samedi 11 mars 2023

Comme une actrice

J’aime plus que j’aurais cru.
Parce qu’à la réfection (!) réflexion j’ai vu plusieurs champs sensibles dans ce film : la femme, l’actrice, le couple en âge mature et le jeune couple formé par leur fille et son amoureux tellement pleins de charmes.
Et la multitude de rencontres possibles. Tous les moindres rôles sont crédibles. 
Et puis j’ai été décontenancée, j’ai ri
souri à la magie, aux effets de transformation…. au début… et puis….
Et puis j’ai apprécié alors que je ne les aimais pas bcp les deux premiers rôles utilisés ainsi, ils sont si différents des rôles qu’on leur donnais habituellement, pour une fois Julie est une belle femme et une grande actrice comme au théâtre minérale et feuilletée de doutes. Benjamin Biolay est aussi intelligent et délicat, metteur en scène délicat et pour une fois plutôt tendre que pervers.
Le début le tout début avec le long maquillage et la maquilleuse. 

Bref à tous ceux qui aiment et qui croient que les histoires d’amour ne doivent rien au décor finalement même si on doit choisir un chemin plutôt qu’un autre. On peut s’incarner totalement, se projeter à l’intérieur d’une peau maquillée d’un texte d’un voyage intense en quelqu’un d’autre autre. 
Comme lorqu’enfant on vous offrait la panoplie d’un clown….ou d’une ménagère j’ai préféré le clown…





Au lieu de jeter mes premières impressions à la volée 

 j’utilise plusieurs tamis : ma mémoire, mon émotion et après quand j’y vais seule  : aller loin du lieu habituel de « mes cinémas »…

Et j’attends une nuit, et après que j’ai raconté le film à mon ami sans lui donner le mot fin. Car ce qui est certain c’est que je voulais savoir comment tout cela allait finir…….


Au Mk2 Nation la salle est petite mais elle était comble et attentive…..

« Comme une actrice » : l’histoire romanesque et fantastique d’une femme aux identités multiples

Julie Gayet trouve son plus beau rôle dans le film de Sébastien Bailly, où elle incarne une comédienne qui, par amour, se transforme physiquement, à ses risques et périls. 
Par Clarisse Fabre
Le 08 mars 2023 à 14h00. 

Vous pouvez partager un article…….
Abonnée en ligne et au quotidien papier 

https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/03/08/comme-une-actrice-l-histoire-romanesque-et-fantastique-d-une-femme-aux-identites-multiples_6164645_3246.html



Antoine (Benjamin Biolay) et Anna (Julie Gayet) dans « Comme une actrice », de Sébastien Bailly. ÉPICENTRE
L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER

Les premiers longs-métrages produisent parfois de petits miracles de films au souffle romanesque et fantastique, rendant le plus bel hommage aux métiers du cinéma. Un tel alignement des planètes – à l’image de Jupiter et Vénus aperçus il y a quelques nuits dans le ciel, comme deux diamants brillant plus fort que les autres étoiles – ne se produit pas si souvent : on pourrait citer Vif-Argent (2019), de Stéphane Batut, dans lequel le héros (Thimotée Robart) devenait un homme invisible, rendant visite et faisant l’amour comme dans un rêve à l’être aimé (Judith Chemla).

Cette fois-ci, c’est le film de Sébastien Bailly, Comme une actrice, qui nous entraîne sur les pas d’une comédienne, Anna (Julie Gayet). Une célébrité qui, traversant un passage à vide à l’approche de la cinquantaine, découvre contre toute attente le pouvoir de se transformer physiquement et de prendre l’apparence d’autres femmes.

Comme Stéphane Batut, né en 1968 et directeur de casting, Sébastien Bailly, âgé de 47 ans, a longtemps attendu avant de réaliser son premier « long ». Connu dans le milieu cinéphile pour avoir créé, en 2004, avec Katell Quillévéré, le festival du moyen-métrage de Brive-la-Gaillarde (Corrèze), Sébastien Bailly est aussi l’auteur de trois courts-métrages sortis en salle et réunis sous le titre Féminin plurielles (2018). Politique et sensible, son regard lui a permis de s’intéresser, bien avant l’essor du mouvement #metoo, aux prédateurs sexuels – une infirmière (Lise Bellynck) agressée par un interne dans Douce (2011) – avant d’aborder sous un angle inédit la question du port du voile – à travers l’histoire de l’art et les représentations du corps dans Où je mets ma pudeur (2013), avec Hafsia Herzi.

Réflexion sur le jeu

Avoir mille vies, c’est la chance de tout acteur enchaînant les rôles. Le premier plan de Comme une actrice montre Anna dans sa loge, quelques instants avant de tourner une scène. Dans le miroir, l’actrice scrute son visage et sa blondeur, tandis qu’une maquilleuse et une coiffeuse – deux métiers invisibilisés et injustement oubliés des Césars – finissent de la transformer en brune fatale. 

C’est en partant de cette réflexion sur le jeu que Sébastien Bailly a coécrit le scénario avec Zoé Galeron : Anna et Antoine (Benjamin Biolay), metteur en scène en vogue, sont en couple depuis leurs 20 ans. Ils ont tout découvert ensemble, l’amour, les premiers succès artistiques… Mais le temps a passé, le couple fatigue et se sépare.

L’une des idées fortes du film est d’ouvrir l’éventail des possibles et d’installer le désir au cœur du sujet, peu importe l’âge

Plutôt que d’en faire un drame, le réalisateur mêle gravité et légèreté, comme dans une comédie de Woody Allen. Comme une actrice adresse d’ailleurs un clin d’œil à l’un des films-cultes du cinéaste américain, Alice (1990), avec Mia Farrow dans le rôle d’une New-Yorkaise atteinte d’un mal de dos, s’en allant chercher une potion magique chez un chiropracteur de Chinatown… A Paris, Anna se rend dans une arrière-boutique chinoise, où une femme lui tend d’autorité un flacon : « Trois gouttes, pas plus ! », ordonne-t-elle. Mais Anna va abuser de l’élixir. Il lui suffit d’observer une femme pour que, aussitôt, elle réussisse à emprunter l’apparence de celle-ci. Au gré de ses rencontres, Anna va vivre des aventures sexuelles sous différentes identités.

Julie Gayet trouve ici son plus beau rôle, celui d’une usurpatrice, puissante et fragile à la fois. L’une des idées fortes du film est d’ouvrir l’éventail des possibles et d’installer le désir au cœur du sujet, peu importe l’âge : apparaissent ainsi à l’écran des femmes de toutes générations (incarnées par Maïlys Favraud, Jenny Arasse, Agathe Crépin, Lise Bellynck…).

Surtout, Anna va suivre à la trace son ex-compagnon en se présentant sous les traits d’une critique de théâtre fort séduisante, prénommée Delphine, interprétée par Agathe Bonitzer, dont il faut saluer le travail. Derrière sa troublante rousseur, la comédienne laisse affleurer le tempérament plus classique d’Anna. Ce faisant, le film affronte de plain-pied le réel de notre époque : comme souvent, le quinquagénaire tombe sous le charme d’une trentenaire.

Sans jamais se prendre au sérieux – détail amusant, Anna possède on ne sait comment les téléphones portables des femmes dont elle usurpe l’identité –, Comme une actrice produit son effet vertigineux, installant un véritable suspense au fur et à mesure qu’Anna s’abîme, à tous les sens du terme, dans son petit jeu.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire