samedi 7 novembre 2009

Misérables : 3 Critiques..../Christophe ALévêque au Rond Point : SUPER-REBELLE un de mes vengeurs...


Je pensais écrire une critique des critiques pour MISERABLES, je n'ai plus le temps !
et aussi vous dire que je reviens du Théâtre du Rond-Point où je suis allée voir hier soir Christophe ALévêque dans son one man show : SUPER-REBELLE, eh bien c'est fort bon de rire et de réfléchir en sortant sans aucune entrave... Il y a de l'absurde, du renvoi au cirque politique... du clown muet de l'observation c'est bourré d'impertinence avec une grande vague nouvelle non, de désespoir et cela se termine par une chanson révolutionnaire o Bella ciao. On ne sourit pas seulement, c'est mieux que la revue de presse de Bedos m'a dit mon ami...Il ne nous a pas volé nos rires il nous en a... libéré....Nous étions dans un cours de théâtre ensemble, il y a quelques années ! il s'en souvient, nous n'avons pas plus eu le temps que cela d'en parler, eh ! bien, c'est bête mais j'en suis fière ... Je n'étais pas là ou quoi ? mercredi 6 mai, le jour où il a demandé d'aller devant le Fouquet's pour une sacrée commémoration (vidéo)... Faux cul, je ne me suis pas levée ce matin là... alors que rien de tout cela ne suffit pour changer un peu notre politique française, ne nous affranchit pas à si bon compte mais quand même... restons en attente, vigilants, o bella ciao ciao ciao ...


1 Misérables d’après le Roman de Victor Hugo : le minimalisme d’une pièce face à un roman monumental.
novembre 6, 2009 by Audrey Saoli : la Boîte à sorties

"Une adaptation des Misérables en 1h15 jouée par 3 comédiens : le pari semble très audacieux. Comment résumer ce roman monstrueux en si peu de temps ? Comment saisir l’essence d’une œuvre qui réside dans sa monstruosité ?
On connait tous plus ou moins les grandes lignes de l’histoire… Tout le monde croit connaitre le roman, même ceux qui n’ont jamais ouvert le livre. Quel intérêt à re-résumer une œuvre qui a déjà tellement perdu de ses nombreux rétrécissements ?
La compagnie Philippe Person répond par le décalage et cela fonctionne.

Cette troupe en résidence au Lucernaire a choisi une adaptation très libre de l’œuvre. Le Roman de Victor Hugo sert alors de matière première pour un texte amusant de Philipe Honoré et des acteurs talentueux. Il y a beaucoup d’humilité face au roman devenu quasiment mythique. A aucun moment la troupe n’a la volonté de nous livrer un nouveau Misérables. Il y a juste, et c’est bien suffisant, trois comédiens qui vont délivrer avec impertinence un commentaire de l’œuvre, et, pour enrichir leur argumentation, vont illustrer leurs propos par des exemples joués de la pièce.
Les partis pris de scénographie sont également très bien pensés. Ils répondent avec talent et minimalisme à la folie des grandeurs de Hugo. Avec quelques subterfuges bien pensés, Vincent Blot, nous conduit sur les barricades à grands renforts de sirènes de police.
De plus la silhouette symbolisant le pugnace Javert est remarquable.
La compagnie nous conduit dans une ambiance de cabaret-cirque ou les costumes sont changés à vue et où les numéros se suivent sans véritable linéarité de l’œuvre. On se réjouit qu’il n’y ait aucune ambition narrative.
Il est toutefois dommage que le metteur en scène Philipe Person, se sente obligé d’user de procédés un peu faciles et démagogiques pour capter l’attention des spectateurs. Je me serais volontiers passée des oublis surjoués et superficiels de datation de l’œuvre ou encore du cœur en néon s’illuminant quand Cosette et Marius s’embrassent…
On retient plus volontiers les monologues très fins et bien choisis des comédiens jouant des extraits du roman.
En sortant de la pièce le spectateur n’a pas l’impression de connaitre les Misérables dans son intégralité mais il a, en revanche, une irrépressible envie de lire (ou de relire) le roman."
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2 « Misérables », d’après Victor Hugo (critique d’Emmanuel Arnault), Le Lucernaire à Paris

Victor Hugo au cabaret !

"Après s’être attaqué notamment à Proust et à Shakespeare, le duo des Philippe (Philippe Honoré, adaptateur, et Philippe Person, metteur en scène) jette cette fois son dévolu sur un monument de la littérature française : « les Misérables » de Victor Hugo, avec trois comédiens et en une heure et quart. Était-ce trop ambitieux ? Dans l’agréable et réputé Lucernaire, on constate avec ce spectacle que l’audace n’est pas toujours payante.

rois podiums couronnés d’ampoules encadrent une petite estrade centrale. La grande silhouette en carton-pâte de l’inspecteur Javert, menaçante par sa seule omniprésence, les murs dénudés du théâtre, les changements de costumes à vue : on nous a donné rendez-vous avec Victor Hugo… au cabaret ! Cette version incroyablement déjantée des Misérables refuse toute illusion théâtrale et privilégie de façon inattendue le second degré et l’humour, avec personnages caricaturaux, situations burlesques, nombreuses parties narratives, interactions avec le public, et même altercations entre les comédiens, qui commentent parfois ce qu’ils sont en train de jouer.

On est séduit par cette irrévérence, cette originalité. Hélas, l’adaptation ne fait que survoler cette immense fresque humaine : à force de trop couper, que reste-t-il de la profondeur originelle ? Le spectacle peine à trouver son rythme et s’essouffle bien vite à cause de sa forme un peu brouillonne. Il y a cependant de très bonnes idées de mise en scène, et une actualisation réussie dans des références aux « misérables » de notre temps. Malheureusement, les rires – trop souvent provoqués – asphyxient les possibles moments d’émotion.

Malgré cela, on se délecte du jeu des comédiens. Emmanuel Barrouyer, en tête, tire admirablement son épingle du jeu. Il est tout simplement sidérant dans une composition sans précédents d’une Mme Thénardier, ou encore une évocation ahurissante de Mickael Jackson. Il impose avec beaucoup d’élégance sa grande silhouette, dans une très grande maîtrise corporelle qui fait plaisir à voir. Sa partition est majeure dans la pièce, et il use avec spontanéité et fraîcheur de sa large palette de talents pour être aussi convaincant en Javert inhumain et calculateur qu’en Marius jeune amoureux transi. Philippe Person est aussi le metteur en scène, et peut-être à cause de cette double casquette, il a eu l’humilité de ne pas se mettre tellement en avant, ce qui est tout à son honneur. Il est présent, mais sait aussi s’effacer, et joue avec infiniment de sobriété, de délicatesse et d’humanité. Le plus souvent narrateur, il incarne aussi l’irrésistible grand-père Gillenormand et le rôle de Valjean, peut-être sans donner toute sa force à ce personnage majeur. Cette faiblesse est due aussi à l’adaptation, qui privilégie de façon incompréhensible le couple Marius-Cosette au détriment de tout le reste. Anne Priol, enfin, incarne les personnages féminins. Elle confirme, si besoin était, son grand naturel et son sens du comique à toute épreuve. Cependant, sa voix et son physique très particuliers ne lui permettent pas de composer des personnages réellement différents les uns des autres.

On nous avait donné rendez-vous au cabaret avec Victor Hugo. Mais, lui, il n’est pas venu. Et n’aurait sans doute pas reconnu sa propre œuvre adaptée par Philippe Honoré. De fait, je suis sorti de cette représentation avec un sentiment mitigé. Je n’ai pas vu les Misérables tels qu’on les connaît, mais j’ai vu un spectacle drôle, insolent, original, et vraiment singulier dans son genre. Alors, les Misérables : impossible à adapter au théâtre ? À vous d’aller en juger au Lucernaire ! "¶

3 Les Misérables en une heure quinze ?! Culotté mais pas indigne !
sur etat-critiques.com

"On connaissait la compagnie Philippe Person pour l'avoir vue dans le très réussi Beaucoup de bruit pour rien. On la retrouve avec plaisir dans cette adaptation écourtée, voire speedée, des Misérables de Victor Hugo.

Franchement, cette pièce aurait tout pour me déplaire: coupes franches dans un texte classique, musique quasi-omniprésente, décor assez hideux, comique accentué voire survolté, interaction avec le public...Bref, à peu près tout ce que je déteste habituellement au théâtre.

Et pourtant ! Et pourtant, j'ai été emballé par cette pièce qui s'apparente plus à une conférence déjantée sur les Misérables qu'à une véritable adaptation. Après une très belle entrée en matière (le récit d'un homme à la mer, la nuit), le texte de Victor Hugo est remis dans le contexte : on nous décomplexe en nous expliquant qu'on n'est pas obligé d'aimer ce monument de la littérature française (Proudhon, Lamartine, Baudelaire ne l'apprécièrent pas et le critiquèrent vertement). Les comédiens ne se privent d'ailleurs pas pour railler certains travers de Victor Hugo (« Çà monologue beaucoup dans les Misérables... »).

L'adaptation proposée par Philippe Honoré est en tout cas un bel hommage et une présentation intéressante d'un texte que je connais pas faute de l'avoir jamais lu (au moins j'en connaitrai désormais l'histoire!).

Chacun des trois comédiens campe avec énergie plusieurs personnages et se change à vue, un peu à la façon d'un Arturo Brachetti ! Les trois acteurs confirment l'étendue de leur talent, que ce soit dans le rire (certes parfois un peu trop appuyé) ou dans le drame (Anne Priol, dans le rôle de Fantine, m'a quasiment arraché des larmes)."




Thibault Dablemont
© Etat-critique.com - 31/10/2009


Misérables, d’après Victor Hugo
Adaptation libre : Philippe Honoré
Mise en scène : Philippe Person
Avec : Anne Priol, Emmanuel Barrouyer, Philippe Person
Décors : Vincent Blot
Lumières : Alexandre Dujardin
Costumes : Anne Priol et Emmanuel Barrouyer
Bande-son : APPEB
Le Lucernaire • 53, rue Notre-Dame-des-Champs • 75006 Paris
Réservations : 01 45 44 57 34
www.lucernaire.fr
À partir du 21 octobre 2009, du mardi au samedi à 20 heures
Durée : 1 h 15
30 € | 20 € | 15 €

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