dimanche 11 mars 2018

Antigone Cie des électrons libres d’Anouilh encore les vendredis 16, 23 mars 2018 à 21h

Antigone au théâtre Darius Milhaud, allez voir sur le site de très belles photos...
La dernière fois le vendredi 9 mars 2016, deuxième fois que j’ai donc revu cette Antigone de Anouilh dans un autre lieu avec d’autres comédiens pour certains rôles notamment 
Ismène sans plus de ballets. Certes la salle de ce théâtre Darius Milhaud est bien plus petite, et donc les danseurs n’auraient plus la place,
Mais voilà, ce n’est plus pareil, pourquoi ? parce que la 2 ème fois, parce que ce que j’ai dit précédemment, parce que plus de bottes, plus le même âge sous la cape, plus la même sensualité chez Ismène, Antigone, où sont les peintures de ses mains et avant bras au henné ? 
Mais la qualité d’un œil extérieur c’est de voir « à chaque fois comme la première fois ».- C’est possible, ça !? 
Alors je n’ai pas ressenti la rébellion et la sensualité affective par exemple entre les personnages : les sœurs Antigone et sa nourrice, Antigone et Hemon. Les rapports sont un peu comme étiquetés fiévreux, violents sans assez de  progression, ruptures, intériorité, d’autant que le public est proche et la relation avec lui, plus du domaine du gros plan, que d’un plan lointain. 
Sauf de la part de Créon, face à tous et surtout isolé face à lui même.  
Les gardes assurent la part burlesque de leurs personnages et font bien rire le public, qui tout le long se reconnait en eux. 
Par ailleurs,  au début de la pièce lors du prologue, la metteur en scène joue le rôle du narrateur et comme dans un générique à la Sacha Guitry présente les personnages et l’intrigue. Pour moi, elle criait trop fort, dans ce lieu, sans tenir compte de la présence des personnages et des acteurs comme en quête de s’exprimer malgré eux et sans aller non plus jusqu'à jouer précisément le dictateur de l’opinion face à des pantins.... 
Ce que je tiens à dire, c’est qu’on ne s’ennuie pas et qu’on n’a pas l’impression que cela dure près de deux heures. D’autant que dans le décor, il y a toujours cette horloge qui marque le temps de 12h à 14h....

la première fois que j’ai vue cette version d’Antigone 15 avril 2016

Théâtre Antigone de Anouilh à la Mairie de Thoiry(78)par la Cie des électrons libres, j'aurais beaucoup de choses à dire sur ce spectacle de danse et théâtre, spectacle "amateur" exigeant et qui touche. Pour critique, les costumes m'ont heurtés et je ne me la pète pas dans le style j'ai été professionnelle, 
C'est bien de heurter, la ligne est osée, entre Star Wars et les pompons girls. Ils ne se laissent pas intimider, même si la mairie a demandé qu'on enlève certaines scènes trop réalistes  : le viol par les gardes et la ceinture d'explosifs "factice"... sous la cape du jeune page.
La sensualité époustoufle.

Pour caution  ils ont obtenu l'aval et la présence de Colombe Anouilh(fille de l'auteur). La Cie de danse, qui a chorégraphié le prologue et l'épilogue de la pièce est imprégnée de toutes leurs singularités et de leur force, ils sont graves et beaux, leur ballet raconte tout le désespoir d'une jeunesse bafouée alors qu'innocente. C'est une pièce là aussi qui devrait être vue réellement par tous les jeunes et leurs parents, car elle ouvre à discussions. Il y a une troupe véritable, pour la pièce de théâtre avec des étrangetés, dont un garde messager à l'accent du Sud-Ouest, une jeune femme noire -vestige du chœur antique ou du peuple moderne- qui tout le temps regarde passer le théâtre. Tout un monde décliné, comme dans la vie et non pas comme sur les images glacées des pubs télé ou sur les affiches, magazines. Et pour moi l'idée la plus forte de cette mise en scène, c'est cette  grosse pendule chronomètre attachée en fond de scène, qui avance tout le temps de la représentation et est arrêtée à la fin des 2 h, par Créon. Le duo Antigone et Créon est de haute voltige celui d'Hémon et d'Antigone amoureux,celui d'Antigone et de sa Nounou, d'une folle tendresse. La transmission entre les générations de Créon à Antigone puis de Créon à l'enfant page, témoin sensible à tout, s'est comme détraqué. Les rapports sont intenses et c'est avant tout cela le théâtre, bravo à la direction d'acteurs et aux acteurs.

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