizo et les langues de Louis Wolfson
(© Editions Gallimard)
Adaptation et mise en scène Sylvie Reteuna
Lumière Jean-Claude Fonkenel
Scénographie et costume Pierre-André Weitz
Création son et musique Eric Sterenfeld
Avec Michel Jurowicz
Crédits photos : Nicolas Grandi
Le jeune homme malade mentalement, le psychotique, l’étudiant en langues schizophrénique… c’est ainsi
que l’auteur se nomme lui-même.
Le Schizo et les langues n’est cependant pas l’exposé d’un délire – Wolfson ne délire pas – mais le récit de « moments » de la vie du schizo dans lesquels, tel un acteur, Wolfson se met en scène et s’offre à nos regards,
avec une acuité qui fascine et une jubilante – et mordante – ironie. Comme un acteur, il manie avec brio le simulacre. On ne sait jamais vraiment où il se tient : dans la vérité ou dans la simulation ? dans le tragique ou l’ironie ? dans la folie ou la raison ?
L’écriture de Louis Wolfson est une machine de guerre contre l’ordre établi, le pouvoir, qu’il soit politique, familial, ou linguistique et nous permet, espérons-le, de questionner et d’affronter, avec une salutaire« folie », la déraison d’une angoisse universelle.

Du 11 au 23 décembre 2007 au Théâtre du Chaudron – la Cartoucherie – 75012 Paris
Du mardi au samedi à 20h ; le dimanche à 16h ; relâche le lundi
Tarifs : 20€ plein tarif
15€ vermeil, collectivités, famille nombreuse
13€ étudiants, -25 ans, chômeurs 10€ RMI, élèves comédiens
Salle accessible aux personnes à mobilité réduite.
Accès : M° Château de Vincennes. Navette gratuite avant et après le spectacle ou bus 112.
Renseignements et réservations au 01 43 28 97 04 ou lechaudron@wanadoo.fr
www.theatreduchaudron.fr

Autour du spectacle…
 Vendredi 14 décembre à l’issue de la représentation : rencontre avec l’équipe artistique
La Compagnie La Sibylle et la galerie abcd, dans le cadre de son exposition Brut alors !,
s’associent le temps de trois soirées inédites et présentent :
Impromptus sur quelques textes « bruts »

Lecture déambulatoire conçue par Sylvie Reteuna,
présentée à la galerie abcd (Montreuil)
Vendredi 14 décembre à 19h
Samedi 15 décembres à 18h
Dimanche 16 décembre à 18h
*possibilité d’aller voir le spectacle à la suite de l’impromptu le samedi
Conception : Sylvie Reteuna
Réalisation : Kate France et Sylvie Reteuna
Avec : Juliette Flipo, Kate France, Mélanie Menu, Eram Sobhani

En juin dernier alors que nous jouions Le Roi Lear au théâtre du Chaudron à Paris, je rencontrai Bruno Decharme, collectionneur et fondateur de la Galerie abcd à Montreuil. Je lui racontai l’importance qu’avait eu pour moi la découverte de l’art brut et l’intérêt toujours renouvelé que j’y portais, et lui fis part de mon désir, depuis longtemps, de travailler sur des écrits bruts, au théâtre ou ailleurs… Très vite nous décidâmes de faire « quelque chose » ensemble et de mettre en rapport – en résonance - les œuvres exposées et des textes.
Les textes présentés sont d’hommes et de femmes ayant été internés en asiles d’aliénés, maisons de santé, hôpitaux généraux... Ce sont des fragments de lettres, écrits ou « délires » recueillis par les médecins entre 1850 et 1950 environ.
Cette lecture déambulatoire présentera quelques-uns de ces textes au milieu des œuvres exposées actuellement à la galerie, en espérant que ces mots, nés pour la plupart de l’enfermement, de l’empêchement et de la révolte, résonnent en vous avec la même émotion, le même émerveillement qui nous a saisis quand nous les avons découverts.
Sylvie Reteuna
Tarifs :
Impromptu + entrée exposition : 5€
Impromptu + entrée exposition + spectacle Le Schizo et les langues* 15€
*contremarque pour le spectacle valable sur toutes les représentations de Le Schizo et les langues, point final à une planèteinfernale au Théâtre du Chaudron, dans la limite des places disponibles.
abcd la galerie 12 rue Voltaire 93100 Montreuil / Ligne 9 – Métro Robespierre www.abcd-artbrut.org
Jauge très limitée, réservation indispensable au 01 40 21 36 23
ART BRUT désigne “des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, dans lesquels le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part, de sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en œuvre, moyens de transposition, rythme, façons d’écritures, etc.) de leur propre fonds et non des poncifs de l’art classique ou de l’art à la mode“

Jean Dubuffet



Je n'ai pu résister à vous donner ici quelques reflet des dessins d'Aloïse
mais allez vite si cela vous tente voir sur le site même de la galerie
car les couleurs sont toutes réduites pour le passage par ce blog...

AMOURS ET MORTS SUBITES 10€ à la Butte Montmartre avec conso comprise les LUNDIS à 20h30 : 19/11 et 3-10/12




AMOURS ET MORTS SUBITES

10€ à la Butte Montmartre avec conso comprise les LUNDIS à 20h30 : 19/11 et 3-10/12
si vous voulez vivre un soir ailleurs que chez vous
avec un spectacle musical.... je ne l'ai pas encore vu

C'est au "Soleil de la Butte"
32 rue Muller
75018 PARIS

M°BARBÈS ROCHECHOUART ou CHATEAU ROUGE

RÉSERVATION : amoursetmortssubites@free.fr/ tél : 09 52 46 00 08

Causeries avec Olivier Py et Jean-Michel Rabeux à l'ENS LSH à LYON et en passant par l'OPÉRA et Thomas Dutronc


Olivier Py va mettre en scène à l'Opéra de Paris
The Rake's Progress de Stravinsky(1882-1971)




Moi je vous le dis y a des moments comme cela où l'on n'aime plus Paris comme dirait le chanteur Thomas Dutronc...(très bien ce site)
Je serai bien allée à LYON vivre quelque temps...
-uniquement pour ces conférences ?
-... à votre avis ?


Causeries avec Olivier Py et Jean-Michel Rabeux à l'ENS LSH

Evénement

Information publiée le mardi 13 novembre 2007 par Sophie Rabau (source : Thibaud Croisy)
Jeudi 6 décembre 2007, ENS LSH (Lyon 7ème)

Causerie avec Olivier Py
Le JEUDI 6 DECEMBRE à 17 heures dans le Salon Osier de l’ENS LSH

Causerie avec Jean-Michel Rabeux
Le JEUDI 13 DECEMBRE à 17 heures dans le Salon Osier de l’ENS LSH


Afin de clore l’année calendaire en beauté, nous vous proposons, une fois n’est pas coutume, trois causeries en un mois.

Les deux premiers metteurs en scène invités, quoique très différents, présentent néanmoins des points de contacts significatifs en ce qu’ils manifestent un goût prononcé pour le travestisement, mais aussi parce qu’ils entretiennent tous deux une liaision singulière avec l’un de leur comédien.
Olivier Py viendra le premier évoquer ses « Illusions Comiques », qu’il a écrit, mis en scène et dans lequel il joue aux côtés de celui qui l’accompagne dans la quasi-totalité de ses créations : Michel Fau – « un des plus grandes acteurs de sa génération », selon lui, « qui s’est illustré principalement dans des rôles de dame ». Le fait est insolite parce que « totalement absent du théâtre moderne : il faut remonter à l’époque baroque ou aller vers le théâtre extrême-oriental pour trouver des équivalents ».
Jean-Michel Rabeux prendra la relève avec « Emmène-moi au bout du monde ! », un spectacle adapté du roman de Blaise Cendrars dans lequel joue Claude Degliame, comédienne ayant également participé à la plupart des mises en scène de cet artiste qui est aussi son compagnon ; monstre de théâtre dans tous les sens du terme puisque, hormis la reconnaissance dont elle jouit, elle est aussi, aux dires de Jean-Michel Rabeux, « de ces acteurs qui amènent sur scène une monstruosité irréductible » ; monstre travesti, tantôt mâle, tantôt femme, tantôt humaine, tantôt animale, tantôt grecque, tantôt asiatique. C’est donc – entre autres sujets – à une méditation sur la création à deux et sur l’art du comédien que nous vous convions en ce début de mois de décembre. Sur ce travestissement,« comble du théâtre », « philosophie de Platon à l’envers » selon Bruno Tackels puisque « l’acteur n’est pas un menteur qui nous fait croire qu’il sait faire des lits alors qu’il n’a aucune connaissance en menuiserie ; l’acteur est quelqu’un qui nous propose le plus sublime des lits – qui n’est justement pas un lit ! ». Et Olivier Py de citer Jean Genet : « Divine ne voulait pas être femme, elle voulait être fausse ».

Thibaud Croisy


« Illusions Comiques », écrit et mis en scène par Olivier Py est présenté les 4, 5, 6 et 7 décembre à 20 h 00 au Théâtre National Populaire (TNP) de Villeurbanne. Le texte est publié aux éditions Actes Sud.
« Emmène-moi au bout du monde ! », écrit par Blaide Cendrars, adapté et mis en scène par Jean-Michel Rabeux est présenté au Théâtre du Point du Jour les 10 décembre (19 h 30), 11décembre (20 h 30), 12 décembre (19 h 30), 13 décembre (19 h 30), 14 décembre (20 h 30). Le texte est publié aux édtions Gallimard, collection Folio.
Attention : « Emmène-moi au bout du monde ! » nécessitant un dispositif scénique particulier, le nombre de spectateurs et donc de places disponibles s’en trouvera significativement réduit. Nous vous conseillons donc d’acheter vos billets le plus tôt possible.

Les Causeries auront lieu dans le Salon Osier, débuteront à l’heure exacte et sont ouvertes à tous.

Prochaine causerie : le lundi 17 décembre 2007 à 18 h 30 avec Claude Régy, metteur en scène de « Homme sans but d’Arne Lygre », présenté au Théâtre National Populaire (TNP), les 14, 15, 18 et 19 décembre 2007 à 20 h 00 et le 16 décembre à 16 h 00.


Une proposition de Thibaud Croisy, soutenue par la Section Arts et réalisée avec l’aide de Jean-Loup Rivière, Anne Pellois, Delphine Dubost, Elodie Erard, EnScène !
Contact / Thibaud.croisy@ens-lsh.fr
www.ens-lsh.fr

Url de référence : http://www.ens-lsh.fr/38005574/0/fiche___pagelibre/&RH=THEATRE&RF=ACTU_CULT

dimanche 11 novembre 2007

Avant et après la fin...des petits trésors. Bas et hauts. Amour quand tu nous détiens...Vidéos livres




C'est un petit trésor de notre famille d'amis (film de Xavier Hollebecq entre autres créateur lumière dont je vous ai souvent parlé) qui date de l'avant publication possible des vidéos sur ce blog... et que j'avais remisé dans mon grenier informatique.
-Il est temps ?
-c'était pour le nouvel an 2007, mais ne serait-ce pas aux instants les plus difficiles, qu'il faudrait dans l'année 2007, se remémorer ses espérances.

Ce mois de novembre, je sais je l'ai déjà dit, il y a comme un trop plein de chagrins décès, un hasard, certes ! Mais c'est un passage délicat que celui des grandes marées, du changement d'heure, du solstice à l'équinoxe, c'est la fin de l'automne et c'est aussi le meilleur moment des couleurs orangées rouges ocre orangé des feuillures. Il faudrait voir les forêts de mélèzes à la montagne après un grand chagrin et voir des enfants, des parents débordants d'attentions à donner ; et la magie de la petite enfance élargie de tous les possibles ; les premières histoires d'amour, poésie en reflux... ; revoir les films de Charlot ou de Jacques Tati.
Revoir le film, juste celui qui vous contient tout entier et vous fait pleurer "hoqueter" disait Olivier Py dans une interview sur le cinéma. Pour lui c'était "ORDET" de Dreyer. C'est un film à miracle d'une beauté, inexplicable.

Le film qui me contient et qui me fait pleurer systématiquement voir à la musique du générique de départ, c'est "La double vie de Véronique"de Kieslovski, "Le festin de Babette" de Gabriel Axel ne serait pas loin -mais je ne l'ai pas vu autant de fois- "Violence et Passion" de Luchino Visconti "Cris et Chuchotements" d'Ingmar Bergman "Un ange à ma table" de Jane Campion "Bagdad Café" de Percy Adlon et après voilà ça ne s'arrête plus...

Comme quoi cette culture, sublimée, vous offre méditations, replis, élégance, introspection et solidité. C'est important un édredon pour rêves abandonnés, amitiés perdues, amours non déclarés. Je le crois aussi mais vous l'avez compris, au moment d'être orphelin veuf ou dernier... d'une famille d'un groupe d'amis d'un couple, d'une fratrie, d'un amour filial inversé... d'une mère ou d'un père qui perd son enfant. Mais ce n'est pas suffisant ? bien-sûr puisque c'est à la fois inhumain et c'est aussi la vie, il faut se retourner pour certains s'oublier dans une dépendance passagère : marcher ranger nettoyer étiqueter débarrasser et aller voir loin et en revenir.

À propos de films il y a une scène un long plan séquence dans "les fils de l'homme" d'Alfonso Cuarön ,que je vous offrirais bien. Si je l'avais en vidéo. Imaginez, un monde de ghettos, de guerre civile, où il n'y a plus d'espoir de transmettre la vie et soudain quelque part un bébé parait. Il y a une séquence, où ils passent dans une ville en guerre en ruines, sur le chemin les armes des mutins, les cris, les cadavres, tout semble prendre son sens enfin ; et sur le passage de l'enfant, tous les fusils se taisent.


C'est un autre petit trésor, comme quoi, il faut faire son ménage dans les dossiers informatiques, vous remarquerez ce film là, il est tout à fait artisanal, c'est celui pris sur le vif par mon chéri, c'est un film familial,
à voir et à revoir. Tiens on vient de passer un coup de fil aux amis, eux deux vont se marier en mai, alors qu'ils ont un grand fils de 17 ans et une autre amie de mon chéri est enceinte à plus de 40 ans de son premier bébé... à + de 40 ans. Faire son deuil du désir d'enfant... à ce sujet entre autres, j'ai aimé la fin du livre L'ÉCHAPPÉE de Valentine Goby (sans prix littéraire), car c'est un résumé de trois rêves possibles... que devient-on jeune femme démantelée ?

Pour finir sur les livres je ne sais plus si je vous ai déjà assez parlé de l'auteur critique acerbe de la société américaine Philip Roth, il vient de sortir une œuvre de fin : un homme, ni autobiographique ni posthume,
et je vais courir l'acheter, car cet auteur m'a toujours tenu compagnie aux automnes de ma vie.
Je pensais que c'était lui qui avait écrit un si beau livre sur son père... mais voilà il va falloir ranger toute ma biblio, car c'est introuvable, dans mon"impitoyable" mémoire : pas même le titre pas même l'auteur...

Depuis longtemps je me tourne la tête, avec cette question, que dire aux autres, plus jeunes ou pas, au sujet de la rencontre amoureuse, et comment ?
Je ne puis que vous donner mes graines toutes picorées ou mes petits cailloux blancs plus résistants, car chacun sa route ses traces et son diapason, mais il faut se laisser troubler et dire et se déclarer. Se sentir responsable à 100% de son histoire. Un essai peut devenir une erreur mais pas un échec. Et pourtant il en faut combien de temps pour se défaire d'un premier chagrin qui vous descend, vous relie à vos fantômes, hantises. Ça parait banal, mais il faut en parler, ne pas hésiter à se faire aider par un psy, psychologue ou psychanalyste. Celui qui vous convient et qui vous fait avancer.

Les psys paraissent quelquefois tout détenir dans nos sociétés mais ils savent aussi réparer tous les défauts d'écoute. À l'adolescence, on a souvent en quête d'indépendance (l'indépendance disent-ils les psys n'est pas l'autonomie et se paye très cher), on a souvent de très bons amis auxquels vingt fois par jour on peut téléphoner pour raconter sa vie.
Mais après, bien après, les histoires de couple et d'intimité ne se rappellent plus, ne se racontent pas.
-C'est dommage ?
-Non, c'est délicat.

Je pense que trouver une épaule, une main, une dédicace délicate et passagère, n'est pas trop difficile, mais il faut oser, voir quelquefois, demander de l'aide à des gens inattendus, collègues voire même un responsable. Chef ou pas, homme ou femme, de rang hors les rangs, de la famille élargie ou pas ou prou et pas seulement.
Au cas où il n'y a person ... allez voir un psy, dispensaire hôpital de jour, c'est urgent avant de passer à la violence contre soi ou envers les autres. INTERNET EST UN ISOLANT, un éditeur, il n'écoute ni ne comprend, les forums ne sont pas des rencontres une entente. Un travail sur soi ne peut pas être qu'unilatéral à certains moments excessifs, destructeurs de la vie.

Surtout ne pas se contenter des parents, des frères des sœurs, car là quelquefois les dés sont pipés. Les enfouisseurs de mystères peuvent aussi y mettre la confiance en soi, s'ils sont au trop près impliqués en voulant bien faire, ils vous isolent...à vie.

-Mais se retirer du monde, se reposer du regard des autres, c'est indispensable ?
-Oui mais pas d'y retomber, pas de s'y recroqueviller, car alors l'envol, le re-déploiement devient tellement difficile.

Bon j'arrête là, je ne suis qu'une vieille raccommodeuse de bas...

jeudi 8 novembre 2007

Michel FAU suite et vie et fin d'une critique, comment les affronter, comment en jouer les déjouer...


  • L'ignorant et le fou **Théâtre de l'Athénée, Square de l'Opéra Louis-Jouvet, 7 rue Boudreau, 9e. 01 53 05 19 19. Jusqu'au 4 novembre.La Reine de la nuit est en retard pour la représentation. Dans la loge, son père s'inquiète, en compagnie d'un médecin qui décrit à l'envi des exercices d'autopsie. La vie est une torture et Thomas Bernhard dissèque ces trois monstres immuables. Dans le rôle du docteur obsessionnel, Michel Fau atteint des vertiges d'étrangeté, surprenant, inquiétant, drôle. Quant à Dominique Valadié, elle fascine. Même absente de la scène, elle imprime sa présence et ses accès de toux sont irrésistiblement bernhardiens, hoquets de haine, de folie, de dégoût. Face à ces deux interprètes éblouissants, Roland Bertin impose un père odieux et mystérieux. C'est captivant, fort, troublant.Dominique Valadié, une Reine de la Nuit projetée dans les étoiles.

  • "Si nous n'avions pas la faculté de divertir notre esprit/cher monsieur/nous devrions admettre/que nous n'existons plus du tout/l'existence est, notez-le bien, toujours/une diversion de l'existence/nous n'existons que parce que/nous faisons diversion à notre existence même." Celui qui parle est un médecin, spécialiste de la vivisection. Il s'adresse à son ami, un homme âgé qui s'imbibe de schnaps et vit collé à sa fille, une chanteuse d'opéra qui est la plus célèbre des coloratures. Ce soir-là, elle va être La Reine de la nuit, dans La Flûte enchantée, de Mozart, pour la 222e fois. L'ART DANS TOUS SES ÉTATS La première partie de la pièce se passe dans une loge de l'opéra, la seconde dans un restaurant, après la représentation. La Reine de la nuit a triomphé. Elle est au bord de l'épuisement. Pas seulement celui qui suit la performance, mais celui qui fait de chaque jour une performance. Et c'est cela que déroule L'Ignorant et le Fou. La logorrhée du médecin sur la vivisection enveloppe les considérations du père et de la fille, comme une allégorie atrocement réelle sur l'art dans tous ses états, et l'art et la manière de vivre.

  • Comme toujours avec Thomas Bernhard, on rit parce que "ce qui en réalité/est une tragédie/est une comédie/cher monsieur". Mais ce rire qui éclate, s'écrase aussitôt comme un corps en chute libre. C'est tout sauf celui que procure un clown. Et c'est là que pèche la mise en scène d'Emmanuel Daumas. Sa distribution réunit Roland Bertin, impressionnante masse de chair, dans le rôle du père, Dominique Valadié en Reine de la nuit, et Michel Fau en médecin. Cet acteur a un don comique inaltérable, qui fait merveille quand il joue avec Olivier Py. Mais là, il appuie sans nuances alors qu'il faudrait jouer un comique indissociable de l'inquiétude, à la Michel Serrault. Comme c'est lui qui tient l'essentiel du texte, il déséquilibre la représentation - les autres n'existent pas comme ils le devraient - et lui donne un ton outré qui épuise. Mais on est loin de l'épuisement existentiel de Thomas Bernhard.
  • Trois monstres pour lesquels il faut de sacrés pointures d’acteurs. Ceux réunis par Emmanuel Daumas, metteur en scène scrupuleux, chassant la justesse bien plus que l’effet, sont tout simplement fabuleux. Roland Bertin, présence compacte, absente, dodelinant hors du réel, parle peu mais s’impose, Michel Fau déblatère, lance comme un jongleur des chapelets de phrases, de sentences, d’invectives, ahurissant d’à propos, d’évidence, Dominique Valadié enfin, impératrice née dans les égouts, tour à tour triviale et aristo, se livrant à d’invraisemblables exercices vocaux, prodigieuse d’abatage et d’humour. On savait qu’elle était l’une des meilleures comédiennes de sa génération. Cette Reine de la Nuit la projette dans les étoiles.
  • De sa loge d’opéra jusqu’à l’auberge des Trois Hussards après la représentation de La Flûte enchantée, la cantatrice (Dominique Valadié) aura été le sujet de toutes les préoccupations d’un père (Roland Bertin) aveugle et alcoolique, qu’un médecin (Michel Fau) ami tente de divertir au mieux de l’inquiétude par un bavardage sans limites et son goût immodéré pour les opérations légistes. Un quatrième personnage (Vincent Deslandres) sera aux petits soins de tout ce petit monde d’abord en habilleuse de la diva, par la suite en qualité de maître d’hôtel. Près de vingt ans après sa mort, Thomas Bernhard sait provoquer toujours autant qu’il amène les consciences à une réalité du dérisoire face aux prétentions humaines. L’art et la mort sont constamment au coeur des préoccupations du dramaturge autrichien qui, de santé vacillante, n’aura jamais pu réaliser ses ambitions musicales de jeunesse. Une rencontre privilégiée entre Dominique Valadié et Emmanuel Daumas, le metteur en scène, avait initié un puissant désir de monter ensemble un projet pour lequel il fallait trouver "un texte monstrueux et drôle... Quelque chose entre l’engagement d’une vie dans l’art et le dégoût de l’art face à la barbarie". L’Ignorant et le Fou est donc la réponse implosive à ce souhait théâtral commun que Michel Fau va catalyser du début à la fin de la représentation dans un délire logorrhéique hors normes, au demeurant fort convaincant. Quant aux prestations de Roland Bertin face à Dominique Valadié, elles semblent pour leur part flotter entre deux eaux, en des flûtes enchantées de champagne, coulant à flots de maux renversés à la nique du désespoir. D’ailleurs, un spectacle où est assumé concrètement le plaisir de l’auteur à tirer la langue au public, est nécessairement revigorant.
Renseignements sur le spectacle et sa tournée pour ceux qui n'ont pu y aller, qui n'habitent pas Paris....
L’ignorant et le fou de Thomas Bernhard, traduction Michel François Demet, mise en scène Emmanuel Daumas, scénographie, costumes et vidéo Saskia Louwaard et Katrijn Baeten, lumières Bruno Marsol. Avec Roland Bertin, Michel Fau, Dominique Valadié, Vincent Desclandres. Paris – Théâtre de l’Athénée jusqu’au 10 novembre – 01 53 05 19 19

En tournée : 13,14 & 15 novembre – MC2 de Grenoble – 04 78 15 01 80 18 décembre : Théâtre de Bourg en Bresse : 04 74 50 40 00 11 janvier 2008 : Théâtre de Villefontaine – 04 74 80 71 85 du 15 au 22 janvier : Comédie de Valence : 04 75 78 41 70 /24 janvier – Théâtre de Vienne : 04 74 85 00 05 /29 & 30 janvier : Théâtre de Villefranche-sur-Saône : 04 74 68 02 89


Michel Fau, 4 critiques, il a tout entendu sur son jeu et dès ses débuts après le Conservatoire, je peux vous le garantir et cela de ses meilleurs amis...
Comment perdre ses amis : être en haut de l'affiche...
Lui demander de faire du Michel Serrault dans du Thomas Bernhard, ça vous en donne une idée des "conneries"...
Michel Fau c'est Michel Fau et Michel Serrault il en a entendu des "conneries" quand il jouait l'AVARE comme LA CAGE AUX FOLLES...

Je vous dirais comment résister chacun à sa façon, mais dans le jeu rester soi , c'est cela le boulot, et s'en tenir aux raccords, notes du metteur en scène, car la pièce, le rôle, c'est celui là à ce moment là... SELON SON DIAPASON.
Il faut tenter de ne pas se laisser influencer par les avis critiques réactions fussent-elles de proches de connaisseurs, de personnes faisant vos références en la matière :
-Michel Fau vient te voir et il te dit : IL FAUT TOUT CHANGER...
-Il est bien la dernière personne qui me dirait une chose pareille. Il est très à l'écoute des acteurs parle de prendre plus de plaisir, de maîtrise du tract, pour lui le tract est une marque d'orgueil point... il indique ce qui est modifiable et utile, précise toujours en accord avec le metteur en scène : c'est par exemple utiliser un chapeau pour signifier un changement de personnage...
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L'ignorant et le Fou suite et fin...
Je l'ai vue hier soir, 10/11/2007 ; cette pièce est un sommet, un comble des vanités. La mort, le Génie, poussières de déchetterie de vies.
Michel Fau a le rôle principal, comme on disait, Bertin et Valadié lui donnent la réplique. Aucune tendresse de garantie. C'est quelquefois drôle. Le metteur en scène est très jeune. L'acteur qui joue le/la serviteur, est d'une exactitude de funambule. Le décor, les jeux tout concoure à l'exacte, l'intime compréhension de la pièce.
Et ce qui m'a troublé, c'est que c'est une pièce sur l'isolement total de "la créature artistique" arrivée au paroxysme de son art...
C'est très difficile de jouer sa propre faiblesse, trame, voir âme... à même soi.

Il y a comme cela des acteurs de théâtre qui dans leurs pièces jouent leur vie, leurs fantômes, leurs désespoirs, leurs haines, leur mort...
Et là, si je suis partie en courant à la fin, après avoir marmonné un bravo que je lui devais bien. C'est que j'ai eu très froid...
Il est incroyable : d'une étrangeté palpable, dur, froid, élégant, il se met presqu' à genoux pour baiser la main de la Diva. Le texte est extrêmement difficile et pourrait être le sien quand il parle des conservatoires qui manipulent, triturent, étouffent les voix ; du manque d'imagination du public, quant il lui tire la langue...
Oui j'avais l'impression de voir Michel FAU jouer sa propre VIE. Les gens qui l'attendaient je n'en connaissais plus aucun. Des acteurs de théâtre comme Bertin et Valadié lui donnent la réplique...
Bien-sûr, il ne risquait pas de me les présenter, tant mieux.

Avons-nous été du même monde après ses sorties de scène ? une fois oui mais nous jouions ensemble et sur scène et la confusion des sentiments, chaque soir.
Suis-je jalouse ou malheureuse de l'avoir perdu définitivement. Quoique nous sommes dans des galaxies parallèles.

Ce qui m'a étonné, c'est que le début du texte de la pièce, c'est comme le début de cette page, il lit des critiques diverses et contradictoires à propos de la Diva qui interprète la Reine de la Nuit dans la Flûte Enchantée de Mozart. Il y va, il se la donne, c'est un Prométhée enchainé.



Si quelqu'un tombe sur ce blog et le connait présentement ne doutez pas de lui, c'est un artiste et un transmetteur voir un professeur de génie aussi. Il est dur intransigeant "impitoyable" mais on lui doit beaucoup... m'ont dit ses anciens élèves.
"Impitoyable" ai-je réfléchi toute la semaine...(ça tient compagnie, dans le froid tout en pédalant ! et juste sur ces grèves, "dans le mot grève il y a le mot rêve", j'ai toujours aimé les grèves, agitatrices des masses inertes...et les difficultés inconvénients fatigues qui en découlent, ce n'est pas non plus la Guerre et quand il n'y en aura plus de grèves il risque de ne plus en y en avoir de rêves)
pourquoi, j'ai repris ce terme car il est répété plusieurs fois dans la pièce par le père qui se plaint de sa fille... mais surtout aussi parce que Michel ne s'apitoie sur personne.

Et dites lui aussi que je l'embrasse fort et qu'à n'importe quel moment de solitude exagérée, il peut m'appeler pour boire un verre à sa santé qu'il faut absolument préserver. Au sens réel comme au figuré. Mais quand tout va bien voir très bien, quand nous aimons vivons jouons travaillons avec les élèves, les personnes aimant aimables ouvertes au théâtre ; ne pouvons-nous pas passer comme jadis une grande soirée en toute amitié avec une ballade l'hiver jusqu'au restaurant.
Cette fois j'ai mis le point sur l'origine du malaise, à le voir jouer dans cette pièce L'ignorant et le fou : que je n'arrive pas à gommer d'un poil à retrancher d'un mot d'une émotion. C'est parce que dans cette pièce, ils dînent et sont servis comme au restaurant, c'est réaliste et ça ne l'est pas, mais j'ai reconnu plein de petits gestes, comme celui qu'il a de servir le vin, d'utiliser son couteau sa serviette... Et j'ai superposé souvenirs réalité et scénographie et c'est très désagréable de voir un ami isolé dans un tel trio... même avec un tel brio(je n'ai pas pu m'empêcher mais c'est bon signe, je remets la distance salutaire au rire au cinisme et à l'ironie du sort et du destin.

En attendant il jouera le "trop rare Michel Fau" au cinéma dans cette comédie parait-il très réussie, sortie 14/11/2007 : Faut que ça danse de Noémie Lvosky.
Qu'attendent-ils ces réalisateurs apeurés, ces directeurs de casting sans imagination, ces productions paralysées par leurs réseaux.

mardi 6 novembre 2007

Les Cies des Affinités Électives et des dramaticules/ La Passerelle St BRIEUC : Cabaret Alfred JARRY/Athénée Michel FAU/ Lire L'Échappée /Cinoche


La Cie des Affinités Électives
On ne met pas un fusil chargé sur la scène si personne ne va s'en servir
d'après la Mouette de Tchékov avec Catherine Piétri, Frédéric Constant, Guillaume Junot.
à la Fondation Biermans-Lapôtre

Ce site ne donne pas de renseignements sur le spectacle puisqu'il y est hébergé, invité à titre gracieux.
C'est un spectacle qui renait sans cesse, il râle, a été rabroué, il tourne, il se rejoue pour que des "pros" se déplacent.
Un spectacle S.D.F qui cherche un avenir, il a été accueilli déjà dans "des salles de théâtre et ailleurs comme sur des places de villages", il est composé "comme une suite en musique..."
Allez-y ! donnez leur un appui, un lieu, un lien, il peut se jouer itinérant, il est d'une qualité professionnelle à toute épreuves.

-après c'est une question d'affinités ?
-Mais comment cela puisque vous aimez le théâtre, les acteurs, Tchékov...N'attendez pas que cela passe à la télévision en prime-time.
Ce sera les...
Lun 26, Mar 27, Mer 28, Jeu 29, Ven 30/11/2007 à 20h30
Sam 1er/12 à 20h30 Dim 2/12 à 17h Lun 3/12/2007 à 20h30
Cité Universitaire 7 bvd Jourdan 75014 PARIS
RER B : CITÉ UNIVERSITAIRE
RÉSERVATION INDISPENSABLE : 06 29 70 15 22 ou affinelec@wanadoo.fr

À ce propos un article de Mai 2006 du Centre Culturel de la Région Centre
ON NE MET PAS UN FUSIL CHARGÉ SUR LA SCÈNE SI PERSONNE NE VA S’EN SERVIR
Théâtre et spectacles

Chaque été Arkadina vient passer ses vacances dans la maison de campagne de son frère, cette année elle est venue avec son amant Trigorine. Son fils, Tréplev, désireux d’attirer l’attention de sa mère sur lui et de renouer le dialogue avec elle, tente, à la façon d’Hamlet, de saisir sa conscience en organisant la représentation d’une pièce de sa facture, dans le jardin de la propriété. Sa petite amie, Nina, jouera le rôle principal…

L’équipe de la Scène Nationale est heureuse d’accueillir pour la troisième fois (après Titanic City et Tableau autour de G) Frédéric Constant, jeune metteur en scène aux origines loir-et-chériennes, dont le travail a toujours été accompagné par l’œuvre de Tchekhov ; pour lui c’est une référence, un filtre au travers duquel passent ses différentes créations.
Ce projet est né d’une double volonté : concevoir un spectacle que l’on peut jouer partout, dans les salles prestigieuses comme sur les places de villages ; et réaliser une œuvre originale à partir des écrits d’Anton Tchékhov. C’est La Mouette qui, par sa thématique et sa structure, lui est apparue comme le socle idéal à une telle proposition.
On ne met pas un fusil chargé sur la scène si personne ne va s’en servir est donc composé de fragments d’une œuvre, comme une suite théâtrale telle qu’il en existe en musique.

La Cie des dramaticules à Cachan
Hot House
d'Harold Pinter
Une satire cauchemardesque création début décembre. Je connais comment dire l'inspiration, le metteur en Scène, les comédiens, je les croyais partis au bout du monde... depuis que j'avais vu leur Salomé d'Oscar Wilde. En quelque sorte ils sont restés proches. C'est au hasard des commentaires que j'ai retrouvé leurs traces.


La Bretagne encore... un trop court passage ce dernier week-end, en Côtes d'Armor et un spectacle gratuit sur Alfred Jarry, quel homme ! natif de St BRIEUC à La passerelle : scène nationale.
Quelqu'avis sur l'excellente programmation, éclectique, le support : œil ouvert sur fond orange...

Michel FAU est à l'Athénée, je vais y aller cette fin de semaine...il joue du Thomas Bernhard, je vous l'ai déjà dit, mais je me répète ; la mémoire a besoin de répétitions,
avec Dominique Valladié et Roland Bertin, c'est déjà presque fini il faut se dépêcher...jusqu'au 10 Novembre. La critique devrait le cueillir comme une orchidée trop belle... après l'avoir encensé.
L'ignorant et le fou au Théâtre LOUIS JOUVET
Roland Bertin, Michel Fau, Dominique Valadié, trois comédiens exceptionnels pour incarner un chef d'œuvre bernhardien.

Un médecin fasciné par les opérations légistes, et par l'art lyrique, et le père aveugle et alcoolique attendent, dans sa loge, la reine de la nuit qui n'arrive pas.

"Fabriquer un spectacle qui tire la langue", telle est la gageure d'Emmanuel Daumas, qui a eu l'idée de créer L'Ignorant et le Fou à la suite de sa rencontre avec Dominique Valadié et bien sûr avec l'écriture de Thomas Bernhard. Nous sommes dans une loge d'opéra, la diva, qui va interpréter pour la 222e fois la reine de la nuit, est en retard. L'attendent son père, aveugle, alcoolique et manipulateur, qui l'aime à la folie, et un ami médecin, obsessionnel, pervers, qui décrit scrupuleusement une dissection médico-légale et qui apporte la mort dans ce théâtre...

Face à la vanité de son travail, la cantatrice n'est-elle pas qu'une machine à coloratures surpuissante qui se dérègle, et qui tousse, tousse, tousse...? Les trois se retrouvent dans un restaurant après le spectacle pour un banquet très bernhardien, destructeur en diable, d'où surgit une volupté morbide. Autour de la table, chacun vit sa propre obsession, jusqu'au vertige, jusqu'au malaise. Ce texte, éminemment poétique, oppose nature et artifice, art et société, corps et âme, monstruosité et insignifiance avec gaieté et jubilation.

Auteur : Thomas Bernhard
Artistes : Dominique Valadié, Michel Fau, Roland Bertin, Vincent Deslandres
Metteur en scène : : Emmanuel Daumas

réservation avec réduction sur Ticketac

L'ÉCHAPPÉE de Valentine Goby, il me reste quelques pages, comment écrire sur la musique intérieure déchirures, drames, histoires de femmes en dehors des notes, en couleurs-sensations, pointillés, je ne l'ai pas lâché et là je n'arrive pas à me résoudre à le quitter, m'en séparer...

Au cinoche j'ai vu les deux derniers : Woody Allen et Pascal Thomas.
J'ai beaucoup aimé les 2 films sans bémol. Le rêve de Cassandre est une tragédie contemporaine et L'Heure Zéro un policier avec un excellentissime François Morel.
Cela se déguste dans tous les détails.


à compléter...