Avec toi je ne crains rien Alexandre Duyck Actes Sud
Donc voilà bien longtemps que je n’avais pas trouvé un livre qui m’a aspirée je l’ai tu d’une seule traite. Comme j’ai presque l’âge des ennuis indéracinables, je n’ai pas deux sous de jugeote pour me représenter une carte, un plan j’aimais tant me laisser guider par mon père petite, que je n’ai jamais appris et puis ma mère qui essayait de faire sa copilote avec les cartes comme avec ses souvenirs n’était pas très douée dans le 1 er registre mais impressionnante dans celui des registres, classement chronologiques et j’ai du vouloir lui ressembler et puis c’était presque un compliment pour moi elle n’a pas … le sens de l’orientation… et pour le reste je ressemblais à mon père : elle est dans quelle classe votre fille ? -…..
Dans ce livre on comprend l’original bonheur des enfants avec leurs parents et la marque indélébile de ce départ de vie quand après même à quatre ans ils deviennent séparés insultés orphelins…je ne peux pas vous raconter l’histoire elle a été médiatique mais j’aimerais bien demander à l’auteur
Alexandre Duyck, est ce que l’un des jumeaux qui a passé sa vie d’adulte à rechercher ses parents jusqu’à la folie dans le glacier avait trouvé l’endroit, ne serait-ce que par défaut….
Je ne vous mettrais aucun extrait car ce serait comme retirer un peu de neige à un paysage alpin, vous savez quand le froid était cuisant et la neige abondante même dejà à partir du 15 août….
Lisez-le je ne peux pas vous le prêter car je vais l’envoyer à une amie qui habite les Alpes hautes et donc pas suisses !? Y a qu’avec elle que je partage de cette façon mes livres car c’est si facile en amitié de se perdre une fois adultes… surtout si on manque d’imagination. Si on s’en tient à la calomnie ça s’appelait du « on-dit-que … c’est devenu un fake… c’est tellement facile de recroqueviller les fleurs…surtout celles des hauteurs après les dénivelés qui se comptent et vous rendent inégaux à moins de se tenir enlacés…
Les règles du Mikado Erri de Luca
Pour les détracteurs toujours avisés d’Erri de Luca https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-masque-et-la-plume/le-masque-et-la-plume-du-dimanche-23-juin-2024-1905854 et je n’ai pris que des extraits et j’ai évité les quelques lignes sur les animaux si simples et pour vous laisser voguer sur votre quotidien du moment, je ne vous découvrirais rien ou si peu de l’autre personnage à qui il écrit des lettres… longues. Un cahier. (Pour en sortir de cette période il va falloir s’endurcir manifester résister car voter ne suffit pas ou tout quitter)
Les photos n’ont rien à voir mais permettent de me donner du cœur à une de mes promenades préférées passer du XV ème au XIV ème par la rue de la Convention…pour aller chez ma libraire préférée Au plaisir des yeux https://www.facebook.com/share/p/iFYrV2JpEnTNi6kf/?mibextid=WC7FNe
où j’ai acheté ce livre.
« La mer est l'opposé de la terre. Elle ne permet pas de regarder d'en haut, elle est horizontale, égale. Elle arrête les pas et pourtant c'est aussi une voie libre.
Tu l'as vue calme, sans rivage à l'horizon, jusqu'au point où l'air se confondait avec l'eau. Tu as eu envie de monter dessus.
Tu étais arrivée à ton point de départ. »
« J'ai plus d'années que de kilos. Les vieux doivent être légers.
L'humanité a été jeune, ce n'est que récemment qu'elle s'est mise à vieillir en masse. C'est un temps inconnu, plus que la jeunesse.
Aucune expérience de vieillesse précédente ne peut servir d'exemple.
Le matin, je fais l'appel, j'invite chaque partie de mon corps à dire présent. Je commence par les pieds pour finir par la nuque.
Je dresse le plan de la journée, les activités indispensables et les superflues. Le feu, l'eau, la soupe, l'hygiène, sont des nécessités, puis je dois ajouter la lecture et le jeu pour l'entrainement des pensées.
La durée du jour est un tour du monde.
Le soir, je me retrouve aux antipodes, la nuit me ramène au point de départ.
Je vis sans montre. Si je me réveille dans le noir à cause d'un bruit, d'un rêve, je n'ai pas besoin de savoir l'heure. Je me concentre sur les battements de mon cœur.
Ils sont plus lents en hiver, je palpe mes carotides pour les sentir.
Je pense à ma mère. Pendant les bombardements, avant de descendre dans l'abri, elle passait une minute à se coiffer devant son miroir pour être présentable.
Une minute pendant un bombardement, c'est un temps énorme à perdre ou à trouver.
Son aspect avait la priorité.
Aujourd'hui, je sais que cette minute d'amour-propre lui donnait du courage. Elle résistait à la force supéricure avec la force mineure de la dignité.
Elle disait que lorsqu'on va payer ses impôts, il faut bien s'habiller et ne pas se donner un air misérable.
La guerre était pour elle un impôt sur la vie des gens. Il fallait se présenter de façon correcte.
J'essaie de suivre son exemple.
Je préserve le feu, avec le reste des braises j'allume celui du matin, je réchauffe mon repas, je sèche mes vêtements.
Je te raconte ces petites choses importantes.
Je retrouve en elles une règle du Mikado: attention aux moindres mouvements, faire avec intention, sans automatisme.
Je lave mon bol sans laisser d'odeur qui puisse attirer des animaux.
Je laisse dehors le marc de café pour couvrir une éventuelle trace d'aliments. Je me sers de la cendre pour dégraisser ma casserole avant de la laver.
Le sommeil arrive, je m'y plonge en quelques minutes.
Au réveil, je remercie, je ne sais qui, mais j'ai envie de dire merci. »
« Mon corps s'endurcit. Mes bras et mes jambes sont les branches d'un arbre. C'est sans doute pour ça qu'on appelle le corps un tronc.
J'ai perdu en taille, mes vertèbres se sont rapprochées en me retirant des centimètres.
C'est une compacité inconnue, elle me transforme en fibre végétale. »
Erri de Luca
Les règles du mikado
« Écoute, moi je n’ai pas d’enfants ni de petits enfants et je ne cherche pas à adopter.
J’échange quelque chose avec ceux que je rencontre loin des routes.
Je ne fais aucune différence d’âge. Tu me traites de vieux, d’accord, mais j’ai le même âge que toi, je vis à la même époque. Les générations n’existent pas pour moi. Tant que nous vivons, nous sommes contemporains. Nous sommes deux personnes. »