lundi 27 octobre 2008
Dansez-y, VITE à Chaillot : BLANCHE NEIGE Angelin Preljocaj
Peut-être comme moi n'allez-vous pas assez souvent voir des spectacles de danses, peut-être alors là, pas du tout comme moi, n'avez-vous pas assez ouvert de livres de contes, enfant...
Article sur Internet : RUE DU THÉÂTRE, Mercredi 22 octobre 2008
"Blanche Neige (Paris)
LA MARÂTRE ÉTAIT EN NOIR
Voilà que notre chorégraphe Angelin Preljocaj national, réputé sur les scènes internationales avec, notamment, ses créations abstraites, offre un petit bijou bien narratif : « Blanche Neige ». C'est un plaisir de le retrouver dans sa version de la légende des frères Grimm, avec Gaultier pour les costumes et Mahler pour la musique.
Il a des fréquentation très variées, Angelin Preljocaj, depuis ses compagnonnages avec les maîtres de la danse contemporaines de ses débuts. Et puis on l'a croisé avec des artistes comme Enki Bilal le scénariste de bandes dessinées, l'équipe de Granular Sunthesis pour des effets technologiques percutants ou encore le compositeur Stockhausen et sa musique abstraite... Il a aussi relu à sa manière des classiques comme « Roméo et Juliette ». Le voilà aujourd'hui immergé dans la création narrative hyper classique, un conte déjà exploité sous toutes les coutures, « Blanche Neige » des frères Grimm. Manifestement, cela lui réussit.
Sur des symphonies de Mahler, Prelojocaj vouvoie ici le ballet « blanc » comme on dit sans jamais lui ressembler. Ni tutu, ni pointe. Et s'il entraîne, par exemple, sa compagnie de vingt-six danseurs dans un clin d'oeil à Nijinski lors de la première danse du groupe à la cour du Palais du Roi -le père de Blanche Neige-, c'est avec classe pour mieux souligner ce moment fatidique qui met la belle-mère en rage pour cause de beauté insupportable de cette jeunette qui attire tous les regards.
Preljocaj sait jouer du romantisme musical particulier (parce que déjà tourné sur le XXè siècle) de Mahler pour accompagner les poussées de fièvre comme les plages mélodiques plus sereines. Il passe de la noirceur douloureuse (décor très réussi de Thierry Leproust), quand la mère se débat, en vain, pour ne pas mourir quand elle accouche de Blanche Neige par exemple, à la lumière pétillante mais un brin inquiétante de la cour. Les morceaux de bravoure sont nombreux dans cette pièce : le miroir géant, véritable trompe-l'oeil que les danseurs savent exploiter ; la mine où travaillent les sept nains, paroi verticale sur laquelle les petits bonshommes bien encordés dansent en faisant de la varappe etc...
Et puis il y a cette marâtre, pièce centrale du propos de Preljocaj tellement elle semble omniprésente. Le couturier Jean-Paul Gaultier n'y est pas pour rien. Il en fait, avec ses tenues noires provocantes, une « Cruella » démoniaque. Blanche Neige n'en ai que plus claire. Un succès.
Jean-Pierre BOURCIER (Paris)"
« Blanche Neige » au Théâtre national de Chaillot, 2 Place du Trocadéro, 75116 Paris. Jusqu'au 25 octobre à 20h30.
Location : 0153 65 30 00. www.theatre-chaillot.fr
Tournée : Opéra de Rouen (festival Automne en Normandie), 30 et 31 octobre 2008; Théâtre de Saint Quentin en Yvelines du 6 au 9 novembre; Grand Théâtre Aix-en Provence du 12 au 16 novembre; puis Prague, Bucarest, Arcachon (Théâtre Olympia), Sceaux (Les Gémeaux), Montpellier (Le Corum pour le festival Montpellier Danse), etc.
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