lundi 19 avril 2010

RAPPELS MAGA ZINC du théâtre privé : Invitation FEYDEAU/ Bientôt François MOREL au Rond Point

INVITATION
sur Rappels magazine du théâtre privé

La Compagnie des Indes
R&G Productions
La Maison des Arts de Créteil
ont le plaisir de vous inviter
à 1 représentation gratuite et exceptionnelle
de la pièce Feu la Mère de Madame, de Feydeau
mise en scène par Jean-Luc Moreau

Avec
Emmanuelle Devos,
Patrick Chesnais,
Sébastien Thiéry
Christine Murillo

Cette représentation, donnée devant un public privilégié, servira de préparation à la diffusion en direct de la pièce, sur France 2, le dimanche 25 avril, en préambule de la cérémonie des Molières 2010.
Une occasion unique de découvrir de manière exclusive une version moderne de ce chef d’oeuvre du vaudeville !

Vendredi 23 avril à 18h à la Maison des Arts de Créteil (MAC)
Place Salvador Allende - 94000 Créteil
Parking gratuit Hôtel de Ville, en contrebas du théâtre
Métro Ligne 8 Station Créteil – Préfecture.
Durée de la pièce : 45 minutes

Réservation obligatoire,
en précisant invitation Rappels, le nombres de places souhaitées,
au 01 41 09 78 80 ou par mail : invit@compagniedesindes.tv


 Comme sur Rappels François MOREL un second album de chansons Le soir des Lions et
Sur ARTISTIC.REZO est au Rond Point Du 26 mai au 27 juin 2010


   

FRANÇOIS MOREL
Ses spectacles oscillent sans cesse entre l’absurde et le touchant, le grave et la drôlerie. Acteur et auteur de talent, François Morel multiplie les expériences avec une gourmandise réjouissante. Quand il nous parle de lui, il parle forcément de théâtre…

Rappels. Quand et comment vous est venue la vocation?
Je l’ai depuis toujours, je crois. C’était d’ailleurs la scène qui me faisait envie, plus que le théâtre particulièrement. J’avais envie d’être dans le poste de télévision, dans les émissions de Maritie et Gilbert Carpentier. Puis je suis allé voir des chanteurs. Je me rappelle, par exemple, Georges Moustaki. Après, je voulais devenir Georges Moustaki. Puis j’ai vu Le Bourgeois Gentilhomme avec Louis Seigner…

Et ça vous a donné envie de devenir Monsieur Jourdain?
Plutôt d’être Louis Seigner! En le regardant, j’ai compris que quand on jouait, on vivait plus. Alors j’ai commencé à jouer. Modestement. En fin d’année scolaire, j’imitais mes professeurs. C’était magique. Je pouvais me moquer et tout le monde riait. Personne ne me punissait. C’est là que je me suis rendu compte que j’adorais être sur scène. J’aimais l’idée d’avoir peur avant et de dépasser cette peur. Depuis, je cherche juste à multiplier ces moments-là.

“En regardant Louis Seigner,
 j’ai compris que quand on jouait, on vivait plus”.

On sait maintenant d’où vous vient le goût du jeu. Mais à quand remonte celui de l’écriture?

Je crois que j’ai commencé à écrire à l’adolescence. Des choses plutôt drôles parce que c’est ce qui me rend heureux. J’aime l’absurde de Bernard Haller ou de Jean-Claude Carrière. Dire des choses et en même temps, en comprendre d’autres. Mais surtout, être drôle. Faire rire les gens. Donc, comme je n’étais pas du tout matheux et en même temps plutôt bon en rédaction (j’allais dire en français, mais en fait, l’orthographe ce n’était pas exactement ça non plus), j’ai fait une maîtrise de lettres à Caen. Puis un peu de théâtre à l’université. C’est là que j’ai vraiment compris: il fallait que je sois sur les planches. Alors je suis parti à Paris pour intégrer l’école de la rue Blanche. On était en 1981, j’y suis resté trois ans.

Gardez-vous de bons souvenirs de ces années d’apprentissage?

Oh oui ! Pour la première fois, j’y rencontrais des gens qui avaient la même passion que moi. On a passé des mois à répéter un spectacle qui ne s’est finalement jamais monté, mais on prenait un plaisir extraordinaire. Puis il y a eu la première mise en scène de Michel Cerda. On jouait des sketchs pour les comités d’entreprise. Au même moment, Guy Bedos jouait son spectacle au Gymnase. On lui avait envoyé une lettre pour lui dire que nous ne comprenions pas que, bien qu’on ait joué devant plus de seize personnes la veille à Saint-Georges-Des-Groseillers, nous n’ayons toujours pas été invités à son spectacle. Quelques jours plus tard, sa secrétaire nous a appelés pour nous dire qu’on l’avait fait beaucoup rire et on a eu nos invitations.

Au-delà de cette superbe réussite, est-ce que ce n’était pas difficile de jouer devant si peu de monde?
Je me suis toujours pensé comme un vin de garde. Je n’ai pas un physique qui s’étiole. Alors j’étais content, j’apprenais mon métier. D’ailleurs, ça énervait mes camarades car, quand j’appelais les salles pour vendre mon spectacle, je disais que j’étais élève comédien. Ils me disaient que ce n’était pas avec ce genre d’arguments qu’on allait y arriver. Mais c’est comme ça que je me sentais.

Quand vous êtes-vous dit que vous étiez vraiment comédien?
Quand j’ai commencé à en vivre. Assez vite finalement, parce que j’avais des références financières assez modestes. Je gagnais autant qu’un ami instituteur, mais je faisais ce que j’aimais. Ça, c’était inestimable.

Comment vos parents ont-ils réagi à cet engagement? Ils vous ont encouragé ?
Pas vraiment. Ma mère était très inquiète. Quand j’ai été pris rue Blanche, elle s’est effondrée en sanglots. Son fils partait pour une vie dangereuse et inquiétante. Mon père m’a un peu plus soutenu. Il voyait quand même que j’avais un certain talent pour faire ça. Mais on ne cherche l’approbation de personne dans ce genre de vocation. C’est un engagement personnel. On n’est pas là pour rassurer. Moi, de toutes manières, je n’avais pas le choix: je n’étais tellement pas doué pour le reste, il fallait que je m’accroche à mon talent.

Mais le succès s’est un peu fait attendre…
C’est vrai. Pourtant, je ne me suis jamais dit que le monde était injuste. J’avais quand même l’impression d’avancer. D’ailleurs, je n’aurais pas su quoi faire d’un succès à 22 ans. Moi je préférais travailler. Mon premier succès, c’était au Théâtre des Variétés. Un petit rôle dans Les dégourdis de la onzième, avec Robert Hirsch et Darry Cowl. La pièce n’a pas été un gros carton mais pour moi, le succès c’était déjà d’y participer.

Depuis cette première pièce, on vous a souvent vu au théâtre et un peu moins au cinéma. C’est un choix?
Effectivement, il ne s’est pas passé une année sans que je sois au théâtre. Mais je ne sais pas si c’est un vrai choix. C’est juste que le cinéma ou la télé sont des choses plus ou moins périphériques dans ma vie. Je me sens honoré, quand on me propose des projets ailleurs qu’au théâtre. C’est comme une parenthèse dans ma vie, C’est une croisière, en fait: pendant ces escales, je vais me promener ailleurs. Mais je me sens plus à ma place au théâtre. Au théâtre, on est le patron.

Ça vous plaît d’être le patron?
Pas forcément. Mais disons qu’au théâtre on sait ce qu’on donne alors que devant une caméra, on se fait voler. Mais attention, quand il y a de beaux voleurs, ça me plaît.

La notoriété est venue quand vous avez rejoint la troupe des Deschamps. Comment s’est passée votre rencontre?
J’avais très envie de travailler avec eux. J’aimais la précision de leurs spectacles, le côté burlesque et humain. Même si, à l’époque, certains de leurs projets faisaient polémique, moi ça me parlait. J’avais fait une maîtrise de lettres, j’aimais le théâtre, je cherchais quelque chose d’exigeant et populaire. Les Deschamps offraient ça, ils déclenchaient des rires extraordinaires, alors j’ai écrit une lettre à Jérôme Deschamps. Quelque chose d’assez naïf où je lui expliquais que je voulais apprendre à mes personnages à se taire. Les silences, c’était ce qui me plaisait chez les Deschamps. Finalement, leurs spectacles n’ont jamais été aussi bavards…  Bref, suite à ma lettre, il m’a invité à venir faire un stage. Nous étions nombreux, et les premiers jours, j’étais un peu intimidé. Puis est arrivé le moment où l’on devait se présenter, chanter une chanson ou dire quelque chose. Et déjà, j’ai parlé de fromagerie. J’ai expliqué que mon père voulait que je reprenne la fromagerie familiale alors que ma mère chanteuse et metteuse en scène voulait que je fasse ce stage pour lui ouvrir les portes du succès. Moi, j’hésitais entre les deux carrières.
Là, j’ai senti que je déclenchais à la fois l’hilarité et la consternation. Certaines personnes se demandaient si je n’étais pas en train de dire la vérité. Je me suis même senti obligé de préciser à Macha Makeïeff et Jérôme Deschamps que j’étais quelqu’un d’autre. Ils m’ont dit: “Même si c’est faux, c’était vrai”. C’est un beau compliment, non? Ça voulait dire que je m’autorisais à être acteur. Finalement, ce n’était pas si évident que ça.

Puis il y a eu les Deschiens. Quels souvenirs gardez-vous de cette période?
Essentiellement positifs bien sûr. Mais on ne se rendait pas vraiment compte de l’ampleur du phénomène, parce qu’on ne s’arrêtait jamais de travailler. On continuait à jouer des spectacles. L’hystérie générale qui s’est emparée du phénomène nous faisait rire. Parfois, on avait quand même un peu l’impression d’être les Beatles. C’était démesuré. Et ce n’était pas tout à fait nous. Ça a sans doute changé un peu la vision que les gens avaient de nous, mais pas notre envie d’être comédiens.

Pendant cette période vous continuiez à écrire?

Disons plutôt que je commençais à écrire sérieusement. J’ai écrit un livre qui s’appelait Adrien, les mémoires qui deviendra plus tard Les habits du dimanche. Puis sous l’impulsion d’un éditeur, j’ai écrit un roman, Meuh, l’histoire d’un adolescent qui se transforme en vache. Ecrire, ce n’est rien d’autre qu’improviser devant une feuille blanche. C’est ce que nous faisions avec les Deschamps dont les pièces tenaient beaucoup à l’invention des acteurs. Comme on était une troupe de gens qui s’aimaient bien, ça fonctionnait plutôt bien.

Pourtant vous avez fini par quitter la troupe. Pourquoi ?

Il arrive un moment où on a envie de reprendre la parole, de retrouver une sorte d’indépendance.

D’ailleurs, pour votre premier spectacle, vous étiez seul sur scène.

Oui, enfin, je m’étais quand même débrouillé pour avoir une fanfare tous les soirs avec moi. Comme un souvenir de la troupe qui passait. Mais c’est vrai que j’étais seul pour Les habits du dimanche. C’était le spectacle qui voulait ça. C’était assez introspectif sur l’enfance…

Cette pièce a eu un joli succès. Vous avez une affection particulière pour elle ?

Oui. Comme pour les autres. Mais c’est vrai que ce spectacle a eu un beau parcours. Il y a eu les tournées, Malakoff, le Théâtre de la Renaissance. Il a eu une belle vie et ça a été dur de l’arrêter. J’ai dû me forcer un peu. Je l’ai filmé pour garder une trace, mais je pense que j’aurais pu le tourner encore.

Ensuite, il y a eu des pièces de Feydeau puis vous avez initié Collection particulière, votre tour de chant. Comment en êtes-vous venu à cet exercice ?

C’est venu d’une rencontre avec Reinhardt Wagner qui a trouvé un intérêt aux textes que j’écrivais. Quand on en a eu un certain nombre, il m’a dit qu’il allait bien falloir les chanter. Puis Jean-Michel Ribes m’a mis en scène et ça m’a rassuré. Je me suis dit que même si ce n’était pas de la bonne chanson, ce serait au moins du bon théâtre. C’était quand même un spectacle avant tout. Il est né sur scène et je n’en ai fait un disque qu’après.

“Ecrire, ce n’est rien d’autre
qu’improviser devant une feuille blanche”.

Ce qui n’est pas le cas de votre nouvel album, Le soir des lions ?
Non, pour ce deuxième album, j’ai voulu travailler différemment. J’ai d’abord enregistré les chansons avant de les penser pour la scène. Et même pour la scène, ce sera différent. Je me suis orienté vers quelque chose de plus music-hall, avec Juliette qui fera la mise en scène. Je me suis rapproché du concert en me demandant comment je pourrais m’inscrire là-dedans.

On retrouve dans vos chansons ce qui fait votre signature: de la drôlerie et de la gravité. Comme dans Bien des choses, le spectacle que vous avez joué avec Olivier Saladin. C’est recherché ?
Je fais ce qui me vient. Pour Bien des choses, j’avais écrit cet échange de cartes postales pour deux comédiennes. Par un concours de circonstances, les deux ont été obligées d’annuler. J’ai appelé Olivier et ça c’est fait comme ça. Le plaisir des retrouvailles a fait le reste. On ne devait faire qu’une ou deux dates, ça s’est très vite transformé en tournée.

Vous êtes fier de ce succès ?

Content en tout cas, oui. En début d’année, nous n’étions pas cités parmi les événements théâtraux et finalement on a été complet tout le temps.

Vous pensez que le public a toujours raison ?
Je ne sais pas s’il a toujours raison, mais il n’a pas toujours tort. D’ailleurs, ça me rappelle cette citation de je ne sais plus qui: “Le public adore. Il est bien le seul.”

Propos recueillis par Nicolas Roux


BIO EXPRESS
Figure emblématique des mythiques Deschiens, qui ont fait le bonheur de Canal + de 1993 à 1996 (puis de 2000 à 2002, avec une seconde salve de sketchs), François Morel faisait déjà partie de la troupe de Macha Makeïeff et Jérôme Deschamps depuis 1989. Passé par l’école de la rue Blanche après des études de lettres modernes, le comédien trouve dans le bric-à-brac poétique de spectacles tels que Lapin chasseur, Les frères Zénith, Les pieds dans l’eau ou C’est magnifique, un univers taillé sur mesure pour son talent comique. François Morel est parti vers d’autres horizons dès la fin des années 1990, mais ce savant équilibre entre drôlerie vacharde et nostalgie attendrie reste sa signature. Au théâtre, on l’a retrouvé chez Feydeau ou Dubillard (Le Jardin aux betteraves en 2004, puis Les diablogues en 2007), mais c’est surtout dans ses propres pièces que François Morel a conquis un public toujours plus large: Les habits du Dimanche (2000) et dernièrement, l’irrésistible Bien des choses dans lequel il retrouvait son complice des Deschiens, Olivier Saladin (création en 2006, puis tournée et reprise à la Pépinière fin 2009).
Au cinéma, sa présence reste plus discrète, mais François Morel apparaît tout de même au générique d’une quarantaine de films. Des comédies, pour la plupart (de Michel Blanc, Etienne Chatiliez, Gérard Jugnot, Bertrand Blier, Jean-Michel Ribes…), mais aussi des polars (Un couple épatant et Après la vie de Lucas Belvaux, en 2003) et quelques beaux ovnis (Quand la mer monte… de Yolande Moreau et Gilles Porte en 2004; Alliance cherche doigt de Jean-Pierre Mocky en 1997).
Depuis 2006, François Morel se consacre également à la chanson, sur ses propres textes. Après Collection particulière, il signe un second album, Le soir des lions, sorti fin mars.



Autres extraits : vous trouvez ce magazine dans tous les théâtres privés...

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