LA NUIT DU 12 TTT
Et ce très très exceptionnel film est encore sur les écrans ce n’est pas un hasard dans la foule de films qu’un très bon film reste ; allez-y c’est un film avec des non-dits qui s’ouvrent en nous au fur et à mesure de ce film. Les acteurs oui bien-sûr sont inoubliables… j’ai toujours bcp aimé les films policiers mais en général je les oublie aussi vite, dès que je ne les vois plus après le générique mais
Là NON. Les mots je me souviens des mots…
Je suis même allée le voir d’urgence car la veille j’étais allée tout à trac sans avoir rien lu voir « Coup de théâtre » TROIS ZÉROS un policier anglais style Agatha Christie avec une mise en abime du théâtre…. Mais qu’il y reste ce film dans l’abîme. Surtout n’y allez pas et heureusement j’ai un peu dormi
La nuit du 12 (ABONNÉE)
Critique par Mathilde Blottière de Télérama
Publié le 12/07/2022
Pourquoi Clara a-t-elle été brûlée vive ? Ce féminicide atroce dévore de l’intérieur son enquêteur, Yohan… Un récit d’une noirceur salutaire.
Qui a tué Clara ? Où, quand, comment, on le sait déjà : elle a été brûlée vive, une nuit, dans une rue de la région grenobloise. Alors, qui ? À cette question, Yohan, l’inspecteur de la police judiciaire chargé de l’enquête, n’aura jamais de réponse. On ne divulgâche rien en écrivant que La Nuit du 12 est un thriller sans coupable. Le film lui-même l’annonce dès l’ouverture, avec un carton précisant qu’environ 20 % des enquêtes criminelles menées par la PJ en France restent irrésolues. L’histoire du film, tirée d’un fait divers, est de celles-ci.
C’est l’une des plus belles audaces de Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien, Seules les bêtes) et de son coscénariste, Gilles Marchand, que d’assumer d’emblée leur film pour ce qu’il est. Non pas un polar tendu vers la résolution d’une énigme et la révélation de l’identité de l’assassin — au fil des interrogatoires de police, tous les amants de passage de Clara s’avéreront capables de l’avoir tuée — mais la recherche, sombre et tourmentée, du mobile du crime. Pourquoi ? Pourquoi tuer, qui plus est d’une façon aussi atroce, une jeune fille heureuse de vivre, de séduire, d’aimer ? La question tourne en boucle dans le cerveau de Yohan comme lui, chaque soir, tourne en rond sur la piste du vélodrome.
L’horreur du féminicide ruine progressivement la santé mentale de ce chef d’équipe taciturne et rigoureux tout en le forçant à changer de prisme. Comme lors de cette scène décisive et poignante, au mitan du film : l’enquêteur interroge la meilleure amie de Clara sur les relations sexuelles de cette dernière. La réaction de la jeune fille l’ébranle profondément, l’obligeant soudain à prendre conscience des ambiguïtés de son point de vue masculin. Plus tard, c’est encore une femme, une jeune collègue cette fois, qui, en une phrase, fera vaciller d’autres certitudes. À commencer par la neutralité de sa position, celle d’un homme chargé d’arrêter d’autres hommes, coupables de violences sur des femmes.
Fusion du réalisme et de l’imaginaire
Allant bien au-delà de sa dimension de thriller psychologique, attaché à dépeindre avec une grande justesse la mécanique de l’obsession, le film dresse par petites touches le constat désespérant d’une police et d’une justice au fonctionnement constamment entravé. Faire marcher l’imprimante de la PJ ou obtenir le budget d’une mise sur écoute sont autant de microcalvaires quotidiens. Épuisants. Yohan et ses coéquipiers se retrouvent au chevet d’un service public que les coupes budgétaires successives ont rendu inapte à prendre en charge ce genre d’affaires. Dans ce système perverti, les bonnes volontés ne suffisent pas. Le manque de moyens et la surreprésentation masculine semblent se liguer pour que s’impose naturellement la conclusion suivante : si les femmes sont tuées, c’est peut-être, finalement, un peu de leur faute.
En s’inspirant du livre 18.3. Une année à la PJ, une enquête très documentée de la romancière Pauline Guéna, le cinéaste et son scénariste ont tablé sur la fusion du réalisme et de l’imaginaire. Et évité le piège du film à sujet. C’est précisément parce que les personnages ne sont jamais instrumentalisés ni dévitalisés que La Nuit du 12 touche aussi fort. Servi par Bastien Bouillon, enfin au premier plan, mais aussi par de magnifiques figures féminines (dont la juge, interprétée par Anouk Grinberg dans l’un de ses plus beaux rôles), le récit coule, noir et pénétrant. Suffocant mais salutaire.
As bestas : quel film j’ai retrouvé un des acteurs que je préférais Denis Menochet et qui m’avait laissé sans voix dans le film d’Ozon…Peter von Kant. Je suis comme à la fois abasourdie par les deux scènes de lutte, de corps à corps avec un cheval en pleine vitalité et pour la deuxième avec un homme persuadé de pouvoir se défendre contre deux hommes. Ce film m’a tenu pas à pas m’a soufflée j’avais surtout pas envie de retourner dans la réalité….
J’y suis allée seule Pascal fait grève… trop de films à voir, il décroche et préfère rester seul…
Mais bon notre émission préférée sur Canal + a redémarré donc ça va revenir….. le Cercle
La salle du ciné St Lambert était pleine j’échange souvent avec les jeunes à la caisse et la jeune femme m’a dit : « quel succès ! » je lui ai répondu sur un ton dubitatif, c’est Denis Ménochet ? elle me re-répond : c’est surtout Marina Foïs » et lorsque j’entrais presque dans la salle elle a rajouté plus fort car derrière son masque : « Aussi »
C’est quand même beaucoup plus induit infusant ce cinéma que les séries, c’est comme un tableau rien n’est là, en rajout, en gras surtitré ou sous-titré…..
C’est du Jane Campion ou du Kelly Richards (the first cow) c’est même pas en référence ou surligné.
Et les acteurs espagnols alors aurais-je du dire à la jeune femme en sortant mais elle était occupée…
Ne laissons pas la haine de la différence ou la cupidité ou le réflexe amer victimaire nous étouffer car nous en serons sourds et violents….et tout cela risque d’être tu, risque de se heurter aux brisants de la norme et de l’indifférence du plus grand nombre. Nous risquons d’être traités As bestas…. Bravo au réalisateur j’en pleure encore alors que je n’ai pu verser une seule larme sur les cimes du film…. Ça se passe en Galice en montagne dans un village avec son bistrot…. À la fin du film…. Il y a écrit : à Margot… un bien beau grand film. Cela m’a laissée bouche bée comme les récits mythologiques.
JLG
Lien de la Télé suisse posté par Pierre KANDEL
Pas vu passer l'annonce de la mort d'Alain Tanner (2 jours avant JLG)...Dommage ! Colette Klein
Pas vu passer l'annonce de la mort d'Alain Tanner (2 jours avant JLG)...Dommage !
Adieu au Langage de JLG
Ses derniers films sont une exception et donc peu de gens les ont vus même pas moi celui sur leur chien qui avait le nom de famille de sa compagne dans la distribution : Roxy Miéville
Art du 21 mai 2014 : Libération
« Un jeune acteur inconnu est le personnage principal d' Adieu au langage. Il s'appelle Roxy Miéville, et tout prouve, à longueur des plans le cadrant, qu'il s'agit d'un chien. Un chien de famille, un familier en tout cas, puisque Miéville est aussi le patronyme d'Anne-Marie, la fidèle compagne de Jean-Luc Godard. C'est une blague ou quoi ? Oui, c'est une blague, un vrai gag. De ceux qui, comme dans un Charlot d'antan, nous font suffoquer de rire, nous soulagent de l'esprit de sérieux, nous vengent des nuques raides qui, au choix, embaument prématurément Godard ou le massacrent a priori. Roxy, peut-être, est le vrai héros du film, corniaud de rêve, qui pisse, qui dort, qui gémit, qui furète, chien cinéaste, donc mélancolique, qui a toujours l'air de n'en penser pas moins. Si la parole lui manque, son bon regard est là qui nous dit : «Allez, on y va, pas de panique, ça va aller.» Alors allons-y franchement, dans le sillage de son panache, cet idéal quant à soi. Tourné en 3D avec des smartphones, des caméras Go-Pro, des appareils photo, Adieu au langage peut être accueilli comme une prouesse technique éblouissante. Mais c'est plutôt comme un peintre moderne (Nicolas de Staël à la volée) qu'il faut envisager Godard face au défi du relief et aux disciplines qu'il impose : dessiner un motif parfaitement classique sur sa toile, avant de le brouiller en y projetant du sable, en faisant péter ou dégouliner les couleurs, en accusant les perspectives, en soulignant les jointures, en saturant les prises sonores et en barbouillant de merde, s'il le faut, les angles trop nets des conversations. «Ploc, ploc», fait l'étron dans la cuvette des chiottes. «Dépêche-toi, moi aussi j'ai envie d'y aller», quémande une certaine fille à la porte des toilettes Météoritique. Rien d'autodestructeur dans ce processus. Le résultat est magnifique et parfois sublime. Il a beau s'appeler Godard, on a le sentiment que le montreur d'ombres n'a pas pu se retenir de faire joujou avec la 3D comme le premier enfant hollywoodien venu : à certains moments, il fait le frère et la sœur Wachowski à lui tout seul, comme dans ce plan sidéral, météoritique, qui nous jette au visage l'envol d'un canard bleu… «C'est idiot, l'effet», dit-il à propos de la 3D. OK, d'accord, mais c'est cool aussi. Même chose avec la prolifération de plans penchés ou inclinés, ou encore avec cette scène en voiture où Godard applique des essuie-glaces sur nos lunettes d'insecte polarisé. Même s'il est alimenté à la mélancolie, un feu de joie scopique fait cramer en beauté Adieu au langage, et pas seulement à l'occasion d'un incendie de lumière orangée dans les feuillages d'automne. Le monde, pardi, est une matière 3D que Godard observe en artiste-scientifique, façon Michel-Ange et Vinci. Adieu au langage est une opération réussie de chirurgie optique. On voit trouble, on est troublé ; on voit double, on est doublé ; on voit flou, on voit fou Godard fait valoir «un essai d'investigation littéraire», comme il est écrit sur l'écran. Et encore une fois, comme dans pratiquement tous ses derniers films, il fait entrer dans le champ et dans nos crânes le plan majestueux d'un bateau glissant sur le lac… Un lac «majeur» sur lequel «on peut imaginer qu'est né Frankenstein». De fait, façon bouffée d'un Straub-Huillet inédit, on voit Mary Shelley et Byron se promener en costumes sur ses rives circa 1820. Littéraire aussi, parce que le film est chapitré (1 : Adieu ; 2 : la Métaphore) et ses dialogues entièrement composés de citations puisées dans la bibliothèque perso de «JLG», dont il donne aimablement les sources au générique final. A ce titre, ça ne fait pas de mal d'écouter ce qu'on a déjà lu ou ce qu'on devrait lire : Maurice Blanchot, Pierre Clastres, Van Gogh ou Monet, qui a écrit : «Ne pas peindre ce qu'on voit, puisqu'on ne voit rien, mais peindre ce qu'on ne voit pas.» Nous voilà à deux doigts d'effeuiller la Marguerite, cette bonne Duras qui résumait ainsi son cinéma : «Filmer le désastre du film.» Hélas pour moi, disait Godard dans un essai antérieur. »
Lien de très beaux clichés de tournage d’ A bout de souffle
Poste par Elize de Varga sur Instagram
Posted Pierre Martot Privé
« Se dire qu'il n'y aura plus jamais un film de Godard, ça fait quand-même chier !
Au moins on était sûr de ne pas savoir ce qu'on allait voir.
Et - même - en sortant - on n'était pas très sûr de ce qu'on avait vu.
Je me souviens d'un film de Godard que j'avais vu à Bastille avec un copain clown - c'était son métier - on n'avait pas fermé la porte des toilettes pour pisser et on s'était fait engueulé par le public qui sortait de la salle parce que c'était insane. Nous évidemment, ça nous avait fait marrer. C'était ça, le cinéma de Godard : il laissait ouverte la porte des chiottes - et, du coup tu avais envie de faire de même. Mais t'étais pas Godard. T'étais juste un pisseux ! Et aussi, la beauté ! La beauté de certains films de Godard ! La mer qui vient se jeter sur le sable dans King Lear, ou plutôt les vagues qui viennent mourir sur le sable presque sans bruit - puis renaître - puis mourir - puis renaître - comme le cinéma - comme le temps - comme le monde - comme le désir (de vivre) qu'on porte en soi - j'étais avec une Anglaise, à l'époque. Elle adorait Godard ! "God save Godard", elle aurait chanté ! Les reflets du soleil sur les feuilles des arbres dans l'un de ses derniers films - je ne sais plus lequel. Filmé comme personne avant. Du coup, je m'en souviens à vie. Des fois, ça me revient. Juste pour le plaisir. Plusieurs fois par an. images-souvenirs. Apprendre à regarder. Contre l'oubli. Ne pas filmer comme tout le monde.
C'est l'oubli, ça : filmer comme tout le monde. L'oubli, c'est filmer comme tout le monde.
Sinon, je me disais : le fait qu'il ait choisi de se donner la mort à 91 ans parce qu'il était trop fatigué, ça raconte quoi de son cinéma ?
Est-ce que, maintenant qu'on sait, on doit regarder ses films autrement ?
Voilà
Mais tout de même, savoir qu'il n'y aura plus jamais un film de Godard, ça fait vraiment chier !
Photo Mick Jagger, le dernier plan de One + One restant à jamais gravé dans ma mémoire comme l'un des plus beaux plans de l'histoire du cinéma ! La mer, encore - et le sable - et le cinéma - et la musique des Rolling Stones »
Spéciale Godard on aura tout vu sur France-Inter https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid0Q45NL9uE6rjG17cyzxrwUWzCSbDXJkkfSqzVfSFttXrrXVtUpnbcLR12AV2xKxCHl&id=1577173448
Posted via Viviane Perelmuter
Le choc fut d'abord mat, massif. En plein jour.
Ce n'est que la nuit, une longue nuit d'insomnie, que j'ai mesuré l'amplitude de sa disparition. Alors, l'émotion est venue comme une vague avec des bribes très nettes de films, de partitions sonores, parfois juste un geste
Je ne sais comment nommer cette émotion tant elle recouvre des registres si divers de soi-même, tant elle relie l'intime et l'Histoire, tant à l'affliction se mêle l'exaltation retrouvée avec l'inflexion incandescente de l'adolescence lorsque je découvrais, ébahie, cette puissance du cinéma — Un monde s'ouvrait.
Ne plus recevoir de ses nouvelles… c'est un peu se couper de ses propres possibles.
"La mer se retire… Il va falloir marcher longtemps", longtemps avec ce sentiment de solitude, de dépeuplement
Hélas pour nous
Mais…
Mais, il n'y pas de fin, pas de fin de cinéma comme pas de fin de la philosophie. D'autres oiseaux viendront, certain.e.s sont déjà là.
Si ce n'était l'état du monde et de la planète qui fait douter que demain, cela pourra encore s'appeler l'Aurore…
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