Je n'ai plus trop envie d'aller au théâtre comme si pour une période j'étais arrivée au bout du voyage, comme si j'avais vu trop de tableaux et d'églises.
Et comme si j'avais besoin d'autres choses, indéfinies.
Mais avant quels furent mes derniers regards, -Prétentieuse, ou lassée, ou à l'inverse délaissée par ces magiciens que sont les faiseurs de spectacles aussitôt apparus, disparus-...
Ces saltimbanques, il faut les respecter mais aussi les booster, les critiquer et les faire un peu sortir de leur style, de leur liquide amniotique, s'en déprendre...
Et vivre : écouter observer respirer danser au grand large, chanter pourquoi pas.
Partir en vacances "péter dans la soie" pour changer le monde...
Car les réveils matins sont difficiles
Le monde est affamé et par nos soins...
Pleurer ruer se venger mourir
cela ne changera rien l'or se fait avec le vent
des spéculateurs le profit est leur crédo,
l'esclavage est rémunéré moins que des miettes.
Le Niger Haïti le Sénégal L'Égypte meurent de faim.
37 pays.
Résister en attendant... l'insurrection des consciences
La nostalgie nous enfume, nous protège t-elle ?
À ce propos Dédé, quand j'ai entendu chanter Michel FAU, c'était Michel FAU en grande largeur avec d'excellents partenaires et chanteurs dont le rayonnant : Éric Pérez, c'est avec Michel, un duo d'amitié triomphant.
La mise en scène est éclatante de rose bonbon et j'ai retrouvé un élan, un soupçon d'insouciance. Mais l'humour en est concret.
Ça m'a fait autant de bien qu'une vieille comédie musicale américaine entre "Certains l'aiment chaud" et/ou "My Fair Lady" ou un film de Capra.
C'est ainsi, on est heureux que dans le total fabriqué au cinéma en fête et il en faut des kms de candeur pour se retrouver dans les bras l'un de l'autre. Réfugiés de la réalité.
À l'extrême opposé, j'ai vu un spectacle d'un homme seul au théâtre qui m'a continuellement décontenancé et bouleversé depuis par son intelligente limpidité : toujours le même fantasme
Un peu comme certaines scènes, plans des films de David Lynch ou Francis Ford Coppola.
Comme si l'on était envahi et en même temps on envahissait un nouveau monde.
En l'occurrence, celui du fantasme masculin.
Que se passe t-il ? qui quoi où et comment remonter le cours du passage à l'acte ?
-Et c'est du théâtre ?
-Oui car c'est une épure du jeu du geste de la voix et de la mise en scène ?
Le théâtre est un lieu où l'on doit aller voir le MONDE ET SES BOURREAUX
pour s'en décharger pour s'en tenir loin dans nos vies.
Il est des gens pour rêver à un son à une lumière pour songer encore à un spectacle qui décortiquerait l'art du Mal et de sa violence en chacun de nous, pour les déposer à la consigne
pour pouvoir les jouer, les déjouer, entrer et en ressortir sur scène par une danse secrète ou un rituel exigeant et sensible à beaucoup, par la musique des mots.
Une émotion à vous couper le souffle comme aussi certains films de Fassbinder.
Werner Rainer Fassbinder n'oubliez pas non plus que ce Monsieur était allemand, son héritage direct était le nazisme, comment démanteler en soi, tout cela.
Il y a des créateurs comme cela, pour ce "Fantasme" ils s'appellent Frédéric Aspisi et Lise Bellynck
Et ça se rejouera malgré toutes les embuches cet été au Festival de l'Étoile du Nord : "on n'arrête pas le théâtre".
Au ciné sur Canal j'ai vu le film de Téchiné : Les Témoins, une nostalgie intelligente sur les années 80 90 sur l'arrivée du Sida avec un excellent Michel Blanc et une non moins excellente Emmanuelle Béart. Elle a la bouche qu'elle veut, j'en ai marre qu'on la réduise à cela, c'est une sensitive et très belle femme, comédienne, voilà tout.
J'ai entendu le plus grand bien de la dernière pièce mise en scène par Peter Brook : Fragments et c'est du Beckett à propos d'éthique d'exigence et de littérature !?
Et mon architecte utopiste ? il s'appelle Yona Friedman, il a conçu une "ville spatiale" : les abris, les habitations modulables sont au dessus du sol, consacré lui-même aux espaces verts, routes. Il a 82 ans.