mercredi 13 décembre 2017

À propos de Johnny Hallyday


via Vincent Josse photo de Jean-Marie Perier
SUITE À LA DISPARITION DE JOHNNY, NOÊL EST REPORTÉ À L'ANNÉE PROCHAINE.(via Antoine Fayard)

Bon je vais vous donner ma version de mon Johnny Hallyday comment il est entré dans ma vie par la petite porte celle de l’émotion due à un film que j’ai adoré et dont personne n’a parlé dans ces derniers hommages : Mischka de Jean-Francois Stevenin (2002)avec un autre acteur Jean-Paul Roussillon décédé et dans ce film le réalisateur fait intervenir Johnny Hallyday et filme comme d’en haut du ciel, du chapiteau un concert merveilleusement et en nous précisant que c’est un ange descendu sur la France et aussi quelques années avant par le récit du concert du Stade de France sous la pluie où personne n’est parti et où il a chanté sous une pluie battante, le récit d’un fan des premiers temps qui a plus de 50 ans célibataire avait deux passions Johnny et sa voiture elle venait de passer son permis à plus de 50 ans. Je lui avais dit t’as dû être trempée et elle m’avait répondu non j’avais mon Kway et aujourd’hui le cadeau du ciel c’est que même si le temps était très froid il était sec et clair. J’ai regardé la télé toute la journée premièrement parce que j’avais envie d’être de leur côté et à leurs côtés aux fans et parce que j’étais très fatiguée. Il y a une autre fois et je me demande si avant d’avoir rencontré Pascal ce n’est pas l’un des derniers meilleurs souvenirs de ma vie de comédienne payée c’est à dire pro, nous devions jouer à Avignon en cours d’année, à Avignon au théâtre des Doms et nous sommes descendus en voiture avec notre metteur en scène, l’autre Nathalie et moi, nous avons acheté un disque de Johnny à la station service, il faisait déjà beau dans mon souvenir et nous avons chanté sur le disque avec les chœurs « que je t’aime » à fond les manettes tout le trajet d’autoroute.
A notre arrivée une autre comédienne et petite amie du metteur en scène, mais ne supportant pas les longs trajets en voiture, était arrivée en train. À nous voir si joyeuses, elle nous a fait la gueule tout le séjour. Jalouse de l’amour, de l’amitié virtuelle en quelque sorte, éphémère le temps. d’une tournée d’une chanson soit en boucle, mais d’une chanson, pour moi elle n’était qu’une rabat-joie....
Et hier, et ce matin c’est à dire 2 jours apres
l’hommage national pour la
mort de Johnny, même si je me situe dans les fans de dernière heure je me souviens (et avec Pascal on l’évoquait ensemble) du film « on connaît la chanson » où André Dussolier chantait : « ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule » ah ce film nous en rions encore Resnais- Djaoui- Bacri, comment réconcilier toutes les religions culturelles pour l’œcuménisme populaire. Merci Monsieur Johnny Hallyday.
http://www.telerama.fr/cinema/films/mischka,58708.php

Laurent Herrou
L’obscénité incessante autour de la mort de Johnny Hallyday — qui a commencé bien avant sa mort, avec le post sur « l’intégral du chanteur bientôt dans un seul coffret », illustration d’un cercueil à l’appui — me fait douter de l’humanité des personnes qui nous entourent. Que le gars mérite ou non le recueillement de la nation est un fait, dans un contexte de crise sociale avéré. Que cette mort-là soit plus relayée que celle d’un autre, que cela choque quelques-uns, d’accord. Mais se réjouir d’une disparition — « encore quelques jours et ce sera vraiment fini » — me dépasse.
Depuis plusieurs années, Facebook est devenu l’exutoire de tout ce qu’il y a de plus malsain, de plus triste, de moins généreux dans l’être humain. La mort y a trouvé une place de choix, qui se décline au quotidien avec son cortège d’indignation — « oh non pas lui » —, ses R.I.P, ses « au revoir et merci, Monsieur ou Madame Machin » (comme si l’intéressé.e l’avait rencontré.e la veille), son énumération, son concours de vitesse et de points marqués — j’en ai plus que toi —, et parfois, rarement, une justesse maîtrisée (Philippe Rahmy, Serge Doubrovsky, cette année) ou un humour aigre-doux inoffensif et touchant (la série d’Alban Orsini qui, pour chaque mort annoncée sur le réseau, poste la photographie d’une autre personnalité avec nom et dates du décédé original).
La question de la mort renvoie chacun — ou le devrait — à sa propre fragilité : ta mort aujourd’hui, c’est la mienne demain. Et que voudrait-on lire ou entendre ce jour-là ? Que souhaiterait-on pour ceux qui restent ? Tant mieux, bien fait, une tristesse généreuse ou un silence respectueux ?
Johnny Hallyday avait une belle gueule. Une sacrée voix. Sur les photographies des années soixante, il respire un bonheur qui le dépasse aux côtés de Sylvie Vartan, sur celles des années quatre-vingt, il explose d’un bonheur auquel il ne s’attendait sûrement pas au bras de Nathalie Baye, sur celles des années deux-mille, il transpire un bonheur animal, instinctif sur scène.
Je n’écoutais pas Johnny Hallyday, je n’achetais pas ses disques, je n’allais pas à ses concerts, je riais devant les Guignols et parfois il m’agaçait, devant sa piscine de Los Angeles ou sur le plateau de Michel Drucker.
Mais sa mort me touche.
Pas au même titre, pas avec le même désespoir que les millions de personnes qui le chantent à tue-tête avec des larmes plein les yeux. Pas comme une épouse qui écrit : « Mon homme n’est plus », et que cette déclaration abasourdit, tant elle est impossible, impensable. Mais comme la fin d’une vie, la fin d’une histoire, la mort d’une génération.

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