vendredi 3 septembre 2010

Cinéma : Le bruit des glaçons

Je reviens du cinéma et je me disais avant, combien de films ? quels sont les films qui ont changé ma vie ?
Eh bien il y en a un de plus le dernier de Bertrand Blier : Le bruit des Glaçons. Il n'y a personne comme lui à part Almodovar, qui me fait ressentir comme lui, à quel point j'ai de la chance à être : une femme. Madame Anne Alvaro vous êtes depuis longtemps, une âme à même la voix, au bord des lèvres et dans tout le corps.
Le texte, car chez Bertrand Blier, on retrouve ses sens dans le texte aussi, l' image est comme au théâtre précise dans la composition et la lumière, c'est parfait de progression et pour la fin comme dans un film de Chabrol. Les musiques sont destinées comme dans un film de...
-C'est un film sur le cancer !?!?
-J'ai pensé à Chabrol Scorcese
-!?!?
 -Parce que les deux comme Bertand Blier savent choisir et composer une bande son comme si on était au théâtre, les lumières, les positions des corps dans l'espace.
-surtout à cause de la pub Chanel qui passe juste avant,  réalisée par Scorcese ?
-oui c'est vrai, aussi à cause des concerts des Stones Shine a light que j'ai entraperçu hier soir, filmés par lui...

Tu n'as pas le temps de penser à où tu voudrais que la caméra se pose elle s'y pose...
Mais revenons à Blier j'ai dormi entre tous ces corps.
- un petit bémol ?
Le début l'introduction, c'est la même- que pour les côtelettes, l'arrivée du symbolique alter-égo, un peu comme toi, mon avocat du diable, mon Milou saoûl....(voir Tintin) quand je critique... tu tournes autour de cette souris
L'humour de Bertrand Blier en pointillé la tendresse virulente de Bertrand Blier, il rend les gens beaux et décomplexés intelligemment, on se dit qu'il y a encore une chance pour l'intelligence de cœur, ce n'est pas un gros mot.

J'ai pris un bon vin tout juste en sortant et j'ai demandé "avec des glaçons".
-Tu n'as rien compris c'est un seau à glaçons qui rafraichit une bouteille de blanc.
-Je sais mais la vie c'est pas du cinéma, comment il filme la dépendance à l'alcool, les bouteilles comme des boules lumineuses sur l'escalier du quotidien, du frigidaire à la chambre.
Et la femme qui aime comme elle emmène, aide à porter le seau à glaçons de l'homme qu'elle aime...
Et puis j'ai ri du mélange du festival des dessous ? Les hommes en caleçons imprimés jaune provence , les femmes en combinaison, de la plus jeune à la plus âgée
des phrases contre ce recours à la con, du justifiable de l'étiquette pédophilie... pour des adolescents de 16 ans 17 ans, aucune évolution de ces barbelés qui se doivent d'être là, mais qui ne doivent pas ruiner tout amour rituel initiation.

Il y a quelque chose de christique la montée des marches la passion à porter sa croix son amour son homme et ses addictions...

C'est un film d'amour aux femmes aux acteurs à la vie. Réveillez-vous, nos enfants comptent sur nous pour leur désigner les belles choses de la vie....
Merci Monsieur Bertrand Blier je n'arrêterais pas moi non plus qui sait d'aimer un film...


Le Bruit des glaçons sur Cinemotions
Entretien avec Anne Alvaro à propos du 'Bruit des glaçons'
Quel rapport aviez-vous avec Bertrand avant ce tournage ?
Il se trouve que ce n’est pas la première fois qu’il veut travailler avec moi. Il m’avait proposé précédemment deux scénarios qu’il n’a pas tournés. J’ai lu le Bruit des glaçons comme une nouvelle, c’était un pur régal. Bertrand n’avait pas écrit le rôle de Louisa pour moi, mais je l’ai reconnue néanmoins comme un personnage qui venait à moi à point nommé. C’est une impression qu’on n’éprouve pas très souvent, qui vous porte et vous emporte. Je l’ai tout de suite beaucoup aimée, cette Louisa dont Bertrand m’a à la fois très bien et très peu parlé. L’image de la mère, l’image de l’amante. La bonté et la douleur de quelqu’un qui ne s’extériorise pas. Ensuite pour des questions de dates, j’ai eu très peur de ne pas pouvoir faire le film, et je l’aurais affreusement mal vécu. Mais, une parenthèse de théâtre a rendu la chose possible.

Lui, parle de Louisa comme de « la femme terminale »...
La femme terminale... C’est extrêmement troublant, mais c’est tout à fait ça… Celle qui rend le goût de vivre à l’homme qu’elle aime en silence depuis toujours, dans cette maison où elle vit, comme c’est dit, de toute éternité. Dès ma première scène importante, Bertrand m’a dit que je sentais bien le personnage, j’ai été rassurée. Tout s’est dénoué pour moi dans un plan où je n’étais pas prévue initialement. Je suis bord cadre sur la terrasse, comme une figure de proue, et regarde les deux garçons en contrebas. Jean Dujardin dit à Albert Dupontel : « Donnez-moi le temps d’aimer cette femme… »

Vous assistiez au tournage des scènes dans lesquelles vous n’étiez pas ?
Oui, tout le temps, j’étais là comme la gardienne de la maison, je les regardais travailler. Il y avait entre nous une relation de confiance, de respect, de curiosité et de rigolade qui n’a fait que grandir, jour après jour. On a bien bu, on a bien mangé, j’ai découvert les vertus du citrate de bétaïne à cette occasion !... C’est le plaisir absolu d’un tournage où la pratique de l’acteur se confronte à un metteur en scène-auteur dont le texte est construit sans recours à la psychologie, et tellement chargé d’imaginaire. C’est ce qui déclenche tout chez l’acteur, on est dans la sensation pure.

Comment Bertrand vous dirige-t-il ?
Il vous donne des indications musicales, des indications de romancier. Il a un côté un peu pédagogue de tonton cinéphile, se référant aux maîtres, Bresson ou Kurosawa, d’une voix ronde et désinvolte qui, parfois, se fait plus précise, façon de nous dire que ça n’est pas le moment de déconner ! Toujours jovial, au demeurant, et heureux, je crois. Le plus excitant, c’est qu’aucune journée ne ressemblait à l’autre. Selon les plans à tourner, on pouvait passer de la plus franche gaudriole à l’impression de faire des poids et haltères sur une toile d’araignée...

C’est la première fois que vous jouiez avec vos deux partenaires masculins ?
Oui. J’étais très curieuse de Jean Dujardin. Quand j’ai dit à ma fille cadette que j’allais jouer son amoureuse, elle a sauté en l’air, car il est l’idole de toutes ses copines ! Jean est tellement doué, drôle et délicat, pas du tout superficiel. Lui et Albert, toujours profond et tourmenté, m’ont fait mourir de rire en me charriant sur ma situation d’actrice de théâtre subventionné : « Adieu Tchékhov, adieu Ibsen !... » Il est malin, Bertrand, d’avoir réuni un casting aussi intrigant ! Nous étions ahuris et hilares quand nous avons vu apparaître Myriam Boyer (mon cancer à moi) sous son petit chapeau, c’était trop bon !...

Entretien avec Anne Alvaro
Propos recueillis par Michel Boujut
Extrait tiré du dossier de presse

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