jeudi 2 décembre 2010

LES ACCIDENTS DE PEAU SOUS WORD

LES ACCIDENTS DE PEAU SOUS WORD

autocritique
C'est un texte qui est venu comme ça suite à l'écoute d'un ACR "atelier de création radiophonique"
d'Olivier Steiner sur le désir... la libido, avec Christine Angot
c'est subversif ? c'est idiot ? c'est mauvais incompréhensible, cela ne veut rien dire et c'est réservé aux adultes des années 70 qui ont cru s'affranchir de tous les interdits pour aboutir et se heurter au murs de la misère sexuelle, recréée par cette dite "Libération" récupérée par les pubs genre Hollywood Chewing gum où pour avoir toute l'étendue épanouie des sexualités, il fallait être jeune avoir des seins qui tiennent tout seuls un sexe et des aisselles dé-poilés pardon épilés  et pour les hommes...
c'est comme j'entendais cette chanson de Bashung écrite par Bergman "je sors avec ma soeur" où tous nous nous croyions homosexuels parce que c'était subversif
c'est aussi après avoir vu le film "Les Idiots" de Lars von Trier.
Je ne suis ni philosophe ni psychanalyste je connais par ma propre expérience par le grand retour d'un certain puritanisme et le poids de tous les silences : la Norme, les normes sexuelles sont étroites.
L'amour l'amitié pour moi sont des histoires érotiques.
J'ai souvent l'impression, que c'est un frein et un stimulant inventé par un Dieu pervers et à d'autres moments un ressort animal compliqué par des consciences régulées par le pouvoir.

- C'est quoi ces images de bestioles de compagnie, c'est la mesure du misérabilisme sexuel affectif occidental ?
- C'est plus compliqué, tu comprends, c'est Colette, c'est Thomas Bernhard qui écrit si tu veux de la reconnaissance achète toi-un chien, c'est Molière qui dans les Femmes savantes fait dire à Henriette qui s'adresse à Clitandre dont elle est éprise :
"Un amant fait sa cour où s'attache son cœur,
Il veut de tout le monde y gagner la faveur ;
Et pour n'avoir personne à sa flamme contraire,
Jusqu'au chien du logis il s'efforce de plaire. "
un film canadien où....    "When night is falling"Réalisé par Patricia Rozema
Avec Pascale Bussières, Rachael Crawford, Don McKellar

Synopsis : "Camille et Martin s'aiment. Les responsables du collège religieux où ils enseignent leur demandent de légaliser leur union. Camille ne se sent pas prête pour le mariage. La mort de son chien la plonge dans un total désarroi. Sa rencontre avec Petra, irrésistible jeune femme, acrobate dans un cirque ambulant, va remettre en question son amour pour Martin."
c'est un Ami très exigeant en affection (c'est un mot difficile sans tomber dans la sensiblerie) qui me disait : "tu n'es pas seule dans la vie puisque tu as un chat... "c'est le pansement et la liberté et la domesticité et une image de joie et un mystère de tout ce qui se passe dans cette complicité.











-J'aime les accidents de peau, comme la marque de "l'amour en réserve"1* comme les clous pour tenir un drap qui fait écran ou ciel ? dans une grange qu'on rhabille pour un mariage.

les accidents de peau comme la valve ou la rustine qui retient le bouillonnement sous la peau, la face cachée de leur anatomie...

-Tu veux dire que tu aimes les corps comme lorsqu'ils sont vêtus de blanc...

-Non lorsqu'ils sont dévêtus, de la chair qu'on étale, dévêtus avec leur dévêtu, leur "velure", leurs grignotages

leurs "replétudes", leur manière de s'avancer comme s'ils étaient encombrants, leurs dessins, cicatrices, courbes, poils... tout ce qui les rend fragiles, leur chair de poule , comme si tu les découvrais qu'avec le sens du toucher

-tu veux dire comme si tu fermais les yeux ?

-oui et en entrouvrant la bouche et les narines palpitantes presque retroussées pour mieux les respirer puis les masser, les panser, puis les re-masser, puis les passer sous l'eau, comme si la paralysie les guettait, dans l'eau à la fleur d'oranger, à la crème fraiche, s'en pourlécher et entendre leurs éclats de rire...

-Chairs inanimées vous avez une âme, vous êtes à ma merci !?

-pas du tout, jeux de miroirs et de liberté hors pistes, dans toutes les pièces, les quatre coins, au milieu de l'immense ; le désir ressenti et avoué et accepté dans toute sa moiteur, ses odeurs, sa froideur, mais pas seulement,

dans toute sa lenteur, sa traîne, sa sudation, ses chatouillements et sa capacité d'en rire c'est à dire de s'en nourrir, quand cruauté et nécessité s'entrechoquent,



et la capacité à en pleurer, d'en jouer, avec ou sans trémolos dans la voix avec ses « flic-flocs »

-et l'on se plaque ?

-pourquoi si vite, on se reprend à la face cachée aussi et on réapparait

-tout cela c'est de l'écrit mais pas du corps à corps dans la réalité ?

-alors tu fais rentrer dans l'histoire un 3ème personnage !

-...................

-regarde la réalité, un ami, un collègue, un inconnu et tu attends que le téléphone sonne, vibre... de l'autre dont tu ne sais encore rien

-et si tu ne veux quitter personne ?

-tu vas t'épuiser et émousser ce sens que certains appellent télépathie et d'autres lucidité, celui de savoir où l'autre se trouve, se garder "translucides"

tu sais quand tu rapproches lentement une main paume ouverte de l'autre main dans une position jumelle elle se rejoignent presque jusqu'à ce qu'une certaine aimantation se forme juste là au point de se toucher et puis tu les ré-éloignes et les rapproches à nouveau pour sentir se re-former cette délectation

-et remplir un carnet comme tu le fais en ce moment... mais l'autre ?

-moi je ne pars plus, je suis partie, je pense peut-être à d'autres, mon désir devient plus rassemblé, plus perceptible à moi-même, ma propre odeur, mon désir propre, j'ai le dégoût,

j'ai besoin au minimum de toute une vie d'abstinence, de repos maintenant, je m'en persuade et je me satisfais, de te regarder toi parmi tant... comme à la neige en file pour le tire-fesses, sur la plage :chair modèle ou chair morte ? en vitrine tous ces amas, ces mélanges,



comme aux bruits criants hurlant pétaradant stridents, je baisse les yeux, mais devant qui à quelle hiérarchie donc j'obéis ?

quelle parodie je préfère ?

me tenir loin me boucher les oreilles et fermer les yeux jusqu'à ce qu'ils me fassent très mal.....

que couic je n'arrive pas à..? comment faire ressortir ton absence par celle d'un portrait robot ou de ces figurines de jeux sans épaisseur qui tombent et se fondent à la surface du plan.

-Tu triches alors

-Mais nul ne se rencontre avec autrui que furtivement c’est à dire…

Librement, s'il se laisse suivre du désir, écouter des odeurs ; il ou elle, on s’en fout, a osé lui en parler tout son saoul, écouter ses odeurs, regarder sa couleur de peau qui tremble, s'en tenir à un seul grain de peau dans toute cette immensité,

et attendre longtemps et trouver les positions adéquates obscènes plus que celles de singes, car bien plus malhabiles et raides.



-Il va falloir laisser tomber les barrières de l'hypocrisie et continuer à glaner, recueillir, fouiller les zones d'ombres

-se parler ?

-pas trop

-et se cacher des enfants ?

-seulement mais en cas d'accident en rire ou mettre les boules « Quies »



autres règles du jeu : arrêter de semer l'épouvante,

les limites à ne pas dépasser sont prescrites

pour remettre du vent, des trous d'air, de l'écho à la libido,

les limites à la libido ne sont pas par là...

la libido météo : maussade à cause du réchauffement poétique

-et pourtant il y a plein de passants, passantes qui me font de l'effet ?

-alors gardes, contiens concentres et enduis-t'en jusqu'à celui que tu aimes pour le retrouver, lui offrir ?

-t'as eu envie de coucher, de baiser, de te faire... , de brouter, d'enfiler, d'enculer, de pénétrer, de le faire enculer par...

-le père la mère les frères et les sœurs la belle sœur le beau frère les petites les grands le chien le chat et le goéland Nono et Nanette, tu ne t'en souviens plus de ceux là et de la fille du père noël plus le chef le chauffeur la boulangère le collectionneur, fétichiste de godasses la marchande de crème le garçon l'étudiant le guide la pute bien-sûr le prêtre la none et les missionnaires de la rue de l'abbé Groult -la rue que tout le monde connaît- le malade le paralysé, le fou : ou poète naturel, le noir la jaune et la fille de l’est, et ceux qu’on arrive pas bien à définir les fans les idoles les photos les fantômes les personnages imaginaires virtuels composites de roman de film de BD le videur l’assassin et « si la photo est bonne qu’on m’amène ce jeune homme » le délégué syndical et à l’enterrement toutes et tous et le mort et la morte, t’aurais bien voulu mais trop tard ?



Accouchée avortée malade sale lavée laveuse des morts ouvrière tortionnaire… riche pauvre, la jouissance totale ce n’est pas l’inceste, c’est l’immensité des possibilités à tenter à refuser et à garder comme telles, sans se mettre martel an tête



La poésie jaillira

Toi moi ce soir demain matin

J’ai envie de toi pas toi ? tant pis à demain



-les purs ?



-ils ne le seront plus, pour calmer leur violence, pour les empêcher de se tuer deux fois soit pour eux et pour les autres, de se suicider, de se donner à mort , la mort pour eux et pour les autres morts

parce qu’ils auraient mieux fait de ne pas venir, retournes-y dans le ventre de ta mère ?!

NO FUTUR NO POSSIBLE

Tout est toujours possible

il va falloir accepter les écarts les échecs les impossibles les autres



-tu crois que c’est bien, ce que tu as écris que cela va changer la face du monde, c’est déversé, bon !



-je ne me suis pas tue ni tuée mais je me suis tenue à la délicatesse de ne pas devoir t’effleurer si tu ne le désirais pas.



-le désir toujours pur ?



-oui, je ne voulais pas nous quitter. « Où étais-tu quand je ne te connaissais pas ? »2*



1* Louis-Ferdinand Céline

2* adapté de Marivaux « La Dispute »

ps1 hier soir chez Taddeï Jean-Luc Marion, "le grand philosophe catholique" face à l’actualité » qui parlait d'impossible de désir qui n'a pas besoin d'objet,  du don, de la société  qui rationalise économise le désir surenchérit sur les objets du désir et rapetissent ainsi l'Eros le Désir et en augmente la Violence. S'acheter de la plastique... et ne pas laisser courir son regard sur les cimes sur l'inconnu.... la beauté est hirsute quelquefois pas toujours policée...

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