lundi 21 janvier 2019

Jacques Gamblin en facteur cheval, j'ai beaucoup aimé

Quand un film tient à la pureté et à l’incandescence d’un jeu qui dirige les corps vers le désir intense de découvrir le monde par le ciel, l’absolu, l’amour, ce n’est pas spectaculaire, c’est vrai. Il joue Jacques Gamblin comme un acteur du muet, ses yeux brillent comme ceux d’un Charlot : Charlie Chaplin amoureux, il est porteur fou d’un rêve et il ne peut rien dire aux êtres qu’il rencontre, l’extérioriser par les mots c'est le détruire un peu non ?  et au fur et à mesure qu’il marche dans ce magnifique paysage, il construit déjà dans sa tête pour Alice son palais idéal, il ramasse des cailloux et c'est ainsi qu’il communie avec les êtres qu’il aime et qui l’aiment, il s’apprivoise. Quand il apprend à être avec les enfants quand il s’écroule face à la douleur de la perte de ses enfants, c’est très fort. Il n’y a que lui pour jouer comme cela au milieu des photos et de la si belle reconstitution d’un passé pas si lointain... et visionnaire d’un temps qui n’est pas encore advenu ou l’occident épouserait l’orient par leurs légendes. C’est un film ardu qui ne laisse pas indemne et qui n’a aucune complaisance et qui ne se compromet avec aucune démagogie, pathos, c’est la passion qui rejoint l’amour de la marche dans les immenses paysages de la Drôme.
Laetitia Casta est d'une présence forte plus elle vieillit plus elle est belle et d'un jeu touchant. Elle aussi brûle d'un feu intérieur sous des extérieurs sobres et dignes et patients c'est à dire aimants. Elle son personnage le comprend son époux.



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