« Alors raconte ? Tu nous avais promis de tout nous raconter et tu nous as rien dit ? »
Eh bien quoique très différent cela m’a fait un bien fou comme le film de Kaurismaki : les feuilles mortes. Car c’est une véritable histoire que de retourner dans les années 60 pour les 5 dernières minutes, avec le commissaire Bourrel « Mais bon sang, c’est bien sûr ! » ce n’est plus Raymond Souplex mais Régis Laspales, le commissaire lui de province, pour vérifier dans quel monde on est encore avec ses mensonges, ses coups de théâtre et pourtant on y est là à chercher : le loup dans la bergerie, le loir dans la théière sans trouver. Regis Laspales est tellement bien et tous les acteurs dont Sissi Duparc. Je ne connaissais pas Jackie Sardou(à la création)mais beaucoup mieux Pauline Carton quand elle s’énervait, c’est difficile pour les seconds rôles de rester inoubliables mais avec Michel Fau ils le sont et elle elle l’est :Sissi Duparc.
Michel Fau l’unique comédien « prodigieux »de ce pays comme dirait Arielle Dombasle, capable de laisser le jeu de face, en avant scène, à ses partenaires mais quand il se met au coin du décor on ne peut détourner le regard de son dos….
Il galope, se cogne, se fait mal pour de faux…c’est un danseur extraordinaire de plateau autant en habit rouge, [comme chantait Barbara et comme il était vêtu dans l’Apocalypse joyeuse] qu’en robe d’intérieur, en peignoir et toujours nu dans son jeu. Ses mains sont des oiseaux.
Tu dis que c’est mieux de voyager dans le passé que dans le futur ?
Regardes « cinq minutes » sur l’Ina l’épisode avec Gainsbourg tu oublies tout et tu te dis c’est lui ou c’est pas lui et bien à la Michodière c’est pareil tu cherches à savoir qui ment !? Quels sont les menteurs qui disent la vérité ?! https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i11049336/serge-gainsbourg-comedien-pour-la-serie-les-cinq-dernieres-minutes
Car figurez-vous après le théâtre. on a discuté et notamment de la Vérité… la science…la religion on a eu envie de croire au progrès d’espérer….
Et moi j’ai ri bien fort comme j’aimerais embrasser plus souvent. C’est quand on est précis et qu’on fait de la belle ouvrage que surgit une certaine poésie….Bravo à toute cette troupe au régisseur général qui joue même le flic de garde, un chuchoteur à l’oreille du commissaire.
« Si vous avez des amis et que vous leur conseillez de venir voir la pièce, ne leur révélez rien des 5 dernières minutes. »
Je l’ai revu une troisième fois et j’ai écouté sur France Inter qui ne parle pas encore cette fois de cette Re-création au Théâtre de la Michodière.
« Mourir pour des idées l’idée est excellente et j’ai failli mourir de ne l’avoir pas eue… » retrouver le théâtre quand cela est très bien joué que le crescendo d’intensité ne baisse jamais qu’on est comme en suspends entre plusieurs vies toutes tracées et qu’est-ce qui fait qu’on en est arrivé là. L’art du théâtre bien loin de l’art de la guerre car vous savez que selon certains pas les mêmes que les histrions oui, la guerre est un art.
J’ai un besoin de devenir critique amoureuse que de fictions parce que là aussi on se dit c’est quand même pas possible que cela finisse comme cela cet homme enfant a été bien seul toute son enfance…[le mari interprété par Michel Fau : Monsieur Corban] mais sachez-le pour tous ce sont des rôles de composition et les armes sont chargées à blanc et quand ils viennent saluer c’est pour de faux même joué par Michel Fau. Le théâtre de la Michodière est un immense havre et je suis née au Havre, un immense havre de paix. Allez-y prenez un verre au bar quelques chips et des petits sablés Michel et Augustin vous serez heureux en sortant bien loins des pièges de la vraie vie pour l’homme toujours seul, sauf dans une salle de théâtre…
Le théâtre de la Michodière havre de paix et de créativité qui conjugue par le rire tous les temps de l’intrigue fiction policière et c’est tellement bien joué, mis en scène comme un opéra… et le monde n’est pas séparé entre bourreaux et victimes…. À force de les opposer de les poursuivre…. Rien ne passe en douceur mais la on rit et moi j’ai pleuré sur un enfant orphelin……
« Piège pour un homme seul » joué et mis en scène par Michel Fau
A un moment par le décor on semble ne pouvoir s’échapper que par le ciel , n’est-ce pas Monsieur le Curé, différent, plus jeune, mais aussi singulier que dans le film de Yolande Moreau : La fiancée du Poète où le curé est interprété par William Sheller.
La fiancée du poète je vais poster là ma critique autant énamourée… trois jours après avoir vu le film
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Un film comme je les aime exactement, la fiancée du poète, de Yolande Moreau et j’aurais voulu partir avec eux dans la péniche et avec le cerf en ciment, les premiers ciments gris étaient aussi arts déco on en faisait des bancs, des balcons, des statues dans les jardins, on appelait cela du ciment armé…
J’ai adoré surtout Yolande et sa bande de branques mais aussi toutes ces poésies composées interprétées à brûle pourpoint qu’elle nous délivre. Auprès du cerf en ciment armé accompagnés par Yolande sa robe indienne et son ukulélé !
Il y a sa sœur : Anne Benoit, François Morel son beau-frère amoureux de toutes les femmes et fumeur de chichon, son neveu et comme locataires des chambres un dénommé Elvis, un Grégory Gadebois si sensuel et doux puis Sergio Lopez que j’aime beaucoup dans ce film, tous ces écharpés par la vie sont comme devenus riches de leurs seules expériences amoureuses et poétiques. Et il y a surtout William Sheller en curé improbable qui promène ses deux caniches blancs nains et aboyeurs. La vérité et le mensonge…la scène en cinéma muet puis la rupture avec la scène après le soit disant marche conclu entre artistes collectionneurs et faussaires. Quand ils partent in fine c’est sur une péniche sur la Meuse ils sont dans le brouillard mais en avancant à plusieurs on verra bien….
Les feuilles mortes de Aki Kaurismaki Si vous n’allez pas à ce film, allez voir au mois cet « écran large » qui le raconte un peu. Peut-on raconter un film qui vous fait le même effet qu’un film inoubliable de Charlot. Les lumières de la ville. Ou La vie est belle de Capra
Oui deja parce que tout y est ombre et lumière parce que les comédiens ne jouent pas ils sont…. comme les animaux à l’écran présents lents vivants immortels. Ah son humour désespéré au « réal. », les dialogues quand ils se parlent, pas pour meubler…le silence la solitude la mélancolie le poids si encombrant annihilant du cadre de nos vies, même si l’extérieur n’arrive que par la radio, comme chez nous, mon chéri. Et la solidarité.
Tout y est beau autant que la cité interdite sans plus un seul empereur. Les outils les décors que les arrières des usines décors industriels, les immenses pesanteurs des marteaux des masses des montagnes de sable gravier toujours à charrier déplacer rendent fou… même pas ils sont. Heureusement que l’on peut encore se réfugier au cinéma dans les grandes villes. Et quel cinéma.
Les critiques du Masque et la Plume y étaient tous unanimes. Certaines femmes déclaraient que c’était leur palme d’or et qu’ils aimaient d’amour le réalisateur. Me too.
France Inter - "Cinéma - Faut-il aller voir "Last Dance", "Les Feuilles mortes", "La Petite", "Acide"… ?" sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-masque-et-la-plume/le-masque-et-la-plume-du-dimanche-24-septembre-2023-9434638
J’ai vu un très beau film le Grand Chariot hier où nous étions que trois dans la salle déjà Pascal n’était pas « chaud » il n’est pas venu ; et Philippe Garrel ? A ce propos
n’oublions pas de quelle génération cet auteur réalisateur est et de quelles œuvres il se reconnaît
Sur Wikipedia il est écrit : « Tournant régulièrement, Philippe Garrel revient en 2023 avec Le Grand Chariot, un hommage à son père marionnettiste pour lequel il fait appel à ses trois enfants : Louis Garrel, Esther Garrel et Léna Garrel. Quelques semaines avant la sortie de cet opus, Mediapart dévoile une longue enquête consacrée au cinéaste. Plusieurs actrices, parmi lesquelles Anna Mouglalis et Clotilde Hesme, accusent ce dernier de "propositions sexuelles contre des rôles" et de "gestes et baisers non consentis". Si Philippe Garrel nie la majorité des faits, il présente ses excuses pour avoir "mal interprété" des "ressentis" et évoque une "remise en question". Aucune plainte n’a été déposée à ce jour. »
Et les acteurs étaient tous exceptionnels pour moi, d’autant plus, toujours plus Louis Garrel et Francine Bergé, pourquoi ne la voit-on pas plus !? Son âge peut-être !? Son jeu plus Théâtre ?!
Ce film soit, parle du deuil de la fratrie, de la folie, de la filiation et aussi de la solidarité amicale. Entre « artistes » intermittents quelquefois une autre famille tolérante et qui recherche l’art de vivre et le respect de la folie individuelle dont tout ce qui se cache derrière la vieillesse et l’Alzheimer et cela n’existe nulle part ailleurs. Quand on est suivi en HP à Ste Anne ou pire aux départements psys d’hôpitaux régionaux peu de voisins collègues oserons aller vous voir…vous téléphoner (car il faut insister) et pourtant ce n’est pas contagieux….
Qu’est-ce qui peut être cause de cette autodestruction : la folie !? On ne trouvera peut-être jamais mais après l’isolement obligatoire c’est bien d’être là, que famille,
amis soient présents à la remontée pour réapprendre à vivre.
Bon je m’égare ! Dans ce film il y a beaucoup d’espoir tangible.Je suis ressortie avec ma casquette mes esprits le sourire et l’amitié au bord des lèvres. Et puis c’est photographié comme pour de vrai mais comme chez Bergman. Et puis j’ai toujours adoré les marionnettes.
Aurélien Recoing est très bien comme tout le temps et partout Théâtre et Ciné mais je lui en ai voulu de mourir dans le film…j’avais mis mourrir comme si on pouvait mourir au moins plusieurs fois même si de plus en plus je pense que ça ne doit pas être si terrible de mourir. Surtout si on a des enfants et ou des amis pour savoir un peu où ira notre monde….
Ah comme c’est beau la mort de Francine Bergé.
Merci Monsieur Philippe…J’y retournerais avec des amis pour toujours défendre le désir de se reconstruire et surtout comme on l’entend à des coloriages ou à des habits pour nos poupées ….
Toutes les critiques sont cruelles mais si instructives sur notre façon de voir un film
Film de tous heures époustouflant qui raconte tout de la vie pour moi, les larmes sont restées rentrées et ma bouche ouverte pendant trois heures au bord de la beauté fugace fouillée et pour moi le personnage principal, je l’ai rencontré si fréquemment dans mes rapports mes rencontres d’hommes que je ne l’ai pas jugé à aucun moment du film et l’ai assimilé a l’auto portrait de l’autorité artistique ou celle de professeurs managers divers …. La scène du cadeau est plusieurs
fois disséquée ré évoquée. Le personnage adulte féminin est lui sans failles. L’élève féminine est en devenir comme si les luttes de ses pairesses féminines avaient été comme une arrivée une poursuite des avancées sans retours en arrière sans « lassitude de l’espérance ». Malgré tout, l’ici et le maintenant sont tellement importants que le jugement s’il doit être, est celui du bouquet de fleurs… sa réaction, comment le personnage adulte féminin reçoit le bouquet de fleurs…..Je pense à mes amies surtout allez voir ce film… les hommes eux risquent de ne pas se projeter…..sauf les Amis véritables
Rendez-vous à Tokyo
Il faudra que j’y retourne absolument même si la vision de ce film pour moi s’est un peu sentie écrasée par la chaleur au ciné club Saint-Lambert. Je me suis endormie très peu de temps suffisamment pour ne pas voir l’ordre scrupuleux inverse de cette rencontre/séparation amoureuse entre deux personnages particulièrement proches et sensibles dans leur quête d’art de vivre d’art tout court et qui ne résistera pas aux accidents de la vie aux doutes trop bouleversants des chauds et froids. Les personnages secondaires sont très poétiques et fixent certaines scènes inoubliables. A la sortie on s’est retrouvés à plusieurs spectateurs dans la chaleur de la rue pour en parler. En fait j’ai cru que toutes les scènes étaient dans un désordre un mélange ou chacune chacun pouvait piocher son propre cheminement. Alors donc la fin n’est pas la fin….mais plutôt le début…
Ce film m’a donné le vertige était-ce le moment précis d’avoir longtemps marché pour en définitive m’être trompée de chemin puisque tous les lundis ma librairie préférée Au plaisir des yeux est close fermeture hebdomadaire le lundi journée des commerçants… le lundi mes parents étaient donc à l’appartement et moi je partais à l’école…,,
Bref en attendant la fin du monde comme me disait la jeune femme qui donnait les billets il y a deux jours au St Lambert…. Faut-il mieux s’enfermer dans les salles obscures.
Je dirais après avoir vu cet excellent film de la première à la dernière image, mieux vaut épouser « la meilleure version de soi-même »….entre celle de soi amoureuse et celle de soi dépressive, bipolaire !
Les acteurs iraniens à mon avis et les cadreurs les éclairagistes personne ne peut rivaliser si ce n’est qu’avec les turcs.
Ça y est il pleut….. sortir d’un tel film joue sur votre conscience. Les rôles de l’enfant et du vieillard y sont aussi très importants et qui sait à eux deux peuvent-ils changer le monde car ils ne peuvent se tromper sur leurs sentiments….
Critique de Samuel Douhaire Telerama réservé aux abonnés et je suis abonnée 2 TT
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Publié le 19 juillet 2023
Farzaneh, une jeune monitrice d’auto-école, est coincée dans un embouteillage à Téhéran quand elle croit apercevoir Jalal, son mari, monter dans un bus. Elle le prend en filature et finit par le voir entrer dans l’appartement d’une autre femme. Le soir même, Jalal se défend de tout adultère : à l’heure dite, il était en rendez-vous professionnel à l’extérieur de la ville. Il décide alors de se déplacer dans l’immeuble où Farzaneh l’accuse de s’être rendu. Sur place, il rencontre une femme qui est le sosie de son épouse…
Dans un cinéma iranien où, sous l’influence d’Asghar Farhadi, domine le réalisme social, Mani Haghighi fait œuvre à part. Après un polar labyrinthique à la David Lynch (Valley of Stars, 2016) et une farce criminelle dans le monde du cinéma (Pig, 2018), le réalisateur s’essaie au film noir hitchcockien sur le motif du double, prétexte à une sombre histoire d’amour et de manipulation. Avec la présence obsédante de la pluie, une photographie en clairs-obcurs proche de l’expressionnisme et une mise en scène qui joue habilement du hors-champ, il réussit plutôt son coup. L’intérêt et le charme du film doivent aussi beaucoup à l’interprétation à la fois subtile et intense de Taraneh Alidoosti et de Navid Mohammadzadeh (l’héroïne de Leïla et ses frères, et le trafiquant de drogue de La Loi de Téhéran, de Saeed Roustayi). C’est du côté du scénario que ça coince… On sait bien que, comme le poète anglais Samuel Coleridge l’a théorisé il y a deux siècles, la fiction doit bénéficier de « la suspension volontaire de l’incrédulité » de son lecteur, ou de son spectateur, face aux événements qu’elle raconte. Mais il faut vraiment être de bonne volonté pour accepter le postulat « énorme » sur lequel repose l’intrigue des Ombres persanes…