Mort de l'actrice Madeleine Marion, pensionnaire à la Comédie-Française
sur l'Huma
"L’actrice Madeleine Marion, qui a souvent joué sous la direction d’Antoine Vitez et était pensionnaire de la Comédie-Française depuis 2002, est décédée dans la nuit de mardi à mercredi à l’âge de 80 ans, a annoncé la Maison de Molière dans un communiqué.
Née le 23 avril 1929, élève de Béatrix Dussane au Conservatoire dans les années 50, Madeleine Marion s’est très largement consacrée au théâtre, apparaissant dans des mises en scène de Sacha Pitoëff, Jean-Pierre Vincent, Roger Planchon, Jean Négroni ou encore Julie Brochen.
Son nom restera attaché à celui d’Antoine Vitez, dont elle était proche et pour lequel elle avait joué dans le mythique "Soulier de satin" de Claudel qui avait résonné dans la nuit d’Avignon, entre les murs du Palais des papes, en 1987.
Entrée au Français le 1er septembre 2002, elle y a joué dans des spectacles de Christian Schiaretti ("Le Grand Théâtre du monde" de Calderón), Bob Wilson ("Fables" de La Fontaine) ou encore André Wilms ("Les Bacchantes" d’Euripide).
"Cette grande femme à la voix chaude, aux yeux de velours était l’amie de tous. Sa voix respirait Claudel naturellement et ses accents chantants modulaient toujours singulièrement les textes", écrit l’administrateur général de la Comédie-Française, Muriel Mayette, dans un hommage.
"Elle fut le professeur attentif, adoré de beaucoup d’entre nous, sachant donner confiance à l’élève qu’elle suivait, lui apprenant le souffle et le déploiement", poursuit-elle, en saluant "une personnalité grave et aérienne, une voix presque masculine qui remontait dans les aigus tout en tendresse".
Sur Figures de style
"Comédienne passionnée par la transmission de son Art, Mado fut professeur d’interprétation au CNSM de 1988 à 1995 et marqua ses éléves par sa générosité, son rayonnement, et son amour pour les autres. De grands comédiens tels que Jeanne Balibar, Philippe Torreton, Eric Génovèse, Julie Brochen, Amira Casar (…) ont suivi ses cours et ont gardé d’elle le souvenir d’une comédienne douce, grande, rebelle, iconoclaste, courageuse et assoiffée d’absolu. Elle enseignait avec passion, enthousiasme, et avec la sensation d’avoir appris, grâce à cette charge, «une quantité de choses que l’on fait comme acteur, mais que l’on ne structure pas consciemment». Elle faisait travailler Claudel pour l’énergie et la dilatation du verbe, et Racine pour la lumineuse construction du langage.
J’ai eu personnellement la chance de croiser Mado durant mon enfance. Impressionnée par cette grande femme à la voix grave et satinée, au regard réservé mais profondément affectueux, qui marchait lentement, plongée dans ses pensées, j’aimais lui poser une multitude de questions sur le théâtre. C’est son regard grave lié à ses blessures familiales qui restera le plus marqué dans ma mémoire. Ce même regard se transformait sur scène en un écho magnifique et bouleversant du texte dont elle savait s’habiter, je pense notamment à son rôle dans « Rimbaud, dernière escale » mis en scène par Nada Strancar au Théâtre Molière en 1999."
Je l'ai déjà dit sur ce blog.
Je l'ai rencontrée dans un café auprès d'École Militaire, nous avions parlé plus d'une heure, en tant qu'actrice, je l'ai vue sur un écran plus que sur une scène.
"une voix presque masculine qui remontait dans les aigus tout en tendresse".
Elle a été plus professeure de théâtre au Conservatoire que Comédienne.
Elle n'a pas été méchante, elle n'a pas eu à l'être, elle était grande et passionnée, elle a laissé la place.
Sur ce dernier site Figures de style un de ses élèves Éric Génovèse
comédien à la Comédie Française.
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