mardi 16 mars 2010

Au Lucernaire c'est déjà fini...La ballade de Simone/ Une femme en tutu noir Marie de Beaumont/ par Gilles Costaz




Au Lucernaire, viens me chercher, on y va, "il s'en passe" ! et c'est déjà fini, non car comme pour Misérables , il y a des prolongations... Vérifie sur le site ! moi-même j'ai des loupés, je ne me souviens plus, le mieux c'est d'y aller et de se dire : qu'est-ce qu'on peut y voir ce soir... Y en a tellement eu des spectacles...
Au Lucernaire, y a comme un menu de Spectacles, comme sur un paquebot, modeste soit, mais qui tient bien la mer, on peut y passer sa vie.
"Et puis, je dirais même déjà !" le Théâtre se fait lointain, c'est donc proche de la vie, ça s'arrête aussi.

Voilà ! comme une petite mort, avec des tournées ensuite,
mais quelquefois c'est la toute dernière, dernière fois, on l'ignore encore : de se rendre au théâtre, de monter l'escalier jusqu'au Paradis. Pour le Lucernaire, les loges sont à ce niveau,
on attend dans sa loge souvent partagée, les nouvelles des autres : se toucher, écouter, se regarder, se préparer mille fois, se voir devant le grand miroir.
On rassemble un peu et on commence à jeter : par exemple des fleurs séchés. On emballe toujours, on ne sait pas pour combien de temps, le maquillage avec les petits mots doux et les cadeaux de première. C'est fait on est fin prêt, fond de teint, poudre surtout pas compacte, fards, Rimmel, rouge à lèvres.
Les loges c'est comme les caves d'immeubles ou les greniers des vieilles maisons, toutes les époques s'y confondent, le mélange s'y replace, on ne sait pas comment.

- Qu'est-ce que j'ai fait hier de mon petit sac à main rouge qui sert à ma deuxième entrée
- Tu l'as laissé en coulisses.

- Pascal n'est pas déjà là d'habitude ?
- Mais non, il arrive plus tard.

- Et Philippe, il est où ?
- Il est toujours là le premier, tu sais bien, il est avec Léo, sur le plateau pour un raccord... avec le régisseur ; hier, la musique n'est pas partie...

(j'ai essayé de remanier, d'y remédier à cet article, je n'y suis pas parvenue, je ne veux pas le supprimer mais c'est un peu comme une mauvaise chanson, selon certains, toute bête qui ne plait qu'à l'auteur, qui ne révèle pas ses secrets)
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Les critiques de Gilles Costaz qui laissent toujours planer un supplément d'âme sur Webthea, celle sur Misérables est déjà sur ce blog, dans les messages anciens

"La Ballade de Simone" d’après Simone de Beauvoir
On m'a dit vas-y, tu vas pleurer
Cabaret existentialiste
Paris, théâtre du Lucernaire

"Derrière un rideau de fils dorés, deux silhouettes de femmes se devinent. Elles traversent le rideau. Est-ce Simone de Beauvoir jeune et Simone de Beauvoir à l’âge mûr ? Oui, mais bien plus que cela car La Ballade de Simone fait revivre l’auteur du Deuxième Sexe de l’intérieur et de l’extérieur, en reconstituant des moments de sa vie, en citant largement son œuvre mais aussi en la prenant au piège de ses contradictions, en riant d’elle, de ses sagesses et de ses folies. Ce qui fait changer sans cesse de rôles et de postures les deux actrices. Auteur du choix de textes, Michelle Brûlé s’est beaucoup servi dans la correspondance des Lettres à Nelson Algren, cet amant américain pour lequel Beauvoir délaissait Sartre, le retrouvant aux quatre coins des Etats-Unis et de l’Europe. Le spectacle s’amuse beaucoup de cette féministe intraitable sur les principes de l’indépendance de la femme mais aussi midinette dépendant voluptueusement de son partenaire. C’est peut-être la meilleure façon de rendre hommage à Beauvoir, que de ne pas l’embaumer et de la saisir toute crue et toute vive. Les deux comédiennes, Michelle Brûlé et Anne Laure Tondu (quand ce n’est pas Odja Llorca, le rôle de la jeune femme est tenu en alternance par l’une ou l’autre), jouent autant de leurs différences que des paradoxes de l’histoire qu’elles content. Michelle Brûlé, en plus, chante et joue de l’accordéon, reliant ainsi les ouvrages de la philosophe aux chansons peu féministes de Queneau (Si tu t’imagines) et de Boris Vian. Ainsi ce sont les années 50 et 60 que ce duo de femmes parcourt comme un hier toujours vivant, endiablé mais nullement idéal. Ce cabaret, très tonique et d’une vive intelligence, n’est pas une reconstitution du Tabou mythique de Saint-Germain-des-prés mais une création d’aujourd’hui qui sait mettre le passé au présent, tout en y glissant le regard moqueur de l’Histoire."
La Ballade de Simone d’après Simone de Beauvoir, adaptation de Michelle Brûlé, mise en scène de Nadine Darmon, scénographie de Denis Malbos, lumières d’Olivier Vallet, avec Michèle Brûlé et, en alternance, Anne-Laure Tondu et Odja Llorca. Lucernaire, 18 h 30. Tél. : 01 45 44 57 34
Crédit photographique : Johannes Von Sauma

Le mercredi 10 mars 2010
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Sentier de dépendance de Marie de Beaumont
Une femme en tutu noir
Paris, Lucernaire jusqu’au 13 mars 2010

« Sentier de dépendance » : l’expression détourne le terme des économistes qui parlent de « dépendance de sentier » pour évoquer les lourdeurs des entreprises accumulées au cours de leur histoire. Mais, ici, cette dépendance, qui pèse sur l’héroïne solitaire de la pièce de Marie de Beaumont, est sentimentale ; elle repose sur un amour lointain qui ne s’efface pas. Danseuse, la jeune fille a abandonné la danse pour une longue relation avec un « écrivain palmé », c’est-à-dire couronné de prix. L’aventure s’est arrêtée. La jeune femme se souvient du passé, d’autres liaisons, de sa mère. Elle tourne en rond, bondit, se désespère, ressasse, jusqu’à ce que l’envie d’avoir un enfant la submerge. Joli texte de Marie de Beaumont, qu’elle-même met en scène sans tomber dans le pathétique mais au contraire dans une vie tourbillonnante, à l’image du personnage frondeur et affranchi, et en laissant à la guitare électrique de Johann Grandin la place d’une partition émotive discrète . En tutu noir, Marie Delmarès, qu’on avait vue si remarquable dans l’Antigone de Sophocle montée par René Loyon, s’affirme là, à nouveau, comme une actrice aux multiples possibilités. Sa formation de danseuse lui donne une présence élastique dont elle n’abuse jamais pour composer un être à la sensibilité songeuse, très physique et très intériorisée, poignante mais moqueuse aussi. Elle porte et illumine le texte."
Sentier de dépendance, texte et mise en scène de Marie de Beaumont. Musique de Johann Grandin. Chorégraphe de Pascal Croce. Avec Marie Delmarès. Lucernaire, 19 h. Tél. : 01 45 44 57 34. Jusqu’au 13 mars.

Pourquoi j'aime le théâtre, comme cela ? -c'est une obsession !
- c'est un métier mes parents étaient marchands de jouets et à Noël tous les clients étaient mon premier public, gentils, mélangés...
et
"Exister, pour nous, c'est sentir ; notre sensibilité est incontestablement antérieure à notre intelligence, et nous avons eu des sentiments avant des idées." L'Émile de J.-J. Rousseau

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