dimanche 13 janvier 2008

Le théâtre sauvé par le cinéma Jean-Luc Jeneer Figaroscope

Je vais juste en passant vous dire mes résolutions...
Me taire, quand je n'ai pas vu ou ne connais ni un film, un livre une pièce, une exposition...
C'est pour cela que je laisse la place aux critiques dont c'est le métier.
Mais ainsi vous verrez par ces deux articles de journaux de tendances (est-ce que cette expression s'utilise encore...) différentes voir opposées, ils parlent des mêmes spectacles et donc moi aussi...
des spectacles qui n'ont aucunement besoin d'être découverts puisqu'ils sont encensés partout, puisqu'ils ont des stars de cinéma...

Et comme ce blog s'étend sur plusieurs années vous verrez que ce thème les stars du cinéma au théâtre est répété rabâché ruminé à chaque soit-disante rentrée...

J'ai entendu quelque part que le président que vous savez du pays que vous savez avait voulu rencontrer l'écrivain français le plus édité, le plus publié...

Et tout d'un coup j'ai été comme prise de vertige.

Et si ce blog n'était qu'un jeu du ramasse miettes et n'informait qu'en boucle de ce qui se disait déjà partout pour avoir des éclaboussures d'Audimat.

A l'origine j'ai aimé passionnément le théâtre qui m'a ouvert des sas vers d'autres mondes dont la culture littéraire dramatique, dont certains grands maîtres, dont les poètes les ouvrages spirituels les musiques contemporaines lyriques la peinture le cinéma tout le cinéma

et le plaisir de se mettre beau en joie de partager les planches et les costumes







L'Hôtel du Libre Echange de Feydeau :
Pinglet (Clovis Cornillac) et Marcelle (Irina Dalle) lancés dans une aventure bondissante.



Le théâtre sauvé par le cinéma


Jean-Luc Jeneer

11/01/2008


Pour remplir les salles de spectacle vivant, on fait de plus en plus appel aux vedettes du grand écran. La preuve cet hiver encore.

Que deviendrait le théâtre aujourd'hui sans le cinéma ? On peut se poser sérieusement la question en comptant le nombre de vedettes du grand écran qui vont fouler les planches en ce début d'année 2008.

Jugez-en : Isabelle Huppert, Jean-Pierre Marielle, Arielle Dombasle, Cécile de France, Clovis Cornillac, Carole Bouquet, Lambert Wilson, Daniel Auteuil, Fabrice Luchini, Tchéky Karyo, Christophe Malavoy, Anna Mouglalis...

Que du grand monde ! Sans parler de Mathilda May, Arthur, Florence Foresti et même de Patrice Leconte qui met en scène, à L'Atelier (1), une pièce du romancier Patrick Cauvin, Héloïse, avec Rufus et Agathe Natanson.

Est-ce le signe d'une nouvelle crise du théâtre ? Sans doute un peu. Mais tous les théâtreux vous le diront : elle est récurrente depuis que le théâtre est théâtre. Le théâtre dit privé est effectivement à la peine (voir les chiffres éloquents de fréquentation publiés dans Le Figaro Magazine du 15 décembre).

Quant au théâtre public, il semble courir après une quête de modernité et une recherche de forme qui, s'il ne fait pas fuir le public, du moins le rend sceptique et frileux. La vedette, le « bankable » comme on dit aujourd'hui, apparaît donc pour beaucoup de directeurs de théâtre comme un Zorro qui permettrait de préserver les recettes.

On songe, par exemple, à un Jean Rochefort appelé en pompier cet automne au Théâtre de la Madeleine pour pallier la défection de la pièce que devaient jouer Emmanuelle Béart et Charles Berling. Ce spectacle visiblement écrit à la va-vite voyait notre moustachu national, superbement lui-même, s'en donner à coeur joie dans la complaisance narcissique. Rochefort lisait la plupart du temps les textes (comme le fait Jean-Pierre Marielle à L'Atelier (2), mais, au moins, c'est annoncé !) et misait toute la réussite de son spectacle sur son capital de sympathie.

Ce procès, on ne peut pas le faire à tous les comédiens célèbres. Nul ne pourra accuser Isabelle Huppert de ne pas prendre le théâtre au sérieux. Elle l'a assez prouvé dans son parcours professionnel. Une carrière où elle s'est confrontée avec les plus grands metteurs en scène, de Claude Régy à Robert Wilson en passant par Jacques Lassalle. Aujourd'hui, au Théâtre Antoine (3), si elle se laisse diriger par Yasmina Reza, qui signe elle-même la mise en scène de son excellente pièce Le Dieu du carnage, c'est bien qu'elle est dans une envie de bon théâtre et qu'elle a confiance dans le talent de cette touche-à-tout exceptionnelle. De même pour Daniel Auteuil, qui se confronte à l'un des plus beaux rôles du théâtre classique : l'Arnolphe de L'Ecole des femmes de Molière, au Rond-Point (4).
Son metteur en scène est Jean-Pierre Vincent, ancien administrateur de la Comédie-Française et chef de troupe respecté.

Même chose encore pour Fabrice Luchini, qui a toujours mené de pair le cinéma et le théâtre et qui est capable, sur son seul nom, après son triomphe à la Gaîté-Montparnasse, de drainer des foules avec des textes difficiles dans le très grand Théâtre de la Renaissance (5).

Clovis Cornillac, lui aussi, est un comédien habitué des planches. Il reste fidèle au Théâtre de la Colline (6), avec un classique de Feydeau, L'Hôtel du libre-échange, et à Alain Françon qui l'a fait quasiment débuter. Les belles Arielle Dombasle - Don Quichotte et l'Ange bleu, au Théâtre de Paris (7) - et Carole Bouquet - qui reprend Bérénice de Racine avec les Wilson père et fils aux Bouffes du Nord (8) - sont elles aussi des habituées de la scène.



La surprise, l'étonnement même, devrait plutôt venir d'Anna Mouglalis. L'égérie de Chanel révélée au cinéma par Claude Chabrol va jouer le rôle-titre de la superbe pièce de Kleist, La Petite Catherine de Heilbronn, dans une mise en scène d'André Engel, l'un des metteurs en scène les plus inventifs et les plus doués de sa génération, aux Ateliers Berthier (9). Mais c'est surtout Cécile de France et Eddy Mitchell que l'on attend au tournant : ils sont réunis, au Théâtre de la Madeleine (10), pour jouer Le Temps des cerises, une pièce de Niels Arestrup mise en scène par Stéphane Hillel. N'en doutons pas : le grand Schmoll est capable de tout !

(1) 0.892.70.78.20. (2) 0.892.70.78.20. (3) 01.42.08.77.71.(4) 01.44.95.98.21. (5) 01.42.08.18.50. (6) 01.44.62.52.52. (7) 01.48.74.25.37. (8) 01.46.07.34.50. (9) 01.44.85.40.40. (10) 01.42.65.07.09.

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