mercredi 20 juin 2012

Au LUCERNAIRE Frederick Wiseman / Emily Dickinson /Joshka Shidlow et Oleanna /David Mamet

Sur le blog Allegro Théâtre : Emily Dickinson, la belle d'Amherst de William Luce

je sais il faut que je retourne au Lucernaire pour Oleanna aussi (je connais cette pièce je l'ai vue à Avignon Off), que j'aille ré-écouter ce spectacle phare, d'un renversement "sociétal" victimaire en tortionnaire. Cet été déjà,  je trouvais qu'elle prenait trop sens en France.
Pour moi : -où vont les émotifs -anonymes ? (en plus, depuis un certain titre de film) derrière un appareil de photo, sous un casque, Ou au théâtre... ou boire à la source : poésie musée voyages ?
sœur-frère cette poétesse et ce documentariste,  Frederick Wiseman, la rétrospective de ses films, que je n'ai hélas que survolée et ce directeur de théâtre du Lucernaire metteur en scène que je connais mieux.... PHILIPPE PERSON, qui choisit les spectacles -Je me demande si parfois les gens se rendent compte du "changement" dans ce lieu-


Emily Dickinson, la belle d'Amherst de William Luce

Documentariste majeur, Frederick Wiseman s'en prend  dans ses films à la société américaine si peu tendre aux impécunieux. Bizarrement lorsqu'il s'affronte à la scène - ce qu'il ne fait semble t'il qu'en France - c'est pour mettre en valeur un puissant monologue. Il fit ainsi jouer à Catherine Samie, dont on n'a plus à vanter le talent, "La dernière lettre", celle qu'envoya du ghetto avant d'être assassinée la mère de Vassili Grossman, l'écrivain de Vie et destin. C'est cette fois la poétesse Emilie Dickinson (1830 - 1886) - dont Nathalie Boutefeu se fait le porte voix toute en délicatesse - qui prend la parole. Le texte écrit par William Luce rassemble des fragment de son oeuvre, des lettres d'une pénétrante beauté qu'elle adressait à des personnes croisées ou admirées et des anecdotes recueillies par l'auteur de la pièce.

Soeur de sort de ces romancières d'un talent confondant que furent Flannery O Connor et Carson Mc Cullers, Emilie Dickinson, si elle ne fut pas comme elles d'une santé désastreuse, mena, elle aussi, une vie retranchée que sa fébrilité mentale rendit féconde.

Comme toute personne qui se  complait dans la  solitude - dans son cas  entourée d'une parenté souvent toxique et d'un rigorisme religieux qu'elle ne partageait pas - elle était condamnée au souvenir. Consciente de la vanité de nos affairements, cette femme à qui l'amour charnel semble avoir été refusé, jouit  aujourd'hui  aux Etats Unis d'autant de ferveur que Rimbaud, Baudelaire ou Verlaine sous nos latitudes. Où l'on aimerait que cette représentation d'une belle tenue concourt à la faire mieux connaître.
Jusqu'au 7 juillet Lucernaire tel 01 45 44 57 34
PUBLIÉ PAR JOSHKA SCHIDLOW

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