vendredi 24 novembre 2006
"LADY CHATTERLEY", DE PASCALE FERRAN
Marina Hands dans "Lady Chatterley" : une exaltation dionysiaque de la puissance de l'amour.
je ne sais pas si ce film est bien distribué mais je connais de très bons cinémas en "Province" et comme j'ai envie de prévenir le monde des hommes et des femmes de ce dernier film.
Il n'est pas toujours bon d'avoir lu une critique avant d'être allée voir un film
faites comme vous êtes, (-merci!!!),
j'ai tellement aimé cette femme et cet homme tout simplement -un long temps-
l'article critique je l'ai trouvé après avoir passé, grâce à ce film entre autres photos de la journée, une excellente AM d'automne où je me suis laissée allée à prendre -un long temps- de vie d'abord d'amitié et de cinéma aussi.
je n'ai qu'un regret c'est de n'y être pas allé avec mon Ami...
J'attends vos avis en retour
LE MONDE | 31.10.06 | 17h24
"LADY CHATTERLEY", DE PASCALE FERRAN
Film français avec Marina Hands, Jean-Louis Coulloc'h, Hippolyte Girardot, Hélène Alexandridis, Hélène Fillières (2 H 30)
L'âpreté rayonnante de la chair
Un véritable miracle. C'est la première sensation qui s'impose à la vision de ce film bouleversant, qui scelle l'improbable rencontre d'une cinéaste française trop rare (Pascale Ferran) et d'un texte anglais trop connu (L'Amant de Lady Chatterley, publié en 1928 par l'écrivain anglais David Herbert Lawrence). Même si, en vérité, Pascale Ferran s'est attaquée ici à une version antérieure et méconnue du texte canonique, intitulée Lady Chatterley et l'homme des bois (publié aux éditions Gallimard).
A quoi tient, en tout état de cause, le miracle ? Pour le dire en un mot, au fait que ce film renoue avec un génie cinématographique national qu'on croyait révolu. Ce réalisme lyrique, cette élégante fluidité, cet intimisme palpitant au rythme du monde, cette âpreté rayonnante de la chair, cette justesse d'approche et de ton, enfin, qui va droit au coeur des êtres et des choses, et qu'on ne croyait plus possible de voir et de ressentir avec une telle intensité depuis Grémillon, Renoir ou Pialat. (...)
Incarnée par deux acteurs sidérants (Marina Hands ou la grâce absolue, Jean-Louis Coulloc'h ou la virilité magnifiée), aux côtés desquels Hippolyte Girardot campe un Clifford Chatterley magnifique de raideur, cette histoire si simple devient ainsi une exaltation dionysiaque de la puissance révolutionnaire de l'amour contre l'aliénation sociale qui paralyse, insidieusement ou manifestement, les hommes. A ce titre, ce qui se joue dans le film se joue aussi bien pour le film, dont le projet et la mise en oeuvre relèvent de l'utopie. Comment convaincre aujourd'hui quiconque qu'il est possible d'adapter au cinéma un classique de la littérature mondiale avec un budget restreint, possible de risquer une reconstitution historique en la limitant à quelques lieux et personnages qui se comptent sur les doigts d'une main, possible de faire durer ce plaisir deux heures trente ?
Il y a pourtant plus de cinéma dans ce film que dans beaucoup d'autres qui ne s'en réclament qu'au titre de la plus-value de budget, de stars ou de salles. Pascale Ferran prouve a contrario que tout tient, en la matière, au regard qu'on porte sur les choses, et au temps qu'on s'accorde pour les faire vivre et les voir changer. L'histoire de Constance et Parkin n'est rien d'autre que celle d'une différence fondatrice (d'origine, de sexe) et d'une passion obstinément muette que le film transmue, dans le mystère de la chair, en une possibilité ultime de parole enfin partagée. Cela, seul le cinéma le peut, et quand il le peut avec cette intensité d'inspiration et de désir, c'est tout simplement éblouissant.
Jacques MANDELBAUM
2h30... nous n'avons tenu que 2h10 (on n'était pourtant pas loin du but, mais impossible d'attendre plus longtemps). Quel ennui.
RépondreSupprimer5 César ?!!! C'est vrai qu'il n'y avait pas grand chose en face. Mais tout de même.