lundi 27 novembre 2023

PROPOS DE MICHAËL LONSDALE

PROPOS DE MICHAËL LONSDALE : via Moni Grego 
« Les artistes sont très souvent schizophrènes. Mais il faut qu’ils le soient pour être artistes. Ils inventent un monde à eux et ainsi ils peuvent vivre. Avec leurs lois, parce qu’ils ne supportent pas les lois du monde. Heureusement pour eux qu’ils sont schizophrènes.
L’art est le lieu de libération, leur bouée de sauvetage. Chagall par exemple peint des vaches vertes dans le ciel parce qu’il voit des vaches vertes. Il les voit. C’est un lieu de liberté absolue.
Les artistes sont souvent très en avance sur leur temps. Le temps n’a ni d’arrière, ni d’endroit… Il leur faut ça pour vibrer, pour vivre. Ce n’est pas dans la réalité de notre monde. Ils se soignent à condition de faire comme ils sentent. Tout le monde est extrêmement coincé, d’abord par l’éducation : « Je fais ceci, pas cela .» Et puis vient le moment où : « Je fais autre chose. » Cela peut passer par les sons, les notes de musique, les couleurs… Une autre chose inexprimable.
Bien sûr, à propos des vaches vertes dans le ciel, on peut parler de la folie…
Les montres molles, par exemple, quand elles ont été peintes par Dali, n’existaient pas dans la réalité. Maintenant si. On commence à en fabriquer. Elles étaient pressenties. De même les prophéties extraordinaires de Victor Hugo sur le monde industriel annoncent la catastrophe. Les artistes savent.
C’est difficile quand on est dans le mortel de parler de l’immortel. Je ne pense pas que les humains puissent penser à quelque chose qui n’existe pas. Ce qu’ils pressentent existe. Mais nous sommes limités dans notre temps. L’esprit, le spirituel nous sortent de là. On est là, et puis un jour on n’est plus du monde des vivants. »
LE THEÂTRE
Jouer, c’est jouer avec la présence du public qui réagit directement par des pleurs, du silence, des rires. C’est comme si vous racontiez à quelqu’un qui est là une histoire. C’est magnifique. Certains soirs avec Madeleine Renaud, quand on jouait « L’amante anglaise », il y avait des temps comme les aimait Claude Régy où le public ne bronchait pas, entièrement suspendu à ce qui se passait. Face à ce public qui regarde bien, qui écoute bien, vous osez faire des choses que vous ne feriez pas avec une salle qui bouge, moins attentive. Le public, tous les soirs, est un monstre à plusieurs têtes. Il y a une personne là, mais elle a dix, quarante, cinquante, cent, deux cents, parfois mille têtes et c’est pourtant un cœur à cœur.
Un professeur de lettres disait : « Quand mes élèves m’écoutent bien, ça me rend plus intelligent… » Quand on sent une écoute qui est d’accord avec vous, vous osez aller plus loin.
Un acteur prend le rôle qu’il est capable d’exprimer. Un bon metteur en scène choisira des gens pour jouer tel timide, ou tel violent, selon la nature du rôle. Pour un bon acteur, on dit qu’il faut une rencontre à mi-chemin, ce qui veut dire qu’il ne faut pas que le rôle devienne vous, qu’on ne voit plus que vous, comme certains acteurs qui jouent à peu près tout pareil, et il ne faut pas non plus que le rôle vous envahisse au point que vous n’êtes plus vous-même. Il faut donc apporter votre vie, votre sensibilité et votre rythme, votre vision du personnage.
Il faut inventer tous les jours. Ne pas faire systématiquement les mêmes gestes, les mêmes effets, comme on dit. Quel terrible mot ! Des fois les gens rient à telle ou telle réplique ; alors à force l’usure s’installe et on a tendance à rechercher l’effet un peu mécaniquement. Cela devient beaucoup moins drôle. Enfin, c’est tout un art.
J’ai vaincu ma timidité. C’est un lieu où il faut s’exposer. Un acteur doit se montrer au-delà de ce que l’on voit de lui. Vous parlerez au public, vous lui ferez des confidences que vous ne ferez à personne dans la vie. Et vous montrerez des choses que vous ne montrerez pas dans la vie. C’est donc un dépassement de soi par lequel on se rend compte que l’on est capable de façons de penser complètement différentes. Cela élargit énormément le comportement et on découvre des manières d’être insoupçonnables. On se retrouve brutalement métamorphosé par un rôle. Quand ce sont des rôles de méchants, avec de mauvais sentiments, on s’aperçoit que l’on peut être très agressif.
A force de simuler les sentiments, on finit par bien les connaître dans la vie et on s’aperçoit assez vite quand les gens parlent faux ou sincèrement. On le sent. Il y a un ton, une inflexion, juste un petit déraillement de la voix qui nous fait dire : « Cette personne ne dit pas la vérité ». Il y a des gens qui mentent très bien, puis d’autres non ; mais on sent quand les gens parlent justes, vrais, qu’ils sont eux-mêmes ou quand ils ont un langage fabriqué, tout posé d’avance. 
Pour être comédien, il faut avoir une capacité d’observation, d’imitation et être pleinement soi-même quand on est quelqu’un d’autre. La nécessité d’être comédien vient sans doute d’un malaise de vivre, déjà et d’une incapacité d’accepter la vie telle qu’elle est. A travers des personnages, on s’envole, on voyage… « Je est un autre ». Nous sommes plusieurs autres…
LE CINEMA
Le cinéma est un art fait de tas de choses, de rapports, d’échanges, de plusieurs possibilités. Michel Simon jouait si complètement que ce n’était pas la peine d’essayer de le diriger. Ce qu’il faisait spontanément et naturellement était formidable… Mais d’autres acteurs demandent comment jouer la scène. Ce sont des acteurs de construction, qui doivent penser les rôles des mois à l’avance. Puis il y a des natures instinctives, dont je fais parti, qui ne savent pas ce qu’elles vont faire. Je ne me construit pas du tout comme un personnage. Au moment de jouer les choses viennent et si je commence à penser le rôle, cela ne donne aucun résultat. Pour moi, le cinéma est l’art de l’invention immédiate et spontanée. Vous avez parfois des réalisateurs exigeants, comme Bresson qui voulait absolument vider les gens pour qu’ils ne soient plus que l’ombre d’eux-mêmes, absents, vous voyez ? Cela tuait les pauvres comédiens qui ne pouvaient rien exprimer de ce qu’ils ressentaient. Il fallait rentrer dans le système bressonien qui consistait à ne plus rien être. Ce dépouillement donnait un résultat… Des acteurs le supportaient, d’autres en étaient malades. Après vingt cinq, trente prises, les gens étaient épuisés. Crises de nerf, pleurs à n’en plus finir. Jeanne Moreau n’aurait pas pu le supporter ; grande comédienne, elle savait d’instinct ce qu’il fallait faire. Il y a des gens qui vous manipulent de façon idiote et qui vous font mal jouer. Cela m’est arrivé l’année dernière. On m’empêchait de voir les choses. Je ne mettait soi-disant pas assez de mystère dans un rôle qui n’en impliquait pas. Cela m’a complètement détruit. Ceci dit, les directions des metteurs en scène sont parfois succulentes. Quand c’est bien sollicité… Un bon metteur en scène devine les gens. Il sait aussi comment leur parler.
LA PEINTURE
« J’aimerais beaucoup parler de la matière. J’aime la matière qui est visitée, c’est-à-dire, respectée. Dans les œuvres que l’on voit, souvent la matière est crachée, jetée, vomie sur la toile. Je n’aime pas cela parce que la matière, pour moi, c’est sacré. Je la trouve belle quand elle est habitée par une grande paix, une considération énorme. Un soin et une intention qui font que ces petits bouts de peinture sur une palette avec un peu d’huile –je vois la matière chez Rembrandt, chez Titien, chez Bonnard- sont transfigurés par une présence. Celle de l’amour de ce que l’on est en train de faire. Avec un respect de la matière. On ne peut pas la jeter, la cracher…
Les artistes sont souvent mal compris, mal reçus. Ils expriment quelque chose qui est de l’ordre d’une nécessité profonde chez eux… d’absolu. Ils ont tout à coup une inspiration, il leur faut dire ça et pas autre chose. Peindre, c’est ce mouvement. Les couleurs viennent, une couleur en appelle une autre. Je ne sais jamais ce que je vais peindre. Je commence par un gribouillis et là-dedans commence à se former des choses que je suis et que je complète. Je fais un tableau et après je suis obligé de le retravailler entièrement pour arriver à cette musique. La couleur est le témoignage de l’harmonie et du bonheur. J’aime beaucoup les coloristes : Klee, par exemple. Savoir faire chanter les couleurs.
Voilà ce que je ressens quand je peins. Alors il y a des moments terribles où on ne trouve pas. On gratte, on travaille… Il faut une patience ! Je crois que l’on est appelé à faire quelque chose qui n’est pas compris. On ne comprend pas ce que l’on fait. Mais il y a un besoin impérieux de faire tel trait, telle trace de couleur, de donner une telle intensité à une couleur, ce champ entre les couleurs. Une symphonie…
Il m’arrive de travailler sur trois ou quatre toiles à la fois. Puis je laisse reposer et je passe à autre chose… et le tableau m’apparaît tout d’un coup dans son évidence ou dans son manque… Il faut encore retravailler. On demande souvent aux artistes : « Mais qu ‘avez-vous voulu peindre ? » Cette question est impossible ! Comme si on demandait à quelqu’un : « Pourquoi êtes-vous ce que vous êtes ? » On est comme on est ! On ne peut pas expliquer. Ou la peinture touche les gens, ou les gens ne lui sont pas sensibles.
Il ne faut surtout pas avoir la volonté de dire : « Tiens, je vais faire un beau tableau. Je vais mettre du vert, du rouge, du bleu. » Non, il y a quelque chose d’inconnu en nous, il faut lui donner la parole, lui laisser le temps, la place de s’inscrire ; quelque chose qui ne relève pas de notre volonté. En art, la volonté tue… « Je veux faire ça, et ce sera bien comme ça. » Il faut une position beaucoup plus modeste et se dire : « Laissons la place à l’inspiration et à ce qu’elle va nous faire faire. Laissez venir en vous des choses qui vous sont inconnues. »
J’allais au musée d’Art Moderne, avenue du Président Wilson, je me rappelle, il y a longtemps. Il y avait des salles entières remplies de croûtes des gens qu’on exposait officiellement. C’était eux qui avaient du talent. Maintenant les croûtes sont dans des remises et on n’en parle plus. Ce qui est vraiment sincère, d’une nécessité profonde, ou je dirais d’une pureté, réapparaît avec le temps. Georges de la Tour, on l’a complètement ignoré, et puis un jour, on a rassemblé ses toiles pour une grande exposition. On a été stupéfait de voir qu’il avait été oublié pendant trois siècles… La justesse, la vérité ressortent. C’est pour cela qu’une majorité d’artistes ne sont pas compris de leur temps. C’est trop fort, trop nouveau, en avance… Prophétique parfois.
LA SPIRITUALITE
Le « JE » c’est le moi. Et le « MOI » n’est pas très intéressant. C’est le « SOI » qui est intéressant. Ce que nous sommes dans notre être profond. Ce qu’on est. Mais le « MOI », c’est la volonté. « Moi je suis ci, moi je suis ça. C’est moi qui, c’est moi que. » Je pense que l’on reçoit un don et c’est un cadeau du ciel. J’aime beaucoup cette phrase d’Einstein : « Le hasard, c’est Dieu qui vient sur terre incognito ». C’est joli. « MOI », « JE », sont le signe d’un grand malaise, d’une préoccupation de soi qui met en évidence la peur de ne pas être ou la difficulté d’être, contre laquelle on s’affirme. Cela tend vers ce que j’appelle l’ego. La source d’inspiration n’est pas là. On a une capacité que la vie… Dieu… nous a donnée, et nous allons la développer en sincérité, en vérité, en drame parfois, aussi, comme chez Van Gogh…
Je rapproche parfois Duras et Sainte Thérèse de Lisieux, cette gamine morte à vingt-quatre ans et qui n’a pas beaucoup vécu. Elle était arrivé à mettre l’amour au premier plan. Une grande révélation à une époque où la religion était plongée dans la peur, la menace, l’enfer, la punition… Elle a dit : « Dans l’Eglise, je serai l’amour. » Ce besoin d’absolu et d’amour me fait penser à Marguerite. Par d’autres chemins, bien sûr, mais toujours ce désir de quelque chose de presque impossible… Le seul écrivain qui parle de la passion et d’amour comme cela. Ce que le Vice-Consul veut dans « India song », c’est quelque chose d’impossible.




dimanche 26 novembre 2023

Un article sur BARBARA ma chanteuse dans Télérama

 
Barbara cet hommage article date de 10 ans, pourquoi ne l’ai-je jamais publié sur mon blog…
Parce qu’il était cookie collé et que j’aurais voulu ressembler à cette photo…. Et commencer à écrire comme toi après la mort de mes « idées noires » qui sait c’est un premier souffle pour effacer le temps perdu dit-on mais toutes deux nous savons qu’uni fruit doit mûrir vieillir se gâter pour être rendu à la terre….
CHERCHER LA FEMME
La Petite Cantate à son amie disparue.
Un chant d'amour aux étudiants de Göttingen.
L‘inceste, sans doute, dans l’Aigle noir...
On la disait mystérieuse. Pourtant, elle livrait tout dans ses chansons.

Par Valérie Lehoux
Le 24 novembre, cela fera quinze ans que Barbara a disparu. Ses chansons, elles, restent étonnamment vivantes. On les entend dans des films, et dans la voix de jeunes interprètes, de Daphné à Mika (!), qui ne finissent plus de s'en emparer. C'est simple : de tous les géants de la chanson, Barbara est de loin celle que l'on chante le plus. A Paris, en ce moment, au moins quatre spectacles la célèbrent. Et on ne compte plus ceux, comédiens, cinéastes, romanciers ou même politiques, qui la citent comme une référence. Pourquoi, alors que les radios ne la diffusent quasiment plus ?

Parce que la femme, d'abord, reste un modèle de liberté : à une époque où les chanteuses interprétaient des textes d'hommes, elle fut l'une des premières à endosser les siens.1
Contre toutes les normes des années 1950 et 1960, elle imposa aussi une image : une étrange silhouette de grand oiseau noir et un visage anguleux, mystérieux, aux antipodes des blondes au nez retroussé. Les trois décennies suivantes, elle osa enfin rompre avec les lois du showbiz et de la promotion, pour ne plus chanter que lorsqu'elle en avait envie, sans forcément sortir un disque ou s'afficher sur les murs des villes. Un demi-siècle plus tard, tant d'audace et de détermination restent exemplaires.

Mais si, au-delà du personnage, l'œuvre demeure à ce point vivace, c'est que rien, encore, n'a pu en altérer la puissance. Barbara ne chantait pas pour se distraire ou pour gagner sa vie, mais pour se relever des outrages qu'elle avait subis : l'inceste, d'abord, puis la fuite subite d'un père qui ne s'expliqua jamais, ni ne lui demanda pardon. C'est d'ailleurs à sa mort que Barbara se mit à écrire, chaque mot devenant un pas de plus sur le long chemin de sa reconstruction. Son moyen d'avancer, et finalement de vivre. Voilà pourquoi, quand elle chantait son enfance, ses amours ou ses deuils, on y percevait tant d'urgence et d'intensité. Barbara faisait de la chanson une absolue nécessité, renvoyant chaque auditeur à sa propre vérité. Dans un documentaire télé diffusé cette semaine 2, la chanteuse Camille le dit très justement:
« Elle vous raconte son histoire avec tellement de force, que vous êtes obligé d'entrer en vous-même, avec la même force. »
Mais autant sur scène Barbara se donnait, autant ailleurs elle se dérobait. Aux journalistes troublés qui l'interrogeaient sur son inspiration, elle lançait, bravache, «je n'ai aucune imagination!», se gardant bien d'en dire davantage… Longtemps, les chansons se seront donc passées de toute explication. Depuis, on a découvert quelques-uns de leurs secrets —elle-
même en a livré dans ses Mémoires inachevés 3. Voici un peu de sa vie, en une dizaine de chansons toujours très actuelles.  



«NANTES» 1959

Dix ans après s'être volatilisé sans laisser d'adresse, son père meurt à Nantes. Barbara, qui chante déjà à l'Ecluse mais vit encore, très chichement, chez sa mère, décide aussitôt de se rendre à Nantes, où elle n'est jamais allée. Ce voyage, elle le raconte dans une chanson qu'elle mettra trois ans à terminer. Elle l'interprète pour la première fois en novembre 1963, au Théâtre des Capucines, à Paris, lors d'une soirée réservée aux jeunes artistes. Dans le public se trouve la journaliste Denise Glaser, tellement bouleversée qu'elle décide de l'inviter dans son Discorama, émission detélévision mythique, et de fabriquer une fausse pochette pour cette chanson qui n'existe pas encore sur disque. Aujourd'hui monument du répertoire français, tantes est l'un des classiques de Barbara le moins repris par la jeune génération. Sans doute parce qu'il est trop personnel.

LA SEMAINE BARBARA

«Je suis une femme qui chante avant tout», affirmait Barbara. C'est donc à des jeunes femmes qui chantent aujourd'hui que Didier Varrod confie le soin d'évoquer l'artiste dans l'émouvant documentaire Un beau Jour... Barbara, réalisé par Nicolas Maupied et diffusé par France 5 le dimanche 25 novembre à 8h30.
Une belle idée d'amoureux de la chanson, tant les mots de la Dame brune résonnent joliment dans les propos de Camille, Daphné, L, La Grande Sophie et Olivia Ruiz, mêlés aux séquences d'archives.
Côté radios, France Inter propose une journée spéciale le 24 novembre : coup d'envoi dès 0 heure avec un Pop, etc. sur l'album La Louve; à 8h20, Jean-Louis Aubert est l'invité de la matinale; à midi, Philippe Meyer s'intéresse à la Barbara interprète; à l9h20, Vincent Josse visite son Atelier (à écouter en Podcast à tout prix) en compagnie notamment de Marie Chaix; enfin, à 20 heures, soirée spéciale avec un Pont des artistes entièrement consacré à la chanteuse (avec La Grande Sophie, William Sheller, Babx, Christophe ou Baptiste Trotignon), puis la diffusion du concert de 1965. A Europe 1, les festivités commencent dès le jeudi 22 : Des clics et des claques (à 20 heures) reçoit le neveu de Barbara, Bernard Serf; le lendemain, On connait la musique (à 22 heures) lui est consacré; et rebelote
le samedi, de 22 heures à 1 heure, avec un concert hommage de Daphné, puis le Musicorama de 1968. Dernière pièce du dispositif: dimanche, à 11 heures, dans II n'y en a pas deux comme Elle.





« DIS, QUAND REVIENDRAS-TU? » 1961

Barbara est amoureuse - ce n'est ni la première, ni la dernière fois ! Mais cet homme-là, elle y tient suffisamment pour quitter Paris et le suivre à... Abidjan. Là-bas, elle s'installe dans sa grande maison blanche, fuit le soleil, trouve un engagement dans une boîte à chansons interlope. Mais la vie d'expatriée ne lui convient pas: n'y tenant plus, elle repart a Paris au bout de quelques semaines. Pour son amant lointain, elle écrit Dis, quand reviendras-tu? Et la chante à l'Ecluse... sans oser dire qu'elle en est l'auteur. La chanson deviendra pourtant son premier succès ; cinquante ans plus tard, c'est aussi son titre le plus repris. La Grande Sophie en a fait une très belle version sur son album Des vagues et des ruisseaux (2009). Jean-Louis Aubert l'a interprétée pour le film de Philippe Claudel, II y a longtemps que je t'aime (2008).
Bénabar, Isabelle Boulay, Martha Waimwright et beaucoup d'autres la chantent sur scène...

« GÖTTINGEN » 1964

La Seconde Guerre mondiale hante encore les esprits. De père et de mère juifs, Barbara a passé le conflit à se cacher, parfois séparée de sa famille... Moins de vingt ans plus tard, quand un étudiant allemand l'invite à chanter chez lui, à Göttingen, elle refuse. « L'Allemagne était comme une griffe. 4» Puis, devant son insistance, finit par céder. Mais une fois sur place, catastrophe : le piano promis n'est pas là et les transporteurs de pianos sont en grève ! Des étudiants de Göttingen décident alors d'aller chercher un instrument chez une vieille dame de la ville, et de l'amener eux-mêmes jusqu'au théâtre. La chanteuse n'en revient pas. Son contrat est prolongé d'une semaine. Et le dernier soir, pour les remercier, elle crée Göttingen, première chanson de réconciliation franco-allemande. Depuis, elle en est l'emblème. François Mitterrand l'a plusieurs fois citée. Le chancelier Schröder en a lu un extrait lors du quarantième anniversaire du traité de l'Elysée. Et le 22 janvier prochain, alors que l'on fêtera les 50 ans de ce pacte, il y a fort à parier qu'une fois de plus on l'entendra. « Faites que jamais ne revienne le temps du sang et de la haine, car il y a des gens que j’aime, à Göttingen, à Göttingen...»


« UNE PETITE CANTATE » 1965

Liliane Benelli, sa pianiste à l'Ecluse, se tue lors d'un accident de la route. A ses côtés, Serge Lama, qui gardera longtemps les séquelles de l'accident. Quand Barbara l'apprend, elle sort de scène ; et s'écroule à l'annonce de la nouvelle. Un mois plus tard, lors d'une présentation à sa maison de disques, elle chante Une petite cantate, en hommage à son amie disparue. Le nom de Liliane Benelli reste méconnu, mais deux chansons majeures lui ont été dédiées : la Cantate de Barbara et D’aventures en aventures, de Serge Lama. La Cantate résonne toujours: dans Camille redouble, le personnage incarné par Noémie Lvovsky la fait chanter à ses parents, comme une prière païenne, et l'enregistre pour garder leur voix au-delà de la mort. C'est la plus forte scène du film.

« MA PLUS BELLE HISTOIRE D'AMOUR » 1966

En 1964, Barbara a fait la première partie de Georges Brassens, à Bobino. Instant charnière qui la révèle au grand public. Elle y revient, l'année suivante, cette fois en vedette. Et fin 1966, elle y chante de nouveau, tête d'affiche incontestée. Fait exceptionnel, elle se lève de
son piano pour déclarer au public «Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous. » C'est une
chanson-somme, un manifeste, qui évoque ses quinze années de galère, d'espoirs et de décou-   ragements, jusqu'au Bobino de 1965 qui l'a enfin consacrée. « Ce fut un soir en septembre, vous étiez venu m'attendre, ici même, vous en souvenez-vous?»... De ce jour-là, jamais plus Barbara ne monta sur scène sans entonner Ma plus belle histoire d'amour «S'il ne devait
rester qu'une chanson, ce serait celle-là», répéta-t-elle mille fois. Les quelques-uns qui se sont essayé à la reprendre, encore récemment, s'y sont cassé la voix.

« MON ENFANCE » 1968

Barbara est en tournée du côté de Grenoble. Soudain, elle voit un panneau sur le bord
de la route: Saint-Marcellin. Pendant la guerre, elle a passé plusieurs années dans
cette petite ville aux portes du Vercors.« Allons-y faire un tour!» lance-t-elle à son
chauffeur. Son assistante d'alors, l'écrivain Marie Chaix, l'accompagne ce jour-là. Elle se la rappelle marchant dans les rues comme une automate, rester longuement près de la maison qu'elle avait habitée avec sa famille, puis remonter en voiture, sans dire un mot. Pleurant derrière ses grandes lunettes noires. Un peu plus tard, Barbara enregistre Mon enfance, souvenir intime, tendre et douloureux de ce retour fugace. «Parmi tous les souvenirs, ceux de l'enfance sont les pires, ceux de l'enfance nous déchirent. » En 2012, c'est cette chanson qui clôt le film de Carine Tardieu, Du vent dans mes mollets. Vincent Delerm ou Calogero la chantent parfois en concert.
« L'AIGLE NOIR » 70

A l'issue d'un Olympia, et trois ans après les adieux à la scène de son ami Brel, Barbara vient d'annoncer qu'elle prenait elle aussi du recul, de peur de tomber dans un «fonctionnariat de la chanson». Au début de l'année, elle s'essaye à la comédie et joue dans une pièce musicale de
Remo Forlani... Echec public et critique. Au printemps, elle débute l'enregistrement d'un nouveau disque et hésite à y mettre l’évocation d'un rêve énigmatique l’Aigle noir Finalement, elle retient la chanson, qui devient le tube de l'été 1970, et le plus grand succès de sa carrière. Mais, sur le disque, elle en a curieusement retiré les dernières phrases. Des années plus tard, on comprendra que L'Aigle noir faisait très vraisemblablement allusion à l'inceste. La version initiale sort aujourd'hui… Les mots, restés inédits pendant quarante-deux ans, peut-être parce qu'elle les trouvait trop explicites, sonnent de façon déchirante : «Au matin, il ne me restait rien. L'oiseau m'avait laissée seule avec mon chagrin... »

Au soir du 10 mai, Barbara voit des milliers de jeunes gens, place de la Bastille, fêter l'arrivée
d'un socialiste à l'Elysée. Emue par cet enthousiasme collectif, elle écrit Regarde, qu'elle crée sur scène quelques mois plus tard, sous un chapiteau géant, porte de Pantin. L'ambiance est euphorique: en moins d'un mois, soixante mille spectateurs, souvent jeunes, viennent lui faire un triomphe dans ce lieu très peu conventionnel pour une artiste de sa trempe. Le récital de Pantin entre dans les annales de la chanson, et les médias rebaptisent Regarde : L'Homme à la rose... Durant l'hiver 2011, en pleine campagne présidentielle, le PS s'empare d'une chanson d'Alex Beaupain, Au départ, pour en faire un hymne ; ses premiers mots
sont un clin d'œil au texte de Barbara.

« VIVANT POÈME »1996

Barbara enregistre son premier album studio depuis quinze ans. Elle en cosigne deux titres avec Jean-Louis Aubert, dont Vivant poème, chanson testamentaire à la beauté crépusculaire. Barbara n'a que 66 ans mais elle est fatiguée; elle a définitivement renoncé à la scène
deux ans plus tôt, et pressent que ce disque sera son dernier. Elle y chante son Vivant poème en solo ; mais une autre version existe, en duo avec Aubert, qui reste inédite. Depuis quelques jours, elle est enfin disponible sur disque 5 : la voix et le phrasé de Barbara y sonnent
comme ceux d'une chanteuse de jazz américaine. Quant au texte, il délivre un ultime message à tous ceux qui l'écoutent. Le legs d'une femme qui cinquante ans durant, aura chanté pour respirer. « Va, ce monde je te le donne. Va, et jamais n'abandonne. [...]La vie est un long poème, que tu vas écrire toi-même. »
1 Avec Nicole Louvier et Anne Sylvestre,
2 Un beau jour... Barbara, par Didier
Varrod et Nicolas Maupied, dimanche 25 novembre, France 5,8h45.
3 Il était un piano noir
éd.Fayard,200p.,30,50?.
4 France Inter, 27 décembre 1996.
5 Une femme qui chante, intégrale,
19 CD Mercury, l50 €.



1968, l'année du Musicorama à L'Olympia, qui sera rediffusé samedi sur Europe 1.



HORS-SERIE TÉLÉRAMA

Quinze ans après sa mort, Barbara, femme et artiste d'une parfaite exigence, reste terriblement moderne. Pour découvrir qui elle fut, pour mieux comprendre son œuvre et pour en mesurer la portée, Télérama réédite son hors-série… En vente dans les kiosques, 8,60 euros, et dans la boutique Télérama.fr.
 voir aussi "La galaxie Barbara"
À VOIR

Exposition de photos inédites à la mairie de Cadaujac(33)
jusqu'au 30 nov. Ouvert dimanche. Rens.: 0619258997

samedi 25 novembre 2023

Simple comme Sylvain-Little girl blue-D’argent et de sang




https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/11/08/simple-comme-sylvain-quand-l-amour-vous-joue-des-tours_6198976_3246.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=ios&lmd_source=default
Simple comme Sylvain-La forme du début genre prologue et chapitres, m’a comme sortie du film avant que d’y rentrer. Et puis le charme des acteurs le piquant des dialogues des ruptures a opéré… presque mais la fin a été comme pour moi un réveil je me suis sentie manipulée. Un cinéma moins excessif excité que le théâtre de Yasmina Reza mais dans la même file. Et cela me fait rire sur le moment mais après me laisse comme la gueule de bois….



Little girl blue : un très beau documentaire avec des superpositions dans tous le sens du terme mais qui m’a laissée de bois sauf pour la fin…
Alors certains de mes proches amis famille et connaissances m’ont enjointe d’aller voir ce film pour la prestation d’actrice de Marion Cotillard…. Alors non c’est bien plus facile d’imiter que de jouer tout un mystère inconnu en soi et par seulement un texte et ses silences.
Le costume la panoplie a fonctionné la correction a l’image aussi mais ce n’est pas suffisant, voir les films de Scorsese 
Certes son personnage est comme un suprême on oublie l’autre…comme un acteur des acteurs ont su le faire beaucoup mieux pour moi qu’elle Michel Bouquet Samuel Labarthe et où surtout Michel Bouquet en interprétant des hommes politiques très célèbres. Qu’est ce qui fait que tous avons en des circonstances similaires la matière gluante pour coller à la dimension d’ un autre. Le parfum ….?
Jamais son exercice ne passerait sur une scène de théâtre. Elle nous laisserait indifférent. 



D’argent et de sang série sur Canal + exceptionnel 
Les acteurs sont dimensionnels et bien loin des super-héros et heureusement ! Beaucoup plus proches des personnages d’affranchis d’escrocs à la Scorcese…
Voilà bien longtemps que je n’ai vu une série aussi prégnante. Xavier Giannoli est pour moi le plus littéraire théâtral des cinéastes français. 
France Inter - "Xavier Giannoli et Fabrice Arfi : D’argent et de sang 
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/on-aura-tout-vu/on-aura-tout-vu-du-samedi-25-novembre-2023-5259197

Théâtre UBU roi

Cette toile de fond pour Ubu part en guerre et en musique comme toutes les guerres est de Nathalie Savary Quelle claque et quelle fin si tout cela n’était pas si tout cele avait été autrement… les acteurs sont chanteurs magiciens de notre etat stationnaire qu’ils transforment  et comédiens. La scénographie est très belle le repas les lumières la mise en scène épurée comme toujours j’ai tout entendu…UBU roi, 

 ça se rejouera n’ayez crainte quel chant final que celui du “décervelage” Merci à Sobhani Eram et à l’école de Stéphane Auvray-Nauroy. 

Ce qui m’a le plus étonné ce sont ces moments de suspends entre la mère Ubu et le père Ubu où l’on sent comme une autre vie parallèle, amoureuse, caressante mélodieuse entre eux… Les comédiens Nathalie Beder Thomas Nolet Paul Tilmont Bastien Toutminet

mercredi 22 novembre 2023

Théâtre d’un soir : Après la répétition/Persona et Le vison voyageur sur France 2


Je viens d’effacer tout mon texte sur le spectacle que j’ai vu au theatre de la ville dans la cour d’honneur du théâtre des papes à paris un peu conçu comme les appartements residentiels Airbnb, trop dépitée pour vous réécrire là tout de suite, je vous laisse les photos….
Deux choses j’ai préféré Persona à Après la répétion. Le silence au son tellement sonorisé qu’on en gomme toutes les expressions qu’on efface les visages… et j’ai donc préféré les silences aux voix inexpressives… j’exagère… (oui comme au théâtre…. pour toucher les derniers rangs ceux du Paradis ….)
Les danses aux crises histeriques la nudité aux costumes J’ai préféré Persona parce que les silences les postures d’Emmanuelle Bercot à la Bacon, la scénographie qui prend tout son sens. J’en ai aimé les silences et la docteure désincarnée, interprétée par Lilii, rôle d’une traître donc aidante… Cette salle a toujours été un temple du théâtre et maintenant aussi. Je ne supporte pas son son tellement moderne qui fait un tel décalage avec le théâtre que j’aime. Je me répète comme au théâtre…
Est-ce que vous êtes un peu sensible spectateurs d’aujourd’hui ? Les visages sont amorphes ou grimaçants comme au cinéma quelquefois avec un texte chuchoté entre les cris et pour rappeler le corps intérieur qui s’exprime ou s’exhale on insère quelques gesticulations et dans des positions à la Bacon… oui c’est beau ces moments (les moments que je préfère dans cet après « après la répétition » et Persona sont les moments silencieux des corps sous « la catastrophe naturelle ». Le texte ne m’est parvenu qu’en tendant l’oreille et en cherchant les expressions faciès des personnages tout petits avec ces vidéos totalement opaques qui sont tellement immobiles… rien ne dépasse… mais où elle, la docteure interprétée par Elizabeth Mazev a le mot de la fin « c’est dur d’être un artiste aujourd’hui à moins d’être insensible. »
Dans la première partie tout est théâtre comme si tout est enfin permis et inutile, seule la mort ou la folie peuvent nous en sortir… et donc les 3 comédiens personnages viennent de comme ils sont dans la vie comme ils sont, en habit de chantier…. Pour eux un costume perso ou qui le semble.
Les actrices y sont à part entière, la jeune Justine Bachelet est pour moi la plus percutante et touchante dans la deuxième partie mais le serait elle sans l’écoute de ses partenaires et sans l’expérience de la salle de répétition….
Ce qui reste incroyable dans cet amphithéâtre… c’est l’accessibilité et le prix des places et pour cela on rencontre des tas de spectateurs jeunes apprentis comédiens et d’autres âges comme moi même « qui n’arrêteront jamais…. »





Je suis rentrée du théâtre de la ville et je n’ai pu résister j’ai regardé le différé et ce rythme d’enfer décor costumes des années 60 maquillages à l’avenant, j’ai ri et je m’en suis gardé, nous nous en sommes gardés un peu pour aujourd’hui….c’est le meilleur « fou » Michel Fau et qui nous regarde face public pour décrire avec ses gestes l’affriolant d’une petite tenue offerte à sa maîtresse ….ses mains glissent comme des ailes d’ange …. D’oiseau ! 
Les 20 dernières minutes sont désopilantes…. Grâce que Nicole Calfan dans le rôle de la femme de Fau…Le duo des deux comédiens  Castro Fau à la hauteur du rire humain quand les hommes les femmes rient dans une salle éteinte ça la réanime des cintres aux sous sols et chaque spectateur de la tête aux pieds… à quand la Cage aux folles avec ces deux là ! 
Le rire sur la balance des émotions n’efface pas le gros temps des larmes mais il le repousse.

vendredi 17 novembre 2023

Et la fête continue !


Pourquoi j’aime tant les films de Robert Guediguian parce que nous les avons aimé avec une de mes meilleures amies, partagé 50/50…  a une époque où elle qui avait 20 ans de moins que moi découvrait boulimique tout le cinéma et où nous allions ensemble aux cours de Jean Douchet.
Parce que c’est un amoureux éperdu de l’humain qui passait par là…. Aimanté à celui qui a honte de ne pas avoir, de ne pas savoir, ou qui révolté désespéré, ne se tait plus….etc. Par le cinéma par votre route quelqu’il soit… arménien marseillais en priorité….malgré toutes les contradictions les paradoxes dont nous sommes issus. Accueil hospitalité. Rien n’est fini tout commence. Avec des poètes aveugles qui entendent tout…..
Et si on commençait par se re-parler et par faire autre chose que des discours inintelligibles….non offerts à celui qui passait par là…
On apprend plein de choses ou on les réapprend  dans ce film. A lire relire adresser des lettres des cartes postales avec des citations comme celle là 
« Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Échoue encore. Échoue mieux. » 
La plus connue avec celle « Nous naissons tous fous, certains le demeurent. » 
Il ne donne pas le nom de l’auteur car ce qu’il souhaite c’est que nous sortions tous dans la rue avec un livre dans la poche pour attendre dans un coin de paysage. J’ai dit à mon compagnon et si on allait à Marseille…. 
-C’est un film feel god pour anciens gauchos bobos ? 
-C’est un film d’espoir un peu romantique et les scènes sont belles d’amour entre vieux ! J’y ai cru 
Et on devrait faire du théâtre partout car pour faire du théâtre il faut échouer encore échouer mieux et lire travailler écrire se documenter LIRE OBSERVER  et aller voir les autres partout quelqu’ils soient pour jouer danser faire de la musique….avec eux ré-aimer le collectif.



mercredi 15 novembre 2023

The Old oak

Ce film m’a fait un bien jusqu’à la racine, c’est à dire répandre tout un flot de larmes, à mon compagnon aussi. C’est là, que nous sommes le plus solidaires contre l’inhumanité. Mais on a le droit aux effondrements aux doutes aux erreurs et surtout dans les faits à changer d’amis de famille, en retrouver même certains après trahisons, le mot est fort mais encore plus saisissant dans le réel. La jalousie est à même de toute relation….
Les acteurs de ce vieux Monsieur, Ken Loach, sa façon de filmer sont larges belles et simples. J’ai tellement aimé me promener dans ce film. Et le petit chien Marra,  choukrane !




mercredi 8 novembre 2023

L’enlèvement / L’arbre aux papillons d’or

L’enlèvement
Allez y c’est le plus beau des cinémas celui de l’Italie quand il atteint autant notre intimité actualité alors que c’est un film historique basé sur des faits relatés, historiques. Aimer passionnément un enfant c’est le tirailler à soi en quelque sorte et la religion fait toujours cela. Les acteurs sont prodigieux. La différence entre le père et la mère, le père se refuse à toute manipulation torturante, la mère pas. S’aiment-ils, quels jalons sèmeront-ils dans les repères d’attachement ?

C’est d’une beauté à couper le souffle comme presque du temps de Luchino Visconti…,Là aussi je le reverrais on n’en perd pas une minute on est dans un autre temps….J’étais avec Pascal qui a beaucoup aimé.



L’arbre aux papillons d’or,
 je l’ai vu enfin, au cinéma de quartier Chaplin Saint-Lambert et je l’ai beaucoup aimé nous n’étions pas nombreux mais très présents. À la sortie trois jeunes femmes discutaient ardemment, de très jeunes gens 6 sur 15 spectateurs, à mon avis  les autres sont découragés par la longueur du film et pourtant… on ne voit pas ce temps passer car on est complètement transplantés dans un autre cadre temporel, alors que nous sommes sous la pluie dans une ferme et sur les routes, (chemins plutôt) en vieux scooter mobylette Honda qui a des ratées. Il y a des scènes où personne ne semble jouer mais plutôt écouter le temps, la pluie, regarder sentir embrasser jusqu’aux moisissures sur un cadre grillagé et il y a comme la présence de plusieurs vies dans une vie où tout se décale, comme si on passait dans une autre réalité vue de plus près, ou bien de plus haut… J’ai beaucoup aimé la fin… l’âme est trop lourde quand on a trop aimé pour les autres…. Dans ce film il y a une des plus belles scènes d’un très long baiser, scène sensuelle et élégante et …. d’autant que l’on ne l’attend toujours que de l’Occident.






Ce film m’a fait penser à un des derniers livres d’Amelie Nothomb : Psychopompe 
Oui bien sûr j’ai aimé qu’elle parle des oiseaux et des fantômes elle n’a pas son pareil telle une autrice de contes pour nous ouvrir les yeux sur d’autres pistes pour apprivoiser nos peurs…








dimanche 5 novembre 2023

Deuxième tour


Première vision en Dordogne au Cinéma du Buisson : Louis Delluc
Oui cela y est, j’ai vu une première fois, Deuxième tour d’Albert Dupontel avec Nicolas Marié Bouli Lanners Scali Delpeyrat et bien sûr Albert Dupontel et Cécile de France la belge. 
Il y a tout ce qui pourrait nous conduire à un nouveau genre de comédie et il en est un besoin inconsolable..,,
Une comédie sur la trace des burlesques totalement désespérés et qui pourtant  re-jalonnent toutes les routes de rire  : là ne pas doubler attention croisement… stop regardez bien à gauche et à droite même si apparemment il y a un sens interdit. 
Si cette histoire est touchante ? Romantique ? Élégante mais surtout on fait avec ici et maintenant ... ce n’est pourtant pas rabbi Jacob oui mais on rit un peu comme du dedans sous cape ! Prendre le monde du foot pour revisiter apprendre aussi par là, la géopolitique c’est pour moi évident depuis longtemps depuis coup de tête ! Dupontel comédien = Dewaere oui quand il ne sait pas tout mais comprend tout, le regard immobile. Je ne peux rien vous dire mais ce film s’adresse avant tout à tous les orphelins, à tous les exilés du monde entier obligés de quitter leur cocon d’origine. 
Y-a t’il un chien ? l’écologie, pour sauver oui la diversité biologique, non pas de chien mais des abeilles butineuses intarissables. Je ne suis pas assez douée pour jouer avec cette équipe mais je crois que ce sont en France mes éco responsables préférés. Quand le film se termine on est triste car c’est fini il va falloir y retourner sous la lumière blafarde des guerres d’infos… et des autres guerres….qui n’abîment pas que la planète……
Je viens d’écouter la toujours jeunette Cécile de France parler du travail avec Albert à France-inter chez Rebecca  et je crois qu’il a raison de faire répéter avant les duos de clown et donc je suis de la même famille que Nicolas Marié les augustes et comme cela en répétant je saurais pourrais jouer dans cette famille.





La seconde fois pour Second tour
Hier soir je voulais aller au cinéma de mon quartier. Je n’ai pas cherché longtemps la séance et je suis retournée voir : SECOND TOUR. La salle était pleine au Pathe-Gaumont Convention. Ce n’était pas l’une des plus grandes salles mais c’était plein de gens qui riaient. Je ne sais pas s’ils ont autant ri que moi, car voyez vous quand vous revoyez un film et d’autant plus une comédie vous riez deux fois plus en amorce des gags des ruptures des duos des trios des silences et pendant l’échange. Et ça je ne peux pas vous dire pour les autres car les larmes sont silencieuses mais j’ai pleuré deux fois plus sur les deux scènes que je n’oublierais jamais. L’une est muette et l’autre est finale. Et je n’étais pas seule à regarder l’écran pour tout le générique. Et en sortant j’ai vu un couple aux cheveux blancs qui se sont placés de côté car ils ne pouvaient pas se lâcher la main et ils m’ont souri nous nous sommes souri au large de la vie… en connivence par le cinéma. Nous sortions de la même salle.
Et puis c’est l’histoire de Nathalie et de son collègue quel duo réglé comme une horloge qui n’a même pas besoin d’une remise à l’heure. 
Merci à tous les acteurs les techniciens et à vous Monsieur Albert, et aux producteurs. 
Une très intéressante interview sur ce site de pensée de Monsieur Albert