samedi 2 juillet 2016

Rien de prévu de Sophie Mourousi avec Mathilde Lecarpentier

Festival on n'arrête pas le théâtre, à l'étoile du Nord :
 Comment faire seule sur scène, avec un public sur scène aussi, en jauge réduite pour rendre palpable le théâtre... Pour bousculer cet étrange rapport spectateurs comédiens, aller jusqu'au bout du silence, du soutien, du mimétisme, de l'émotion, de l'espace et faire rentrer le monde extérieur et le plus proche du théâtre : le cinéma les disputes les scènes de ménage la chanson... j'y étais et j'ai aimé j'ai eu froid pour l'actrice et en rentrant dans le métro j'avais comme du vent sous mon crâne et un air dans la tête. L'actrice nous a tenus tout le long de cette perte de repères ou rien n'est prévu. Je reviens aux mots de l'auteur de la création et metteur en scène, Sophie Mourousi. 


RIEN DE PRÉVU
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Création de Sophie Mourousi

Avec Mathilde Lecarpentier

 

Une jeune femme est seule. Elle ne fait rien. Ou plus exactement, elle n’a rien de prévu. Et nous, spectateurs, n’avons rien prévu d’autre que d’être avec elle. Dans cet espace « hors du temps » qu’est l’ennui, que va –t-il se jouer et se créer? Etre seuls, ensemble, et « n’avoir rien à faire », ensemble, n’est il pas le meilleur déclencheur de rêves, d’inventions et de surprises ?

Rien de prévu s’est créé à partir d’interrogations, de questionnements existentiels autour du rapport intime que l’Etre Humain peut entretenir avec l’ennui, le temps et la solitude. Il s’agit là de questionnements intimes et universels très vastes et le plateau est notre terrain de jeu, d’expérimentation et de pensées.

« Qu’est ce qui peut naître d’une situation d’ennui et de solitude ? Qui on est quand on est seul ? Quelles sont les pulsions (de jeu, d’amour, de violence...) générées par l’ennui ? Que faire et que faire de soi quand il n’y a rien à faire ? Dans quelles mesures sommes nous dans l’acceptation de notre ennui ? Quels divertissements l’Homme créé-t-il pour palier à l’ennui ? Quels « trompes l’ennui » parvient il à inventer?
Dans un monde où tout se vit en même temps et pour tout le monde, où l’activité est reine, où l’on fait le culte de la sur occupation, je propose de faire un « voyage au bout de l’ennui » : un voyage en pays lointain. Un monde où se crée et existe une énergie en contrepoint au monde dans lequel nous vivons : un monde d’agités. Nous sommes lancé dans une course : course à la vitesse, au résultat, à l’occupation. L’inaction nous panique. Le théâtre, lui aussi, devient l’industrie du rêve qui a comme devoir de provoquer toute sorte de choses, de sentiments et d’émotions : « J’ai été ému. Donc il s’est passé quelque chose. Donc ça n’a pas servi à rien. Donc ça a servi à quelque chose ». Or la vertu du théâtre n’est elle pas justement de ne servir à rien dans un monde où tout doit servir à quelque chose ? »

Sophie Mourousi 

29 JUIN AU 2 JUILLET - 19H30

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