

Ce livre est long à digérer, mais qui sait je l’ai lu quand il faut, en fortes chaleurs, à l’aube, à l’aurore avant la fabrique de rêves mais loin d’angoisses inextinguibles et dans une sorte de silence absolu qu’on n’ose pas briser avec qui que ce soit et surtout pas avec soi…. Un silence pour les autres - n’est jamais un silence de soi…
Ce livre nous remet face à la ville sans trottoirs aux immeubles troués d’impacts de balle et qui à nouveau a subi après l’explosion dans le port les bombardements soit disant anti Hezbollah israéliens
Ce livre ne raconte rien il ne met que des dates et raconte comment c’est à l’intérieur d’un exilé enfant qui ne connaît pas son père, puis homme qui a besoin de sombrer mais qui ne le peut pas, rattaché à la vie par quelques fils : sa mère un amour un ami….


Dans la cour de la librairie Au plaisir des yeux 120 rue Raymond Losserand 75014 Paris @auplaisirdesyeux @anneguyot
L’auteure rencontrée à une dédicace est une femme de silences chaleureuse et donc avec de grands sentiments derrières ses yeux noirs. À la difference de son personnage qui écrit aussi, lui des carnets de poèmes qu’il ne publiera pas, elle se relit…
En fermant le livre à regret je l’avais pressenti j’en ai acheté deux autres voir trois pour en offrir un exemplaire et en garder un autre j’ai deux trois amis à qui j’offre des lectures une ou plusieurs fois par an.
Elle n’a écrit que trois livres encore…
Cette maison d’édition semble l’avoir comprise, enfin un éditeur une éditrice peut elle être autre que complice ? En tous cas c’est une femme infiltrée dans les milieux culturels les femmes sont infiltrées depuis plus longtemps que dans les armées mais pas aux avant-postes…
Cette auteure écrit en se glissant dans des personnages masculins et ça c’est une infiltration pas ou plus seulement ordinaire. Et comme disait une lectrice ou bien était ce la libraire elle parle de milieux « populaires »….en littérature c’est encore un « voyage extraordinaire » sauf exceptions Molière Hugo Zola Maupassant Céline !?!?


En fermant le livre j’ai écrit au crayon-mine
C’est un beau livre veiné irrigué par l’Ibié : fleuve non elle ne va pas jusqu’à la mer, qui ne passe pas par Beyrouth mais en Ardèche mais qui a des reflets verts comme la mer à Beyrouth
Les sombres sont d’une couleur verte sous le soleil dans certains endroits à lucioles..,, dans nos têtes
Le narrateur d’une rive l’autre écrit des poèmes pour étreindre « la grâce »mot qu’il a appris enfant et qui tout entier s’ancre à Layla avec qui ils jouaient avec Élias, les 3 inséparables à cet âge….
Extrait p 138
« Je veux rester dans cet avion qui n'est ni ici ni là-bas.
Je veux survoler pour toujours la pleine mer, qui n'est d'aucun pays. Je suis cette pleine mer. Hybride de tous les rivages du monde sans en être. Je suis la pleine mer qui ignore tout. Je serre fort les poings pour y croire.
Pour croire à un sang qui n'ait jamais été maudit, un sang propre comme la mer que je survole est encore propre de toutes les côtes polluées. Je suis la pleine mer Je suis le noir profond et infini. Je suis vierge. Je suis la fraîcheur de l'eau qui ignore tout des canicules. Je suis le sel. Je suis les abysses. Je suis l'infini. Je suis les baleines qui jouent à plonger et replonger. Je suis le lever de soleil et son coucher argenté sur la mer. Je ne suis personne. Je ne suis d'aucune mémoire. Je suis ces quatre heures de vol sans décollage et sans atterrissage . Seulement le ciel étoilé et la mer noire. »