vendredi 14 octobre 2016

Robert Hirsch : Avant de s'envoler, au Théâtre de L'Oeuvre

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Je ne suis pas aussi enthousiaste que le rédacteur de cet article parce que le théâtre est fragile, et qu'il y a des différences  entre deux représentations et surtout aux premières, entre chaque regard de spectateur, entre le moment différent pour chacun où l'on se retrouve claquemuré dans sa propre vie. Cette pièce me concerne qui sait un peu trop directement, j'avais ramené avec moi un peu de froid du dehors, mais j'en ai retiré certaines phrases dont le poème sur l'oiseau qui chante avant de s'envoler et qui nous rassure dans nos cauchemars. 
Et puis le premier cri d'une actrice, trop perçant, la mise en scène trop réaliste, le décor comme la boîte noire retrouvée de maisons de mes grand-mères, depuis longtemps disparues, m'ont donné envie de fermer les yeux, de ne pas être là. Mais j'ai aimé plein de choses dans cette pièce l'oscillation entre non dits et poésie, entre comment finir sa vie, comment interpréter les absents quand on retrouve leurs écrits, les gestes, les non gestes. Je n'ai pas dormi tout m'est parvenu comme si on se rappelait plusieurs rêves à la fois et au matin après cette nuit j'ai été d'accord que le présent est comme le nom l'indique un cadeau à ouvrir. Dans la pièce il y a eu l' écho d'une autre phrase comme quoi la vie peut être interminable... à des moments et comme dans le film d'Haneke l'amour finit très mal et que faire...
Et puis,  je me suis dit que j'avais bien de la chance de voir jouer Monsieur Hirsch et Madame Sadoyan. et le théâtre de l'Oeuvre à fait peau neuve, l'accès aux toilettes est encombré pour ce spectacle un peu prévu pour le public senior (très nombreux au théâtre) et pas seulement le dimanche AM en matinée. Le bar l'Ubu est extra et surtout qu'il est ouvert avant et après le spectacle. Et pour revenir aux comédiens de cette pièce je me suis dit aussi que c'était le prologue d'un vivre ensemble autrement que de voir dans l'une distribution autant d'acteurs différents et de tous les âges.
Et puis qui sait comme l'écrit Tchekhov dans la Cerisaie : pour Trofimov l'éternel étudiant : "Et qu'est-ce que ça veut dire -on meurt ? Peut-être l'homme a-t-il une centaine de sens, et n'y en a-t-il que cinq qui périssent quand il meurt, les cinq que nous connaissons -et les quatre vingt quinze autres restent vivants.". 
Ce théâtre de l'Oeuvre depuis que j'y viens que j'y ai joué une fois a changé 3, ou 4 fois de direction et à chaque fois des petites choses voire de grandes choses ont été recomposées réadaptées rouvertes refermées et je me suis dit que cela me touchait un peu trop pour que ce soit un théâtre ordinaire. J'y ai ma meilleure amie qui a plusieurs casquettes de techniciens et elle aussi a vu et encore de plus près, tous ces changements, pour elle c'est encore pire, c'est comme si ce théâtre était entre sa peau et sa maison. Et nos peaux au moindre coup bleuissent.
C'est une ébauche d'article, un article qui restera inachevé car je sens pertinemment deux choses que la pièce à besoin de se roder, et qu'en moi elle fera son chemin. Pour ces deux raisons ne la manquez pas car je peux vous dire que le public pour la plus grande part a  manifesté longtemps par ses bravos et ses applaudissements son contentement. 
Si je peux j'y retournerais. 

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