lundi 9 février 2015

Des nouvelles du coté d'Ivanov par Joshka Shidlow

Victoire du Bois
JE VAIS Y ALLER car  les pièces de Tchekhov bien jouées font passer près de nos bouches le souffle de l'espoir -malgré le désespoir ? -malgré et si justement. Tout s'y mire, le recto et le verso de la réalité et avec notre vécu.

l'émission sur Micha Lescot  La Matinale de Vincent Josse s/France-Musique 

 


avec bien-sûr Marina Hands
la loge de Marina

DIMANCHE 8 FÉVRIER 2015
Petite rectification : si j'ai bien compris à une interview de Luc Bondy par le même Vincent Josse, il a mélangé les 2 versions de la pièce.

Ivanov d'Anton Tchekhov

Comme quasi toutes les pièces de Tchekhov "Ivanov" a pour cadre une province minée par l'ennui.Ivanov est un homme ruiné, qui n'a pour lui-même aucune considération et est marié à une femme juive pour laquelle il n'éprouve plus de sentiments et qui se meurt d'une tuberculose. Soir après soir il se rend dans un salon tenu par une femme d'une inimaginable ladrerie à laquelle il doit une importante somme de roubles. Le temps y passe au fil de futiles et souvent malveillantes conversations. La bassesse y régnerait en fait sans partage si n'y était présente Sachenka, la fille de la maison. Laquelle ne cache pas la tendresse que lui inspire son père alcoolique et l'amour que lui inspire Ivanov. Tchekhov prétendait écrire des comédies. Ce qui apparaît plus que rarement dans les mises en scène de ses pièces. Luc Bondy, cette fois à la manœuvre, maîtrise élégamment les nombreux passages du drame au divertissement. Nombre de scènes sont assorties d'une touche d'humour. D'autres comme celle où, exaspéré par la passion que lui voue sa femme, Ivanov finit par la traiter de sale juive broient le coeur. Il sera évidement incapable de se pardonner ces mots. L'écrivain fait ressentir tout du long l'antisémitisme forcené qui régnait dans la Russie de son temps. Et qui semble-t-il n'a pas décru. Si certaines scènes comme celle où les convives se pressent dans la salle où se déroulent les noces d'Ivanov et de Sachenka prend vite l'allure d'une danse macabre d'autres sont mois réussies. La faute à quelques comédiens qui forcent la note. Micha Lescot incarne en revanche à la perfection le personnage central qui ressent si violemment le vide de son existence.Il n'est heureusement pas le seul qu'on a envie de couvrir de louanges. En priorité Marina Hands, Ariel Garcia Valdez et Laurent Grévil. Quant à la jeune Victoire Du Bois (Sachenka) sa présence est si radieuse qu'elle s'imprime d'emblée dans les mémoires. On ajoutera enfin qu'il n'est pas certains qu'en optant pour la première version (trop longue) écrite par Tchekhov Luc Bondy ait fait le bon choix. Jusqu'au 1er mars puis du 7 avril au 3 mai Odéon-Théâtre de l'Europe tel 01 44 85 40 40

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