lundi 2 juillet 2007

Shakespeare : n'ayez pas peur des textes comment dire sacrés... commençons par le ROI LEAR


Nous sommes allés voir (pour ma part revoir) le Roi Lear au Chaudron à la Cartoucherie et résonnent les notes portées sur cette fragile tenue marge frange frontière entre folie pouvoir lucidité.

La vie la mort les mots les sentiments "les aveugles sont guidés par des fous" Les nouveaux-nés et les vieillards qui pleurent à la naissance comme à l'heure de l'agonie. La vie : une scène celle du vaste monde pour nous tous : des fous. Qui sont-ils, les fous ? quand dans une distribution se mélangent fous, comédiens, vieillards et que tous par la chair, le jeu, la mise en scène nous font toucher par leur nudité la voix de la folie. Intérieure à l'extérieur. Je complique, alors que Shakespeare par cette voie lactée maquillée et dépouillée est là tapi en chacun de nous pour tous les temps.

C'est interminable et bref. C'est lent et profondément ancré en nous comme deux ailes pour le repos ou l'envolée du quotidien.
Alors je me suis dit pendant mes vacances je vais faire un petit résumé de chaque pièce de Shakespeare que j'ai lue. Je les ai travaillées beaucoup avec un de mes professeurs certains monologues, certaines scènes, nous les choisissions indifféremment qu'ils soient pour des hommes des femmes, et c'est une "bible" inépuisable.

En attendant ce Roi Lear, il se termine à la fin de la semaine, le 07 juillet, vous ne pouvez pas le rater. C'est difficile, c'est violent ? Pas moins pas plus que toutes nos angoisses, la vie, la vieillesse, la politique, la mort et c'est comme toutes les mythologies un miroir qui nous regarde, nous tient et nous comprend.

Le Roi Lear c'est un vieux père de ses 3 filles légitimes, un vieux roi qui malgré son expérience croit pouvoir reconnaître en les mots l'amour filial. Il met ses filles en compétition...comme à la remise des "Césars". Et un autre notable vieillard : Gloucester se trompe entre son fils légitime Edgar et le "bâtard" Edmond, qui veut se venger, avoir tous les pouvoirs tel un des "Heroes", un véritable méchant tragique, et ce second père se trompe jusqu'à perdre la vue. On lui arrache les yeux. Et c'est bien fait ! dans ce décor cathédrale. Comme lorsque les deux filles intrigantes se plient, se collent au sol pour faire croire à leur père devenu crédule qu'elles l'aiment. Cordélia n'a pas de mots, elle est répudiée et c'est la seule pourtant à être sa fille véritable. Il y a le Fou du Roi , et quel Fou, il y a le serviteur Kent, qui tel le peuple tel le choeur dans les tragédies grecques voit, suit tout.
C'est une adaptation, la pièce n'est pas amputée, elle est délivrée pour votre regard sensible et lucide -quelquefois envahi par bien des mensonges- herbes folles envahissantes de tous les temps.

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