vendredi 31 janvier 2020

Théâtre du Rond Point : Détails/ Livres : Propriété privée, Les petites vertus, Rappel : Les yeux ouverts... Série : The outsider

Les yeux ouverts un de mes livres de chevet : dialogue entre Matthieu Galley et l'écrivain

les petites vertus de Natalia Ginzburg (en construction d'autres extraits à venir)
"Dès que nos fils commencent à aller à l'école, nous leur promettons, s'ils travaillent bien de l'argent en récompense. C'est une erreur car ainsi nous mélangeons l'argent qui est une chose sans noblesse, à une chose méritoire et digne qui est l'étude et le plaisir de la connaissance..."Les petites vertus de Natalia Ginzburg à lire sans modération
Ce livre est un cadeau pour viser non pas les petites vertus mais les grandes par exemple plutôt « la générosité et l’indifférence à l’argent plutôt que l’épargne »... Ce sont des nouvelles donc il y en a d’autres que celle qui donne son nom au recueil ; une autre sur les rapports humains, une autre infiniment précise sur le métier d’écrire ; une sur « le fils de l’homme » l’écart de générations ; une sur la relation à deux ; deux sur l’Angleterre dont une pleine d’humour ; une sur les Abruzzes la première car l’auteur comme son nom ne l’indique pas est italienne et juste après sur la perte d’un ami et enfin une que je n’oublierais pas sur des chaussures trouées. c’est cela la complication d’un recueil de nouvelles on a tendance à en préférer certaines à d’autres mais pas là. car il y’a une très belle écriture et comme une focale inversée rapprochée qui culmine en introspection et en désir de transmettre le meilleur et surtout le plaisir à aider véritablement l’autre l’enfant en « le laissant germer ».
https://www.babelio.com/livres/Ginzburg-Les-petites-vertus/651372
P 25-29 Portrait d’un ami
Il était, parfois, très triste ; mais nous avons cru pendant longtemps, qu’il guérirait de cette tristesse, lorsqu’il se serait décidé à devenir un adulte ; parce que sa tristesse nous semblait celle d’un enfant, la mélancolie voluptueuse et rêveuse d’un enfant, qui n’a pas encore touché terre et qui se meut dans le monde aride et solitaire des songes. Parfois, le soir, ils venait nous voir : il s’asseyait, pâle, son écharpe autour du cou, en tortillant ses cheveux, ou en froissant une feuille de papier : il ne prononçait pas un mot de la soirée ; il ne répondait à aucune de nos questions. Enfin, d’un bond, il empoignait son manteau et s’en allait. Humiliés, nous nous demandions si notre compagnie l’avait déçu, s’il avait cherché auprès de nous un réconfort et ne l’avait pas trouvé, ou au contraire s’il s’était tout simplement proposé de passer une soirée silencieuse sous une lampe qui ne fût pas la sienne.

Parler avec lui, d’autre part, n’était jamais facile, même lorsqu’il était de bonne humeur ; mais un entretien avec lui, même fait de peu de mots, pouvait être plus tonique et stimulant qu’avec quiconque. En sa compagnie, nous devenions bien plus intelligents, nous nous sentions poussés à mettre dans les mots ce que nous avions en nous de meilleur et de plus sérieux, nous rejetions les lieux communs, les idées imprécises, les paroles confuses.

Près de lui, nous nous sentions souvent humiliés, parce que nous ne savions pas, comme lui, être réservés, ni modestes comme lui, ni, comme lui, généreux et désintéressés. Il nous traitait, ses amis, avec brusquerie, et ne nous pardonnait aucun de nos défauts ; mais, si nous étions malheureux ou malades, il se montrait attentif comme une mère. En principe il se refusait à connaître des gens nouveaux ; mais il arrivait que tout à coup, avec une personne inattendue et inconnue, une personne même vaguement méprisable, il se montrât expansif et affectueux, prodigue de rendez-vous et de projets. Si nous lui faisions observer que cette personne était, à bien des égards, antipathique et méprisable, il disait qu’il le savait parfaitement ; et parce qu’il aimait toujours tout savoir, il ne nous accordait jamais la satisfaction de lui apprendre quelque chose ; mais pour quel motif il se comportait si familièrement avec cette personne, et au contraire n’accordait pas son amitié à d’autres qui le méritaient davantage, il ne l’expliquait pas, et nous ne l’avons jamais su.

Il s’intéressait parfois à des personnes qui lui semblaient faire partie du monde élégant, et il les fréquentait ; il pensait peut-être s’en servir pour ses romans ; mais il se trompait dans son jugement, sur le raffinement social ou le comportement, il prenait pour du cristal les fonds de bouteilles ; et en cela il était naïf, mais en cela seulement. Il se trompait sur le raffinement du comportement ; mais quand au raffinement du cœur et de l’esprit, il n’a jamais été dupe.
Il avait les derniers temps, un visage creusé et raviné, ravagé par ses torturantes pensées : mais, jusqu’à la fin, il garda, dans son allure, la grâce d’un adolescent. Dans les dernières années, il devint un écrivain célèbre ; mais cela ne changera en rien ses habitudes revêches, ni la modestie de son attitude, ni l’humilité, consciencieuse jusqu’au scrupule de son labeur quotidien. Quand nous lui demandions s’il était content d’être célèbre, il répondait avec un ricanement orgueilleux, qu’il s’y attendait depuis toujours ; car il avait, parfois un ricanement sardonique et orgueilleux, puéril et malveillant, qui brillait comme un éclair puis disparaissait. Mais le fait de s’y attendre depuis toujours signifiait que le but atteint ne lui procurait plus aucune joie : il n’était pas capable de jouir des choses et de les aimer, dès qu’il les avait. Il disait qu’il connaissait désormais son art si à fond qu’il ne lui offrait plus aucun secret : et ne lui offrant plus de secrets, cela ne l’intéressait plus. Nous-mêmes, ses amis, nous disait-il, nous n’avions plus de secret pour lui, et nous l’ennuyons terriblement ; et nous, très vexés de l’ennuyer, nous ne parvenions pas à lui dire que nous voyons bien où était son erreur ; c’était de ne pas vouloir se plier à aimer le cours quotidien de l’existence, qui se déroule uniformément, et sans mystère apparent. Il lui aurait fallu conquérir la réalité quotidienne : mais pour lui, elle était interdite et insaisissable, pour lui qui en avait à la fois le désir et l’horreur ; de sorte qu’il ne pouvait que la regarder comme dans un lointain sans bornes.

P 38 Éloge et complainte de l’Angleterre
Le misanthrope reste misanthrope. De plus, sur la timidité la misanthropie initiale, s’étend la grande l’infinie tristesse anglaise, comme une prairie sans limites ou le regard se perd.
En outre, il est vain pour les parents d’espérer que leurs enfants, pendant ces séjours d’été, apprendront l’anglais, langue très difficile à connaître, que très peu d’étrangers savent, et que chaque anglais parle à sa façon.

L’Angleterre est un pays où l’on reste absolument ce que l’on est. L’esprit n’accomplit pas le plus petit mouvement. Il reste là, immobile, immuable, protégé par un climat doux, tempéré, humide, sans écarts de saison, de même que reste immuable, à chaque saison, l’herbe verte des prés, que l’on ne pourrait pas imaginer plus verte : elle n’est ni mordue par le gel, ni dévorée par le soleil. L’esprit ne se libère pas de ses défauts, et n’en acquiert pas non plus de nouveaux. Comme l’herbe, l’esprit est bercé en silence dans sa verdoyante solitude, désaltéré par une pluie tiède.

Il y a de magnifiques cathédrales. Non pas serrées entre les maisons et les boutiques, mais étalées sur de vertes prairies. Il y a de très beaux cimetières, avec de simples pierres gravées, dispersées dans l’herbe dans une paix profonde, au pied des cathédrales. Aucun mur ne les défend, elles sont là en perpétuelle intimité avec la vie, et cependant plongées dans une paix suprême.

Au pays de la mélancolie, l’esprit est toujours tourné vers la mort. Il ne craint pas la mort, comparant l’ombre de la mort à l’ombre vaste des arbres, au silence déjà présent dans l’âme, perdu dans son vert sommeil.

P 67 à 68 mon métier
Mon métier est d’écrire. Je le connais bien, depuis très longtemps. J’espère ne pas me faire mal comprendre. Sur la valeur de ce que j’ai écrit je ne sais rien. Je sais qu’écrire est mon métier. Lorsque je me mets à écrire, je me sens extraordinairement à mon aise, et je me meus dans un élément qu’il me semble connaître extraordinairement bien. J’utilise des instruments qui me sont connus et familiers, et je les sens bien stables entre mes mains. Si je fais quoi que ce soit d’autre, si j’étudie une langue étrangère, si je cherche à apprendre l’histoire ou la géographie, ou la sténographie, ou si j’essaye de parler en public, ou de tricoter ou de voyager, je souffre, et je me demande constamment comment les autres font ces mêmes choses, j’ai toujours l’impression qu’il doit y avoir un bon moyen pour faire ces mêmes choses, et qui est connu des autres et inconnu de moi. Et il me semble être sourde et aveugle, et j’ai comme une nausée au fond de moi. Au contraire, lorsque j’écris, je ne pense jamais qu’il y a peut-être un meilleur moyen dont les autres écrivains se servent. Ce que font les autres écrivains m’est tout à fait égal. Entendons-nous bien : je ne peux écrire que des histoires. Si je tente d’écrire un essai critique, ou un article sur commande pour un journal, cela va assez mal. Et ce que j’écris alors, je dois le chercher péniblement, comme en dehors de moi. Je peux le faire un peu mieux que d’étudier une langue étrangère, ou parler en public, mais seulement un peu mieux. Et j’ai l’impression d’escroquer mon prochain avec des mots empruntés au chapardés ici est là. Et je souffre et je me sens en exil. Au contraire, lorsque j’écris des histoires, je suis comme quelqu’un qui est dans sa patrie, sur les routes qu’il connaît depuis son enfance, et au milieu de murs et d’arbres qui sont les siens. Mon métier est d’écrire des histoires, des choses inventées ou des choses de ma vie dont je me souviens, mais, en tout cas, des histoires, des choses où n’entre pas la culture, mais seulement la mémoire et la fantaisie. C’est cela mon métier, et je le ferai jusqu’à ma mort. Je suis très contente de ce métier, et je n’en changerai pour rien au monde ; j’ai compris, Il y a très longtemps, que c’était là mon métier. Entre 5 et 10 ans je n’en étais pas sûre, et je m’imaginais un peu pouvoir peindre, un peu conquérir des pays à cheval, et un peu inventer de nouvelles machines très importantes ; mais après l’âge de 10 ans je l’ai toujours su, et je me suis exprimée comme je l’ai pu, avec des romans et des poésies.

P 72 
J’avais 17 ans à cette époque, et j’avais été recalée en latin, en grec et en mathématiques. J’avais beaucoup pleuré lorsque je l’avais su. Mais maintenant que j’avais écrit cette nouvelle, j’avais un peu moins honte. C’était l’été, une nuit d’été. La fenêtre était ouverte sur le jardin et des papillons sombres volaient autour de la lampe. J’avais écrit ma nouvelle sur du papier quadrillé, et je me sentais heureuse comme jamais cela ne m’était arrivé dans la vie, et riche de pensées et de paroles.
Et j’en ai [des récits] écrit un certain nombre, à intervalles d’un ou deux mois, quelques-uns assez beaux, d’autres pas. J’ai découvert alors que l’on se fatigue si l’on écrit une chose sérieusement. C’est mauvais signe si l’on ne se fatigue pas. On ne peut espérer écrire quelque chose de sérieux ainsi à la légère, comme d’une seule main, en voltigeant, tout frais. On ne peut s’en tirer si facilement. Lorsque quelqu’un écrit une chose sérieuse, il tombe dedans, il se noie vraiment dedans jusqu’aux yeux ; et s’il a dans son cœur des sentiments très forts qui l’inquiètent, s’il est très heureux ou malheureux pour une raison quelconque, disons terrestre, qui n’a rien à voir avec ce qu’il est en train d’écrire, alors, si ce qu’il écrit est valable et digne de création, tout autre sentiment s’endort en lui. Il ne peut espérer garder intact et frais son cher bonheur ou son cher malheur, tout s’éloigne et s’évanouit, et il est seul avec sa page ; aucun bonheur et aucun malheur ne peut subsister en lui qui ne soit étroitement lié à cette page, il ne possède rien d’autre et il n’appartient pas aux autres ; s’il n’est pas ainsi, cela signifie alors que sa page ne vaut rien.

P 74
Parce que, à l’époque où j’écrivais ces brefs récits, je m’arrêtais toujours aux personnages et aux choses grises et déjetées, je cherchais une réalité méprisable et sans gloire. Dans ce goût que j’avais alors de découvrir des détails minimes, il y avait de la méchanceté de ma part, un intérêt avide et mesquin pour les petites choses, petites comme des puces, c’était une recherche obstinée et médisante. 

P 76
Et puis mes enfants sont nés, et moi au début, lorsqu’ils étaient très petits, je n’arrivais pas à comprendre comment on parvenait à écrire en ayant des enfants. Je ne concevais pas comment j’aurais pu me séparer d’eux pour suivre un personnage dans un récit. Je m’étais mise à mépriser mon métier. J’en avais, par moments du regret, je me sentais exilée, mais je m’efforçais de le mépriser et de m’en moquer pour ne m’occuper que de mes enfants. 

P 81-82
Du reste, je ne pourrais même pas imaginer ma vie sans ce métier. Il s’est toujours trouvé là, il ne m’a pas quitté, même une minute, et même lorsque je le croyais endormi, son œil vigilant et resplendissant me regardait.
C’est cela mon métier. L’argent, voyez-vous, il n’en rapporte pas beaucoup, et même on est presque toujours obligé d’avoir en même temps, un autre métier pour vivre. Parfois, pourtant il en rapporte un peu : et l’argent obtenu grâce à lui est une chose très douce, comme de recevoir de l’argent et des cadeaux des mains de l’être aimé. C’est cela mon métier.




… 

Détails de Lars Norén au théâtre du Rond-Point puis tournée la Comédie de Reims du 3 au 6 mars mise en scène de Frédéric Belier-Garcia avec entre autres Isabelle Carré et Laurent Capelutto Alors voilà comment vous dire plus de deux heures où je suis restée clouée à mon fauteuil mais voilà l’appareillage systématique pour le son des comédiens déterminant du jeu mais aussi de la mise en scène m’empêche un peu d’être au théâtre. Ces acteurs dans une très belle épure de mise en scène ne s’adressent jamais au public et donc par moments malgré leur crédibilité, justesse, délicatesse je reste extérieure. Bon ceci dit le texte l’ensemble des scènes, les « détails » apostrophants sur leur vie intime qui caractérise aussi les époques, les rapports de révision de l’adultère : des névroses, bouffées délirantes et si l’amour bientôt risquait d’être diagnostiqué comme bouffée délirante au « bénéfice » de la raison et laquelle ? Allez y pour les deux acteurs les plus vieux!  de la distribution, dont Isabelle Carré... et le texte et la fluidité la pureté de la mise en scène.
Christian Jannot Oui moi j'ai aimé cette pureté un peu froide, et j'adore tjrs Isabelle Carré..pour moi seul le plus jeune acteur était microté..sf quand ils sont tous au fond...
UzpfSTE1NzcxNzM0NDg6MTAyMTg3ODMwNjc0MzkyNDU Interview très intéressante pour les apprentis comédiens sur la bienveillance du public les rituels..... et sur le fond pourquoi dépasser sa peur ? pour faire sur scène tout ce qu'on ne peut pas faire dans la vie...




 Propriété privée de Julia Deck : Je vais aller voir cette écrivain à la dédicace chez mon amie et libraire préférée Au plaisir des yeux car n'y a t'il pas plus beau voyage que le roman (entendu à France-Inter Boomerang par Ian Mac Ewan un autre de mes écrivains préférés ; sortir une heure au moins une heure seulement des écrans réseaux par jour.et de leur torpeur..)... et pour une fois j'ai acheté le livre et je l'ai lu avant de rencontrer son auteure mais comment vous dire je l'ai lu d'une traite un peu comme on regarde fasciné  un film d'horreur une série (The outsider-3 premiers épisodes  disponibles sur OCS à l'heure américaine) tirée d'un roman de Stephen King ou une pièce au théâtre de Yasmina Reza, sans pouvoir s'en extraire... avoir même le recul après quelques jours... Donc il faut par contraste  y réfléchir longtemps, le vieillir comme un bon vin, parce qu'il nous a surpris ; c'est un livre pour sortir les bobos de presque leurs cités interdites, alors certes ils y vivent bien, mais qu'apparemment... sans ma conseillère et cette occasion,  j'aurais pu acheter ce livre en le feuilletant, pour l'éditeur, puis saisie par la modernité de l'écriture. 


dimanche 26 janvier 2020

A couteaux tirés


C’est bien les critiques quand elles ne dévoilent rien ou à peu près et attisent le désir d’en savoir plus.... d’y aller au cinéma : Daniel Craig est inespéré dans ce genre qui n’en n’est pas un... le policier dans une maison pour jeu électronique : enquête au manoir.... j’ai ri et malgré le froid qui m’endort (un peu comme les ours) quand je me retrouve au fond de la grotte de notre Ciné club Chaplin préféré.
Ce film m’a fait autant de bien qu’un très bon film d’animation quand je reviens de chez ma mère ou après comme là, je revenais, nous revenions de chez le dentiste. 
Après... nous en avons parlé avec une dame un peu plus jeune qui était aussi très contente d’avoir vu ce film si « diversifiant ». 
Il y a deux idées incongrues, totalement tarabiscotées et qui tiennent la route... que Marta l’infirmière vomit dès qu’elle profère un mensonge. Et que le super détective Benoit Blanc ne sait pas qui l’a embauché.....
Et aussi on ne sait pas bien à quelle époque et dans quel pays anglo-saxon on est, il y a comme une zone d’intersection entre l’Angleterre et les États-Unis et qui touche juxtapose nos questions sur les migrations, les différences... mais pas à un seul moment c’est appuyé comme un film à message politique c’est avant tout un divertissement. J’ai quand même beaucoup aimé la réflexion sur l’origine du manoir comme maison familiale !?



jeudi 23 janvier 2020

Spectacle des élèves de 2ème année de l’Ecole du Lucernaire : les scènes de vos rêves

Échanges sur les réseaux : leurs scènes rêvées





FB
Florence et tous j’y étais au Paradis avec cette 2 ème année, tous si singuliers, à même de leur désir de théâtre,  ils touchent à l’essentiel de notre époque qui aspire au sublime mais où tous se sentent tellement isolés. C’était avec toute leur danse et tout leur corps, leur cœur, sans exhibition, ni force qu’extérieure... donc on a pas vu le temps passer, le rythme était bon, avec tout leur inventaire, éventail de couleurs, d’humeurs et j’ai ri et j’ai pleuré aussi et c’est difficile avec des scènes,il faut s’y précipiter et s’y concentrer à la fois ...et en sortir très vite...
Message laisse juste après car j’étais donc obligé de partir vite un petit garçon m’attendait

Florence et Philippe 
La chanson, les chansons, les danses même si le riz : l'envers d'un mariage heureux, est malaisé sur un plateau déjà glissant, c'était beau et "utile". Ils ont un désir oui, hors genres théâtraux et modes et genres-genres pour rompre l'esseulement par l'art du théâtre et c'est très réussi, pour créer un collectif qui leur ressemble à tous. "L'imaginaire"(chanson de Linda Lemay paroles pour le mime), Done Elvire, la mère aux quatre, pardon, trois enfants, les drôles, les hors lumière sont tellement eux, qu'on les aime et on rit ils sont si libres tout à coup. Vraiment ils ont quelque chose d'heureux, de la joie. Et ils ont l'air de survivants comme si seule la danse et/ou le théâtre leur permettait d'avancer. 
Obligée de partir mais sinon j'aurais voulu tous les féliciter car ce sont des colosses de la liberté d'abord et que de progrès avec une aisance sur ce plateau et un "imaginaire" comme s'ils y étaient aussi à l'aise que dans leur chambre.
Merci Florence de ce  bain de jouvence et pour leur confiance merci Philippe car c'est aussi grâce à toi qu'ils savent aussi bien marcher...et tout faire sur un plateau.

Le lendemain de leur spectacle 
Que voulaient -ils montrer de leur désir de théâtre : de la danse des monologues, des scènes de cinéma, de séries de la comédie musicale des chansons du burlesque oui mais aussi des classiques Moliere des contemporains désespérés mais qui sont à la recherche de plus de liberté sans oubli des réalités.

Ils savent se servir des accessoires, des corps et de leur décor la scène,la salle du Paradis, les lumières, le son avec un portable et des enceintes.
Ce que j’ai reconnu l’amour et ses méandres à deux en famille en groupe qui danse 

Les textes de Moliére : Dom Juan et Elvire, du huis clos de Garde à vue, de Juste la fin du monde de Jean Luc Lagarce d’après le film de Xavier Dolan ? du Tennessee Williams de leurs textes aussi, une chanson de Brassens. Ils inversent les genres, les femmes jouent les hommes, les hommes les femmes, ils enchaînent des rôles de parodie et ensuite des scènes dramatiques mais il y a peu de tragédie pure, elle y est comme dépassée par leur jeu... et ils l’ont travaillé avec d’autres profs dans leur cursus de 2 ans. Tragiques grecs Shakespeare Racine...

mardi 21 janvier 2020

Big Bang d’Irène Jacob


Lisez-le ce livre : Big-bang ou au moins ces extraits choisis avec attention et sans précipitation, vous pouvez me faire confiance... Les biographies sont des précipités de vie, papier calque, papier buvard, papier chaud qui entoure encore ceux qui ne sont plus là.

la Double Vie de Véronique (un film qui serait intéressant d'adapter au théâtre pour "l'inoubliable" et l'imaginaire intemporel) Écoutez sa musique.... C'est le film que je préfère au monde et aux mega planètes que nous ne connaissons pas encore. Je l'ai vu plusieurs fois me suis identifiée totalement à Irène Jacob. Et je crois que même à 65 ans, je m'identifierais encore à elle dans ce film. Krzysztof Kieslowski, était, est mon réalisateur préféré avec Visconti. C'est peut-être cela qui m'a fait acheter dans une librairie de province re-localisée dans la galerie marchande d'une grande surface, cette biographie mais pas seulement et puis, dois-je le taire, le fait qu'Irène Jacob ne tourne, ni ne joue plus beaucoup, désormais, elle aussi. Non, je n'ai pas regretté, j'ai beaucoup aimé ce livre comme quoi une projection totale à un acteur dans un rôle, dans un film, n'est pas seulement un hasard. Avec sa biographie essaimée et partielle entre le moment où elle a perdu son père et donné vie à un deuxième enfant, elle a comme recollé en moi quelques poussières d'étoiles...
 https://next.liberation.fr/livres/2019/12/18/la-vie-par-les-deux-bouts_1769980
Février 2011

P 31
Comme beaucoup de peintres ont commencé par peindre les membres de leur famille, j’ai toute jeune été d’abord inspirée par mes grands-parents. Ils ont été mes premiers rôles et modèles. À l’occasion d’un anniversaire, j’enfilais une chemise, une robe, un foulard. La représentation dans ce qu’elle avait de plus spontané : Vois comme je te vois, comme je te vis, comme je te devine et deviens toi. La sensation partait du ventre jusque dans mes cheveux, mon regard, mes orteils, la plante de mes pieds. J’étais devant ma grand-mère, elle me regardait, et moi, sa petite fille, je la représentais dans sa vie quotidienne, dans ses expressions favorites. Je découvrais la joie qu’elle me faisait de se reconnaître, un instant, en moi. Je réalisais que j’aimais être cet autre, que je m’y sentais bien et que j’aimais sentir l’émotion des spectateurs, indissociable de ce jeu.
P 32-33
Mon oncle Roland, par exemple, le jeune frère de mon père, était professeur de gymnastique et avait une passion pour les lettres. Il avait une mémoire extraordinaire et se récitait une dizaine de poèmes avant de s’endormir. Même dans ses périodes sombres, où il traversait régulièrement de longues dépressions, ne participait plus à aucune conversation, il récitait encore volontiers, si on le lui demandait, Hérédia, Hugo, Racine, Lautréamont et, tandis qu’ il prononçait les mots, le sens du poème le traversait, comme un rayon de lune dans la nuit, faisant briller son œil noir. Le poème avait ce pouvoir. Un accès direct à l’intimité, à la chair, à la chaleur de la peau, aux battements du cœur, à la couleur de la voix, à la respiration, à ce que nous sommes de plus spontané. Une relation à l’être dans ce qu’il a de plus profond. Apaisant les barrières de la maladie, sublimant la noirceur du chagrin.. Comme un sculpteur ferait apparaître dans un bloc d’argile, en s’étonnant lui-même, un léger papillon, Roland, dans ces années fermées et silencieuses, pouvait encore dire les mots d’un poème, et devenir un passeur sublime, un messager  des contrées secrètes. Je comprenais que la poésie pouvait briser beaucoup de chaînes et libérer le diseur le temps de sa récitation, et de son enfermement.
P 42
Les hommes et les femmes de la Préhistoire faisaient-ils le lien entre une étreinte sexuelle et la surprise de voir le ventre d’une femme s’arrondir ? Et les hommes comprenaient-ils la paternité ou pensaient-ils que les femmes enfantaient  seules, d’un rayon de lune, d’eau et d’étoile ?
P 50
–Oui ! Tu penses ! Ouranos était fou de Gaïa : il se couchait en permanence sur elle, comme un drap trop serré sur un lit ! Il la fécondait tout le temps mais les enfants conçus restaient prisonniers de l’étreinte ! Alors un de ses fils a séparé d’un coup de serpe–c’est une image dingue–la terre du ciel, le père de la mère !
P 57
Pourtant, toi, tu semblais libre de voyager et prêt à déménager dans un autre pays, tu parcourais le monde, l'univers même. Mais un jour que nous disposions autrement, avec maman, les meubles du salon–inversant la place du sofa et de la table des repas changeant les tableaux de place–, j'ai compris que tu avais aussi beaucoup de mal à supporter que ton cadre familier change. De retour à la maison, tu as découvert le nouvel aménagement avec une grande appréhension. Tu n'as pas pu terminer le repas, tu te sentais faible, tu as quitté la table ainsi déplacée et tu es allé t'allonger sur ton lit qui, lui, n'avait pas bougé. Nous avons vite tout remis en place pour que l'équilibre soit rétabli.
P 60
Le directeur de Chaillot est soucieux. Il fait le dos rond quand il me croise dans le vertigineux escalier du théâtre, il s'écarte légèrement quand je viens lui parler. On dirait que quelque chose d'imprévisible, moi, j'avance vers lui, comme une grosse boule de neige. C'est risqué une femme enceinte, dans une distribution, elle peut s'inviter, accoucher à tout moment ! Il n'y a aucune assurance, ce n'est pas raisonnable il espère que ça ne va pas encore lui retomber dessus, il rentre les épaules. Mais mon metteur en scène, Jean-François, ne flanche pas :
–Formidable ! Félicitations ! Tu te sens assez en forme pour jouer jusqu'en décembre à Chaillot et faire la reprise en tournée début février avec ton bébé ?
– Bien sûr, mais si j'accouche avant mon neuvième mois ? Avant décembre et la fin des représentations, tu feras quoi ?
– Eh bien, on changera le texte ! On improvisera quelque chose ! On avisera ! C'est parfait, c'est ça les variations Darwin ! Merveilleux ! Les changements ne me font pas peur ! J'aime le risque au théâtre, la beauté et l'imprévisible ! Quelle bonne nouvelle ! « Les espèces qui survivent ne sont pas les plus fortes ni les plus intelligentes, mais celles qui s'adaptent le mieux aux changements. » comme dit M. Darwin : Adaptons-nous ! Tu vas bien ?… On commence fin août !
https://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Les-Variations-Darwin/

P 74 (passage qui me fait pleurer à chaque fois que je le lis)
Pour nous aussi, ta mort à ressemblé, papa, à une énergie lumineuse d'une grande intensité ainsi qu'un grand voile noir. Ton cœur s'est effondré en une présence invisible qui danse autour de nous et nous dévie légèrement de nos cours. Comme un vacillement que je sens dans mon équilibre, quand je pense aujourd'hui à toi et à ceux que j'ai aimés et perdus.
P 76
Car tu parlais peu de toi, ou alors comme d'un village lointain que personne vraiment ne pourrait visiter de toute façon.
P 104-105
Tu aimais dans nos conversations citer une phrase de  Krzysztof Kieslowski, le tout proche réalisateur et ami avec lequel j'avais tourné la Double Vie de Véronique et Rouge, que tu aimais beaucoup. Il t'avait dit : « quand cela devient trop explicite, je coupe ! » Tu souriais de la franchise de cet aveu, de l'espièglerie et de la profondeur de ce que tu décelais de ce procédé.  Krzysztof t'avait confié, à propos de l'étape du montage d'un film, la nécessité de couper, de ne pas tout expliquer. Ce procédé était d'abord venu d'une contrainte, celle de la censure politique de son pays à son époque, puis était devenu une volonté de réalisateur, de narrateur de laisser le spectateur libre d'interpréter son histoire et de projeter sa propre compréhension. Tu admirais beaucoup Krzysztof et le considérait comme le grand artiste qu'il était. Tu étais fier  que je travaille avec lui et avais reconnu dans son cinéma l'essence même de la recherche. L'énigme n'était jamais réduite, le silence préservait l'infini des êtres. Tu lui disais que le monde quantique était également une quête sans explication exhaustive et que, quand on croyait approcher d'un but, la porte s'ouvrait à d'autres questions nouvelles. Une partie du mystère s'échappait toujours avec sa révérence.
P 107
Nous étions ensuite passé à la cafétéria et tu avais présenté Krzysztof à des physiciens polonais, dont un de tes amis, Georges Charpak, prix Nobel de physique qui avait dit :
–René vous fait visiter le CERN, parfait ! Moi quand j'écoute René, au début je comprends, ensuite.. j’aime !
P 109 (passage qui me fait pleurer à chaque fois que je le lis)
Aujourd'hui, ces longs mois d'absence, à me souvenir, à douter, à me soumettre à l'étrange habitude du deuil, à la lenteur, à la gravité. Ces années à venir sans te voir, ni te parler, à t'aimer au passé.
P 126
Charles Darwin conclut qu'il lui restait toujours le plaisir de lire des romans, mais à la seule condition qu'ils se terminent bien. Était-il déjà si tourmenté par les critiques houleuses contre ses recherches ? Miné par les accusations à son encontre ? Profondément accablé par les deuils qui touchaient sa famille ? Sa tristesse était-elle à son comble au point qu'il ne pouvait lire un chagrin de plus ?
P 130
En ce moment de métamorphose, j'interroge naturellement ce temps, à l'endroit, à l'envers, de côté, qui est tout et soudain n'est plus rien. Je me souviens de cette discussion étrange que j'avais eue avec toi, papa, à propos du temps. Tu m'affirmais que la meilleure façon de réfléchir à l'univers était d'abandonner la notion de temps, je me demandais comment l'imaginer.
(j'imagine suite à ces pages que mon père, ma grand-mère, un ami Bruno et que mes animaux chats surtout, morts, tous, sont passés à un état quantique, c'est à dire morts et vivants à la fois. )
Tu me parlais d'Erwin Schrödinger en mangeant une soupe à l'oignon lors d'une fête de la commune qui inaugurait la construction récente d'un nouveau quartier d'immeuble, à côté de chez nous, dans un ancien bout de campagne genevoise. Le maire s'était lancé dans un trop long discours et tu me racontais qu'Erwin était un des premiers physiciens à avoir proposé une théorie quantique. Il avait imaginé une histoire de chat et de boîte pour illustrer ses intuitions. Un chat est enfermé dans une boîte, avec une fiole contenant du poison et un marteau. À tout moment, le marteau peut casser la fiole, renverser le poison et empoisonner le chat s'il le boit.  Schrödinger pose la question suivante : le chat dans la boîte est-il vivant ou mort ? Et sans avoir besoin d'ouvrir la boîte, il répond : il est dans un état quantique, mort et vivant à la fois !
P 140
J'ai fait faire à ma peur de la dépression–mort de longues promenades pour la distraire, pour la tromper, pour qu'elle me laisse tranquille, je faisais des détours dans mes pensées, dans mes désirs, pour éviter de passer devant le trou et d'y tomber moi aussi. Je ne terminais pas mes phrases, les laissant en suspens, dès que je m'approchais d'un piège, m'affolant de sentir ma peur, tapie sournoisement dans sa cage obscure.
P 145
Je jouais des textes que je ne comprenais pas encore, mais dont je me saisissais dans mes cours, avec l’élan et la force de l’intuition. Je m’élançais ouvrant grand les voiles dans les rôles de Tchekhov, m’inventant une maturité que j’empruntais à l’auteur. Cherchant ma voix dans les tragédies, dans le drame, me trouvant plus à l’aise dans la comédie, ou dans le théâtre russe qui rit et qui pleure en même temps.
P 147
Je m’étonnais de la force émotive qui pouvait ainsi provoquer ma chute. Alors je promenais des petits morceaux de sucre et de chocolat dans mes poches, que je laissais fondre dans ma bouche aux premières  sueurs froides dans la nuque et sifflements d’oreilles.
Cela ne faisait pas partie de nos conversations, mais j’en parlais à maman qui m’avait  vivement conseillé de commencer une thérapie et m’avait donné plusieurs adresses. « Il y a un fort terrain émotionnel et plusieurs dépressions  dans la famille, tu dois l’apprivoiser avec confiance, surtout avec ton métier, qui te demande d’exprimer tant de choses. »
P 153
... et mon grand-père Yvon me disait pour me rassurer : « allez, tu connaîtras d’autres peines », tandis que l’océan, devant la maison, s’approchait en dansant aux fenêtres.
J’aime encore aujourd’hui retrouver, au bord de mon océan, ce vent salé et humide qui fouette et rougit la peau. Rentrer de balade le K-Way collant et trempé, les cheveux plaqués aux joues, parler fort et enfiler deux pull-overs pour me réchauffer – et si un des pulls empruntés dans les affaires de pêche, râpe un peu, je sais qu’un chant aimant émane de cette laine rêche qui pique. Dans cette maison le contact se définissait dans une brusquerie, parfois dans une rudesse qu’il fallait traduire comme une pudeur, où se devinait une marque de tendresse. L’amour s’y exprimait avec un peu de résistance, comme une rose qui se protège, qu’il faut cueillir en s’écorchant un peu sur ses épines.
P 157 (à ses ancêtres, ceux qui sont morts)
Je vous serre dans mes bras. Nos bras, fragiles et fermes. S’il me fallait ne choisir qu’un geste, ce serait celui-là. Tenir, prendre, aimer dans ses bras. 
P 164-165
Un poème accompagne ma mère depuis son adolescence. C’est « Recueillement » de Baudelaire. Récemment elle m’a demandé de le lui faire travailler, pour le présenter à son cours de diction à l’université du troisième âge. Beaucoup de verbes y sont conjugués à l’impératif. Je lui ai dit : « tu tutoies la Douleur, elle a une majuscule, comme si c’était une personne. Tu lui parles familièrement, tu la connais bien. » Ma mère l’a dit assise sur le tabouret de la cuisine, avec une voix d’enfant et d’adulte à la fois. J’étais si émue quand elle m’a demandé à la fin si elle l’avait bien articulé. Elle m’avait, du poème, ouvert les sens cachés, interprétant merveilleusement le Regret souriant, l’adresse intime et désespérée, comme une enfant triste à sa chère poupée de chiffon, une adulte qui parle à la berge de son enfance.

Sois sage, oh ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville, 
Aux uns portant la paix, aux autres le souci. 
(...)
P 170
- Je découvre tellement de choses à vivre à 75 ans ! C’est tard, mais c’est bien...
D’autres femmes mûres sont dans le regret de la jeunesse, dans la nostalgie. Pas elle. La princesse au Bois dormant s’est réveillée. Elle croque chaque jour dans la pomme et cherche à inscrire sa vie dans ce monde palpable du vivant le seul qui soit : les émotions. 
Tu vois quand je sens une émotion venir, J’arrête tout–que je soit lire, marcher, parler –et j’en profite. 
P 174
Ce poème est aussi l’histoire de mes parents. Enfants, ils ont été, chacun, dans les bras d’une mère aimante, idéalisée mais déprimée. J’ai reçu en partage un peu de leur détresse. Un sourire d’enfant triste que l’on peut se transmettre, de génération en génération, et que l’on peut porter en soi comme un nuage gris dans un coin de son ciel.
P 183
–C’est quand même fou que, pendant une éclipse, il nous semble que la Terre ait une taille exactement semblable à celle de la lune, et cela à cause de la distance qui nous sépare… Je me dis que c’est tout de même extraordinaire, il y a une intelligence dans l’univers, il y a quelque chose…


À la cafétéria de la Piscine de Boulogne avec un petit enfant d’adoption qui grandit...

lundi 20 janvier 2020

Un poème de Nourredine Ben Bachir




Lire tout un poème c’est un peu aujourd’hui comme une expédition sur la Lune, et donc là ce tres beau poème est destiné à un nouveau né à son enfant par un père... car souvent on se demande : où es-tu Papa ?
P'tit bonhomme
                               à Mathieu B

Ce jour-là je n'ai pas dormi
Elle a tout donné
Et pendant tout le temps que cela a duré
Je n'ai rien su faire que lui tenir la main

Mes doigts serraient et relâchaient
Au rythme des salves de son ventre
J'étais dans la roue de son soufle
Je plongeais me noyais revivais

Puis tu es venu

Les mains d'une femme ont souri
En te posant
Dans mes bras

J'ai vu tes grands yeux ouverts
Ils me traversaient
En une seconde je suis devenu
Plus grand que mon corps
Je suis sorti de moi
Pour aller vers toi
Presque sans  bouger
Moi plus que moi
Comme un monde plus que le monde

Tu tenais presque entier entre mes deux mains

Dans l'épaisseur de l'instant
J'ai palpé mes contours
Et su ma demeure

Ta tête s'est redressée derrière la vitre
Où l'on t'avait posé
Et je n'ai plus rien pensé
Qu'à être là avec toi
Dans le flux de la lumière bleue
--J'étais l'homme bu dans tes pupilles

Alors, rasséréné,
J'ai dit une prière dont le dieu
Était toi
Elle disait
Je serai là je serai là
Le temps qu'il faudra

Tout était premier entre nous
Tes petits doigts roses se fermant sur mon pouce
Ton odeur envoûtante où la peau
Appelle la peau
Ton petit nez jetant sa brise dans ma paume

J'entendais mes gutturales faire des creux
Dans une voix chantante
Pour que tu viennes
Pour qu'on s'y berce
-J'ai su que le nom est l'autre main
Posée sur le corps au début

Je n'ai plus rien vu que toi
Tu me rappelais l"avant
Et m'emmenais
Dans le flux nouveau

Ma vie s'est redressée 
Dans la joie de la force ressentie 
J'avais un coeur des poumons
De fête battante

Et la force disait
Tu  viens de là
Comme tous ceux du début
Ton épaisse charpente est une graine de cabane
Tu es l'herbe de la terre
Et les arbres le savent

Oh mon petit mon géant
Mon nouveau
Tu es là
Pour que rien ne s'endorme

Il n'y a pas de raison d'être là
Sauf l'éveil répondant à l'éveil
Surgi un matin
L' éveil où la vie
Chaque jour 
Se crée nouvelle.
Nourredine Ben Bachir



Cinéma : Misérables

Cette critique de « sens critique » est ce que j’en pense, sauf que j’ai moi pas aimé la haine à sa sortie parce que peu crédible avec pour moi le Vincent Cassel de l’époque, et que j’en ai d’ailleurs aucun souvenir réel...,
Nous sommes allés voir Misérables dans le cadre du festival Télérama, au cinéma St Lambert, ciné-club aux petites salles, la petite salle était comble, une personne est partie avant la fin ne supportant l’inévitable crescendo..... sinon à la citation « il n’y a pas de mauvaises herbes, il n’y a pas de mauvais hommes, il y a que de mauvais cultivateurs. » de Victor Hugo encore dans l’obscurité, il y a eu des applaudissements dont ceux de nous deux assommés un peu par le film pour ses protagonistes : le réalisateur, les producteurs, tous les acteurs, le moindre rôle, le décor, la manière de filmer, on a tout applaudi....



mardi 14 janvier 2020

Lectures : Théâtre et Littérature Édouard Louis Thomas Ostermeier

https://images.app.goo.gl/tyTaGj94Snc118pF8 

J’aime beaucoup ce texte je l’ai offert à un ami qui est metteur en scène mon premier un ami éternel et comédien et professeur de théâtre 

Édouard

Tu n’imagines pas les histoires avec ma famille si je te ramène chez moi.

Ils me tuent. Et toi non plus tu ressortiras pas vivant.

Clara

Et moi encore une fois j’ai trouvé qu’il exagérait. Ils auraient quand même pu trouver un autre mensonge. Je sais pas, autre chose mais pas un mensonge qui nous fait passer pour des intolérants, pas un mensonge comme ça. Nous, on a toujours respecté ce qu’il était, ça ne change rien, c’est ses histoires à lui, pas les nôtres.

Édouard

Elle ment.

Clara

Toujours, on lui a toujours dit que pour nous il serait la même personne et que l’important c’est son bonheur, qu’il soit heureux.

Édouard

Elle ment

Clara

La famille avant tout. Ma mère elle lui a dit : 

la mère (ou le souvenir de la mère) qui entre depuis le fond de la scène

Moi ce qui compte c’est que mes gamins ils soient heureux et qu’ils vivent une belle vie heureuse c’est tout ce que je demande, l’argent tout ça je m’en fiche, c’est pas l’importance, moi je demande que le bonheur de mes gamins.

Clara

Bon. Bien sûr on lui a demandé de ne pas trop le faire voir dans le village quand il revient pour le peu qu’il revient de toute manière, pour les rares fois qu’il revient.

La mère (ou le souvenir de la mère)

Sinon ça retomberait sur notre dos à nous. Ce serait à nous de le payer.

Clara

Tu sais comment ils sont les gens ici, tu les connais comme moi, c’est des campagnards.

La mère (ou le souvenir de la mère)

Ils nous feraient la vie dure et en plus ce serait pour les cinq générations à venir, c’est sure j’exagère pas. Ils nous lâcheraient pas, oh non, et on aurait eu des remarques tout le temps, la pire vie du monde.

Clara

On aurait eu des remarques désagréables ou des sous-entendus tous les jours, tout le temps. Je ne te parle même pas de ce qu’ils raconteraient derrière notre dos.

La mère (ou le souvenir de la mère)

Et ses petits frères et sœurs à l’école ils en prendraient pour leur grade, ils auraient leur enfance gâchée avec les Alors ton frère c’est un homo.

Clara

Parce que c’est des campagnards, les gens d’ici. Ça doit être la fumée du fumier ou les pollens qui leur rentrent dans la tête pour être aussi bornés.

La mère (ou le souvenir de la mère)

Mais nous on n’y peut rien, c’est pas de notre faute.

Édouard

Elles mentent.

....

Édouard

Il n’y avait que les études qui me permettaient une fuite totale.


Édouard Louis et Thomas Ostermeier : Histoire de la violence 





lundi 13 janvier 2020

Reprenons... Théâtre : le cercle des illusionnistes Cinema : Séjour dans les monts Fuchun, Starwars 9 : L'ascension de Skywalker

Le Cercle des illusionnistes au Théâtre de l’Oeuvre




Et donc au cinéma mes deux posts de FB sur le film chinois Séjour dans les monts Fuchun,
Et Starwars tellement différent mais vu le même jour.....

C’était compliqué pour moi les films asiatiques s’ils n’étaient pas de Kurosawa ou de Wong Kar-Waï  ou de Takeshi Kitano car les films asiatiques me laissaient indifférente je n’arrivais pas trop à me projeter dans les personnages et j’avais des difficultés à différencier les personnages quand ils étaient nombreux et bien-sûr je les ai évités longtemps. J’ en ai vu quelques uns et maintenant enfin c’est fini.... il faut du temps pour s’accoutumer au monde entier mais ne jamais se décourager et continuer persévérer en voyageant au moins au cinéma. Car depuis j’ai vraiment eu de si belles rencontres comme le dernier film chinois Séjour dans les Monts Fuchun. Dans ma vie d’enfant et plus tard quand j’ai repris des études, les élèves d’origine asiatique étaient rares, mais je suis toujours allée vers elles. Retomber en enfance au moins dans nos choix au cinéma, séries etc...pourquoi je raconte tout cela car c’est en écrivant au fil des mots que je peux analyser mes pensées.... un peu comme Édouard Baer dans la vidéo Kombini sur YouTube de son dernier entretien .



C’est comment dire si peu de choses un bon film posé sur la réalité que nous voyons passer chaque jour sur les gens... une famille, c’est tant d’histoires de paysages qui nous semblent rabâchés quand on y est dedans, mais là quand on est en Chine, on est dans leur réel même, et c’est tellement bien cadré, filmé avec ses changements de rythme, ses arrivées de personnages du fond de l’écran et ces histoires en tout passagères du temps, de la poésie, de la peinture chinoise et de l’histoire du cinéma du monde entier. On sort de là comme devenus un instant d’éternité, partis en Chine et revenus chez nous, pour photographier le réel les bus bondés à Paris des gens qui se parlent, se sourient et vont par les rues à la découverte des films, de pièces de théâtre et dorment après plus profondément parce que c’était de la fiction vraie et qu’ils ont un peu beaucoup marché pour s’y rendre, ou en reviennent en discutant du film forcément et d’autres choses encore. Le cinéma fait parler en temps de paix...de grève ou autre....
Dans  la même journée j’ai vu aussi Star Wars 9 sur un grand écran incurvé et nous y étions au 4 ème rang.... on ne peut pas sortir de ce monde à la fois de fantômes et de science fiction même s’il y a plus de politique fiction que de sciences.... Mais bon ce film est à déconseiller totalement pour ceux qui n’en ont jamais rien vu de la Saga....J’ai aimé comment l’on traite les robots de compagnie et aussi comment on soigne, passe de la vie par miracle à une morte en imposant les mains et en se concentrant infiniment. Il faut beaucoup d’entraînement physique et je conseille aux jeunes, voir très jeunes de quitter leurs écrans, dit-elle, alors que j’y passe comme eux de plus en plus de temps.

mardi 7 janvier 2020

Le voyage du Prince

Allez voir avec vos grands enfants au moins huit ans le voyage du Prince inspiré du Château des singes une merveille jamais je n’oublierai, cette merveille, juste avant d’aller avec eux voir les films lorsqu’ils seront encore plus grands des Planète des singes  




Télérama
Abonné
Critique par Guillemette Odicino

Parti explorer l’inconnu, un vieux singe éclairé découvre une « cité parfaite », encerclée par la végétation. Une superbe fable humaniste.
Conçu comme un journal de voyage, ce tendre et piquant conte philosophique pour toute la famille démarre sur un rivage inconnu où un vieux singe naufragé, le Prince, est sauvé par Tom, un autre singe d’une dizaine d’années. Dès cette première séquence, entre bleu délavé et beige sable, il s’agit de transmission. Les deux primates ne parlent pas la même langue mais le jeune Tom comprend rapidement l’aîné alors que ses parents, deux chercheurs bannis par l’Académie et retirés dans un vieux musée d’histoire naturelle, en sont encore à s’interroger sur cet « étranger ». Une fois requinqué, le Prince prend la main de l’enfant pour découvrir cette civilisation progressiste et fière de l’être avec sa ville rutilante de lumière aux immeubles bien rangés, mais soumise à la peur et de plus en plus encerclée par la végétation…
En redonnant vie au Prince de ­Laankos, parti en expédition à la fin du Château des singes (1999), Jean-François Laguionie revient à son thème fétiche, la découverte des autres, et donc de soi, mais de manière encore plus personnelle : on sent que le cinéaste se rêve à travers ce monarque éclairé toujours en quête d’ailleurs, ce singe à la ­Léonard de Vinci qui fait des croquis et invente des machines volantes. Après d’alertes scènes d’escalade végétale, sa promenade initiatique le mènera sur une canopée très écolo avec sa permaculture et ses habitants aux petites lunettes rondes à la John Lennon ! Au passage, Jean-François Laguionie fait preuve d’une délicate insolence envers ces existences baba cool et placides, un peu trop en retrait du monde, alors que l’univers est si grand pour les poètes et les explorateurs.
Mais, surtout, il use de son trait d’orfèvre pour dessiner les limites d’un modèle de société à l’urbanisme sclérosé, dirigée par une assemblée de politiciens obtus et endormis, où l’unique exutoire est un parc d’attractions horrifiques — la séquence pourrait rendre un Tim Burton fou de jalousie. S’ajoute aussi un bel hommage au cinéma classique, à travers King Kong : « Mais, enfin, comment les spectateurs ne se rendent-ils pas compte que ce gorille est amoureux ? » plaisante le Prince. Avec cette fable humaniste en lignes douces, où les verts profonds enlacent le vieux bronze et le brun fusain, Jean-François Laguionie, jeune homme tout juste octogénaire, signe ses Lettres persanes à lui, profondément émouvantes.

samedi 4 janvier 2020

Visite à la bibliothèque du XVÈME Vaugirard

Je vais y aller avec Chien Pourri et les Mémoires d'un âne ... on verra bien s'ils me laissent lire. 
Alors comment cela s’est-il passé ? Très bien... Nous n’étions qu’une petite dizaine avec  2 enfants, 4 personnes âgées des femmes, dont moi, trois bibliothécaires et quand même deux enfants 7-8 ans et leur maman. La petite fille et sa maman étaient fans absolues des histoires de Loup gris aux éditions Didier jeunesse, donc une des bibliothécaires a lu Loup gris de mauvaise humeur, pardon, de bonne humeur. Ensuite une dame âgée a lu un livre plein de photos d’enfants sur le thème de grandir d’écouter une voix et puis tous les verbes qui en découlent, il est épuisé mais traine dans les bacs des bibliothèques et ensuite elle a lu Bascule avec un renard et un lapin, très beaux dessins japonais, on les regarde, on les voit bouger, aux éditions Didier Jeunesse ; elle et une autre dame « âgées » faisaient partie de l’association  "lire et faire lire". Elles lisent pour les enfants dans les écoles bibliothèques....
J’ai donc pu lire ensuite mon Chien Pourri. Et puis la maman de la petite fille a lu une histoire d’Ours et de Canard : Dis, Ours, tu sors ? aux éditions Ricochet
en faisant très bien les deux voix dont celle horripilante du canard, comme la voix des personnes qui veulent bien faire et vous font plein de recommandations quand vous allez sortir quand vous êtes malades et qu’on est bien obligé d’aimer quand même et pour finir une histoire de Doudou : édité à l'école des loisirs, Berk la nuit, oublié à l’école. Pourquoi il y avait si peu de monde ?! Car fonction de la grève des transports, ils n’avaient pas communiqué sur la manifestation autre que par cette petite affiche .... Je me suis inscrite à l’association pour lire moi aussi en tant que bénévole. Ainsi, pourrais-je lire mon livre préféré, les Mémoires d'un âne, que je n'ai pas pu leur lire cette fois.  Les vocations bénévoles naissent toujours d'un manque de confiance en soi et d'un désir de partage, à l'origine il faut une frustration, un manque de jeunesse, d'enfants, de public de reconnaissance par ses parents...et aussi un désengagement culturel des institutions. C'est pour cela qu'il y a tant de monde d'isolés, mais cela bouge partout vers un droit pour tous à une qualité de vie, à des relations sociales d'entraide et d'espoir . 

Exposition d'ouvrages "érotiques"

Les entrées et les sorties... William Shakespeare Comme il vous plaira









Ce livre sur la fin de Winston Churchill de Philippe Forest "Je reste roi de mes chagrins" https://www.lemonde.fr/critique-litteraire/article/2019/10/09/je-reste-roi-de-mes-chagrins-de-philippe-forest-un-moment-shakespearien_6014852_5473203.html je l'ai survolé comme on regarde un gâteau derrière la vitrine d'un pâtissier, car je suis restée à peine une heure en attendant l'horaire de séance au cinéma d'à côté. Quel "luxe calme et volupté"... notre quartier. Il n'y avait plus une seule place assise de libre. Je me suis assise sur un tabouret en bout de rangée pour recueillir les ouvrages pris dans les rayons et pas reclassés. Cette bibliothèque n'a pas beaucoup  bougé dans ses aménagements depuis les presque 30 ans que j'habite le quartier. Quelques ordinateurs ça et là ! Sinon ce livre m'a interpellé à cause de l'auteur, et du titre... mais il m'en fallait savoir plus. Pourquoi, je ne l'ai pas emprunté parce que j'ai trop de livres à lire chez nous.


Mes fictions du nouvel an : Joyeuse retraite, Pat et Mat, Le bazar de la Charité et Joker et Le cirque Charlie Chaplin

Une critique  très critique d’un film Joker, que je n’ai pas ressenti comme cela, car j’ai été très impressionnée comme après avoir vu la Chute sur Hitler ou Ludwig de Visconti sur Louis II de Bavière car là c'est la démarche inverse partir d'un mythe de" bad boy" et le ramener à notre réalité, la science-fiction de la cité de Gotham et l’influence des années 70-80 jusqu’à nos jours sont si finement mélangées qu'on s'implique, en tant que spectateur "intelligent" ; ce film est un autre antidote à Parasite, je n’ai pas eu l’impression d’être manipulée. 
Oui c’est psychologique, sociologique mais c’est au delà de tous ces masques, dont on est revenu et c’est l’analyse du pur malaise, des contradictions et de l’inévitable de l’incompréhensible de l’utilisation sans vergogne, sans aucune déontologie, respect dans les médias de l’anonymat pour un Striptease faisant l’apologie du voyeurisme. 
Oui c’est beau, certaines images de la ville font penser aux tableaux de Edward Hopper qui jette la beauté des villes sur le contraste avec l’extrême solitude de ses personnages. Oui Joker ou bien Arthur est hypnotique envoûtant mais touchant aussi. Surtout que l’on mesure de quelle autre vie, il aurait rêvé... ses délires amoureux ne sont-ils pas plus beaux que sa réalité, comme ceux sur sa mère ? Alors là aussi nous spectateur, on a envie d’y croire mais il y a les dossiers médicaux... à quoi tout l’incompréhensible du monde et de l’individu est réduit. La fin, les scènes du métro, de foules sont hallucinées et l’on ne lâche pas la trajectoire de cet acteur rendu à la fois famélique presque bossu de maigreur et si élégant séduisant pour nos yeux incrédules mais conquis, par lui, tel par un Richard III.
Ce film est un chef d’œuvre mais il serait bon que son histoire à Joker s’arrête là, et ne s’épuise pas en une demande de suite, voire de trilogie ?!
A certains moments, quand il danse on se croirait en présence plus de l’incroyable Michael Jackson plutôt qu’en presence d’Iggy Pop. 
Oui, je le reverrais. J'ai attendu le lendemain pour écrire mais je me sens comme abandonnée d'un univers de fiction aussi triste que le réel sur cette planète mais dont forcément on sortira, après toute cette violence larvée... Il a fait miroir réfléchissant : Joker de Todd Phillips.




Joyeuse retraite ! Bon je viens de voir le film. Dans mon ciné de quartier je ne m’attendais pas à un film  désopilant eh bien je n’ai pas beaucoup ri, mais j’ai aimé quelques moments grâce à Judith Magre surtout. Il y a même une excellente blague dite par Judith Magre à toutes les petites vieilles comme elle, dans une maison de retraite ! Cette femme garde ses yeux qui brillent comme des étoiles. Certains seconds rôles sont très mauvais ! Mais ils ne restent pas trop longtemps comme l’architecte soit disant portugais !!! Ah aussi les deux enfants sont mignons, avec ses lunettes pour le petit garçon, mais pas très bons et ça plombe un peu... Par contre la fin est jolie. Nicole Ferroni n’est pas encore comédienne mais elle est elle, et cela passe très très bien pour moi au cinéma, parce que je l’aime bien.

À propos d’enfant au cinéma avez vous vu la Série TF1 sur le Bazar de la Charité les enfants Thomas et Camille et aussi le petit gavroche sont très bons comédiens et on s’attache à eux comme aux autres rôles  l’histoire est très bien ficelée même si elle est un peu complaisante à l’horrible de la situation tout y est crédible. Quels acteurs les adultes on les dirait choisis par Josée Dayan ou Canal +, Gilbert Melki est époustouflant en méchant sadique pervers intelligent odieux et séducteur quant aux autres avec Audrey Fleurot et Josiane Balasko dans les plus connus ils sont tous vraiment bien. Le rythme est haletant j’ai beaucoup aimé et Pascal aussi. Mention bien pour Stéphane Guillon il a une formation de comédien et est devenu humoriste par défaut....
Julie de Bona (Rose) et Adrien Guionnet (Thomas)




Critique de Télérama très très nuancée comme ils en ont le secret
Saga
“Le Bazar de la Charité” ouvre ses portes sur Netflix 
Réservé aux abonnés
Aude Dassonville Publié le 26/12/2019.
Audrey Fleurot, dans Le Bazar de la Charité.
La plateforme propose à ses abonnés la super-production qui a enflammé les audiences de TF1 cet automne. À mi-chemin entre “Angélique, marquise des anges” et “La Reine des neiges”, reposant sur un scénario souvent faché avec la vraissemblance, la série souffre de quelques gros défauts. Et pourrait provoquer la lassitude des téléspectateurs.
Paris, 1897. Chacune de leur côté, trois femmes se rendent au Bazar de la charité, une vente de bienfaisance très courue de la bonne société de la capitale. Ça papote, ça virevolte, ça se pavane… quand soudain, la surchauffe d’un cinématographe provoque un incendie. En une demi-heure (soit l’essentiel du premier épisode) tout est consumé : le bâtiment, mais aussi les espoirs d’une vie meilleure que nourrissaient les trois héroïnes. Le divorce de l’une (Audrey Fleurot) se complique, le projet de mariage d’une autre (Camille Lou) s’éloigne, quant au rêve de voyage à New York de la troisième (Julie de Bona), grièvement blessée, il est brisé. Dans les sept épisodes suivants, il ne sera plus question que des destins contrariés de ces héroïnes en voie d’émancipation, frondeuses parce que amoureuses – des féministes par accident, en quelque sorte.

Gros fil blanc
Produit par Quad TV pour TF1, en partenariat avec Netflix, Le Bazar de la charité a fourni à la Une l’un de ses plus beaux succès d’audience de l’année. Rien d’étonnant là-dedans : la promesse d’une série pleine de fougue et de passion est tenue, pour qui aime les dorures éclairées à la bougie et les dentelles qui dégringolent comme les cheveux des femmes après l’amour. À mi-chemin entre Angélique, marquise des anges et La Reine des neiges – dans une version où le patriarcat tiendrait lieu de pouvoir glaçant –, la narration explore toutes les voies du romanesque… jusqu’à l’égarement. Cousue de gros fil (blanc), fâchée avec la vraisemblance, truffée de dialogues redondants avec l’action, mal jouée (seul Gilbert Melki campe un méchant crédible), ce Bazar nous prend pour des enfants. Mieux définis, certains personnages vicieux auraient pu susciter l’angoisse, et quelques belles âmes des élans empathiques irrépressibles. Au lieu de quoi, les uns et les autres brillent par leur tempérance et leur docilité. Insignifiants, ils sont bien vite oubliés.
Gilbert Melki et Audrey Fleurot, dans Le Bazar de la Charité.

Surréaliste
Ensuite, sans être spécialiste de la fin du XIXe siècle ni arc-bouté sur le réalisme historique, on peine à rester stoïque à la vue de nos héroïnes en cheveux dans les rues. On sursaute d’entendre un « fils de pute » jaillir d’une bagarre ou un « c’est génial » s’échapper de la bouche d’une femme (on passe sur « Me prends pas pour un con » ou l’ultra contemporain tic de langage « en fait »). Et l’on s’étonne, au minimum, que les personnages se parlent et se retrouvent n’importe où dans Paris avec la facilité de ceux qui viennent de s’envoyer un texto… Contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, l’addition de jolis décors, de beaux costumes (quoique peu variés) et de flamboyants effets spéciaux (un incendie et des cicatrices chéloïdes sur un visage) ne suffisent pas à faire une bonne série. Et si la prochaine fois TF1 cessait de vouloir tout simplifier, réduire, abréger, édulcorer et faisait confiance à l’intelligence des téléspectateurs...



https://www.senscritique.com/film/Pat_et_Mat_en_hiver/critique/208726362
Pat et Mat en hiver film d'animation pour les enfants à partir de 3 ans 
Donc quand je rentre de chez ma mère, tellement âgée et qui se bat comme une lionne encagée, pour rester autonome,  et faire des choses pour elle qui ont du sens, dans son si beau paysage comme laver ses carreaux,il faut que j’aille tres vite au cinéma. Et pendant les vacances, j’ai la chance de pouvoir aller voir des films d’animation dans le cycle de l’enfance de l’art. Dans la salle trois enfants deux petites filles et leur maman et un encore plus petit garçon et ses grands parents. Le petit garçon est déjà impatient alors que les bandes annonces pubs sont assez courtes au ciné Chaplin Saint Lambert. Une des petites filles me rappelle une autre par ses commentaires. Le petit garçon a juste 3 ans avec ses grands parents trop désireux seulement de l’emmener au ciné, ils s’en iront discrètement au bout d’un quart d’heure. Tandis que la petite fille m’a bien dit qu’elle a beaucoup aimé et sa mère m’a confirmé qu’elle a beaucoup commenté les « bêtises » qu’ils font. Et moi donc ? J’ai aimé surtout l’esprit d’ingénuité des personnages et leurs actions pour peupler leur amitié et leur solitude. Comme ce film se présente sous la forme de plusieurs petits films, celui donc où ils se font des cadeaux m’a beaucoup plu, car ils se font les mêmes cadeaux que nous deux Pasc et Nat ce noel... j’en ris encore. C’est un art de vivre l’amitié quoiqu’il arrive et à tous les âges, le sous texte.... de la vie et de ce film, le fond commun.
À un enfant de six ans un philosophe français demandait quel sens donner à sa vie, il a répondu ; "s'entendre" vaste programme.


Le cirque sur Arte
Un film de Charlie Chaplin que je n’avais jamais vu après avoir revu les lumières de la ville(avec le fameux match de boxe) et pour couronner le tout un doc sur la vie du compositeur Charlie Chaplin, il composait toutes les musiques et n’a jamais pris un seul cours de musique.... Quelle soirée mes aïeux ! Pascal lui se rappelle impeccablement du déroulé du film : les lumières de la ville, moi il faut toujours que je gomme pour me retrouver comme stagiaire,  nouvelle, aux films que j’aime et l’avantage de les voir à la maison, c’est que je peux m’exprimer, m’esclaffer  de rire, frissonner d’émotion, Pascal à l’habitude et rit de me voir rire. Donc revenons à cet inconnu pour nous deux : le Cirque je me suis demandée si Tim Burton ne s’en était pas inspiré dans son Dumbo ou le dernier « comme des bêtes » eh bien !  ils ont eu raison car c’est un petit bijou de tendresse, de romantisme d’amitié... vous connaissez le romantisme d’amitié, c’est s’effacer quand on est amoureux de quelqu’un au « profit »(dire qu’il n’y a pas d’autre mot)de quelqu’un d’autre qui lui, le rendra plus heureux, qui est plus dans ses cordes...(Charlot devient par amour funambule) ses accords... ses talents et partir seul, ensuite comme un éternel vagabond à la recherche d’amitié avec tous, les bestioles, les humains du plus petit ou plus grand ; c’est cela Charlot, et je les revois quand je les ai déjà vus, ses films, avec un plaisir intensifié, il est en tant qu’acteur « comique »  (là, non plus il n’y a pas d’autre mot) d’une précision invincible toujours en quête de l’exactitude dans les répétitions des gestes, des scènes, je lis toutes sous-textes et je ris d’autant plus.... Gregory Grégory Guillotin dans son art de la caméra cachée est à la même école et dans une autre dimension pour le partage et le « oser tout » Michel Fau aussi. D’autant que tous deux connaissent le romantisme en amitié et en jeu se mettre de dos pour laisser ses partenaires en pleine lumière alors qu’ils sont apparemment au premier plan.... oui mais uniquement pour prendre tous les risques ... C'est cela un metteur en scène acteur, il part en éclaireur et reste en lumières pour prendre toutes les critiques.... 
https://www.arte.tv/fr/videos/017218-000-A/le-cirque/