lundi 9 juillet 2012

Sortir l'été (ou du moins ce qu'il en reste) à Paris/ Festival 6 ème édition "on n'arrête pas le théâtre" à l'Etoile du Nord,

et sur parisetudiant.com

-2 spectacles j'ai vu déjà 2 spectacles , ANIMALE et le CHANT DES SIRÈNES
article en forme de conversation
et comme je me dissous un peu, ça se télescope dans ma tête, à force de voir des spectacles, de lire des livres sur le théâtre, de les rouvrir -survoler pour me rafraîchir la mémoire,  de lire les programmes aussi des festivals des futures saisons : qu'ai je vu cette année là à Avignon de Roméo Castellucci avec sa femme et sa compagnie : recours à Internet tour de Babel, encyclopédie universaliste, bibliothèque d'Alexandrie.  
À force de rencontrer des gens,tu sais on a une envie triste, celle de ne plus rien savoir et de se poser devant un spectacle comme devant un paysage. Se laisser infuser sans pour autant démêler le style, les hommages dédicaces, les inspirations références "private-jokes", les génériques : lui c'est qui ? il a fait quoi déjà, il a un site un blog, il vient d'où ? Tu vois, me laisser happer par une nouvelle histoire comme un nouveau gout de ces nouveaux amis qui nous ont fait partager un plat à la fois inventé, improvisé et mélange de leurs expériences souvenirs gustatifs et le résultat c'est que c'était bon, et le mystère ? c'est que nombreux ont demandé :  mais y a quoi là dedans ?
-c'est bien aussi d'analyser, un peu à froid, un spectacle de démêler tous les fils de rester lucide ?!
-Grâce à ces 2 spectacles, ça s'est passé le mélange des deux, et j'adore cela, j'avais envie...
-tu le connais, Stéphane Auvray-Nauroy
 -oui car j'ai connu le Directeur de la Programmation,il y a très longtemps, mon 1er Metteur en Scène, Stéphane Auvray-Nauroy et je le connais encore : son travail exigeant et à la fois fragile, sa joie, sa culture et sa grande ouverture : éviter le surjeu et passer à travers le chant le cri, approfondir l'esthétique élever l'intelligence et ne pas oublier la catharsis, c'est un helléniste et un cagneux, un spongieux à la connaissance et un "tamissin" mot inventé pour le jour, entre tamis des chercheurs d'or et abyssin. Je lui fais confiance pour reconnaître les êtres et tout leur donner, pour qu'ils déploient leurs ailes et s'envolent. 
-Il a une cour ?
-non des amis fidèles avec qui il travaille du régisseur, au créateur lumière,  à l'acteur, aux musiciens, aux danseurs, aux autres enseignants de l'art dramatique, aux autres metteurs en scènes, c'est un sauveur de vies qui sait faire repoussoir pour qu'enfin les élèves, ils s'élancent dans le vide, c'est un tragique, c'est un drôle,c'est un comédien, c'est un fou de travail, c'est un sauveur de  vies, je t'ai dit, un élévateur de niveaux, c'est un humble sans rancunes, c'est le plus élégant des hommes que j'ai rencontré.  
-L'élégance, t'en a plein la bouche de ce mot
- parce que Bashung et surtout Barbara l'élégance j'aime ce mot, 
Stéphane Auvray-Nauroy il a l'élégance émouvante, c'est l'art du mouvement et de l'affection dans des petits riens comme un bouquet de mauvaises herbes cueillies pour sa maman, ou un bonbon donné à quelqu'un qui a aussi démérité. C'est la même largeur de séduction de certains homosexuels quand ils rejoignent les grands séducteurs, les bouffons des rois. Ses Yeux sont d'une intensité abyssale.   
 -t'as été amoureuse ?
-certainement mais dans une autre vie d'un lui manquant à chacun
-Je reviens aux origines qu'est ce qui me plaisait dans le théâtre : de me reconnaitre et de me laisser entrainer vers du dérangement, du nouveau et être au bord des larmes ou rire fort si j'en avais envie et m'ennuyer aussi comme sur une plage de temps retrouvée. 
-Ça m'ennuie parce quand je ne comprends pas ? 
-y a rien à comprendre....
- revenons aux spectacles que tu as vu : ANIMALE c'est quoi ? de la danse ? 
- bah non pas seulement, ou alors sans musique ! 
- y a quelques ondes qui passent non ? des ondes comme d'une musique électronique de moteurs sournois d'unités centrales ?
- oui mais en deux instants comme pour tourner les chapitres, c'est avant tout un corps d'homme heureux-y a rien à comprendre.... qui s'explore dans toutes les largeurs, sa dimension, il se dénude le plus élégamment du monde  ? 
- bah et alors l'animal, là-dedans ? 
-tu as regardé, observé, un chat abyssin faire sa toilette, son pelage est presque ras, eh tu vois tous ses muscles, eh bien c'est beau.
-C'est cela, oui... 
-mais tu passes aussi sur la beauté, car comme disait Cocteau, ça dure le 1er quart d'heure, la beauté et après ? il y a le partage...
-ce mot là partage : ça veut plus rien dire

-le ressenti de l'énergie des corps, car la sienne à FRANCO SENICA fait corps avec toutes celles du public vue la jauge étroite,(nombre de places) et la proximité du public disposé sur un seul rang. Il y a la force, l'humour, le repos et les mutations est ce un reptile ? un oiseau, une poule un singe.... 

et puis il y a le yoga dynamique, l'Ashtanga yoga : la salutation au soleil 
-pour ceux qui connaissent les puristes les spécialistes !
-alors là, même pas ! car c'est fait hors les cordes : oui le danseur déjà, certes il a passé les 40 ans...
-l'âge pour faire du yoga ! 
-ah non plus : il a 52 ans; 
-pas possible... 
-il a un corps de 20 ans et  il finit presque à poil...plus nu que nu -sans un poil, oui, car il est, son corps épilé de tous ses poils d'homme- au moment de la salutation au soleil
et pour saluer au final, le public, il met un grand manteau noir, une peau de bête aux longs poils synthétiques et j'ai ri et j'ai pensé à mon oie Titi(toutes mes bestioles je les ai appelées Titi petite (surnom à l'écho de ma mère : titi équivalent de zizi) une oie comme celles du Capitole, que j'avais apprivoisée pendant les vacances et qui était paralysée des 2 pattes et qui allongeait ses ailes... pour se faire belle et manger dans mes mains quand j'arrivais le matin. Bien-sûr j'ai pensé également aux postures du yoga animales.
-digression, Nath
-La mise en scène est bien faite, on est autour de lui,  en U comme aux mariages, et il est enfermé comme dans le carré d'un poulailler, ou posé dans la joute d'un ring. Mais contrairement à une mise en scène "un peu branchée" que j'ai vu dernièrement, JE M'OCCUPE DE VOUS PERSONNELLEMENT au Théâtre du Rond Point, où on a mêlé deux vraies poules rousses, au décor humain, pour s'en servir bêtement -y avait pas que cela dans le spectacle d'Yves-Noël Genod, il y avait aussi d'autres choses mêlées très belles comme une nage sur le sol, à force de répétitions, à force de voir le danseur faire les longueurs : on voyait l'eau et l'on riait. ;-))).
-c'est fou, tu parles d'un spectacle en le comparant à un autre trop souvent...
-oui c'est par association : c'est comme... je les préfère aux justifications, oppositions, aux c'est pourquoi...
-et LE CHANT DES SIRÈNES, tu le gardes pour toi ?
"Nous vivrons! La Musique est si gaie, si joyeuse; encore un peu, on croirait savoir pourquoi l'on vit, pourquoi l'on souffre... Si l'on pouvait savoir ! Si l'on pouvait savoir ! " cette phrase c'est dans les 3 sœurs de Tchekhov, je viens de la glaner sur le programme qui annonce la saison de la MC 93, ceci dit entre parenthèses : j'ai envie de tout voir cette prochaine saison à la MC 93, et ça me donne envie de vivre jusque là.
-Phrase glanée par rapport avant tout à ce spectacle LE CHANT DES SIRÈNES ?!  
-c'est une création originale d'après Pascal Quignard, un beau texte mais pas du tout fait pour le théâtre, c'est de Cédric Orain, beaucoup plus à la recherche d'une forme pure...

-... ? de la raison pure ?
-mais non, idiot! 
-je ne suis pas philosophe, j'annonce un titre mais je n'ai jamais lu, Bergson...? non, mais j'aime l'expression qui en elle-même, porte un sens, dense ?   
-Bref, je disais donc, Cédric Orain n'est plus à la suite de Monsieur Rabeux, il garde la même exigence de forme et une élévation de tous les niveaux : sonore visuel sensuel émotionnel philosophique, mais il nous touche. 
Ce que j'ai ri, en rupture du propos et de ce que je voyais. Comme une décongestion. Une farandole de chocs, c'était à voir absolument.

Les deux acteurs Olav Benestevdt et Céline Milliat-Baumgartner et le musicien-acteur Nicolas Laferrerrie -qui pourrait jouer dans le Silence tous les spectacles du monde... 
-celui de Bergman ou celui des agneaux ?

-les deux, mon  joli gentil blaireau; les deux acteurs sont tout : ils chantent, ils sont fragiles, immenses et palpables, aimables, ça parait en plus facile d’accès, on irait bien sur scène avec eux.
Si vous voulez lire quelque chose d'aussi intelligent et fin que ce spectacle que cette mise en scène de Cédric Orain que l'écriture de Pascal Quignard écrivain de Tous les Matins du Monde et du Sexe et l'effroi allez sur Froggy's delight excellent site culturel.
C'est une excellente mouture ce sixième festival, je le sens,  pour le prix d'un pass de 24 €, vous avez encore cinq spectacles à voir dont un à ne rater sous aucun prétexte le titre d'abord : COMME SI LES RUINES NE NOUS AVAIENT RIEN APPRIS
du 18 au 22 juillet du mercredi au dimanche à 19h30 conception et mise en scène Stéphane Auvray-Nauroy
et ce soir ou demain les travaux de l'école de Lausanne, comme cela je me consolerai de ne pas être à Avignon et de ne pas avoir vu le spectacle de Marthaler dans la cour d'honneur où la moitié du public est parti à l'entracte... j'adore
-t'en as pas marre non plus de tes enthousiasmes ? 
-ce ne sont pas des enthousiasmes, ce sont des pages blanches des voyages, des façons de tirer un trait. Je vais voir aussi après Léonce et  Léna après Andromaque....
-et le concert ? 
-Non, puisque je pars à Avignon.....  
les lumières du Chant des sirènes je n'oublierai pas sont de Bertrand Couderc 
 

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