jeudi 17 novembre 2016

En revenant de l'automne : Trump, Léonard Cohen, Festival de Sarlat Le film : avant première CONFESSION, pêche aux dons, crowdfunding...

De retour... c'est la pêche aux dons... combien cela doit être difficile de démarcher par téléphone et par courrier toujours les mêmes, "ceci est le second envoi", avec un stylo en cadeau alors que personne n'écrit plus beaucoup ici à la main...
"ceci est le second envoi"comme cette photo que personne n'aime comparée à celles plus bas,  de campagne automnale. "Dans dix mille ans", ces quêtes n'auront plus lieu d'être.
Avons revu avec plaisir

Le Jour où la Terre s'arrêta (film américain, 1951) Robert Wise 

 film de science fiction en Noir et Blanc(Photo plus bas )




De mon ami Pascal Briba



"Il automne dans mon coeur" c'est une phrase que tout le monde comprend, comme les chansons de Leonard Cohen que je comprenais alors que même au lycée je n'étais pas une flèche en anglais, sa voix la musique et son choix des mots....
Les élections américaines c'est le fragile équilibre de la démocratie pour les nantis qui s'écroule au profit du veau d'or, du court terme des paillettes. Il n'y a que deux catégories de personnes maintenant aux States les losers et les winners. Malheureusement ce Trump ne va pas s'occuper longtemps du "rêve américain". Il va lui couper les ailes plus profond, réduire d'un coup toutes les espèces à l'anéantissement par le profit... Aura t'il autant de pouvoir ? au pire y en aura, au maximum que pour huit ans...
Puisque tout le monde veut faire avec... Hier c'était l'anniversaire de la mort de Louis XVI...En 1933 je me suis dit que surement au départ tout le monde voulait faire avec Hitler. Et la désintégration en passant par la guerre l'extermination des juifs et autres dissidents a mis  onze ans et des brouettes.










le prix les prix sont décernés par des jeunes et le public on s'y sent dans ce festival comme habitués dès le départ ayant envie de défendre son film comme son enfant, qui sait un peu parce qu'on l'a vu avant les autres 
Je n'en ai vu qu'un film, avec Pascal, La Confession, de Nicolas Boukhrief, une autre mouture tirée du roman et forcément un peu du film : Léon Morin prêtre  en avant-première avec Marine Vacth son nom est difficile à dire, mais quelle comédienne, un peu trop belle et Romain Duris est tout à fait crédible en curé de campagne très intelligent de coeur avec tout et un chacun même les traitres les collabos; C'est un film de spiritualité et de compassion au suspense d'un thriller. La scène de bascule du rêve à la réalité. J'y pense repense à ce film. Ca sortira en mars c'est une inhabituelle histoire d'amour. La photo est très belle. La direction d'acteurs, les seconds rôles sont eux aussi très bien, mention spéciale pour la toujours autant singulière Anne Le Ny
Pascal et moi on a pleuré aux mêmes moments, il a donné 4/5 et moi 5/5 comme note.
J'ai regardé la cérémonie de clôture et tous les films récompensés m'ont donné envie dont celui des petites séquences sur le hors champ(voir sur le site).
  













Les entrées les sorties du jardin.










Meyrals près des Eyzies  cette photo m'a fait penser au domaine de la Cerisaie, mais en Dordogne les arbres au loin sont sûrement des noyers. 
"Permettez-moi de vous souhaiter tout le meilleur, et de vous serrez la main.
Votre sincèrement respectueux,
Anton Tchekhov"



http://www.proarti.fr/collect/project/le-dragon-d-or/0


Au théâtre c'est plus difficile qu'on croit de rester indépendants et de monter un projet ambitieux, exigeant. C'est quoi rester indépendants, tiens seulement par exemple choisir sa distribution...
Et ceux-là vous pouvez me croire ce sont des purs et durs comme dirait Pascal, alors pour cela pour prendre des risques mais toujours payer ses intervenants, eh bien le crowdfunding est une porte d'entrée...aussi pour d'autres financements. Et par les temps qui courent, de la joie pure et de la lucidité accrue c'est un pas qui coûte.

Baptiste W. Hamon : à regarder sans modération et si vous pensez à la voix de quelqu'un d'autre disparu, mort récemment, c'est que vous êtes touchés par deux fois. Et ne me dites pas, ça n'a rien à voir, comme à chaque fois que je vois des ressemblances, c'est au delà des liens et du physique, âge, style musical, une certaine élégance naturelle : la voix peut-être... c'est à travers moi...





via Arthur Dreyfus
J'ai traduit en français ma chanson favorite de Leonard Cohen.
J'en offre les paroles à tout ami musicien qui aimerait l'enregistrer.
À partager si vous voulez (et à me faire écouter).
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Il est quatre heures du matin, décembre s’achève
Je viens aux nouvelles en guise de trêve
New York a froid mais la vie reste belle
La musique sur Clinton Street le soir m’appelle

J’entends que tu bâtis ta maisonnette aux sables lointains
Si tu vis pour presque rien, j’espère quand même que tu te souviens
Oui…

Et Jane a en poche une boucle de cheveux
Les tiens selon son propre aveu
Serment d'une de vos nuits d'oubli
Qui peut croire à l'oubli ?

Ah, on t’a vu t’éloigner, tu semblais si âgé
Ton fameux imper bleu, son épaule déchirée
T’as foulé toutes les gares, chaque quartier de peine
Mais
Aucun train ne t'a donné Lili Marlene

Et t’as traité ma belle comme une floche à poussière
Et t'en as fait une femme célibataire

Bon, je revois mordre une rose tes dents
Tes petits vols gitans
Bon, voici Jane levée
Tu as ses amitiés

Et quoi d’autre à te dire mon frangin, assassin
Oui quoi d'autre ajouter ?
Que tu m’as manqué, que tu es pardonné
Au diable tous les regrets

Si tu reviens sur tes pas, pour Jane ou pour moi
Sache que l'ennemi a fléchi, que sa belle est à toi
Oui…

Et grâce à tes efforts une joie hante ses yeux
J’avais renoncé, j’avoue, à les rendre heureux

Et Jane a en poche une boucle de cheveux
Les tiens selon son propre aveu
Serment d'une de vos nuits d'oubli
Sincèrement, L. Cohen



Le matin de sa disparition j'ai écrit sur FB en écoutant France-Inter
Léonard Cohen toute ma jeunesse la plus profonde est dépassée commémorée mes larmes tombent de tellement loin... maintenant il me reste ses chansons So long Marian et Suzan Allelujah et j'entends qui à la radio Françoise Hardy qui ne l'aimait pas, mais qui a chanté quand même 2 versions de Suzan. Quelle idée de ne pas aimer Leonard Cohen et d'en parler moins que de soi le jour de sa mort...


et via toujours Arthur Dreyfus,
 cette analyse d'après la victoire de Trump, parce que "New York a froid mais la vie reste belle..."
Donald Trump à la tête des Etats-Unis. Toujours la phrase de Maldiney, si fulgurante : « Le réel, c’est ce qu’on n’attendait pas. » À mes yeux, Trump doit d’abord, et évidemment son élection à son don (son expérience) des médias. . Quand Trump passe dans le poste, il n’est pas un invité comme un autre. Il en maîtrise tous les codes, et applique à la perfection la seule règle connue : ne pas être ennuyeux. Les écrivains savent depuis des années qu’un mauvais livre vendu par un auteur éloquent connaîtra le succès, la réciproque se vérifiant peu.
En outre Trump a profité de l’effrayant robinet médiatique contemporain, qui a pris l’habitude, par mercantilisme et par moutonnerie, de ressasser jusqu’à la lie les petites phrases, les scandales, les lapsus, les outrances de tout homme public, au mépris des analyses, des programmes – en somme, d’une véritable ligne éditoriale. Les médias qui déplorent l’élection de Trump sont les mêmes qui ont relayé, depuis trop longtemps, ses saillies, qui ont fait la part belle aux clashs et autres buzz en tous genres. Y compris les médias de gauche, y compris les médias branchés, qui se sont amusés (de manière plus branchée, ou plus de gauche) des mêmes inepties, année après année ; et en la matière, je ne vois plus comment nous pourrons revenir en arrière. L’Amérique xénophobe a célébré un discours xénophobe, mais l’Amérique en général a surtout élu un héros de télé-réalité, qui le soir de sa victoire, à défaut de rendre hommage au peuple, a remercié ses amis d’enfance, ses nièces, ses enfants, sa femme, ses neveux, ses cousins. On n’était pas loin de la finale de la Star Academy. Les portraits de chacun des membres de sa famille, pittoresques ou rigolos, inondent déjà les rubriques de tous les journaux internationaux.
Autre point : la classe politique « chic » du monde entier s’est moquée de Trump, l’a dédaigné, l’a regardé de haut durant des mois, sans comprendre que c’est l’homme de la rue qu’elle regardait de haut. Trump a bien manœuvré, car il n’est pas, à l’évidence, un homme de la rue – bien au contraire, un pur produit de l’urbanité new-yorkaise. Cela dit, les milieux d’affaires new-yorkais aiment-ils l’intelligence et la subtilité ? C’est une autre question, mais en attendant, Trump a donné le change. Ainsi l’ouvrier, le gagne-petit, le balayeur quotidiennement rabaissé, amoindri – même sans malveillance, même symboliquement – par de plus riches ou de plus éduqués patrons, clients et vedettes, était Trump lui-même ; s’est identifié à Trump. La méchanceté éhontée (bien que méritée) à l’égard de Trump en a fait un martyr – le martyr des ploucs. La manière dont l’élite politique américaine a tourné en dérision le candidat républicain lui a rendu un énorme service. Elle a attisé la projection de tous ceux qui n’ont jamais disposé des codes pour être chic, pour penser chic, des millions de citoyens qui n’ont jamais « eu la carte ». Parce que si dans les médias, neuf personnes sur dix parlent et pensent comme Hillary, dans la « vraie vie », neuf personnes sur dix parlent et pensent comme Trump. Ce paradoxe est révélé de façon aberrante par les sondages, qui avaient tous prédit la victoire de la candidate démocrate – comme si « les autres », les électeurs de Trump, n’existaient pas.
L’élite sait une chose : qu’elle ne peut survivre qu’à la condition d’être minoritaire, que les codes de « l’être chic » ne se révèlent distinctifs qu’à la condition de ne pas être maîtrisés par la masse, par le peuple. Et le peuple, qu’il aime ou non Trump, sait aussi une chose : que les gens chics, que ceux qui lui font la leçon depuis Paris ou New York, vomissent Trump. En cela, l’élection de Trump est un geste profondément populiste : le pavé dans la mare, et puis tant pis pour les dégâts. Avant même de choisir Trump, le peuple a voté pour emmerder l’establishment qui s’arroge depuis toujours, à ses yeux, le monopole de l’élégance morale et esthétique. Le peuple a voté parce que l’esthétique – celle qui nous fait répéter que Trump est le plus gros plouc des États-Unis, que l’émission de Cyril Hanouna est vulgaire, ou que les pavillons de banlieue sont déprimants –, il n’en a cure. L’esthétique est un luxe de riche ; et en période de crise, de paupérisation, les discours antiracistes, humanistes ou élégants de l’élite induisent moins d’empathie que l’existence même de ces élites, que leur suffisance financière (de la trouble fondation privée-publique des Clinton à la fraude fiscale de Cahuzac), ou que leur morgue ne provoquent de rejet. Une phrase de Richelieu incarne ce que Hillary pouvait représenter (à tort ou à raison) aux yeux de ceux qui ne l’ont pas élue : « Il faut faire payer les pauvres, parce qu’ils sont plus nombreux. »
Une autre phrase capitale a été prononcée par Trump lors du second débat présidentiel : « Si je suis élu à la Maison Blanche, Hillary, vous irez en prison. » Bien sûr, personne n’enfermera Hillary, et Trump n’essayera pas même de le faire (lui et les Clinton furent amis pendant plus de vingt ans), mais cette menace a rendu tangible, d’un coup, la rhétorique de Trump : celle d’un gars du peuple qui a « réussi » (selon des critères bien spécifiques, pour nous détestables), qui prendrait enfin l’élite à son propre jeu, avant de l’embastiller. Le scandale des emails est à ce titre éclairant : c’est en ne respectant pas « ses propres règles », son propre protocole, que Hillary s’est perdue. Les conséquences de son erreur ne seraient pas graves ? Peu importe ! Vous nous punissez quand nous ne respectons pas nos règles ? Respectez les vôtres, bande de connards !
Avec un peu d’imagination, Donald Trump est le mauvais élève (pensons à ses gros mots, à sa drague lourde, à sa maladresse d’inculte et à sa violence incontrôlée), et Hillary la maîtresse d’école (pensons à son visage sévère, à ses tailleurs carrés, à son air de tout savoir, et à sa manière de sourire à Donald comme à un cancre qui doit faire des efforts). Or un mauvais élève ne rêve qu’à une chose : prendre sa revanche pour raconter au monde comment le système lui a interdit de devenir autre chose qu’un mauvaise élève. Et selon cette définition, il y a beaucoup de « mauvais élèves ». Pablo Escobar, dans la série Narcos, explique au peuple colombien : « Je ne suis pas riche, je suis un pauvre qui a de l’argent. » Tout Trump est dans cette phrase.
Mais que répondre à Donald Trump ? Le problème, c’est que le choix est limité : si pour ne pas fabriquer des martyrs, on ne néglige pas les diatribes des populistes (chez nous celles de Marine Le Pen), si on ne les balaie pas d’un revers de la main (ou si l’on ne refuse pas, comme Chirac en 2002, le débat), alors on leur accorde du crédit. Les « démocrates » (au sens général du terme) se trouvent réduits à cette équation insoluble : transformer leurs adversaires en victimes du système, ou bien admettre que leur racisme, que leur misogynie, que leurs confusions simplistes valent quelque chose ; puisqu’on prend la peine d’en discuter. Sans parler du fait qu’une posture fascisante est cent fois plus difficile à contrecarrer, à réfuter, qu’un argument dénué de paillettes, respectueux d’autrui, attentif au droit. La nuance n’est pas médiatique. Et la vérité est toujours une nuance.
Pour revenir aux médias : si Hillary avait gagné, personne n’aurait branché le poste pour écouter son discours de victoire. L’histoire écrite d’avance est sans intérêt, elle ne donne pas l’impression de vivre un moment important. Reconnaissons-là (que notre part sombre, ou égoïste s’efforce à le reconnaître) : l’élection de Trump est cent fois plus divertissante, et génèrera cent fois plus de presse, de reportages, d’articles – en un mot, de curiosité – que l’élection « acquise » de Hillary. Sans affirmer qu’ils l’ont souhaité, les médias, d’un point de vue économique, avaient tout intérêt à ce que Trump soit élu. Certes le monde est plus inquiétant, plus vulgaire, mais aussi plus excitant depuis qu’il est devenu le quarante-cinquième président des Etats-Unis. Le directeur du journal Le Monde remarquait il y a quelque temps, dans le documentaire d’Yves Jeuland, que « Hollande ne vend pas » (en couverture), à la différence « de Sarkozy ». C’est un fait : j’ai plus que jamais envie de lire le journal, de débattre, de parler, de refaire le monde avec mes amis ; d’imaginer le pire. Ce qui stimulait les Romains n’a pas changé. Et nous non plus.
Enfin, Trump a été le candidat de la nouveauté, dans un match où l’allégorie du changement ne pouvait être qu’essentielle. Depuis que la politique existe, cet argument seul a nourri toutes les campagnes, et pour le coup, Trump (avec sa « vulgarité », son outrance, sa mèche jaune et sa peau orange) a incarné (une illusion) de nouveauté exemplaire, face à notre Hillary réchauffée, publiée, re-publiée, imposée, exposée, desséchée, usée par les hautes sphères du pouvoir américain depuis plus de trente ans (Alain Juppé a-t-il conscience qu’il incarne exactement tout cela ?) De fait, peu l’ont vu venir, mais Trump a été le candidat de cette nouveauté, du divertissement assuré, du rire, de l’imprévisibilité (qui effraie les marchés mais anime les individus), de la crise ; et le résultat de l’humiliation (volontaire ou non) des élites à l’endroit des pauvres, des « ploucs » – avec ou sans dents.
Quant à Trump, outre sa haïssable vision de la société, fondée sur l’opposition de chaque catégorie (blanc contre noir, pauvre contre riche, normal contre marginal, étranger contre américain ; jusqu’au débilement binaire, et fasciste : succès ou pas succès), ce qui m’inquiète le plus, c’est son rapport à la jouissance. Ses opposants républicains avaient des idées, lui avait des affects. Ses opposants faisaient de la politique, lui faisait du narcissisme. La pathologie de Trump porte un nom : l’absence de surmoi. Jouir, donc, de tout sans considération du lendemain, récuser les accords sur le climat, polluer davantage, détruire les accords de paix, insulter impulsivement, édifier de nouvelles tours ; comme si le fait de jouir permettait de mater la mort. En enterrant la pulsion de mort, Trump a su faire croire à ses électeurs qu’ensemble ils connaîtraient la vie éternelle. On verra.

Le Jour où la Terre s'arrêta (film américain, 1951)


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