samedi 23 février 2013
2 spectacles 2 adaptations 2 capitales : Montedido d'Erri de Luca à l'Atalante près de l'Atelier et Carnages Cirque-Théâtre à la Friche de la Belle de Mai à Marseille/ et les Césars pas si injustes que cela...bravo Madame Emmanuelle Riva
J' imagine de mieux en mieux de mon nid d'aigle les spectacles presque les livres et les films. Et qui sait un peu aussi les gens. C'est normal je m'appelle Nathalie, comme écrit David Foenkinos dans la délicatesse : "il y a souvent une nette tendance à la nostalgie chez les Nathalie", j'ai toujours adoré cela les nids, la nostalgie et la poésie, l'absurde itou, (itou égal y compris) jusqu'à Beckett ? yes non oui vraiment. Il y a eu assez de temps pour qu'éclate un peu ma joie en reste.... Voilà en vieillissant en essayant de stabiliser cette maladie chronique qui devient comme tout chez moi une quête d'inatteignable, je me dis qu'en attendant la retraite tant attendue, une sortie par mois va me suffire car d''être allée à l'Opéra Comique, durée 3 heures l'Opérette et avec en plus le bonheur que j'en ai écumé, tout cela m'a épuisée, me voilà reclouée par un état grippal....
Donc Erri de Luca parce qu'apparemment il est tout le contraire de moi... un grimpeur de sommets écrivain et italien 1 er spectacle
Et la Compagnie des clowns comédiens burlesques de François Cervantes avec Catherine Arletti et le Zig : Dominique Chevallier, entre autres... car ils forment trient trainent avec eux toujours quelques disciples par leurs longs stages auditions. Eux, ils en prennent quelques uns des stagiaires avec qui, ils travaillent pour leurs spectacles professionnels.
Mes élèves préférés, les gens les ceux du théâtre du cinema du cirque je vous le dis ici c'est un monde sans pitié mais avec de tels moments de grace qu'on a l'impression que cela va durer longtemps, de la rencontre jusqu'au travail ensemble jusqu'à la complicité fidèle etc.... mais on se perd aussi bcp.
À l'image d'Emmanuelle Riva aux césars elle a tellement su bien parler, mais en fait c'était ridicule, incohérent, inélégant en diable que de la laisser aller seule à cette cérémonie. Mais c'est la vie on laisse très seuls à des moments les gens qu'on a beaucoup aimé même si on sait pertinemment qu'aux moments où ils sont en faiblesse, en vieillesse, ils ont besoin d'aide, d'affection et de grand soutien. Les plus riches ont des aides à domicile, mais les autres... (voir revoir à consommer sans limites comme les fraises sans sucre et le fromage blanc 0 % pour les régimes : Intouchables à ce sujet).
On veut dans nos pays occidentaux offrir à nos enfants le plus de liberté, non ? alors même si c'est ridicule que tous ces césars reviennent à un seul film (il a raison mon chéri) il faut absolument aller voir Amour de Haneke, c'est tellement exigeant sur l'avenir de nos vies qu'on ne va pouvoir toujours éviter de débattre de l'Euthanasie dans nos sociétés... C'est un personnage tyranique que cet Amour si on l'installe chez soi le plus longtemps possible. À la mesure d'Emmanuelle Riva cette frêle vieille dame encore si élégante et délicate et Omar Sy à côté ému jusques aux larmes et si digne c'était un spectacle d'une poésie absolue. Effet miroir pas si absolu que cela, pas simple ? moins simple quoique ! dirait Raymond Devos : qu'Intouchables, sous-entendu ce film ne l'est pas aussi démago qu'on croie. .
Merci Canal + de m'avoir accompagnée à cette cérémonie et d'avoir repassé Intouchables ensuite.
au Théâtre
Sur Webthea
Montedidio de Erri de Luca
Des fourmis sur la pente du Vésuve
Montedidio, montagne de Dieu en napolitain, est un quartier populaire aux ruelles étroites, situé sur les hauteurs de Naples, « où le ciel et la terre se confondent » et où, par là – même, le sacré et la magie s’emmêlent au quotidien, le surnaturel au réel, le miel et le fiel. C’est là, et sur une trame autobiographique, que l’auteur pose la poignante population d’un conte initiatique taillé dans le tissu de l’âpreté des jours et du fantastique.
Le héros en est un adolescent qui, à l’âge « où l’on pue encore l’encre d’écolier », entre le rabot du menuisier chez qui il travaille et le lancé du boomerang offert par son père à l’occasion de ses 13 ans, fait l’apprentissage de la vie. Un rude chemin sur lequel il y a le deuil, la mort de sa mère, mais aussi l’amitié. Celle de Rafaniello, vieux cordonnier juif aux cheveux carotte que les vicissitudes de la Seconde Guerre mondiale ont jeté sur les rives de Naples « comme un touriste qui s’est trompé de réservation ». Mais quand les ailes qui y sont enfermées auront cassé sa bosse comme une coquille d’œuf, il s’envolera enfin vers Jérusalem.
Et puis il y a Maria, la fille de la voisine qui a décidé de ne plus « faire ça » avec le propriétaire en échange des loyers impayés et avec qui, sur la terrasse, il lancera son boomerang et passera à l’âge adulte. « Mes romans se ressemblent tous parce que le personnage principal en est la ville de Naples. Tous les autres protagonistes sont des fourmis installées sur les pentes du volcan » aime à dire Erri de Luca. C’est donc sur fond de Vésuve que le plasticien napolitain Michele Lodice installe une scénographie aussi astucieuse qu’inspirée et que domine un superbe nid fabriqué de branches et de feuilles.
Lisa Wurmser, qui signe l’adaptation du roman (Prix Femina 2002) et la mise en scène, est comme chez elle dans les entrelacs de la réalité et du fantastique. En toute parenté d’humeur avec l’auteur, elle orchestre finement jeux d’ombres et de lumières, images projetées, allusion au cinéma italien des années cinquante et même au très fameux « Variétà » napolitain, et donne toute sa saveur à une histoire qui se pare de poésie pour dire l’enfance asservie, et affirme que c’est par l’éducation que s’évite la ségrégation. Un programme qui de toute évidence reste d’une brûlante actualité.
Non, on ne reprochera pas à Lisa Wurmser son goût manifeste pour les écritures à fort tanin d’onirisme et d’humour mélancolique, magnifiée ici, par toute l’équipe des comédiens, et parmi eux François Lalande, dont le cordonnier ambulant qui rêve de voler vers Jérusalem semble sorti tout droit d’un tableau de Chagall. Une de ces belles et trop rares soirée de théâtre.
Photos Lot
Montedidio d’Erri de Luca. Adaptation et mise en scène Lisa Wurmser, avec Chad Chenouga, Andrea de Luca , Léa Girardet, François Lalande, Jérémie Lippmann.
Théâtre de l’Atalante 1h10 Jusqu’au 9 mars tel 01 46 06 11 90 22 Mars à Beynes (La Barbacane) 78, 26 mars, Alforville 94 (Le Pôle artistique)
Carnages
François Cervantes
sur Télérama
CIRQUE-THÉÂTRE -
Un drôle de Zig, vieux clown triste, entouré d'une ribambelles de zigues tout aussi drôles dans un numéro électrique et absurde. Du Beckett sous nez rouge.
Une loupiote droite comme un I, esseulée au milieu du vide. Derrière elle, une ombre timide apparaît. A sa dégaine déhanchée sous l'imper trop vaste, on la reconnaît d'emblée : Arletti, le clown dont l'actrice Catherine Germain endosse périodiquement le rôle depuis vingt ans sous le regard de l'auteur-metteur en scène François Cervantes. Car ces deux-là continuent sans se lasser de chercher une autre façon d'habiter le théâtre. Parfois cela passe par l'art du masque (balinais, italien...), souvent avec les attributs du clown auxquels ils ont, grâce à Arletti, consacré bien des aventures scéniques (Les Clowns, créé en 2005, est toujours en tournée !).
Arletti n'est bientôt plus toute seule en scène... Zig, grand gaillard perdu, l'a rejointe et lui colle aux basques. Tous deux viennent du « dehors ». Ils ont pénétré dans ce théâtre désert et l'explorent comme un nouveau terrain de jeu. Pour ce troisième spectacle ensemble monté par Cervantes, les rôles se répartissent aisément. Arletti/Catherine Germain garde en elle une part d'enfance. Immédiate et éructante, elle ravive sans cesse l'étincelle du présent. A l'opposé, Zig/Dominique Chevallier est son double inversé : il s'inquiète du passé, emprisonné sans doute par tous les objets dont il se ceinture le corps. Zig est vieux, il a peur, et voudrait bien retrouver la sécurité de son banc, à l'extérieur. Tous deux font une paire à la Beckett, même si le rire, ici, remplace les silences éternels du dramaturge irlandais.
Un troisième larron fait irruption, électrique et raide comme le balai qu'il traîne ; puis un autre encore, sortant par hasard de la poubelle où il vit (Beckett encore). Ils seront à la fin sept à envahir la scène de leur fausses sorties, de questions sans réponses et autres pitreries physiques et métaphysiques. Car cette fois, c'est sa troupe au complet, installée depuis huit ans à Marseille, à la Friche de la Belle de Mai, que François Cervantes a convaincue d'inventer des personnages de clowns. Comme au bon vieux temps des années 1920 et 1930, où, sortant de leur chapiteau, ceux-ci envahissaient les cabarets. Que célèbrent les acteurs en prenant part, ainsi grimés, aux festivités de Marseille-Provence 2013 ? La fragilité d'un monde tourmenté. Et sa poésie. — Emmanuelle Bouchez
Jusqu'au 23 février, Friche de la Belle de Mai, à Marseille, dans le cadre de Cirque en capitales, tél. : 04 95 04 95 70 | Le 5 mars à Ajaccio (20), tél. : 04 95 50 40 80 | Du 16 au 18 avril à Sartrouville (78), tél. : 01 30 86 77 79...
Le 23/02/2013
Emmanuelle Bouchez - Telerama n° 3293
Les Césars L'Express
Meilleur film
Amour de Michael Haneke
Meilleur acteur
Jean-Louis Trintignant, dans Amour
Meilleure actrice
Emmanuelle Riva, pour Amour
Meilleur réalisateur
Michael Haneke, pour Amour
Meilleur second rôle féminin
Valerie Benguigui pour Le prénom
Meilleur second rôle masculin
Guillaume De Tonquedec pour Le prénom
Meilleur Scénario Original
Michael Haneke, pour Amour
Meilleure Musique Originale
Alexandre Desplat pour De rouille et d'os
Meilleur Montage
Juliette Welfling pour De rouille et d'os
Meilleurs Costumes
Christian Gasc, pour Les adieux à la reine
Meilleurs Décors
Katia Wyszkop pour Les adieux à la reine
Meilleur Film de Court Métrage
Le cri du homard de Nicolas Guiot
Meilleur Film Documentaire
Les invisibles de Sébastien Lifshitz
Meilleur Espoir Féminin
Izia Higelin, dans Mauvaise fille
Meilleur Espoir Masculin
Matthias Schoenaerts, dans De rouille et d'os
Meilleur Film d'Animation
Ernest et Célestine de Benjamin Renner, Vincent Patar, Stéphane Aubier
Meilleur Film Étranger
Argo de Ben Affleck
Meilleur Premier Film
Louise Wimmer de Cyril Mennegun
Meilleure Adaptation
Thomas Bidegain, Jacques Audiard, pour De rouille et d'os
Meilleur Son
Brigitte Taillandier, Francis Wargnier, Olivier Goinard pour Les adieux à la reine
Meilleure Photo
Romain Winding pour Les adieux à la reine
*Tout sur la cérémonie des Césars 2013
*Des César en rouge et noir
*César 2013: revivez la 38e cérémonie minute par minute
*Emmanuelle Riva, la carrière en images du César de la meilleure actrice 2013
ALORS ENCORE UN MOT J'AI ADORÉ CES CÉSARS malgré tout...
sa carrière en images, quels films, quels réalisateurs je n'ai pas tout mis, dont Bleu de Kieslovski
pour la déclaration de l'américain, pour EMMANUELLE RIVA, pour les mauvaises blagues et la séquence de Haneke prochain réalisateur choisi par Walt-Disney pour la suite de Star-Wars, les numéros de presque tous les intervenants avec en tête absolument le duo François Damiens et Djamel Debouze quoique... Laurent Laffitte...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire