samedi 22 août 2015

Les "migrants" étymologie : Erri de Luca/ Jérome Descamps preneur de son au Sénégal, son journal... ses photos : c'est parlant, prenant...

migrant :  participe présent, qui migre, Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici... ce que j'ai trouvé sur Wikipédia

"Le XX éme siècle a été le siècle numéro 1 des grandes émigrations. Les billets de troisième classe ne prévoyaient pas de trajet de retour. Et ceux qui partaient, se détachant d'un coup sec de leur terre patrie ingrate, n'imaginaient même pas quand ni comment ils reviendraient. D'année en année, la majeure partie d'entre eux effaçait de leur vocabulaire revenir....

....Rien à voir avec ceux qui émigrent aujourd'hui siècle numéro 2 des émigrations, sans fable sur l'or et sans achat de billet, prêts à détruire leurs papiers pour compliquer les arrestations et les expulsions....
A Lampedusa, nos autorités ont brûlé les grosses barques et les barcasses saisies à ceux qui ont réussi à descendre sur la terre ferme d'Europe. Ils ont détruit les pièces héroïques d'un futur musée. Les fils les petits fils de ceux qui ont débarqué de ces bateaux seront les présidents, les scientifiques, les poètes, pères et mères de la prochaine Italie.
On pense l'émigration au masculin, mais il n'en a pas été ainsi. Des femmes, des filles de la campagne quittaient les villages pour aller se placer dans les villes, logées nourries et salaire minimal. C'étaient des domestiques, elles étaient analphabètes. Dans aucune maison on ne se souciait de corriger par un peu d'instruction leur infériorité, considérée comme naturelle." 
Les saintes du scandale Erri De Luca

Calais, Ouverture et Humanité
Les gens qui vous parlent de "clandestins" pour déshumaniser les réfugiés ne vous montreront pas le visage de ce père qui fuit la Syrie avec ses enfants.
Les ministres veulent parler de sécurisation, de démantèlement de filière de passeurs. Très bien.
Avant toute chose, qu'ils abordent le sujet de l'avenir de toutes ces personnes qui fuient la guerre, la barbarie, la dictature, en gros : la mort.
 Ce que j'ai écrit sur FB 
Je n'arrive pas a retrouver la vidéo du journal de 22h 50 le 21/08 et ce que disait Olivier Besancenot, à quel point ces hommes femmes avec enfants nous ressemblent, et que l'accueil,
de 500 000 réfugiés p/r à la population totale européenne, serait une goutte d'eau. Il disait aussi que la France est un des pays les moins généreux dans l'accueil des "migrants" ( je déteste ce terme). Si on disait réfugiés précisait-il, ce serait admettre qu'on peut les accueillir.
Sur place, armer qui ? combattre, échouer puis se retirer... comme le font les États Unis et autres, depuis 45 ans, après combien de morts comme en Afghanistan ou en Libye... ce fut, c'est donner les moyens armés, la logistique à Al Qaïda ou a Daesh. Nécessité de militer pour l'écologie l'humanité le désarmement oui mais les pulsions de meurtre sont elles extirpables de l'homme ? Réclamer la sécurité derrière des miradors c'est cautionner l'injustice l'inégalité, la discrimination... 21 siècles pour inviter nos enfants à vivre comme ça...


 Grand Soir 3 du 21/08 de 18'20 à 20'00 Olivier Besancenot sur les "migrants" et la politique de l'union européenne
Cyril Noyalet : son film "Le secret des Iyas"

https://www.facebook.com/people/Jerome-Descamps/665878429


Jérome Descamps preneur de son au Sénégal, son journal... ses photos : c'est parlant, prenant... 
19 août. Programme chargé aujourd’hui mais Chantal se lève malade, elle a subi toute la nuit le même accès de fièvre que moi il y a une semaine. Le corps lâche, elle s’écroule dans les draps.Un film documentaire se construit sur l’idée périlleuse que les séquences tournées ne seront pas rejouées, c’est basique mais ça imprime une méthode pour être le plus concentré possible. Chantal construit des chemins dramaturgiques mais le quotidien du film c’est aussi d’inventer le découpage d’une séquence dans l’instant. Pas de tergiversations, il faut réagir immédiatement, prendre les décisions, plan large, plan moyen, gros plans pour raconter l’histoire qui se présente. Penser fil des personnages, compréhension des spectateurs, fluidité, photographie, montage, rythme… Faire un film documentaire, c’est danser sur une corde, chaque pas compte, d’autant que Chantal a choisi de filmer avec un seul objectif, pas de zoom, une seule valeur qui permet de s’approcher au plus près des situations pour être en immersion. Un insert s’impose sur le racisme qui s’immisce dans les plus petits détails comme chacun sait. Les caméras vendues partout dans le monde sont calibrées pour des « peaux caucasiennes », quid des peaux noires ou sombres ? Rien n’est proposé, les caméras conçues par le nord (Etats-Unis, Europe, Corée, Japon) ne sont absolument pas pensées pour le sud. C’est un sujet constant d’inquiétude pour Chantal mais aussi pour tous les chefs opérateurs qui filment des peaux noires. C’est déjà un sujet en studio avec des éclairages, ici au Fouta, comment faire vivre les expressions d’un visage et le paysage dans lequel il se meut ? La balance entre lumière écrasante et peaux sombres est un casse-tête constant : vous jouez le paysage et les visages deviennent des faces sombres trouées de deux yeux et de dents blanches, vous jouez les visages et vous avez des alentours « cramés ». Le choix se fait aussi dans l’instant, les personnages restent l’entrée privilégiée.Il fait irruption dans la concession très tôt et se met à chanter à tue-tête « Connaissez-vous Dieu… ». Il est longiligne, un turban rouge sur la tête, plusieurs couches compose son vêtement, veste, chemises, pantalons, tissus de couleurs, colliers en perles de bois et photos du saint Cheikh Amadou Bamba. Il porte un livre dans la main gauche et une calebasse/saladier de l’autre. Il quête en chantant. C’est un Bayefall, un membre de la confrérie Mourhid. A son attitude provocante, ses cris syncopés, je pense plutôt à un jeune homme pas encore redescendu de son trip de la veille. A son exaltation répond la placidité de Fati, qui, de guerre lasse, va chercher tranquillement une piécette. Empochée, il est déjà hors de portée.Elle arrive avec une large bassine sur la tête d’où déborde des tongs. En s’approchant c’est tout un étal de beauté et droguerie qui s’ouvre : dentifrice, parfums, savons, miroir, crèmes, brosse à vaisselle, petits sachets de lessive… Les femmes arrivent, regardent, jaugent, discutent. Un brin de causette et voilà cette marchande de couleurs repartie, la bassine un peu moins pleine.Chantal ne se lève pas de la journée, elle récupère du sommeil trop léger et de la concentration extrême demandée par les séquences du film.Je travaille sur le journal de bord, je relis, écrit quelques textes (et recettes). Je m’adonne à la lecture du « Désert des désert » de Wilfred Thesiger, (très) bon conseil de l’amie Dominique D. Une virée chez les hommes du désert, au cœur de la vie de nomade où le lien entre les hommes, la nature et les animaux est un prérequis. Les enfants jouent, la jeune Farmata fait écouter des tubes au tout jeune El Hadji, les conversations sont animées entre toutes les personnes de la cour mais, allongé au milieu de la natte sous le noikine, Thesiger est plus fort, je voyage avec lui.Tournage de fin d’après-midi, c’est la première répétition d’une pièce de théâtre que la bande des gars va jouer demain. Quatre jeunes filles se sont jointes à eux. Au loin le ciel est menaçant, des éclairs zèbrent le ciel. Tous assis sur la natte, ils écoutent Abou et Hamidou qui racontent la pièce. Distribution des rôles, tout le monde se connaît, blaguent, se chicanent.

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