lundi 9 décembre 2013

Brêves : Mort de Mandela le 5/12/13 et 50 ans de France Inter et je reviens du Théâtre Aleph : le Kabaret de la dernière chance

 sur FB
« J'ai appris que le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité de la vaincre. » Nelson Mandela
 Brêves la vie et la mort : Mort de Mandela le 5/12/13
Tâta Madiba, depuis hier soir, on est en boucle sur toutes les chaînes de télé, puis CE MATIN sur FI et c'est là le plus digne, pour te laisser partir en paix... déjà parce qu'ils sont en hauteur à la tête de la Tour Eiffel sur Paris, encore sous la nuit, et que la vie généreuse joyeuse pour l'anniversaire des 50 ans de France-Inter nous berce et nous prépare à vivre sans toi.
6 décembre, 08:19 via mobile · J’aime · 1

Il était dur aussi, pour la lutte armée quand une manifestation pacifiste avait été réprimée dans le sang.
http://www.franceinter.fr/evenement-50-ans-de-france-inter-un-jour-a-lodeon
il y a eu plein d'émissions vous pouvez les podcaster....

France-inter m'a bercée aussi pendant 10 ans non 50 ans, j'avais 10 ans plutôt quand cette radio est néé,  et je crois que les deux sommets ont été quand je suis allée voir au Studio 105 l'Oreille en coin avec Jacques Dutronc et Françoise Hardy, Guy Carlier passait dans le couloir, le couple Hardy Dutronc, ils ne semblaient d'accord sur rien que sur leur fils,  et après en live Jacques Dutronc a chanté avec ses copains : "Merde in France" et le jour où en étant comédienne je fus interviewée avec mon metteur en scène préféré par José Arthur pour "Manger", au moment de l'extrait convenu j'ai dit à l'antenne : "Ça commence comment déjà !" je m'en souviens encore : "Un jour je me suis réveillée...", m'a t'il répondu... et donc c'était au Fouquet's, il y avait d'autres invités : qui ?
Mais la douche du souvenir n'a retenue que cela. J'étais en aporie comme souvent quand j'entrais sur scène.... Ceci est si loin derrière moi, mais tout n'est pas derrière moi même si j'ai presque maintenant 10 ans de plus que France-Inter. Je reprendrais aujourd'hui ma carrière jusqu'au point g de la célébrité ce serait les interviews de la Radio... Rebecca Manzoni Vincent Josse Laure Adler et Pascal Clark.... et puis après retourner dans les vagues du passage pour passer. L'expérience TV avec Valérie Lumbroso, quel calvaire... à coté, mais je m'en fichais car je ne voulais que la popularité de notre spectacle... Et ce qui déraille dans une création collective c'est que même si on cite tous mes intervenants , il y a des absents. Et toujours j'avais l'impression de marcher sur des œufs et de participer au gavage des oies.... Tout est trop bref dans les brèves pour les interviewés et on ne sait pas toujours synthétiser passer l'émotion le désir de connaître et d'aimer et de changer éventuellement de goûts de curiosités en si peu de temps. Malgré tout la radio c'est sans maquîllage, et les interviewers ils vous regardent vraiment mais n'ont pas toujours le temps de vous entendre...
je n'ai pas d'illusions pas plus sur le couple que sur la rencontre mais j'aime continuer d'autant plus à aimer et à rencontrer.
Tu as raison Madame Inter Ève Ruggieri ou Laure Adler, y a pas bcp de femmes dans le culturel et il y a une nouvelle invisibilité car même dans les médias les femmes sont moins nombreuses dans les responsabilités, sauf et c'est pas peu dire sur Arte. Le Savoir reste masculin, on n'avance pas. Les experts sont toujours masculins même à France Inter ou elles sont présentes à 20%.
Cet après-midi, à l'occasion des 50 ans de France Inter, Instants critiques à l'Odéon. A 17H.
un ami a écrit critique aussi sur FB
Le décès de Mandela permet à France Inter d'éviter de se regarder le nombril pour la journée de ses 50 ans.
Le concert en podcast : on a envie de crier quand est-ce que la mayonnaise va prendre....  comme pour une équipe de foot avec de super bons joueurs, ça ne suffit pas le podcast pour un match ou un concert ça se dégrafe du réel et on est dans du souvenir immuable?

...
 je reviens du Théâtre Aleph : le Kabaret de la dernière chance, et je n'ai rien à dire c'est du théâtre dansé musical et c'est tout sauf une comédie musicale sirupeuse, ce n'est pas un pays, ce n'est pas de la politique révolutionnaire sud-américaine... ce n'est pas seulement du théâtre qui danse et qui vous transperce.Faut y aller c'est hors toutes références on y voit tous les défauts mais on y voit toutes les différences de personnalités et l'amour de la poésie qu'ils partagent...  et la démocratie Bordel, Après on est invité à manger avec les comédiens.

Dans le hall, il y a des photos des dessins : le Ché, Pierre Richard, et avant le spectacle qui ne commence pas pile poil à l'heure vous avez le temps d'arriver, il y a des comédiens danseurs danseuses avec des tenues incroyables, des lunettes en forme de guitare, des chapeaux en tous genres des nœuds paps rouges, des pochettes imprimées orangées assorties aux cravates, des ailes d'anges un général borgne et amputé et les filles elles ont les jambes dehors, des talons, des bas, des jarretelles tout le toutim, le tintouin et le sourire est sans cesse distribué....
Le dernier film La Danza de la realidad, d'Alejandro Jodorowsky n'est pas loin, ils se connaissent, surement, ils sont exilés et chiliens...
Un fourre tout mais pas de n'importe quelle humanité


  je reviens du Théâtre Aleph : le Kabaret de la dernière chance, et je n'ai rien à dire.....

RENCONTRE – Oscar Castro et le théâtre Aleph, de passage à Santiago
www.lepetitjournal.com/.../111404-rencontre--oscar-castro-et-le-theatre-

Lepetitjournal.com a rencontré Oscar Castro, fondateur du théâtre Aleph d’Ivry sur Seine, qui revient aux origines avec 4 jours de représentations prévus au théâtre Lastarria 90

L’Aleph, "c’est quelque chose qui ressemble à du théâtre, mais ce n’est pas du théâtre… je ne saurais pas expliquer ce que c’est !", dit Oscar Castro, en parlant de sa compagnie. Créée en 1967 par Oscar et ses acolytes, tous universitaires issus de filières sans liens avec le théâtre ou les arts, la compagnie Aleph est autodidacte, hétéroclite et subversive. A tel point qu’avant d’arriver en exil à Paris, elle est passée par les camps de la DINA du gouvernement de Pinochet.

Son projet est un peu "underground", comme nous dit Oscar. Il cherche à s’éloigner du théâtre conventionnel, en mettant sur les planches les gens et les faits tels qu’ils sont, "mettre l’exil dans le théâtre, et non pas faire du théâtre sur l’exil" dans le cas présent. Installée à Ivry-sur-Seine depuis 1995, l’Aleph s’est depuis lors doté d’une école, le "latin’actor", avec la vocation de faire participer, créer et jouer des comédiens amateurs ou professionnels, le temps d’une création, car "c’est ça aussi, l’Aleph, dans l’alphabet grec c’est ce qui représente à la fois l’infini et le point de rencontre, le début de toute chose. Pour mon théâtre, je veux pouvoir mélanger les générations, et ne pas faire une sorte de « aleph social club » avec seulement les vieux de l’époque !"

Oscar présente aujourd'hui son œuvre El exiliado mataluna, pièce historique qui fête ses 30 ans par la même occasion. Sous une forme musicale et humoristique, elle  raconte les déboires et désillusions de cet exilé Mataluna, cet étranger qui débarque seul à Paris, sans papiers, qui ne parle pas français, et qui n’arrive pas à se résoudre à ouvrir sa valise pour s’installer sur sa terre d’accueil… L'anniversaire de Mataluna se fête aussi à Ivry-sur-Seine, à l'occasion d'un festival qui durera jusqu'en juillet.

A l’image de son théâtre, Oscar est aussi un peu "underground". D’ailleurs, si on lui demande de commenter l’actualité et l’hommage fait à Pinochet dimanche dernier, il répond "mais qu’ils en fassent ! Toutes les semaines s’il le faut ! Pour que les gens se rendent compte qu’il existe encore des fanatiques sans discernement !". Son rêve pour le Chili d’aujourd’hui ? "Pouvoir, avant de mourir, voir naitre un festival de théâtre en province, à Talca où je suis né. Faire déborder la culture et le théâtre de Santiago jusqu’en Province".

Propos recueillis par Cécile Tron Muratori (www.lepetitjournal.com Santiago) mercredi 13 juin 2012
"...Nous discutions, il suffirait qu'il y eût deux personnes dans une salle ou dans un bar pour que commençât une discussion passionnée sur les formes que prendrait l'avenir..."

UN CORBEAU NOMMÉ CASTRO

 
Un corbeau nommé Castro, ou Oscar, ou Aleph en tout état de cause.
Écrire quelques lignes pour parler - parce que en écrivant nous parlons d'une voix plus forte que la nôtre - de l'Aleph, me renvoie aux années joyeuses et inoubliables de notre jeunesse, aux années invaincues, pleines d'espoirs possibles, parce que nous mêmes les avons semées en long et en large dans notre maigre pays étendu le long du Pacifique.
L'année 1968 s'écoulait, nous donnions peu, nous discutions avec ferveur à n'importe quelle heure, nous lisions comme des possédés loin ce qui se trouvait à portée de main, nous avions les cheveux longs, portions des pantalons pattes d'éléphant, de temps en temps nous roulions un «joint » de cannabis national dignement cultivé dans les champs fertiles des Andes et nous nous organisions de toutes les manières possibles parce que notre « 68 » s'il est bien que nous ne l'avons pas fait pour trouver sous les pavés la plage, nous avons finalement trouvé quelque chose de bien plus précieux ; la volonté populaire de transformer pacifiquement la société chilienne, fidèles à notre longue tradition de nation démocratique.
Et c'est ainsi que notre « 68 » A duré jusqu'au 4 septembre 1970, jusqu'à cet après-midi là, où les résultats électoraux donnèrent la victoire à Salvador Allende.
Nous discutions, il suffisait qu'il y eût deux personnes dans une salle ou dans un bar pour que commençât une discussion passionnée sur les formes que prendrait l'avenir, et, si nous arrivions à un quelconque accord, c'était la nécessité d'intervenir « activement » dans tous les domaines de la vie et de la société.
C'est peut-être pour cela qu'un étudiant en journalisme que nous appelions el cuervo (j'ai mis plusieurs années avant de savoir qu'il s'appelait Oscar Castro) a eu l’idée « d’intervenir » dans le riche champ expérimental du théâtre chilien et qu'il a inventé Le Théâtre d’Intervention.
C'est ainsi qu'est né l'Aleph, sur la rive nord du fleuve Mapocho et ce fut, comme l'a dit Borges « le point de l'univers où se rencontrent ...(il manque quelques lignes)
Comment ne pas aimer El Cuervo, alors que sa créativité délirante nous nourrissait d'arguments, d'idées pour épuiser nos nuits au bar "El Bosco", de nouveaux points de vue qui plus tard se multipliaient dans les assemblées universitaires, dans les syndicats, dans les cantines populaires dignement solidaires. Aucun, aucune de ceux d'entre nous qui vîmes, par exemple, « Introduction à l'éléphant et autres zoologies » ne sortit indemne du théâtre. Et aucun non plus, après avoir vu une représentation de « Vivez dans le monde de Fanta CIA » (fantasia veut dire fantaisie en espagnol) ne s'est libéré de cette formidable sensation que la raison était de notre côté et que pour cela même, nous devions redoubler d'efforts pour réussir les transformations sociales.
Sur scène se trouvaient Sergio Bravo, Ricardo Vallejo, Alfredo Cifuentes, AnitaVallejo, et el Cuervo Castro, inépuisable d'idées, hémorragique de créativité. Et dans la grande bâtisse de l'Aleph, nous étions là, nous tous, un peu plus jeunes, pas encore consumés, toujours
invaincus. L’Aleph, à la tête duquel el Cuervo Castro intervenait dans tous les aspects de la vie, il n'y avait ni sujet, ni idée que l'on n’abordât, que l'on ne discutât, la mission consistait a mesurer la valeur des mots, de l'intelligence et de la sensibilité.
Il n'est pas exagéré d'affirmer qu'avec l'Aleph nous avons appris à être meilleurs, et cet esprit demeure intact dans la mémoire de ceux d'entre nous qui avons assisté à l'une des représentations. Presque quarante ans plus tard, dans la salle de l'Aleph à Paris, j'ai retrouvé de vieux amis et camarades de ces années de jeunesse el malgré le fait, comme le dit notre Pablo Neruda, que « nous, ceux d’alors, nous ne sommes plus les mêmes », et même s'il nous est difficile de nous reconnaître a première vue sous les cheveux gris, la calvitie et derrière nos bedaines, une fois que c'est fait, il suffit que l'un d'entre nous demande « Tu te souviens de la maison de l'Aleph à Santiago ? » pour que commence un voyage à rebours, un retour aux racines, et nous nous retrouvons là-bas, avec nos nobles idées toujours fraîches et invaincues.
Il est vrai que el Cuervo et moi ne nous voyons pas aussi souvent que nous le devrions, mais malgré ces absences, mon affection et mon admiration pour lui, pour ce qu'il représente restent pures et nécessaires, Je connais son histoire son emprisonnement, son exil, son drame humain, si intense que n'importe qui d'autre aurait perdu pour toujours le sourire de son âme. Mais pas el Cuervo, pas l'Aleph qu'il porte en lui. Il a transformé la douleur en créativité, et sa générosité d'homme bon a maintenu à distance la rancœur, ...
(il manque quelques lignes) 
Il y a deux ans, j'ai eu l'honneur de le diriger en tant qu'acteur dans un film tourné dans le nord de l'Argentine. Ses collègues, actrices, acteurs de la taille de Jorge Perugorria, Harvey Keitel, Laura Maña ou Daniel Fanego, ne cessaient de venir me demander « Qui est ce type merveilleux ? » À de nombreuses occasions, je l'observais de loin, quand il était seul, replié sur lui-même, il regardait le bout de ses chaussures, et puis ce geste qui finit toujours dans un sourire qui éclaire son visage de part en part    Ça y est ! C’est qu'il a trouvé une idée pour "intervenir" dans les affaires urgentes de la vie, avec ce mélange de courage et de naïveté qui font que Le Corbeau est un adorable oiseau rare, unique et indispensable.
Je me souviens en particulier d'une scène du film en question. El cuervo y jouait le rôle d'un cuisinier militaire rêvant d'être un grand chef.
Tout allait bien dans son personnage, mais il manquait quelque chose, ce quelque chose dans le jeu qui devait donner l’inéluctable profil indélébile du personnage, l'âme de la caractérisation, et moi, qui l’admire et le connais, je savais que tôt ou tard, l'Aleph surgirait de lui. Et il en fut ainsi, dans une scène simple, à l'aube, dans un camp de concentration, il devait grogner quelque chose d'autoritaire aux soldats. La caméra était
fixée sur lui, au son d'« Action ! », il s'avança en se frottant les mains transies par un froid matinal qu’il était le seul à sentir, et en passant devant les soldats il ordonna : « Hygiénisez- vous mes dauphins, hygiénisez-vous ! ».
Tous les scénaristes savent que les tirades qui se terminent par un mot accentué sur l'antépénultième syllabe, sont lamentables. Et plus encore si le mot est accentué sur la syllabe précédant l'antépénultième. Mais ces mots sont restés dans le film car la somme des gestes, regards, voix et qualité humaines, donna au personnage exactement ce qui lui manquait : le sceau Aleph. Le sceau inimitable de mon ami et camarade Oscar Castro.
L’Aleph porte Le Corbeau sur le dos et Le Corbeau mène l'Aleph où il veut qu'il aille. Longue vie, donc, au théâtre Aleph, a cette magie du théâtre, si précieuse et si nécessaire hier, aujourd'hui et demain.



LUIS SEPÙLVEDA

  • Né en 1949 à Ovalle, une petite ville du nord du Chili. En 1973, il est arrêté et condamné à 28 ans de prison pour avoir participé à un mouvement politique contre le Général Pinochet sa peine fut allégée à 8 ans de prison et il s'exila en Allemagne en 1980. Il vit actuellement à Gijôn en Espagne. Il a publié de nombreux livres notamment : - Le vieux qui lisait des romans d'amour (1992), - Les rosés d'Atacama (2001), - La folie de Pinochet (2003)

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