lundi 9 février 2009

Et je ne savais pas que ce monsieur était mort... GRÜBER


Retenez-le lui
voilà c'est fini et donc c'était cet été et puis j'ai su et puis j'ai réoublié...

Klaus Michael Grüber
à Berlin en 1988.(art de l'EXPRESS)

Le metteur en scène de théâtre et d'opéra allemand Klaus Michael Grüber, l'un des plus grands noms de la scène allemande, est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à Belle-Île-en-Mer (Morbihan) à l'âge de 67 ans.
Un géant s'est éteint cette nuit. Un géant porteur de rêves, passeur d'ombres et de lumières, de fureurs retenues, de tendresses contenues. Klaus Michael Grüber était plus économe de sa personne que de son art. On parlait de lui avec respect, on l'imaginait immense et fort comme ses spectacles dont la trace demeure encore : Faust-Salpêtrière en 1974, Amphitryon de Kleist, Bérénice à la Comédie-Française, en 1984, La Mort de Danton de Büchner, etc.
Né en 1941 en Allemagne, Le jeune homme quitte la patrie marâtre pour l'Italie où il s'essaie au théâtre au Piccolo teatro de Milan, auprès de Giorgio Strelher, l'autre géant de la montagne. Puis, c'est la Schaubühne de Berlin dont il fait, avec son ami Peter Stein, l'un des phares de l'art dramatique de l'époque dite moderne. Et enfin Paris où il aime à vivre et créé des fulgurances ancrées dans une âme secrète, et des images d'enfant. Celles du Renard et les trétaux, par exemple, qui réconcilia enfin le public d'opéra -en l'occurrence celui d'Aix en Provence -avec l'artiste « mal commode ».
« Il faut que le théâtre passe à travers les larmes... » disait Klaus Michael Grüber. Sans doute cet imperceptible sanglot traverse-t-il son oeuvre et le souvenir de son oeuvre. Des images, quelques mots, une présence. Et les silhouettes des acteurs qui l'ont aimé de Bruno Ganz à André Wilms, d'Ute Lemper à Ludmila Mikaël, sans oublier, jeune élève du Conservatoire, Marina Hands, lumineuse dans Les Géants de la montagne de Pirandello.

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