jeudi 8 mars 2007

Rêve, encore Jack Bauer, King Kong... Baudrillard, Le Banquet de Platon

A propos de mecs qui font bien leur boulot, Jack Bauer c'est fini.....
En France, nous voilà en manque, en stand-by, sur Canal, un an à attendre...
Par ouïe dire (!) par images sans sous-titres, on a pu chiper en anglais quelques infos des premiers épisodes de la Saison 6 : Poor thing my Jack. Il revient après deux ans, prisonnier des chinois, marchandise de chair torturée qui rachetée se revend, reste silencieuse... ça tombe bien, je parle très mal américain. Le nouveau président américain, c'est le frère de David Palmer, un jeune noir aux yeux légèrement bridés... vous comprenez pourquoi sans restriction on se laisse submerger par tous ces possibles de fiction à suivre dans 24h chrono, Ah ! l'unité de temps et de lieu de la tragédie quand à l'action elle est gigogne sous-jacente dissimulée ici ? non, surtout ailleurs.

Et Chloé ? elle est là, elle rempile pour la 6, elle est la seule à verser quelques larmes sur la dépouille vivante de Jack Bauer tels Oedipe ou Job. Dès le 2 ème épisode, il retrouve, il ressuscite, il réinitialise toutes ces capacités de super-héros sans super-pouvoirs mais hors normes et renâclant, réfutant les ordres contrordres et règlements stupides. Il ne rechigne pas au défi, à la tâche, c'est à dire à la torture. Et j'ai entendu : "24h chrono légitime la torture." -mais c'est une fiction... venue d'un ailleurs parrallèle, mais comme pour Sophocle ou Shakespeare ; Médée a découpé le corps de son frère en morceaux pour que son père arrête de la poursuivre avec Jason, elle a semé à leur suite les morceaux, le père obligé de recueuillir la dépouille de son fils, interrompt sa course.
A ce propos je me demandais si les antiques n'ont pas toujours mélangé la fiction c'est à dire pour eux les dieux, et la réalité.
Ne rien dire, ne rien écrire, c'est devenu impossible je suis à cran "addict" de cette écriture matinale, comme si l'expression pas seulement écrite, ses occasions devenaient de plus en plus restrictives, spécialisées.
Je voudrais me reposer sur une plage éclairée jour et nuit, avec la mer qui se retire, pour courir aller la chercher, pour s'inquiéter de son retour et guetter les horaires des marées comme ceux du car ou de l'autobus ; sur la plage, pouvoir y lire et pouvoir m'y promener avant de retrouver quelque festival de cinéma et/ou de théâtre danse musique... conteurs et des galeries verrières où l'on exposerait des ventes d'objets beaux à tous les prix, des tables d'hôtes, des légumes des fruits, des céréales : végétariens, ne pas s'abstenir avec une carte de vins abordables et harmonieux, du bouquet... et en arrière de la plage : des grandes tentes sur les tapis, les coussins, les fauteuils, l'on peut partager les plaisirs de la conversation avec pas loin des ordinateurs à disposition pour retrouver le nom du film, la biographie de Jean Baudrillard ? - Gaston ? non, Gaston c'est Bachelard... Il a écrit quelque chose comme : la lâcheté intellectuelle est un sport olympique, la réalité n'existe plus... À la vitesse du sens....
"Il faut vivre en intelligence avec le système et en révolte contre ses conséquences. Il faut vivre avec l'idée que nous avons survécu au pire". Pour la génération de Jean Baudrillard selon un de ses plus anciens amis Paul Virilio qui le décrit comme un philosophe du doute, de la résistance critique à l'image : "Il n'y a pas d'après révolution, il y a de la solitude et son oeuvre a été celle d'un profond solitaire".
Il écrivait le 28/05/2005 dans le Monde 2 , à propos de "la société du spectacle" :

"Nous ne sommes plus des télespectateurs critiques ce qui supposerait encore un espace d'intelligence et une distance. Nous ne sommes plus dans la société du spectacle, dans la mise en scène, dans l'aliénation par les écrans, etc. Nous ne sommes plus devant une scène, nous sommes en réseau, nous sommes le réseau. L'hégémonie (autorité, domination, empire, pouvoir... j'avais un doute sur le sens)actuelle de la puissance médiatique est telle qu'il n'y a plus de domination par le spectacle, mais une espèce d'homogénéité tentaculaire, même pas impérialiste. Et nous sommes immergés dedans. Nous sommes dans l'écran mondial. Notre présent se confond avec le flux des images et des signes, notre esprit se dissout dans la surinformation et l'accumulation d'une actualité permanente qui digère le présent lui-même."

J'ai envie de revoir King Kong, (- en vrai ? "sur l'écran noir de mes nuits blanches" au ciné, en DVD) King Kong avec ses petits yeux clignants de tristesse ou de rage, King Kong qui se vengerait de Le Pen prenant la défense de son toutou aboyeur de cadences électorales, il lui reprocherait d'être si différent de sa belle, le jetterait, lui arracherait la tête... - C'est mon blog... c'est mon humour et comme par hasard mon Azor, il ne peut pas le comprendre et en rire Le Pen, puisque lui ses boutades : c'est "la chasse aux chapons qui est ouverte en permanence dans le quartier du Marais" "durafour crématoire".
Ah ! au secours King Kong... viens nous en débarasser de ce faussaire de réclame puant et sans imagination aucune ? Ras le bol "ras le front" oui, je suis cassante quelquefois j'ai une voix unique...
et même si cela ne sert pas à grand chose, je voterai car je tiens déjà à cela.

C'est la journée de la femme et comme tous les ans il y a mon amidou qui répète : "ce n'est pas la journée des femmes, c'est la journée des droits des femmes."
Ce soir pour fêter cela, je vais à l'Auditorium du Louvre avec mon compagnon de vie écouter le Banquet de Platon, c'est une lecture avec entre autres Michel Fau, André Wilms et Jérôme Deschamps. Comme dans un rêve...
C'est excellent fulgurant vertigineux d'intelligence et de modernité, j'en reviens, la mise en lecture-théâtre de Juliette Deschamps nous délivre le texte philosophique.
Les acteurs font de la haute-voltige, ils sculptent, éclairent l'espace de ces pensées là, de cette poésie :
"je me fais violence, je me bouche les oreilles comme devant les Sirènes, et je m'enfuis, sinon je resterai auprès de lui, et là sans bouger, j'attendrais la vieillesse"
Comme dans un rêve... c'est sur l'amour, le Banquet de Platon.
-Déménagez-vous physiquement ? - non, alors foncez, la philosophie de Socrate (condamné à mort, il philosopha jusqu'au bout dialoguant et conversant avec ses élèves, disciples, curieux, amis, avec le peuple...),

Platon (sur ce tableau l'École d'Athènes, détail de Raphaël) fut le disciple de Socrate (la statue). Platon fut un auteur, Socrate était un orateur, acteur autodicdate, modeste, homme du peuple, ancien soldat... Avant de bien me rappeler me renseigner, je confondais les deux comme si Socrate était la fiction de Platon...

et avec cet acteur là Michel Fau joue Alcibiade
et avec ces autres là,
André Wilms joue Socrate et Jérôme Deschamps Aristophane, c'est un feu d'artifice qui vous restera... comme qui sait ? remède, baume, à l'insuportable chagrin d'aimer... quelquefois.

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