mercredi 6 novembre 2019

La dernière vague série France 2, Soif Amélie Nothomb.

Ce matin les réseaux Insta FB sont saturés, les photos ne s'impriment... pas dans mes "stories", s'il fallait revenir aux dessins, au courrier, aux relations épistolaires, aux 4 ou 5 tenues vestimentaires indispensables dont celle de nuit, celle du dimanche, celle de froid, celle de chaud et de pluie on reviendrait à ressembler aux arbres....

J'ai fini Soif et je partirais bien en croisade contre tous ses détracteurs car c'est un histoire simple,  une écriture limpide qui vous emporte au delà de toutes ces limites imposées par la croyance religieuse par la vie la mort par la vie des idoles et celle des autres.
Extraits :
p 80-81
Préférer un sexe serait à mes yeux un signe de mépris.

Les filles de Jérusalem se pressent autour de moi en pleurs. J'essaie de les convaincre sécher leurs larmes :
Je ne crois pas un mot de ce que je dis. Ça ne va pas s'arranger, ça va empirer. Seulement  seulement leurs sanglots m'empêche de respirer. Comment aider quelqu'un ? Certainement pas en pleurant devant lui. Simon m'a aidé, Véronique m'a aidé. Aucun des deux ne pleurait. Il n'arboraient pas non plus de larges sourires, ils agissaient concrètement. 
Non je ne préfère pas les femmes. Je crois qu'elles me protègent. Je n'attribue pas cela à autre chose qu'à la douceur de mon comportement envers elles, qui n'est pas dans les moeurs des hommes d'ici.
Faut-il préciser que je ne préfère pas les hommes non plus ?Il y a des verbes que je fuis comme préférer ou remplacer - on n'n'imagine pas combien ces verbes s'équivalent.  J'ai vu des gens se battre pour être préférés, sans se rendre compte que cela les rendait remplaçables.
Un jour, on prétendra que personne n'est irremplaçable. C'est le contraire de ma parole. L'amour qui me consume affirme que chacun est irremplaçable.

p 85 ...mais rien n'est plus irritant que ces gens qui sous prétexte qu'ils vous aiment, prétendent vous connaître par coeur.

p 98 ...parce qu'il y a le poison de la haine de soi. 
Comment ai-je pu l'attraper ? J'essaie de remonter dans ma mémoire. Dès que j'ai su à quoi j'étais voué, je me suis haï. Mais je me rappelle des souvenirs d'avant les souvenirs, des bribesoù je ne disais pas je,  où la conscience ne m'avait pas atteint, et où je ne me haïssais pas.

Je suis né innocent, quelque chose a été gâché, j'ignore comment. Je n'en accuse personne d'autre que moi. Étrange faute que celle que l'on commet vers l'âge de trois ans. S'en accuser augmente la haine de soi, absurdité supplémentaire. Il y a un vice de forme dans la création.
Et voici que, comme tout le monde, je rends mon père responsable de mon échec. Cela m'agace. Maudite soit la souffrance ! Sans elle chercherait-on toujours un coupable ?

p 136 Se sentir plus intelligent qu'autrui est toujours le signe d'une déficience.

p 140 Si vous aimez vos morts, faites-leur confiance au point d'aimer leur silence.

p 143 ... Il ne s'agit pas d'indifférence, mais d'une autre manière d'aimer. Tout se passe comme si les morts étaient devenus des lecteurs : le rapport qu'ils entretiennent avec l'univers s'apparente à la lecture. C'est une attention calme, patiente un déchiffrement réfléchi. Ce qui exige la solitude - une solitude propice à la fulgurance. D'une manière générale, les morts sont moins bêtes que les vivants.

p 145 Sur leurs lit d'agonie, les mourants disent souvent : « si c'était à refaire… » – Et ils précisent alors ce qu'ils referaient, modifieraient. Cela prouve qu'ils sont encore vivants. Quand on est mort, on éprouve ni approbation ni regret par rapport à ses agissements ou ses abstentions. On voit sa vie comme une œuvre d'art.
Au musée, face à une toile exécutée par un maître, personne ne pense : "Moi, à la place du Tintoret, j'aurais plutôt procédé de telle manière." On contemple, on prend acte. À supposer que l'on ait été un jour ce fameux Tintoret, on ne se juge pas, on admet, je me reconnais à ce coup de pinceau". On ne se pose pas la question de savoir si cela relevait du bien ou du mal et jamais on n'est effleuré par l'idée qu'on aurait pu procéder autrement.


La série : la dernière vague m'a plue, elle est fantastique, de science fiction ? symbolique, écologique  plutôt, comme un peu notre vie d'aujourd'hui, une menace légère devient plus forte. On n'y connait rien mais on suppute théorise ; donc nous sommes prêts à détruire plutôt qu'essayer de comprendre. Les personnages dont les enfants sont jeunes beaux mais pas seulement et avant tout crédibles, toutes les histoires individuelles sont ramassées sur des drames, car si on réfléchit un peu aucune vie est exempte de douleurs, à priori, insurmontables si l'on n'en fait pas, après, quelque chose à redire, écrire, chanter, dessiner ou passer...  en spectacle, une sorte de conte, d'histoire avec des leçons à tirer pour les plus jeunes, des évangiles même quelquefois.

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