Le programme demander le programme ! Le dernier programme du dernier spectacle de sa programmation à l'initiative du futur ex directeur Frédéric Franck A acheter absolument c'est un programme que certains considèrent comme un livre rare et d'autres comme un prétentieux manifeste au sein du théâtre privé. Je le lis depuis ce matin après avoir vu cette dernière bande mise en scène par Peter Stein avec le méconnaissable Jacques Weber qui révèle l'extrême sensibilité, humanité du texte de Beckett, du coup on s'attache au moindre signe et cette nuit j'ai fait des rêves si étranges... Faites vous un peu violence certains amateurs et allez voir cette œuvre ultime.
À la fin n'écoutant que mon coeur j'ai parlé avec ma voisine une amoureuse du théâtre et qui y va seule avec l'élégance de son âge au sourire comme vallée et avec l'émotion cachée derrière ses lunettes,
-alors ? m'a t'elle dit : c'est le plus grand, touchant, humain... Ai je répondu. Nous nous sommes dit longtemps au revoir elle quittait Paris et s'installait près de Gap et sans jamais manquer elle allait tous les ans au Festival d'Avignon la dernière semaine. Avant nous avions parlé doucement car l'acteur est déjà là comme assoupi dans ses rêves ou sa soulographie. C'est mon troisième...lui avais-je précisé : Jacques Boudet à Avignon Serge Merlin ici-même...et... Puissions nous retrouver un jour avec cette dame car le grand ogre du théâtre nous a tenu toutes deux, dans ses bras, c'est un ogre mais qui ne mange que des mots et quelquefois aussi des émotions inabordées...On va tous mourir mes amours.
Le théâtre de l'Oeuvre ne sera jamais plus comme avant, forcément. Regardez l'Olympia racheté aussi par Vivendi... On garde l'enseigne et aussi les artistes mais comme pour des RDV sans rencontre d'âme et de renouveau de nos rêves, ils deviennent autant passants que les publics.
Dans ce programme il y a une lucide analyse de 4 pages de son échec on apprend ainsi beaucoup aussi sur la gestion d'un théâtre privé. La différence de jauge ou capacité maximum d'un théâtre entre le théâtre de la Madeleine, le précédent théâtre géré avec plus de succès alors que deux fois plus grand, par F.Franck, et celui de l'Oeuvre.
Il y a dans ce programme plein de resources historiques et littéraires et artistiques sur Lugné Poe et son époque les symbolistes et les dadaïstes, ici une photo d'André Breton en homme sandwich avec une phrase choisie et une cible désinnée par Picabia.
Sans parler du texte de la pièce et de beaucoup de choses sur Beckett sa vie son œuvre dont ses mises en scènes.
C’est avec La Dernière Bande de Samuel Beckettdans la mise en scène de Peter Stein avec Jacques Weber que s’achèvent les quatre années de Frédéric Franck passées à la tête du Théâtre de l’Œuvre. A la rentrée, Benoît Lavigne et François-Xavier Demaison dirigeront le théâtre, racheté par le groupe Vivendi, déjà propriétaire de l’Olympia. L’édifice de la cité Monthiers qui a d’abord été une salle de concert à la fin du 19ème siècle est devenu un théâtre sous l’impulsion du comédien Lugné-Poe qui installe sa compagnie en 1919 pour y défendre un répertoire exigeant. En 1960, Pierre Franck et Georges Herbert prennent la direction du théâtre. En 1978, Georges Wilson devient directeur artistique et signe les principales mises en scènes. En 1995, Gérard Maro, qui dirigeait la Comédie de Paris depuis 1981, prend la direction du Théâtre de l’OEuvre et le rénove. En 2012, Frédéric Franck, jusqu’ici directeur du Théâtre de la Madeleine (et fils de Pierre Franck qui avait dirigé la salle 50 ans plus tôt), lui succède. Il choisit d’y monter Beckett, Roussin, Céline, Molière, Fassbinder dans des productions qui ne trouveront pas leur public malgré une très grande qualité.
Dans le 19ème et dernier programme, le plus beau – à conserver dans ses archives – Frédéric Franck revient sans aucun tabou sur son échec et précise sa vision du théâtre, qui n’est ni un théâtre public, ni un théâtre privé mais qui est tout simplement un théâtre au service de la qualité artistique. Nous vous en livrons quelques extraits.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
« La vocation commerciale pervertit le rapport entre celui qui crée et son objet de création au point d’en altérer la réalisation. La commercialisation ne peut en légitimité que suivre et en aucun cas précéder les phases de conception et de réalisation, encore moins en dicter le contenu comme notre époque en a pris l’habitude. À rebours de tous ceux qui s’affairent à mettre le succès en équation, j’ai le goût de l’incertitude. Je crois que si le point de départ d’une aventure – toujours un assemblage d’hommes et de femmes autour d’un texte – doit être clairement pensé et rigoureusement ordonné, son point d’arrivée ne peut que nous échapper puisque seul le travail artistique a pour objet de le cerner avec précision. À chercher sans relâche à faire des succès, on finit par cesser tout à fait de faire du théâtre.
Rentabiliser un théâtre ne m’intéresse pas. Ce qui me concerne davantage, c’est de rentabiliser un projet artistique qui trouve sa place dans un théâtre. Mais avec L’Œuvre, j’ai échoué. Il ne faut jamais se cacher de ses échecs. Même si l’on travaille pour son mythe – autrement dit pour nourrir une sorte d’absolu de soi-même – il faut rendre grâce à l’échec de nous faire les antihéros que nous sommes toujours inévitablement. Je pars sans tristesse car je peux me reconnaître tout entier dans cet échec et à tout prendre, il vaut mieux un échec qui nous ressemble qu’un succès qui nous déforme. À y regarder d’un peu plus près, cet échec dessine même l’autoportrait le plus ressemblant de celui que je suis et à ce titre il mérite plus encore que bien des succès ma pleine gratitude. Au demeurant et de façon plus universelle, la prégnance de nos rêves est telle que l’existence travaille toujours à nous révéler que nous ne sommes en définitive jamais rien d’autre que ce que nous avons raté.
(…)
Le théâtre privé n’est pas condamné par avance au désastre de la grossièreté et du racolage. Ni le théâtre privé ni le théâtre public n’induisent un contenu spécifique et invariant dont leurs acteurs deviendraient les prisonniers et qui les dispenseraient de toute pensée et de tout travail. L’un et l’autre ne sont à hauteur de théâtre que le reflet de l’économie mixte au sein de laquelle nous opérons. Le théâtre est fait par les hommes et les hommes ne peuvent jamais être réduits à de prétendus intérêts économiques dont ils ne seraient que les jouets comme si la solitude et l’effroi que chacun peut ressentir en découvrant l’obsolescence programmée du corps humain et l’inéluctabilité de la mort étaient suffisamment anecdotiques pour ne pas générer une pluralité de projets de vie. À la question « que faire du temps qui reste ? », la seule qui vaille, il existe bien d’autres réponses que « continuer à faire ce que tous les autres font déjà, en l’espèce du théâtre privé ou du théâtre public » soit l’éloge du conformisme.
Mais si le théâtre est fait par les hommes, il est aussi fait pour les hommes. Et depuis 2012, L’Œuvre n’a affiché « complet » que quatre mois, deux mois avec Voyage au bout de la nuit, deux mois avec Le Misanthrope dont les exploitations respectives ont largement excédé ces durées. Comment financer quatre ans d’activité par quatre mois de remplissage ? Sur une vingtaine de spectacles produits, la moyenne était de jouer devant 133 spectateurs pour le travail d’artistes dont l’excellence était pourtant très largement reconnue. Je passe sur les salles de 50 personnes – voire moins – pour des spectacles hautement estimables si j’en crois les observateurs. Les beaux, vrais et pleins succès de Un amour qui ne finit pas (2015) et Qui a peur de Virginia Woolf ? (2016) n’ont mobilisé en moyenne que 183 spectateurs par représentation pour le premier et 181 spectateurs pour le second. L’erreur que j’ai sans conteste commise est de croire qu’une salle de 350 places était deux fois plus facile à remplir qu’une salle de 700 comme La Madeleine par exemple.
Extrait de l’édito de Frédéric Franck dans le dernier programme du Théâtre de l’Œuvre –
L'avis critique d'Yves-Noël Genod via FB sur cette version de La dernière bande
...et le bel aujourd'hui
« Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d'aile ivre
Ce lac dur oublié que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui ! »
Enfin du frais, du neuf, du surprenant ! Je désespérais de Paris, après les merveilles que nous avons faites à Lyon cet automne, je n’en revenais pas de voir le niveau des spectacles à Paris, le niveau du théâtre — à part la famille, bon, les Gwenaël Morin, à Nanterre, ou les Grand Magasin (toujours à Nanterre), tout le reste était juste coincé et anti-théâtral au possible. On finit par aimer ce qui est raté. Le théâtre, ça doit être vivant — et, évidemment, ce n’est pas avec ces saisons qui se font deux ans à l’avance que ça peut aider… Mais voici une chose qu’on dirait sortie de l’œuf, née dans la semaine, apparue à l’exact moment où vous la voyez, à l’exact moment où vous en avez besoin, quelque chose pour vous sauver la vie. Je ne vais pas m’étendre, ce n’est pas la peine. C’est la deuxième fois seulement que je vois une belle représentation de Beckett. La première fois, c’était Madeleine Renaud avec 'Oh les beaux jours'. J’ai loupé l’'En attendant Godot' de Jean-Pierre Vincent. Il paraît que c’était bien. Mais je n’ai pas loupé Serge Merlin dont on disait aussi le plus grand bien : c’était a-troce. Là, c’est absolument parfait, absolument profond, absolument inouï. Un des plus beaux spectacles de ma vie. Jacques Weber s’est rougi le nez et il ressemble vraiment à Depardieu, peut-être qu’il le joue, sans doute, je n’ai pas osé le lui demander. Il ressemble aussi à Thomas Scimeca. Donc on a Gérard Depardieu dans Beckett. (Pour dire le niveau.) C’est mis en scène par Peter Stein (pour dire le niveau). Enfin, bref, il y a un accord inouï entre Jacques Weber, Peter Stein et Samuel Beckett. C’est juste parfait. Tout le monde est là. Tout le monde est ensemble. Une horlogerie de l’être ensemble. Jacques Weber lance des peaux de bananes dans le public. Le poème dont je rêvais comme d’un seul spectacle, un spectacle d’un seul poème — car un poème suffit pour tout dire —, il est là : si peu de mots, si parfaits, on entend deux fois l’un des plus beaux poèmes de la langue française, l’un des plus beaux poèmes d’amour de la langue française, de l’émotion française, Beckett, bien sûr, poème d’amour, bien sûr, dans une barque, connaissez-vous d’autres sortes d’amour ?
Comme dans un rêve éveillé car c'est l'un des endroits à l'inverse d'un musée où j'ai le plus rêvé à y voir du théâtre en happening et à espérer qu'un jour quelqu'un de minutieux de lucide -la lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil- j'ai relu cette phrase de René Char à la manifestation contre la loi de refonte du Code du Travail au profit des grandes entreprises.
un film dédale, déjà parce que je suis arrivée après le début du film, et j'ai assisté dans une salle à côté à une projection simultanée mais sur un plus petit écran, donc comme j'étais partie à l'envers je me suis retrouvée d'autant plus à l'endroit de ce film. Pourquoi parce que déjà je suis restée la bouche ouverte devant tous ces passagers de l'aire. C'est cette qualité de délicatesse vis à vis des gens qui les font parler, ils sont si poignants et quasiment que des étrangers.... Jamais je n'oublierai cette jeune femme qui en nettoyant les chambres de l'hôtel à un seul ascenseur dit que lorsqu'elle n'y travaille pas que l'aire lui manque. Avec des pigeons, et pourtant les pigeons la ville en regorge, le ciel la nuit et le jour, un feu d'artifice, des lanternes qui s'envolent pour envoyer des vœux, les camions tous bien rangés, la bouffe sur un petit réchaud avec l'ail qu'on coupe fin parce que c'est meilleur, les mots, les silences sur Skype ou en direct, une chanson, un couple de routiers, des voyageuses à sac à dos, des chinois en car. Je me souvenais de tout après juste la projection, un peu en lévitation, le couple était roumain, l'homme silencieux revenait de Grèce, sans un sou... avait tout envoyé à sa mère, je commence à les mélanger, à les marier.
Et puis il y a les sous qui divisent, l'argent comment ils le sortent, ils le gagnent et si peu...les portugais en dépit des espagnols puis des slaves puis des roumains qui prennent le marché des transports avec leur camion à des conditions toujours plus dures... un film "cathédrale" a dit Moni Moni Grego, parce que c'est au delà du social. Ce sont des individus brassés à une époque qui serait comme un nouveau moyen âge à l'orée d'un autre nouveau Monde plus délicat, c'est un film debout digne et délicat ou sur cette aire entre Paris et Bruxelles autour les champs de betterave, on attend au milieu des gens une fête et un partage qui nous ressemblerait. même si ce n'est pas pour demain on ne peut rien opposer par la force en démocratie il faut convaincre avant et répéter répéter informer montrer faire entendre. même s'il est trop tard... OUI
"Merci merci de m'avoir si chaleureusement entourée hier pour la première projection parisienne de "Des jours et des nuits sur l'aire"
Vos mots pendant l'échange dans la salle et après autour d'un verre fut une joie. Et ce matin encore j'en suis emplie.
Pensée particulière pour Moni Grego dont l'intervention inspirée fut comme un feu d'artifice"
Isabelle Ingold
c'était une rencontre simple et pour un si beau film qui murmure et qui filme toutes les couleurs du temps sur cette aire.. de repos. Des images qui nous signent, chacun, j'ai pensé à un autre film de Pascale Ferran qui se passait auprès d'un aéroport ; -à cause des oiseaux ? -pas seulement à cause des gens multiples et sacrifiés sur l'autel de l'économie qui ne roule pas pour tous et à tous ces gens qui sont abandonnés sur le bas-côté et qui malgré tout aiment sourient et partagent... à cause de la poésie qui s'infiltre infuse des pensées qui y passent comme celle d'une femme des chambres d'hôtel : quand je ne travaille pas, l'aire me manque...
La comédie Italienne ferme ses portes, victime, comme beaucoup de petits théâtres, de la crise.
En 1974, Attilio Maggiulli, auteur, metteur en scène et Hélène Lestrade, comédienne, avaient fondé le Teatrino Italiano qu'ils avaient ensuite rebaptisé La Comédie Italienne et installé rue de la Gaieté.
Ils sont aujourd'hui contraints d'arrêter.
Si vous aimez la féerie, les arlequinades, Goldoni, les beaux costumes de la Venise de l'époque , les dernières représentations auront lieu cette semaine. È finita la comedia.
Une nuée de pages blanches balancées par les comédiens recouvrent le
plateau. Le procès de Gustave Flaubert jugé pour outrage à la morale
publique et religieuses ainsi qu'aux bonnes moeurs peut commencer.
Accablé par la hargne d'Ernst Pinard, l'avocat impérial, l'écrivain
(délectable Jacques Bonnaffé) tourne ces accusations en dérision. Pour
prouver leur justesse l'homme de loi fait émerger des pans du roman. Et
l'on passe constamment de l'enceinte du tribunal au coeur d'une oeuvre
passée à la postérité.La trame est connue que le metteur en scène
portugais Tiago Rodrigues, dont on connaît depuis sa découverte la
saison dernière avec By Heart, la puissance et la singularité de
l'écriture scénique a montée à son audacieuse façon. Mariée à un médecin
de campagne terre à terre, Emma Bovary se languit. Une fête où sa
beauté fait tourner des têtes émoustille son imagination. Elle ne rêve
plus dès lors que de rencontres incandescentes.Mais aucun des deux
hommes avec lesquels elle se donne corps et âme, comme on disait, ne
prend soin de la connaître. Enferrée dans ses échecs, elle plonge dans
l'abime de la dépression. Tiago Rodrigues puise constamment dans les
forces vives de la langue de Flaubert et l'assaisonne parfois
d'heureuses expressions de son crû. Le penchant du metteur en scène
pour les trouvailles poétiques fait le reste. Ah! ces scènes où
abandonnant toute retenue chacun - défenseurs comme adversaires -
embrassent Emma Bovary (Ruth Vega-Fernandez) à pleine bouche et en ayant
goûté la saveur y reviennent... Flaubert, on le sait, sorti blanchi des
chicanes judiciaires. "La mauvaise conduite" de madame Bovary semble,
elle toujours choquer un public d'adolescents qui à la sortie du
spectacle faisaient part de leur admiration pour les comédiens
(notamment pour David Gerelson prodigieux en avocat de la défense) mais
disaient avoir du mal à comprendre le comportement d'Emma...Jusqu'au 17
avril Puis du 3 au 26 mai Théâtre de la Bastille tél 01 43 57 42 14
Je parle de lui le rencontre assez souvent dans ce qui me reste de vie réelle, cet échassier bizarre metteur en scène acteur auteur chorégraphe addic de son portable comme bien des timides est très présent sur FB:
Allégorie de la paix
"Je n’ai plus de travail, mais cette semaine, si. Et il se passe un
phénomène bien connu des intermittents : pour cette petite semaine de
travail, j’ai dû refuser plusieurs choses — plusieurs choses
merveilleuses : la reprise de 'Rester vivant' (le Baudelaire dans le
noir) chez David Bobée à Rouen, un stage chez Jacques Livchine en
Franche-Comté et 'Phèdre' (Racine) avec Gwenaël Morin à Lyon. Vous
voyez, pas des moindres — que du grandiose, en fait. Des choses
que j’adorerais faire. Mais cette semaine, non, je retrouve Jocelyn
Cottencin et onze danseurs qui me bouleversent pour un tout petit projet
qui n’a de 'Monumental' que le nom, il n’y a pas d’enjeu, c’est
simplement le bonheur, le plaisir merveilleux et on peut aussi faire des
choses sans enjeu, simplement pour le bonheur et le plaisir. Un
spectacle pour ne pas faire de mal. Le bonheur, c’est la danse. C’est la
vie, en fait, mais c’est la danse. Moi, je ne suis pas danseur, mais la
danse m’a 'accueilli' — il n’y a pas d’autre mot — d’une manière si
bouleversante depuis vingt-cinq ans, la danse m’a aimé, m’a donné ma
force, mon ivresse, les sables découverts, mes étés, mon soleil (qui est
le même que le vôtre). Comme disent Charles Baudelaire et Françoise
Sagan, 'J’aime les danseurs... les danseurs qui passent... là-bas...
là-bas... les merveilleux danseurs !'
Centre George Pompidou, 21 et 22 avril, 20h30. Générale le 20, 20h30 On me dit : détaxes, quelques invitations encore vendredi et à la générale. Envoyez un mot, je tâcherai de vous placer
Mots-clés : citation, corps, danse, histoire de l’art, icône,
incarnation, interprétation, monument, patrimoine, statuaire, œuvre
d’art". j'irais à la générale si....j'y suis allée et je ne me sens plus Feuille loin de mon arbre, comme si souvent depuis que je suis à la retraite.
Merveilleux ! ça parait trop, sauf quand on entre dans ses rêves avec un spectacle, un rêve qu'on aurait pu faire à l'enfance et retrouver et réaliser avec des gens de tous les horizons et qu' apparemment habillés n'importe comment et dans n'importe quelle position comme une montagne incarnée comme un drapeau... C'est extra j'irais bien avec le petit garçon de cinq ans dont je m'occupe le mercredi, lui, il aurait plein d'idées après et moi aussi d'un monde beau à tomber pour un moment pour un rêve de soie .... Le temps d'un spectacle.
Non ce n'est pas la nuit debout mais à la fin ils parlent de la fragilité du statut d'intermittent qui gêne tant le medef et donc de la nouvelle loi sur le travail et de la nuit debout car après ce spectacle l'envie est tellement forte d'un autre monde.... Qui laisserait libre déjà tous les corps et toutes les folies d'être en présence en relation en désir d'être autre
5 semaines sans rien écrire, mais j'ai continué sur FB...pourquoi ? je crois que sinon tout fuit s'amenuise, s'éloigne, certes il
vaut mieux vivre les moments avant de les cadrer pour s'apercevoir
qu'ils sont vides et que le hors champ est inatteignable, mais comme les lapins
sur les neiges j'aime à laisser traces de mes pas dans tous les sens, pour semer
les prédateurs éventuels.
Réflexion postée sur FB, à propos d'une vidéo de déclarations de militants frontistes récoltée par le Petit journal le 11 avril dernier, auquel des amis ont répondu : on oublie que cela existe ! : http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-petit-journal/pid6515-le-petit-journal.html?vid=1380990&utm_content=bufferbe00f&utm_medium=social&utm_source=twitter.com&utm_campaign=buffer Oui
car de plus en plus les gens qui lisent qui vont au théâtre vont au
cinéma c'est 10 à 15% des français et non pas 85% du marché pardon de
l'électorat même si les réseaux FB ou autres, voir à la radio ou même à
la télé, nous font penser que tout le monde
il est beau et pas con cultivé voir même généreux. SURTOUT que ces 15%
fonctionnent en vase clos et sortent rarement de leur aquarium. "La
tête et les jambes" c'est un slogan désaffecté au profit du corps et du
fric.... la poésie est réduite à quelques rengaines, la spiritualité aux religions. La régression en
plus, certains anciens ont perdu la mémoire et le désir de continuer à
s'instruire parce que de toutes façons on oublie, il faut noter, relire,
leurs connaissances ainsi deviennent de fausses références, sans mises à jour, leurs souvenirs
fictions. Pour enfumer ce gourbis, j'écris moins mais je note toujours et
relis à commencer par le théâtre que je croyais connaître et j'ai même
ressorti mes livres d'enfant, les contes d'Andersen, Amadou le
bouquillon, Fido chien de berger, Le chat du capitaine...
une photo du 13 avril 2012 avec Smoky morte depuis
avec pour commentaire :
C'est la vie populaire où "tout le monde veut être célèbre". Il n'y a pas que des dangers à se regarder dans un miroir... ou se prendre en photo. Il y a comme une conscience de soi. Comme si le corps : l'instrument du danseur comme du comédien du gymnase du footballeur, existait pour chacun, qu'il en découlait enfin des tas de vies possibles et pas seulement imaginaires... à partager
Photo du 11 avril 2014 : cette librairie c'est au plaisir des yeux.... M• Plaisance à 2 pas du carrefour, 120 rue Raymond Losserand, la devanture est peinte en vert.
détacher le vrai du faux au quotidien
Lectures : Plus jamais d'invités ! de Vita Sackville-West/ Les bannis de Laurent Carpentier
les deux m'ont été comment dit-on transmis par une libraire : le premier en cadeau le second pà une rencontre signature dédicace avec l'auteur. J'ai aimé les deux et accepté d'autant de les lire en entier parce que ils étaient humains. Le premier serait comme écrit par une Jane Austen, de notre époque, la fin m'a décue mais sinon j'ai beaucoup rêvé à une adaptation cinématographique ou même théâtrale à la Yasmina Reza. Laurent Carpentier écrira je l'espère sur lui , ou sur sa grand-mère Fine, seulement, dans son second roman pour qu'aucun fil ne nous échappe. Là la saga familiale nous fait trier les personnages, certains sont décors plus que liens. Les deux sont très bien écrits traduits. Cinéma : Merci Patron ! comédie documentaire... de François Ruffin http://www.marianne.net/merci-patron-cri-ralliement-du-new-york-times-100242013.html
On s'est levé après le film tout le public dans la petite salle du cinéma Chaplin St Lambert a applaudi. Après on a acheté le journal Fakir pour mieux comprendre comment recréer un rapport de force entre la France d'en bas et la France d'en haut, entre la famille Klur aux abois (chômage dettes) et Bernard Arnault PDG du groupe LVMH, qui détient le plus de filiales dans les paradis fiscaux.
Médecin de campagne, j'ai beaucoup aimé car tout y semble vrai et malgré tout apaisant, réparable, rien n'est appuyé même pas les gros plans et à propos du cinéma, il y a une petite scène extraordinaire ou une vieille dame censée être la mère du médecin regarde debout la télévision et son fils lui demande pourquoi ? elle répond parce que je regarde un film. -Pourquoi debout ? et elle rajoute pour ne pas m'endormir... Je ne me suis pas endormie et cela m'a fait du bien après être allée voir ma mère une semaine de pleurer aussi longtemps, lentement doucement avec ma voisine, inconnue...
Midnight Special de Jeff Nichols, comme ses autres films on met plusieurs jours à s'en délester, à le détailler et à voir de la science fiction partout autour de soi, c'est tout à fait différent d'ET et c'est aussi fort, fidèle à une dimension en soi reliée à l'enfance et à l'attachement de l'enfant...
un mois après je n'ai rien oublié.
Section Zéro d'Olivier Marchal, je ne retrouve rien dans les critiques de cette série, de ce que j'ai vu. C'est tout sauf paresseux, les personnages les décors sont bluffants. Et on ne peut pas s'en défaire facilement, cette série, elle reflète toutes les impossibilités de notre époque et c'est aussi un policier.
Nou excellent papier sur leur dernier film à propos des frenchies kisses
sur leur chaine You tube à l'origine de caméras cachées vous pourrez trouver d'autres succès dont les films de Bengui, où j'ai eu l'insigne honneur de participer.
Théâtre : Antigone de Anouilh à la Mairie de Thoiry(78)par la Cie des électrons libres, j'aurais beaucoup de choses à dire sur ce spectacle de danse et théâtre, spectacle "amateur" exigeant et qui touche. Pour critique, les costumes m'ont heurtés et je ne me la pète pas dans le style j'ai été professionnelle, c'est bien de heurter, la ligne est osée, entre Star Wars et les pompons girls. Ils ne se laissent pas intimider, même si la mairie a demandé qu'on enlève certaines scènes trop réalistes : le viol par les gardes et la ceinture d'explosifs "factice"... sous la cape du jeune page.
La sensualité époustoufle.
Pour caution ils ont obtenu l'aval et la présence de Colombe Anouilh(fille de l'auteur). La Cie de danse, qui a chorégraphié le prologue et l'épilogue de la pièce est imprégnée de toutes leurs singularités et de leur force, ils sont graves et beaux, leur ballet raconte tout le désespoir d'une jeunesse bafouée alors qu'innocente. C'est une pièce là aussi qui devrait être vue réellement par tous les jeunes et leurs parents, car elle ouvre à discussions. Il y a une troupe véritable, pour la pièce de théâtre avec des étrangetés, dont un garde messager à l'accent du Sud-Ouest, une jeune femme noire -vestige du chœur antique ou du peuple moderne- qui tout le temps regarde passer le théâtre. Tout un monde décliné, comme dans la vie et non pas comme sur les images glacées des pubs télé ou sur les affiches, magazines. Et pour moi l'idée la plus forte de cette mise en scène, c'est cette grosse pendule chronomètre attachée en fond de scène, qui avance tout le temps de la représentation et est arrêté à la fin des 2 h, par Créon. Le duo Antigone et Créon est de haute voltige celui d'Hémon et d'Antigone amoureux, celui d'Antigone et de sa Nounou, d'une folle tendresse. La transmission entre les générations de Créon à Antigone puis de Créon à l'enfant page, témoin sensible à tout, s'est comme détraqué. Les rapports sont intenses et c'est avant tout cela le théâtre, bravo à la direction d'acteurs et aux acteurs.
Le dernier jour d'une condamnée :
ACAT France (Association Chrétienne pour l'Abolition de la Torture) a assisté hier soir au théâtre Essaïon (Paris 4ème) à la représentation du spectacle Le Dernier Jour d'un(e) condamné(e) d'après le roman de Victor Hugo. Les représentantes de cette ONG internationale ont été très touchées et se sont montrées très enthousiastes sur le partenariat avec L'Embellie Turquoise qui produit ce spectacle. De très beaux projets sont à l'étude !
Interprétation : Lucilla Sebastiani
Mise en scène : Pascal Faber et Christophe Borie
Adaptation : Florence Le Corre-Person
Pour réserver ce spectacle :
Téléphoner à L'Essaïon au 01 42 78 46 42
ou aller sur le site de L'Embellie Turquoise www.embellieturquoise.fr onglet "Réservations en ligne (hors scolaire)"
Par delà les marronniers, au Théâtre du Rond-Point avec Michel Fau mis en scène par Jean-Michel Ribes, j'ai hâte j'y vais samedi... j'adore cette expression par delà, le théâtre c'est pardelà la vie surtout avec Michel Fau.
Ça y est j'ai vu par delà les marronniers. La dernière image, oui elle a fait mouche et aussi celle du personnage interprété par Michel Fau : Arthur ou Alfred Vacan ... Qui traîne sa barque et meurt : Vacan ? Un géant de deux mètres et boxeur, tu y vas quand ? Ce spectacle fait penser à Palace, Oscar Wilde et tous les surréalistes, les suicidés, les oubliés, les ratés magnifiques, Dali, les apolitiques et pourquoi cela redonne : envie de vivre, de faire la fête avec deux ou trois amis et du courage ? parce que dans les périodes les plus tristes, en faillite, en guerre, il y a toujours une élégance possible et non convenue.
Car l'art musée, pompier, sacré, quelle rigolade entre nous comme Isabelle Huppert dans Phèdre... Et sans Gérard Depardieu en Thésée. ARTHUR CRAVAN et JACQUES VACHÉ et JACQUES RIGAUT, c'est autre chose que des humoristes, ils enfourchent le même cheval que les dé-penseurs et les poètes... Clowns désespérés. "leur vie a été courageuse, une brillante résistance contre la tyrannie des certitudes."
Dans la foule au restaurant après, c'est tellement agréable le théâtre, et après avec ses amis, ses compagnons d'au delà, d'aller manger juste en bas sur place et d'y rencontrer les comédiens et toutes sortes de badauds comme Yves-Noël Genod (qui lui était venu voir : Sur les cendres en avant de Pierre Notte).
J'étais avec une nouvelle amie, pour la 1ère fois nous allions au théâtre ensemble, elle nous dit à Pascal et à moi je ne vais pas au cinéma car je trouve cela cher et tant qu'à sortir je préfère pour 10€ de plus, aller au théâtre c'est quand même autre chose...
et ton Michel Fau ? Il joue un géant déserteur, boxeur, poète déblayeur, amoureux et époux d'une poétesse : "je la respecte avec la timidité des girafes pour la lune." comme cela lui va bien, cette phrase dans sa bouche, m'a fait verser des larmes : 2 ou 3 je vieillis....
J'adore les trios.... C'est un spectacle d'exception, il n'est pas prédigéré, il est sous les paillettes d'un cabaret où la vie a une chance de changer.
Mais t'as ri ? Pas tout le temps pas à m'en décrocher la mâchoire j'ai souri aussi sans que les anges en soient contrariés, par exemple quand assis sur trois chaises, ils se tirent, se taillent, changent de place quand une chanteuse vient leur souffler son air d'opéra, ils dégagent plusieurs fois.
Pascal a conclu : Michel Fau il est toujours bien...
Et le passage sur Hamlet est croustillant et grand guignol à la fois et fait un peu peur, nous sort de notre posture face à Shakespeare.
Cours-y vite toi qui est passé déjà par des affres..... Et qui rêve sans arrêt à plus d'impertinence.
http://www.folietheatre.com/?page=Spectacle&spectacle=216&PHPSESSID=9d178a119deac2d69b1deabd2ceec2b0 http://picrokole.chez.com/
allez-y je vous promets c'est bien je veux bien y emmener vos enfants, ce sera l'occasion d'y retourner, il y a un enchantement sur le fil c'est comme fragile...
Programmé du 6 avril au 2 juillet 2016,
les mercredis et samedis à 16h30.
Pendant les vacances scolaires du 18 au 29 avril 2016 : du lundi au vendredi à 10h30 (même les mercredis – pas de séance à 16h30) et le samedi à 16h30.
A la Folie Théâtre, 6, rue de la Folie Méricourt - 75011 Paris (Métro St Ambroise). tarifs super intéressants sur billetreduc, qu'on se le dise !