mercredi 1 novembre 2017

Les nouveaux locaux de l’école Auvray-Nauroy et le Déluge récital & dernier album(à paraitre) de Zaza Fournier à l'Étoile du Nord jusqu'au 4 nov

http://www.lecoleauvraynauroy.fr/
« c’est un trou de verdure où, coule... une forêt »
Je pensais sans arrêt à ce poème quand j’ai visité l’école dans ses nouveaux locaux : 10 bld Marcel Sembat à St Denis. Parce que c’est juste accessible aux portes de Paris et donc ouvert sur la Banlieue arc-en-ciel. Parce que dans une école de théâtre on y rencontre non pas des morts-vivants comme ce soldat mort,  cadavre d’un jeune encore chaud, comme dans le poème d’Arthur Rimbaud. Parce qu’encore dans notre pays, des jeunes ont envie de créer et d’être responsables, dans ce pays toujours pas en guerre... Mais dans "ce trou de verdure où... coule une forêt" non ce n'est pas ça...il y a des jeunes gens qui les deux pieds dans la réalité travaillent à l’au-delà... 
Et aussi parce que c’est un endroit en construction mais qui vit déjà avec son grand : Accueil,  avec les bureaux pour ses trois Compagnies de théâtre avec ses trois salles de cours dont une réservée aux élèves pour qu’ils travaillent répètent entre eux, parce qu’il y a une bibliothèque pleine de livres -un recueil des oeuvres de Vigny était sur la table- et de DVD, un foyer au cœur de ce lieu avec un tableau d’affichage, comme dans un théâtre, parce que c’est clair vaste et chaleureux parce que ce lieu est dirigé par l’humour, l’amour, l’exigence délicate, la force qui propulse de Stéphane Auvray-Nauroy.  J’y ai vu des élèves d'autres professeurs trois élèves m’ont été présentés : Tristan, Salomé, Ophélie  avec des prénoms de personnages déjà.  Et j’ai tout retrouvé du temps où avec notre premier, non! mon 3ème prof de théâtre, on voulait ouvrir notre lieu mais là, c’est réel et accessible à 2 mn du Métro  et du Tramway, courrez y vite, vous y serez portés si vous y apportez votre désir et votre travail. Je m'y suis sentie comme abritée dans un nouvel horizon.
Et j’ai pensé que les profs de théâtre qui sait sont aujourd’hui comme des poètes d’hier qui travaillent à l’art d’aujourd’hui...
et qui sait font-ils la politique de demain. Il n'y a pas besoin d'une guerre ou d'une révolution pour cesser l'immobilisme.

Le dormeur du val


C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil de la montagne fière,
Luit : C'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.


Arthur Rimbaud
Aimer... le tableau est de Nathalie Savary

Tout ce qu'il y a à voir au théâtre, Déluge cette semaine à l'Etoile du Nord, récital de Zaza Fournier, on y va ce soir....
104-zazafournier

"c'est un trou de verdure où chante... une rivière"
Au théâtre de L’étoile du Nord on y était, le jeudi 2 novembre 2017 elle a une voix envoûtante, c’est un petit miracle cela continue jusqu’à samedi. C’est très bien, c'est un tout, un spectacle musical ? non c'est pas ça... on est comme attaché à sentir la suite les intermèdes entre deux chansons sont des apartés avec l'intimité du public, elle a un charme, une précision, une drôlerie élégante si élégante dans ce dédale de toiles, et maintenant elle danse même avec deux partenaires : Diane Villanueva et Juliette Serrad,  une amazone et une sirène, très bien aussi, musiciennes qui chantent avec elle en l’accompagnant aux percussions et au violoncelle. Elle ouvre les eaux et met les sons des vents et de la pluie entre les étoiles et nous, ces trois elfes nymphes arrêtent notre déluge intérieur et quand Zaza Fournier chante en rappel "regarde-moi", on la regarde, on ne sait si le temps ne va pas s'arrêter ou continuer, je chantais en sourdine, les yeux embués de larmes, elles sont uniques toutes les trois...
Et je me suis souvenue de la première fois ou j'étais allée la voir chanter seule avec son accordéon , je m'étais dit, touchée par Mademoiselle tout particulièrement, j'ai perdu Barbara mais j'ai retrouvé Zaza.
Hier Pascal était avec moi,  lui si exigeant pour la Musique, ce n'est pas la première fois qu'il m'accompagne pour la voir et donc non seulement, il m'a offert la place-certes ce n'est pas le prix d'un concert des Stones- mais il était très content de sa soirée, il a même reconnu, dans la voix masculine enregistrée à un moment, celle d'Arthur H...(à vérifier) et moi celle de Bernard Lavilliers, ah l'imagination sollicitée par les voix...
Chut ne le répétez à personne c'est un spectacle poétique et cela fait un bien... monstrueux.


les toiles du décor les cartes graphiques sont de Carlijn van Vlijmen
"Il a pris l'océan
Il est parti 
Il joue dans les courants
Il est parti
Et toi tu pries le vent
Il est parti
Qu'il revienne vivant
Il est parti"



https://www.facebook.com/zazafournier/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire