PHILIPPE NOIRET DE PERE EN FILLES de Frédérique Noiret et Deborah Grall-Noiret,
ah ne vous arrêtez pas à l'image un peu édition pour séniors qui ont renoncé, le charme du sourire et le chapeau avec comme un peu des tournesols de Van Gogh, et surtout parcourez en quelques lignes......
C'est mon Chéri qui m'a offert pour Noël, ce livre. J'ai toujours eu comme cadeau des livres sur mon acteur préféré, comme cadeau. Mais bon là c'était pour Noël, de la part de mon Chéri, et sur l'amour de sa fille unique et de sa petite fille vis à vis de leur père et grand-père. Alors cela a drainé en moi mais avec délicatesse toutes les larmes restées en reste, depuis l'enterrement à Montparnasse. Comme c'est bien, de nous avoir redonné tout cela et rien de trop, d'impudique avec des "va et vient" entre le rire et les larmes.
Philippe Noiret comme je l'ai écrit sur ce blog alors que j'habitais seule dans mon 6 ème étage avec déjà un chat : Minette ou Mélusine que je travaillais dans un bureau d'Assurances et que je consacrais tout mon temps de loisir -c'était à l'époque (mes souvenirs sont devenus d'époque) où il venait de tourner avec son ami Rochefort : l'Ami de Vincent de Pierre Granier-Deferre 1983...) Philippe Noiret avait répondu à ma lettre manuscrite de 3 ou 4 pages comme d'habitude quand j'écrivais à un ami, lui avait répondu une lettre d'une demie page, tapée à la machine et signée manuscrite. Il me répondait 2 choses importantes pour moi que ma lettre l'avait touché et que par rapport au théâtre bien-sûr il était mal placé pour me donner des conseils mais que l'important c'était d'aimer. J'ai déchiré la lettre après quelques mois d'exposition pour que jamais personne d'autre ne puisse avoir à la voir et pour que moi je garde tout par cœur et intact. Et puis parce que les lettres d'amour ne doivent pas terminer aux poubelles. Pour que je n'ai rien à justifier. Et qui sait peut-être un peu aussi parce que la lettre était écrite à la machine et que j'anticipais les quolibets.
Mais j'ai joué pour de vrai ensuite au théâtre pendant plus de 10 ans.
Et donc là dans le livre, Frédérique, permettez-moi de vous appeler par votre prénom vous expliquez comment Philippe Noiret, votre Papa rentrait de voyage, et triait son courrier, auprès de la cheminée. Je me dis que ma lettre lui a plu, elle est restée dans la colonne du milieu, elle n'a pas pu lui échapper vue l'épaisseur, alors que même quelques fois des chèques partaient au feu.
Mais plus gravement, à toutes les deux si à la lecture de ce livre, j'ai souvent raté dans le métro "ma correspondance", c'est qu'il parle d'amour soit, mais que vous avez la générosité de comprendre de partager combien il nous manque. De nous tendre la main et de nous faire traverser le cordon qui sépare aux cérémonies les intimes et les autres. Quoique par imagination on puisse être aussi proches.... Je me sens orpheline par la mort du comédien autant que par celle de l'homme le père le grand-père.
Mais si j'étais là le jour de l'enterrement jusqu'au bout n'empêche que j'étais partagée entre ces deux tensions sentiments : vous voler quelque chose, comme un peu faire partie des voyeurs et le respect qu'ils m'inspiraient avec Monique Chaumette... une grande dame qui n'était pas aimée par son frère...(François Chaumette... comédien qui interprétait tous les rôles de "méchants" à la Comédie Française, que j'avais vu très jeune dans Malatesta de Montherlant, et qui passait ses vacances dans le Périgord). Ironie du sort, nous le croisions dans un restaurant avec mes parents et nous le regardions de loin, car jamais nous aurions dérangé un artiste. À l'époque encore ! je ne savais pas que j'allais aimer éperdument le théâtre.
j'ai trop de choses confuses qui se remettent à bouillir depuis la lecture de ce livre.
Car je savais tout de lui, ou presque, à travers ses films et bien-sûr ses dernières pièces, j'en ai raté une... entre les Côtelettes et Love letters, je croyais comprendre tous ses sous-textes. À son enterrement, j'avais comme tous les jours réalisé, bien-sûr un effort vestimentaire avec mon chapeau d'homme, j'ai répondu à la télé canadienne, pour parler du manque artistique et d'être là pour l'applaudir une dernière fois par hommage et soutien... bien-sûr je n'ai pas du dire tous ces mots là. je ne me rappelle plus.
Juste vous dire que je continue le théâtre par ici et par ailleurs en dents de scie comme toutes les vies que j'assiste quelqu'un pour faire passer cet "amour qui creuse" quand il manque et que le théâtre par des textes inénarrables contient ; pour passer en tant qu'amateure avant tout, à d'autres amateurs. J'ai arrêté de jouer sur scène depuis longtemps maintenant mais je fais rire et pleurer comme ils se doit, avec surtout mon phrasé aigu dans l'émotion et qui me caractérise. Un phrasé d'idiote aigüe par émotion alors que j'ai un physique plutôt lent et grave. Et aussi je suis devenue comme un peu fatiguée.
"La mort ce n'est rien, je suis seulement dans la pièce d'à côté. Je suis moi vous êtes vous. Ce que j'étais pour vous, je le resterai toujours... " Texte de Charles Péguy que Philippe Noiret a lu lors de l'enterrement de Philippe de Broca à l'Église Saint-Roch. Rochefort lui a tapé sur l'épaule "pour lui dire un petit mot discrètement mais juste assez fort pour qu'on l'entende sur les sièges autour....(achetez le livre si vous avez un peu de vague à l'âme)
Madame Girardot se fait enterrer ce matin à St Roch comme une vieille fille qu'elle n'a jamais été sauf pour le cinéma qui l'a oubliée tout un temps.
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