Serre-moi fort de Matthieu Almaric
Allez- y voir ce film et après seulement, lisez cet article, un peu trop long intello selon mon compagnon, oui mais c’est lui aussi qui connaît par coeur les scènes de Pierrot le fou vous savez celle où Belmondo veut se faire sauter….
Alors cet article me confirme que ce film est un petit ovni, car il y a une histoire mais aussi le 2 ème et le 3 ème degré sans frontières…. Il y a donc le fil des pensées et la grâce sans qu’on appuie où ça fait mal, ça c’est la grâce de la comédienne mais aussi du réalisateur qui suspend sa création à la respiration de l’actrice… je ne pense qu’à cela, depuis que je l’ai vu au cinéma, au film le plus romanesque que je connaisse et grâce au montage, aux couleurs aussi au décorateur, à la voiture rouge à la glace pillée du poissonnier et à cette scène mémorable où elle engueule en allemand un père qui maltraite à peine de manière visible, son enfant…. Merci mille et une fois Monsieur Amalric Merci Vicky Krieps pour votre élégance naturelle qui comme le disait un réalisateur que je n’aime pas, mais ça ne m’empêche pas de l’entendre, à propos de Belmondo qu’il était spontané et qu’on peut tout faire dire à la spontanéité parce qu’elle est à cheval entre la vérité et le mensonge….,
Dune de Dénis Villeneuve
Allez-y c’est tellement beau des hélicoptères libellules jusqu’au sable qui ressemble à des vitraux….d’une conception nouvelle, le jeu des acteurs les combats les catastrophes… et comment se reconstruire dans ce qu’on appelle le désert et lorsque la religion enferme moins que le productivisme à tout prix. Je ne suis pas très science-fiction et là je suis restée fascinée comme lorsqu’enfant j’allais voir un péplum comme Benhur avec mon père et ma grand-mère. Je n’aurais pu imaginer un tel film… Un des personnages Duncan m’a plu mais tous les autres aussi jusqu’à la petite souris du désert. La musique déjà nous rend meilleurs….
Le bal des folles de Mélanie Laurent
Je vous mets la critique de Télérama car elle est complète. C’est un très beau film : des actrices acteurs jusqu’à la lumière, la reconstitution historique, le besoin de sortir de là. D’où, de toutes ces zones d’ombres !? de ce carcan, ce corset. La morale, la science sont des entraves effrayantes.
J’avais beaucoup aimé le livre mais jje n’ais pas été déçue par ce film. Même si une adaptation n’est pas exhaustive du contexte sociologique politique de l’époque et de toute l’histoire des personnages. De cet Internement de cet enfermement qui a évolué dans les traitements mais qui reste la suppression de toute relation avec les patients isolés dans des services fermés. Les clés les serrures sont-elles toujours aussi primordiales, le voyeurisme en dépend non ? Et cette sensation que les fous n’y sont pas…les gus, les zigs, les zinzins, les freaks, les zazous..,. Et que les fous sont ceux qui les font enfermer et qui prennent tous les pouvoirs…. sur eux.
Critique Télérama réservée aux abonné(e)s
Pour son cinquième film de fiction, le plus maîtrisé et le meilleur, Mélanie Laurent adapte le roman historique de Victoria Mas sur le terrible sort de femmes “hystériques” aux mains du professeur Charcot. Une ode élégante à la libération des corps et des esprits.
Tels des coups de boutoir, le tocsin sonne. La caméra se rapproche par à-coups d’une jeune fille émue, de dos, à la nuque fière, au milieu de la foule d’un enterrement. Dans le plan suivant, au son, cette fois, d’un violoncelle anxiogène, c’est toujours cette nuque qui nous guide avec fluidité. Elle nous mène à travers un grand appartement bourgeois vers la salle à manger où il ne fait pas bon contrarier le chef de famille. « Je m’excuse, père » sera la première phrase prononcée du film. Dès ces magnifiques prémices, et avant même de faire réellement connaissance avec Eugénie, l’héroïne, la mise en scène de Mélanie Laurent installe son enjeu dramatique : il s’agira de féminité à faire taire, de nuque à faire plier, par tous les moyens. D’esprit à éteindre par la contrainte.
Les esprits, justement : la jeune et lumineuse Eugénie communique avec eux. Dans ce milieu si feutré et conventionnel du XIXe siècle, et même si son frère lui sourit avec complicité, elle détonne plus que de raison. Lors d’une promenade en calèche, elle comprend sa destination, décidée par son père : l’hôpital de La Salpêtrière, où exerce l’éminent professeur Charcot, pionnier de la psychiatrie, mais friand d’expériences sans scrupules et en public sur les « hystériques ». Voilà Eugénie (Lou de Laâge) enfermée entre les quatre murs d’un monde de femmes cobayes, aux mains de « la science » d’hommes qui fouillent leurs ventres, tordent leurs membres, craignent leur parole et leur mélancolie.
Une direction artistique classique et opulente
Peut-être trouvera-t-elle un soutien en Geneviève (Mélanie Laurent elle-même), l’infirmière de l’unité neurologique. Cette vieille fille, inconsolable depuis la mort de sa sœur, croit naïvement avoir trouvé sa place dans cet antre masculin. La rencontre de ces deux femmes, dans ce décor d’horreur mais de sororité, pourrait dessiner un nouvel arc de liberté, alors que se prépare le fameux bal des folles, sorte de parade annuelle de ses malades organisée par Charcot pour faire frémir la haute société.
Portée par de remarquables inspirations – le Camille Claudel de Bruno Nuytten, le Freaks de Tod Browning, ou encore les peintures de Toulouse-Lautrec et ses beaux corps de femmes contorsionnés –, Mélanie Laurent impressionne avec cette adaptation du roman à succès de Victoria Mas, son premier film d’époque en tant que réalisatrice. Elle assume une direction artistique classique et opulente, magnifiée par la lumière de Nicolas Karakatsanis et l’emploi, ambitieux, du 35 mm, sans empêcher sa mise en scène de vibrer d’admiration, à chaque plan, pour toutes ces vérités féminines considérées comme des maux à soigner. Depuis Respire (avec, déjà, deux héroïnes, et Lou de Laâge à ses débuts), son sens du cadre est devenu manifeste. Sa précision et son élégance traduit l’immobilisme amidonné de la bourgeoisie, ou accompagne le mouvement, le bruit, la fureur et la douceur du collectif féminin de La Salpêtrière : une véritable chorégraphie, proche des visages et de l’anatomie de ces « folles », et particulièrement, bien sûr, d’Eugénie et de son interprète absolument captivante.
Un emballant bal d’actrices
Eugénie, de profil, encore libre et fumant dans un café, avec les volutes de sa cigarette s’envolant à contre-jour. Puis la même, cheveux défaits, nue sous la toile de coton rêche, regard bleu Adjani rendu fixe par la sidération, dans son lit d’internée, ou dans cette baignoire de torture lors de séances d’hydrothérapie. Mélanie Laurent, elle, se filme défaisant patiemment, douloureusement, lien après lien, son corset, avant de s’allonger, libre et souple, un livre dans une main, un porte-cigarette dans l’autre.
Toutes les autres actrices brillent par leurs particularités, de l’émouvante Lomane De Dietrich à la piquante Lauréna Thellier (vue dans Ma loute, de Bruno Dumont) en passant par les toujours parfaites Martine Schambacher et Coralie Russier. Un emballant bal des actrices, avec aussi de talentueux messieurs (Benjamin Voisin, Cédric Kahn, Grégoire Bonnet) qui acceptent de jouer, plus ou moins, le mauvais rôle. Quant au bal final du titre, il baigne dans une atmosphère presque gothique, emplie d’éclats de vengeance et de libération des corps et des esprits, avant de montrer le sacrifice d’une « sœur » pour que l’autre puisse, enfin… respirer
C'est le genre de films https://wiflix.video pour lesquels les gens n'ont plus le temps de se voir.
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