lundi 13 juillet 2009
un des théâtres du OFF que je ne raterai pour rien au monde : le Theâtre des DOMS
Théâtre des Doms: un vivier artistique
par Jean-Claude RONGERAS 9/07/2009
Le théâtre des Doms présente les jeunes pousses du théâtre francophone de Belgique et beaucoup d'autres choses
Depuis 2002, les créateurs d'expression francophone belge - théâtre et autres disciplines - peuvent montrer leurs réalisations au Théâtre des Doms durant le Festival d'Avignon.
Et le restant de l'année, ce théâtre appartenant à la communauté française de Belgique est un centre multi-culturel effervescent. Neuf spectacles y sont programmés en 2009.
En 2001, les créateurs Wallons et Bruxellois francophones présents en Avignon, se plaignent du soutien dérisoire dont ils bénéficient auprès des autorités pour l'exportation (des oeuvres des arts de la scène). Le reproche porte. Le ministre-Président du Gouvernement de la communauté francaise de Belgique de l'époque, M.Hervé Hasquin, se porte acquéreur du Théâtre de l'Escalier des Doms, proporiété d'un assureur avignonnais qui quitte sa région.
Cet petit théâtre situé derrière le Palais des papes, près des cinémas Utopia, de l'Ajmi (Association pour le Jazz et la musique improvisée) et les Hivernales (centre régional de développement chorégraphique) - un cadre idéal pour la culture - fait partie de la mouvance du Off.
Et, ce n'est pas une histoire belge, la villa - à laquelle a été rattaché une sorte d'entrepôt ayant servi à différentes activités - construite en 1934, fut le cadeau que le premier gagnant de la Loterie nationale donna à son frère. Rénové en 1991 par Jenney et Jean-Pierre Hoffman, le bâtiment devint un théâtre reconnu pour sa programmation.
Création d'une assocition sans but lucratif
Après l'achat, les responsables culturels de la communauté francophone de Wallonie-Bruxelles créérent après un appel à candidature pour les projets, une association belge sans but lucratif (style loi 1901), inscrite au Moniteur Belge et déclarée au Journal Officiel de la république française.
L'association comprend vingt et un membres - rien que des professionnels de la culture -, dont le mandat est de cinq ans. La direction est elle formée de sept membres. Ils ont été réélus en 2007 pour un nouveau mandat de cinq ans.
Si le Théâtre des Doms bénéficie d'une dotation annuelle votée par le gouvernement de la CFWB de près de 5000.000 euros pour son fonctionnement, il peut également faire appel à d'autres aides, hors la Belgique. Ainsi, la région PACA paie un poste de la structure et le Conseil général du Vaucluse donne 10.000 euros. Quatre personnes sont salariés.
Un cadre idyllique
Au plan de l'accueil, le Théâtre des Doms est un havre de fraîcheur, grâce à une cour ombragée, nantie d'une fontaine et d'un brumisateur. Durant la période du festival, le lieu acquiert un intérêt convivial supplémentaire avec l'ouverture d'un bar-restaurant qui peut accueillir une soixantaine de convives assis. Le jardin, adossé au rocher des Doms, se prête à merveille à des lectures, débats, spectacles de petite forme.
Pour Philippe Grombeer, le directeur du lieu, le Théâtre des Doms, nouveau territoire d'imaginaires, s'affirme comme "maison d'hôte et de relais dédié à toutes les expressions artistiques et les dynamiques culturelles". Durant le Festival, la mission est de présenter des spectacles suscitant la curiosité à l'égard de la Belgique francophone. Une centaine de troupes postulent pour venir en Avignon. La sélection en retient six parmi celles qui répondent aux critères de base: créations récentes, identité belge contemporaine et priorité aux petites structures peu aidées. Il faut ajouter un spectacle dans le jardin, une chorégraphie, des débats, des projections, parfois une fanfare.
Juste après cette date phare, "Vue sur Jazz", une programation spécifique à l'occasion de l'Avignon Jazz Festival, s'installe pendant une semaine pour répéter et jouer dans la cour en apéro-jazz.
Le reste de l'année, le Théâtre des Doms, dont les animateurs débordent d'idées et d'énergie, a tissé des liens et des partenariats avec des structures artistiques locales ou régionales. Cela se traduit par des programmations régulières avec l'Ajmi, les Cinémas Utopia (cinémas d'art et d'essai), les Hivernales, (Centre régional de développement chorégraphique, la Scène nationale /Cavaillon, etc..
Résidence pour des jeunes créateurs
Autres champs d'action: des projets montés par ou avec plusieurs partenaires. Résultats: des temps forts, mini-festivals, saisons, qui créent des dynamiques artistiques et inscrivent le Théâtre des doms dans son environnement: Cité Nez Clow, (en mars) centré sur les nouvelles figures du clown théâtral, Et Doc: rencontre du film documentaire social. Drôle(s) d'hip hop: temps fort autour des cultures urbaines, Festo Pitcho: des spectacles vivants pour publics jeunes créées avec des structures/associations du Vaucluse.
Le dernier domaine où le Théâtre des Doms exerce son talent est celui des Résidences d'artistes. Pour soutenir des créateurs, il met à leurs dispositions, pour des durées de 5 à 15 jours, d'un logement, d'une cuisine, du plateau et de la régie. La résidence s'achève par une représentation publique éventuellement réservée à des professionnels. Enfin, il existe des focus: des temps forts dédiés à une expression artistique où sont accueillis des spectacles avec organisation d'ateliers et promotion artistique auprès des professionnels.
Tout ce travail, ces efforts et ces moments de bonheur constituent pour Philippe Grombeer "un relais d'information" un rôle d'intermédiaire. Il estime que le Théâtre des Doms est "une ambassade artistique qui participe avec détermination à l'Europe des cultures". C'est joliment dit.
Les spectacles de 2009
"Les artistes, engagés, n'évitent pas les perturbations du monde mais les traduisent avec une générosité inventive". ("Ph. Grombeer").
"Le Diable abandonné" de Patrick Corillon. C'est le premier opus d'un spectacle où un plasticien de renom donne à voir et à entendre une histoire de pacte avec le diable. Un petit bijou de poésie intime (8 au 28 juillet).
"Sans ailes et sans racines" de et avec Hamadi et Soufian El Boubsi. Un père et un fils, devenus bruxellois, sont aux antipodes au point de vue religieux et politique.
"Chatroom" de Enda Walsh. Mise en scène: Sylvie de Braekeleer. Six ados chattent dane le confort de leur chambre avant de s'attaquer à l'un d'eux. Un acte ultime de rébellion adolescente (8 au 28 juillet).
"Ficelles" de et par Valérie Joyeux et Vincent Raoult. Mise en scène. Véronique Dumont. Un cirque avec des acrobates, des filles et cordes animées. Une inventivité jamais prise en défaut (8 au 28 juillet).
"Hamelin" de Juan Mayorga. Mise en scène: Christophe Sermet.Un faux suspens policier avec des personnages policiers se passant dans une jolie ville qui en dissimule une autre (8 au 18 juillet).
"Causerie sur le Leming" de François-Michel Van Der Rest et Elisabet Ancio. Le lemming, un sujet auquel vous ne connaissez rien. L'orateur de la réunion à laquelle vous êtes convié, lui non plus. Un voyage au-delà des mots, aux confins du monde connu (8 au 18 juillet).
"L'héroisme aux temps de la grippe aviaire" de Thomas Gunzig. Mise en scène: Alexandre Drouet. Interprétation: Itsik Elbaz.Les rêves et les frustations d'un héros du quotidien. Trente ans sans emploi, vivant avec sa mère en état de choc post-traumatique (8 au 18 juillet).
Au Studio des Hivernales en face des Doms: "Manteau long en laine marine porté sur un pull à encolure détendue avec un pantalon peau de pêche et des chaussures pointues en nubbuck Rouge" avec Delgado Fuchs. Il s'agit d'une pièce chorégraphique "aux limites de l'absurde, aussi drôle qu'extravagante", selon Corinne Jaquiéry (24 heures). (10 au 26 juillet).
A Villeneuve en Scène: "La légende merveilleuse de Godefroy de Bouillon" par les Royales Marionnettes. Un spectacle avec des marionnettes qui n'ont pas la langue de bois et deux marionnettes canon bien en chair -une belle grande histoire 'une vraie belle grande guerre comme on en fait encore" (5 au 24 juillet).
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