dimanche 30 octobre 2016

Piaf 100 ans à la Comédie-nation, un théâtre qui ouvre large ses portes à toute la diversité handicaps compris sur scène et pas seulement dans la salle

Le jeu des acteurs passionnés ne change pas, quasiment pas, presque jamais, avec le temps... L'amour est derrière et au delà des images, souvenirs etc... Piaf : par Monica-Éline-Stéphane avec la projection d'un film de Frédéric Aspisi, c'était incommensurable, pas à dire décrire avec des mots, dans ce petit théâtre Comédie-Nation, mais nous on était là..... et je continuerais à aimer les amants, l'horizon, les oiseaux, le théâtre, la chanson avec entre autres : Piaf Monica, Piaf Eline, Piaf Stéphane, "Arrêtez la musique !"
Et on s'est promis de se donner RDV pour les 200 ans de la naissance de Piaf...

Ce spectacle à passé la Mer et le Grand Nord, il était pour les Norvégiens et les Français. ainsi quand Éline entonnait les paroles en norvégien, ou traduisait quelques moments, j'avais l'impression de savoir le parler le Norvégien. Ma mère a assez raconté qu'on avait des origines viking, nous les normands. 
Après le spectacle bilingue (la plus grande  partie était en français, Piaf oblige !) et aussi parce que les deux Norvégiennes chantent parfaitement le Piaf et parlent le français. Éline a fait ses études de comédienne (cela se dit études de comédien) chez Florent avec un jeune homme comme professeur Stéphane Auvray-Nauroy, il y a presque 20 ans, je l'ai vue jouer ensuite, elle a toujours été impressionnante. Il y a six ans, elle est retournée s'installer en Norvège et continuer le théâtre dans la petite ville d'où elle venait et c'est là qu'elle a rencontré Monica, dans une librairie. Toutes deux,  elles y mettent du coffre et de l'émotion qui ne racole pas... Vous allez me dire mais Monica  est une femme handicapée, dans un fauteuil, avec certains muscles et membres paralysés ? Oui et alors sur scène cela se remarque 3 secondes puis on l'entend, on voit, on perçoit son sourire, on trouve ensuite qu'elle a une jolie robe et que les quelques gestes de sa main droite, mettent "de la lumière à son front"....elle nous paraît bien plus jeune que les autres, elle nous raccroche à la force de l'enfance. Monica connait en français, je rappelle qu'elle est norvégienne et qu'elle a appris le français au lycée, Monica connait  340 et quelques, chansons par cœur comme Stéphane d'ailleurs, et tous les deux à leur façon, ont le même cœur, c'est à dire placé très haut. 

Je voulais revenir au film de Frédéric Aspisi, il date d'environ d'un an ;  ce sont les trois protagonistes qui se rendent ensemble au Père Lachaise sur la tombe de Piaf, le film il semble les accompagner, c'est tout et c'est bien. En fait il pose tous les jalons, pour que nous élargissions notre champ de vision donc de rêves. Monica à certains moments pleure et l'on croit qu'elle a mal au dos, à cause des pavés, ou à cause de la mauvaise suspension du fauteuil, ce qu'on est cons ! C'est parce qu'elle a peur des pentes, de tout ce qui descend dans la vie. Et là, j'ai compris que si je ne m'étais jamais sentie libre sur mes deux jambes, j'aurais toujours eu peur de tomber à l'eau comme quand j'étais petite, quand je passais sur les ponts qui traversaient les rivières.  Quand elle chante, "non je ne regrette rien" arrivée sur la tombe de Piaf avec ses trois fleurs dans sa main, on explose et de pleurs et de joie parce qu'elle y est arrivée qu'elle est toute seule en gros plan, mais pas trop gros et que c'est beau. Le film s'arrête. Et sur scène après, on les retrouve tous les trois souriants, proches, incarnés et eux mêmes et comme différents, mais c'est nous qui avons changé. Il faut passer par le pathos, pour ne pas y sombrer....parce que les chansons de Piaf, excuse-moi avec "un aigle sur le dos" ou "légionnaire" ils meurent tous à la fin... Mais ce n'est pas du pathos, c'est la vie dans tous ces recoins, dont les plus sombres, on meurt tous, la vie transcendée par l'amour, c'est à dire l'amour le plus fou, qui prend dans le bas-ventre, proche de l'évanouissement et non pas correct et dans la tête, alouette ! L'amour qui dure même une fois qu'on aime plus. Parce qu'après la mort, comme dit Pascal, il y a une vie, celle des autres...
Pour la 1ère fois j'ai ressenti que les acteurs et les spectateurs étaient tous frères, qu'on pouvait les intervertir. ....et avec les musiciens aussi, car chansons sans musique.... 
Dans ce spectacle, il y a deux musiciens norvégiens, une pianiste et un accordéoniste : Piaf oblige ! Pourquoi a t'elle fait du piano parce qu'un marchand de pianos démarchait chez ses parents et la 3ème fois les parents ont dit oui. L'accordéoniste ? Il ne voulait pas en jouer, ne savait pas, mais voilà que le groupe où il jouait voulait faire danser les gens, alors ils sont allés frapper chez un fermier qui avait deux accordéons, le groupe en a acheté un à 60 €..... Les hasards, tous les hasards des rencontres sont racontés..... Ah oui ! et je me souviens que la seule chanson que la pianiste savait interpréter  au piano, c'était la Vie en rose, la seule chanson que Piaf a écrite  : paroles et musique.  Ses habituels compositeurs paroliers de l'époque avaient trouvé sa chanson nulle .....
Cet article j'ai voulu lui garder toute sa spontanéité mais j'ai dû le reprendre plusieurs fois, préciser corriger, mettre la ponctuation, la spontanéité ça ne se traduit pas sauf entre chaque spectateur quand ça passe avec les acteurs les chanteurs les musiciens et c'est pour cela que c'est aussi ça ! l'amour....et sans, on regrette jusqu'à, d'être né.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire