vendredi 15 novembre 2019

J’ai perdu mon corps, Michael Kohlhaas

J’ai perdu mon corps : Ai vu la main coupée qui recherche son corps et j’ai été déçue à l’usine Cinéma de Beaugrenelle, contrairement à mon Chéri qui lui aime tout : l’histoire, la poésie, le dessin. J’ai eu très peur de la scène.... de l’accident et celle aussi avec les rats dont pourtant j’avais déjà vu l’extrait au cercle... Un peu comme la  Tortue Rouge, ce film est comme trop sage trop beau les personnages sont détachants.... mes émotions sont restées cerclées....


Mais je crois que je suis trop enfant... quand je regarde de l’animation et fonction de ce que j’ai lu mais aussi de ce que j’ai vu je vous le conseille...

 ah oui... car comme pour Parasite c’est du cinéma Là, j’ai détesté la scène chez l’aveugle... et aussi la fin... alors qu’il ne pouvait en être autrement.

Tout est pipé dès le début, comme pour un danseur de faire le grand écart... c’est la fausse crédibilité de cette marge poétique dès le départ ; la main coupée qui veut retrouver son corps qui m’agace, je préfère dans un genre totalement différent le pneu de Quentin Dupieux...



   

Une critique une des rares avec nuances 

http://www.christoblog.net/2019/11/j-ai-perdu-mon-corps.html

Article de Télérama abonnée TTT(qui aime passionnément )

Aujourd’hui sort en salles… une prouesse. J’ai perdu mon corps, de Jérémy Clapin, n’est pas seulement un très grand film d’animation (et de cinéma tout court). Ce premier long métrage représente aussi une victoire, le résultat d’un combat de plusieurs années de son producteur Marc du Pontavice pour le faire exister envers et contre ceux qui n’y croyaient pas. Récit de la construction artistique et économique d’un film qui pourrait avoir comme sous-titre « Je n’ai jamais perdu mon pari ».

C’est dans le dessin animé télé que Marc du Pontavice a développé, depuis de nombreuses années, son activité principale. À la tête d’un des plus gros studios d’animation français, Xilam, qu’il a créé en 1999, le producteur a lancé des séries cultes comme Oggy et les cafards ou Les Zinzins de l’espace, avec son générique génial signé Iggy Pop. Mais cela n’étanche pas sa fringale d’images. Parallèlement, il a aussi produit les films de David Oelhoffen (Loin des hommes, Frères ennemis), et Gainsbourg (vie héroïque) de Joann Sfar, car ce grand lecteur de Murakami est persuadé que « le fantastique et le réel ne sont pas deux choses opposées, elles vivent l’une dans l’autre ».

Cinq doigts pour s’exprimer

Dans cet élan, Pontavice croit dur comme fer à l’animation pour adultes et sur grand écran : « Il faut s’installer dans les espaces transgressifs ! Grâce à mes dessins animés télé, j’abrite dans mes studios des talents monstrueux, alors pourquoi ne pas utiliser ce que j’aime pour faire un film d’auteur ? » Quand, vers 2010, il découvre Happy Hand, le roman de Guillaume Laurant, par ailleurs scénariste, c’est le déclic : « J’ai adoré l’idée de l’inversion, car ce n’est pas la main qui manque au corps, mais la main à qui il manque le corps. Cette main “parlait” de la mémoire, de l’enfance… » Pour autant, était-il possible, via la magie de l’animation, de générer l’empathie d’un spectateur pour un « personnage » qui n’a que cinq doigts pour s’exprimer ? « C’était tout l’enjeu cinématographique : notre grammaire serait-elle capable d’aller jusque-là ? »


Marc du Pontavice achète les droits du roman puis se gratte la tête un bon moment, cherchant le réalisateur capable d’accomplir cette prouesse, avant de se tourner vers le creuset du court métrage – « cet espace de liberté pour des créateurs qui ne craignent pas de s’emparer de sujets adultes et de s’amuser avec ». En découvrant le court métrage de Jérémy Clapin Skhizein, il sent, immédiatement, une affinité. En effet, si les deux hommes parlent le même langage, le producteur sait qu’il se prépare à « une course d’obstacles majeure » : le film demande un travail très long de conception mais aussi d’adaptation, car, dans le roman, c’est la main qui parle et cette forme de narration ne peut fonctionner à l’image.

En 2015, armé d’un petit pilote de deux minutes qui montre à quoi va ressembler le film, il commence à démarcher les financiers : « En soi, c’est déjà compliqué de convaincre les gens sur l’animation adulte. Mais qu’en plus le spectateur puisse entrer dans l’histoire de cette main, dans sa tête, personne n’y a cru ! » Le CNC, France Télévisions, Arte : aucun ne suit. Canal+, un temps, s’enthousiasme, mais tout s’écroule au moment où se pose l’éternelle et sclérosante question : dans quelle case mettre ce film ?

“Je suis intimement convaincu qu’il y a un avenir pour l’animation adulte.” Marc du Pontavice

Impossible d’abandonner pour autant : « Jérémy avait été au bout, au bout du bout du bout, il fallait que ce film existe ! C’est la beauté et le piège du système : vous avez tout le film en animatique, il est là, il n’y a plus qu’à le fabriquer, et, en tant que producteur, je sais très bien quel film Jérémy a dans le ventre. » De toute manière, avant le go pour la mise en production définitive, Marc du Pontavice avait déjà dépensé 600 000 euros quasiment en fonds propres… En fin de compte, le film coûtera 7 millions d’euros, obtenus en majeure partie grâce au studio Xilam, ses actifs puissants et ses banquiers qui lui font confiance. Une probabilité de récupérer une petite partie de la mise ? « Aucune ! C’est un pari sur auteur. » Perdre de l’argent avec J’ai perdu mon corps est même, pour lui, une stratégie d’avenir, « un enjeu pour le studio, car je suis intimement convaincu qu’il y a un avenir pour l’animation adulte. Je ne vois pas ce film comme une exception, mais comme un précédent, car il nous a permis de développer de nouvelles méthodologies ».

J’ai perdu mon corps, de Jérémy Clapin.

En attendant, J’ai perdu mon corps a reçu le Grand Prix de la Semaine de la critique au Festival de Cannes, puis le Cristal du meilleur film et le Prix du public au festival d’Annecy. Il vient aussi d’être nommé au prestigieux prix Delluc du meilleur premier long métrage, aux côtés de quatre autres films en prises de vues réelles. Et, dès Cannes, il a été acheté par… Netflix : « Jérémy et moi avons passé une nuit à discuter pour savoir si cette vente était opportune. L’argent que Netflix a mis sur la table est totalement disproportionné. C’est le prix le plus cher jamais payé pour un film français ! Du jamais vu pour un film d’auteur indépendant. »

La raison du deal colle à la stratégie d’avenir du producteur : depuis son arrivée en France, la plateforme a beaucoup investi dans la fiction mais très peu dans l’animation. Quand Disney ou d’autres vont incessamment récupérer leurs œuvres pour leur propre plateforme, Netflix n’aura pas de catalogue en animation. Il lui faut donc investir d’urgence et massivement, car l’âge du public de Netflix va de 15 à 30 ans. Un public qui adore l’animation pour adultes. « Ils ont compris que notre film est un signal très fort à envoyer à la communauté de l’animation, et que, de plus, il était un candidat évident pour l’Oscar. »

J’ai perdu mon corps, de Jérémy Clapin.

Le producteur n’est pas né de la dernière pluie mais, tout de même, l’aventure Netflix le fait rire comme un enfant : « Nous avons déjà fait trois voyages aux États-Unis, nous y passons quinze jours par mois, en attendant d’y séjourner une grande partie du mois de janvier pour une tournée promotionnelle inouïe. Ce film d’auteur est traité comme un blockbuster : le siège social de Netflix est entièrement tapissé d’énormes photos du film, et ils ont déjà acheté pour le mois de novembre des panneaux d’affichage sur Sunset Boulevard à Los Angeles ! »

Il n’empêche, Marc du Pontavice croise les doigts très fort pour l’accueil du film dans les salles françaises aujourd’hui : « J’espère que cet appétit que je ressens depuis Cannes se prolongera chez les gens. Vont-ils sortir de chez eux pour voir un film d’animation pour adultes avec un titre bizarre ? Ce n’est pas gagné, mais

on aura essayé. »


Ah hier on a regardé Michael Kohlhaas sur OCS : le film avec Vigo Morternsen, eh bien tous les deux, surtout Pascal, on a préféré  la version théâtre de la Compagnie Estrarre avec Viktoria Kozlova au moins, on y comprenait tous des combats de l’histoire avec un grand H, celle enragée qui humilie, sans réparation....


1 commentaire:

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