Comme dans un rêve éveillé car c'est l'un des endroits à l'inverse d'un musée où j'ai le plus rêvé à y voir du théâtre en happening et à espérer qu'un jour quelqu'un de minutieux de lucide -la lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil- j'ai relu cette phrase de René Char à la manifestation contre la loi de refonte du Code du Travail au profit des grandes entreprises.
un film dédale, déjà parce que je suis arrivée après le début du film, et j'ai assisté dans une salle à côté à une projection simultanée mais sur un plus petit écran, donc comme j'étais partie à l'envers je me suis retrouvée d'autant plus à l'endroit de ce film. Pourquoi parce que déjà je suis restée la bouche ouverte devant tous ces passagers de l'aire. C'est cette qualité de délicatesse vis à vis des gens qui les font parler, ils sont si poignants et quasiment que des étrangers.... Jamais je n'oublierai cette jeune femme qui en nettoyant les chambres de l'hôtel à un seul ascenseur dit que lorsqu'elle n'y travaille pas que l'aire lui manque. Avec des pigeons, et pourtant les pigeons la ville en regorge, le ciel la nuit et le jour, un feu d'artifice, des lanternes qui s'envolent pour envoyer des vœux, les camions tous bien rangés, la bouffe sur un petit réchaud avec l'ail qu'on coupe fin parce que c'est meilleur, les mots, les silences sur Skype ou en direct, une chanson, un couple de routiers, des voyageuses à sac à dos, des chinois en car. Je me souvenais de tout après juste la projection, un peu en lévitation, le couple était roumain, l'homme silencieux revenait de Grèce, sans un sou... avait tout envoyé à sa mère, je commence à les mélanger, à les marier.
Et puis il y a les sous qui divisent, l'argent comment ils le sortent, ils le gagnent et si peu...les portugais en dépit des espagnols puis des slaves puis des roumains qui prennent le marché des transports avec leur camion à des conditions toujours plus dures... un film "cathédrale" a dit Moni Moni Grego, parce que c'est au delà du social. Ce sont des individus brassés à une époque qui serait comme un nouveau moyen âge à l'orée d'un autre nouveau Monde plus délicat, c'est un film debout digne et délicat ou sur cette aire entre Paris et Bruxelles autour les champs de betterave, on attend au milieu des gens une fête et un partage qui nous ressemblerait. même si ce n'est pas pour demain on ne peut rien opposer par la force en démocratie il faut convaincre avant et répéter répéter informer montrer faire entendre. même s'il est trop tard... OUI
"Merci merci de m'avoir si chaleureusement entourée hier pour la première projection parisienne de "Des jours et des nuits sur l'aire"
Vos mots pendant l'échange dans la salle et après autour d'un verre fut une joie. Et ce matin encore j'en suis emplie.
Pensée particulière pour Moni Grego dont l'intervention inspirée fut comme un feu d'artifice"
c'était une rencontre simple et pour un si beau film qui murmure et qui filme toutes les couleurs du temps sur cette aire.. de repos. Des images qui nous signent, chacun, j'ai pensé à un autre film de Pascale Ferran qui se passait auprès d'un aéroport ; -à cause des oiseaux ? -pas seulement à cause des gens multiples et sacrifiés sur l'autel de l'économie qui ne roule pas pour tous et à tous ces gens qui sont abandonnés sur le bas-côté et qui malgré tout aiment sourient et partagent... à cause de la poésie qui s'infiltre infuse des pensées qui y passent comme celle d'une femme des chambres d'hôtel : quand je ne travaille pas, l'aire me manque...
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