http://www.premiere.fr/film/Mad-Max-Fury-Road/critiques
J'étais mal mais bouleversée extérieure et dedans cette confusion des êtres, des laideurs, des beautés, du sang, du métal et même d'un bébé pas encore né qui meurt heureusement dans le ventre de sa mère. C'est un film hommage aux mythologies et aux femmes. Je n'avais jamais vu aucun Mad Max ; pour moi j'étais restée à film violent avec Mel Gibson et après ce qu'en ont dit les critiques et à la remise des Oscars j'ai eu envie d'y plonger. Cela m'a rappelé à la fois Sur la route et Seul sur Mars.
On ne s'ennuie pas impossible de baisser même une paupière. Je regardais sous les lunettes mon Pascal souriant lui sur une autre planète et pas à un seul moment agité comme moi. L'esthétique est révolutionnaire on a envie de tout réparer avec Charlize Theron et Max :Tom Hardy magistral athlète mutique puis parlant mais surtout avec les yeux. Les acteurs avec leurs engins leurs prothèses leurs maquillages sont hallucinés et hallucinants ils émergent hors repères historiques ou de science fiction. j'ai dit à mon ami
il faudrait monter la Tétralogie de Wagner comme cela. Castellucci n'a pas les mêmes moyens mais il en aurait été très proche, mélangeur de repères de sciences du spectacle et de corpus dei.
Bon à part cela je vais ce soir au théâtre pour Woyzeck de Georges Büchner à l'Etoile du Nord, pour survivre à Mad Max. Pascal m'accompagne, on échange.
Ce ne sont pas des photos (expo Nicolas Codron dans le hall du théâtre) qui abîment le monde, c'est à l'étoile du Nord et il y est joué Woyzeck et là aussi comme disait Barbara le noir est couleur de lumière. Woyzeck de Büchner mort à 23 ans, ce n'est ni Brecht, ni le Marchand de Venise, ni un opéra, ni une danse, ni une critique de notre époque : c'est tout cela et à
la limite de tout :"Ce qui est humain" Et donc il n'y a plus d'espoir ? et alors vivre = survivre avec panache loin des docteurs, des donneurs d'ordre et des ramasseurs de fric et qui sait pour se révolter, se réveiller, éradiquer toute la pauvreté, l'arracher à la racine pourrie, comment ? par le lyrisme, la poésie, l'art aussi. C'est extrêmement bien joué, bien éclairé, bien chanté, bien dansé. Entre cauchemar et réalité, une chanson de gestes, pas si
loin de Mad Max, quelle scène que l'assassinat de Marie ou la
sensualité -comme disait pas Pascal, mon compagnon !? non, un autre spectateur, laquelle celle qui danse entre femme et animal ou celle qui joue ? C'est somptueux d'épure mais c'est âpre. L'espace scénique est transformé. On a besoin de muse d'égerie de profanateurs au théâtre comme dans la vie. Dérangement éveille les consciences, le théâtre n'est pas là pour remettre les masques.
Dès le lever de rideau, il y a une création dansée et interprètent de la poésie par trois élèves de l'école de théâtre, c'est plutôt un condensé un prologue un chœur de 3 jeunes femmes à la fois si incarnées et à l'écoute de nous, pour tout public. C'est une production de l'école Stéphane Auvray-Nauroy.
Sur FB :
Ce sont des photos prises au Japon de 2009-10 de Nicolas Codron au bar hall comme en cave, au bout d'un labyrinthe depuis les travaux. Toutes les normes de sécurité, sont respectées mais cela redonne au lieu, une ingénuité et aux passagers de ce vaisseau un peu fantôme(d'autant plus pour moi, puisque j'y ai joué dans ce théâtre du temps où il s'appelait le théâtre de l'Etoile du Nord, il y a plus de 20 ans, dans deux mises en scène de Stéphane Auvray-Nauroy) tout plein d'ingéniosité pour accueillir, proposer des solutions d'attente du spectacle en l'occurrence : Woyzeck qui me hante encore. J'ai aimé, Pascal aussi mais nous avions plein de questions, et on nous a proposé après d'en discuter autour d'un verre. C'est tout cela le théâtre, voir, rêver, se poser des questions, discuter en re-rêver et changer... Rediscuter... Aimer en sous texte toujours...
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