samedi 14 septembre 2013

Et jamais nous ne serons séparés

J' y suis allée hier soir, là je vous écris de la cuisine, mon compagnon mon Chéri et notre nièce dorment encore, hier ils ont bcp marché pour aller et rester et revenir de la fête de l'Humanite et pour moi, c'était forcément la pièce,  comment dire heureux et triste, comme moment, qui dure sans repères dans le temps du théâtre, une fois que le noir salle est lancé. Et en plus c'est une histoire sans histoire une mise en scène quasiment invisible qui ne pèse en rien sur les acteurs. Le jeu des acteurs fait tout on navigue à travers eux et cela se passe la vie l'amour la mort et pourtant j'étais au Balcon comme séparée en hauteur. Mais on entend si bien dans ce théâtre grand mais intime que moi aussi avec Ludmila Mickaël ...
j'étais non pas Bérénice mais comme elle, j'hésitais une fois de plus devant mon placard à prendre un verre de whisky pour nier tout, et surtout la mort, l'absence corporelle. Moi c'est plutôt le pommeau ou l'apéritif aux noix du Périgord qui me tenterait, mais qu'est-ce que je raconte. Cette pièce dérange un peu le public habituel du théâtre de l'Oeuvre c'est comme Duras au roman, Jon Fosse, c'est de la musique qui semble possible au quotidien pour chacun et qui est tout sauf banale. Ludmila Mickaël dans les premiers minutes place tout cela et nous happe comment fait-elle aller voir mais à 20h30 car chez Frédéric Franck au théâtre de l'Oeuvre, ils ont avancé d'une 1/2 heure l'horaire habituel...Et il y aurait presque des scissions dans le public entre ceux qui crient Bravo et ceux qui s'arrêtent à dire : qu'ils ne comprennent pas.
Allez-y voir doucement et intensément laissez-vous prendre. Elle est superbe cette actrice et les deux autres acteurs existent à ces côtés bel et bien. J'y retournerai pour cueillir cette rencontre pleinement, pour que ce moment se brode sur l'étoffe de mes rêves. Pour arrêter de courir et saisir un peu d'éternité. Comme disait si bien ce grand Monsieur Albert Jacquard "on est les liens qu'on tisse".
J'y suis retournée et j'ai vu là toute le pièce de l'orchestre, il pleuvait sans cesse et on entendait les gouttes de pluie comme sur une véranda et cette musique soit-disant naturelle renforce comme les colères contre soi et la solitude et puis c'était le 1er novembre.... une femme est sortie dérangeant tout. Les lumières l'obscur de la salle....
Ces répétitions soliloques aux fantômes me dérangent, ceux qui ont vu la série française les revenants devaient être comment dire plus à l'aise.... 
Seul bémols les costumes, ils sont horribles ! (avec l'exagération que se permettent les Nathalie Feyt en mal de jeu) pour moi et quand j'ai cette impression là c'est souvent, que la mise en scène est à cheval entre la banalisation du quotidien et le théâtre,  à cheval entre deux chaises, la votre celle du spectateur et celle des personnages,  on a l'impression que les comédiens ont des costumes qui leur appartiennet dans la vie, qu'ils les ont pour être à l'aise sur le plateau, comme s'ils étaient en répétition Et moi ca m'empêche de me projeter, justement c'est encore pire dans des textes comme ceux-là. 
Ce n'est pas Chéreau ou Michel Fau mais après voilà ce n'est pas ma mise en scène...  ni la leur. Et puis ça tourne les lanternes magiques, à chacun sa sensibilité artistique.

Mais je vous en prie la pièce s'arrête à la fin de cette semaine alors courez-y pour le jeu des comédiens qui vous mettent en écho, en parallèle la tragédie de nos vies, par ce texte. Ludmilla, vous êtes exceptionnelles et vos mains si belles attrapent les étoiles.



http://www.theatredeloeuvre.fr/oeuvre.html
Allez je vous en prie sur le site il est si beau, bien fait et il y a toute l'histoire de ce théâtre dont je suis enamourée


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