Voilà c'est l'été je suis en roue, ronde qui roule, rescapée de ce mois de juin, un véritable Tour des scènes de fin d'année, désormais à la recherche d'une étape, d'une île et en fait je m'apprête à partir vers l'été des Festivals pour me sentir absorbée oubliée ou rejointe réunie par la fête du Théâtre. Et après la Rentrée.... le déménagement de mon boulot voir le changement sur un ancien site inhumain quoique piétonnier, quitté pour être retrouvé : La Défense.
-On ne te suit pas toujours dans ce que tu écris ?
Je sais, le manque de ponctuation, ou le trop de suspension, les phrases sans verbes. Et puis, je mélange tout les pensées, l'actualité, le quotidien, le théâtre, la philosophie, la poésie, les sentiments, les réflexions. Les insectes, les fleurs les personnes proches ou inconnus. Les rôles et les rapports entre les gens.
J'écris pour me laver, m'appréhender, me retrouver petite à l'âge justement où j'écrivais mes premières cartes postales et ou je trouvais tout beau ou triste car j'étais sûre d'être aimée. Mes parents marchands de jouets, leur magasin, m'a fait relativiser, très vite sur la dépendance entre les relations à autrui, la consommation et la fiction. Car c'est fascinant puis dégoûtant frustrant d'être enfant et seul, dans un magasin de jeux de société. Entre autres découvertes la jalousie et l'envie que je suscitais pour les autres enfants, ainsi mon désir d'en inviter le plus possible de mes amis, voisins. Mes parents ne voulaient pas bien-sûr : "on ne touche pas à la marchandise". En tant que commerçants, ils n'avaient jamais le temps d'organiser ou de venir à des sorties. Leur samedi était le lundi....
Manifester n'est pas se venger.
je n'écris pas je me manifeste comme un résultat de sons immergés. Forcément inexact.
* sur Webthea :
Actualités / Festival Par Dominique Darzacq
L’été en festivals
En ce XXIe siècle consumériste et mondialisé, vouloir bronzer idiot ou bayer aux corneilles relève quasiment du tour de force. L’été aujourd’hui a pour synonyme Festival, grand branle-bas culturel qui bariole nos vacances de musique classique, lyrique, rock, jazz, cirque, danse , théâtre et autres rencontres autour des mots , des gestes et des images.
De places de villages en châteaux, de plages en jardins publics, de ports en abbayes, ce ne sont pas moins de cinq mille festivals qui, selon le guide qui les recense, s’offrent à l’appétit ou à la curiosité des vacanciers . Une surabondance née parfois de simples objectifs mercantiles, mais aussi, et ce sont ceux-là qui nous font bouger, de l’idée d’un poète, comme celle de René Char pour le festival d’Avignon, ou encore du rêve d’un artiste, tel ce dernier né « A l’Ouest » initié par Joël Jouanneau, à Port Louis, petit port fortifié par Louis XIII, situé à quelques encablures de Lorient et doté d’une ancienne poudrière « Lieu propice, pour la langue et l’oreille ».
A l’Ouest
Auteur, metteur en scène, Joël Jouanneau, grand et fin lecteur qui arpente plus volontiers les sentiers douaniers que les grandes voies du convenu, semblait depuis quelque temps faire retraite. Que nenni ! Tandis que d’un côté, il méditait face à la mer autour d’instructives lectures qui l’enjoignaient « de ne décider que dans l’enthousiasme » , ou encore « d’apaiser les conflits par le rire », de l’autre, « autour des ombres et des lumières de notre temps », il mettait en chantiers quelques petites formes pour tous les plateaux ,« du théâtre à la bougie » , dont le public de cette première édition du festival aura la primeur.
Au menu et présentés dans La Grande poudrière lieu aussi magique qu’intimiste, l’Inouîte un joli conte chorégraphique de Anne-Laure Rouxel et Joël Jouanneau, qui sous prétexte de la découverte, par une bande de pingouins, d’une jeune fille prise dans les glaces, pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses, Le Naufragé de Thomas Bernhard, un solo musical « entre rire et rage » interprété sous la direction de Joël Jouanneau, par le comédien pianiste Armel Veilhan, et L’Entreciel de Marie Gerlaud, l’histoire des premiers émois amoureux d’une enfant de dix ans, surgis dans les ruines d’une cité urbaine
Des lectures, La Bête dans la jungle de Henry James adaptée par Marguerite Duras, Le Libera de Pinget avec notamment Roland Bertin et Feodor Athkine, des projections de films (Les Amantes, Mamie Ouate en Papouasie) émailleront ce festival qui se veut « rencontres ouvertes à la diversité des formes et des publics ». A l’Ouest. (Port Louis) tel 06 88 43 90 47
Bussang et le Théâtre du Peuple
A l’opposé de la géographie et du temps , Bussang dans les Vosges , avec son Théâtre du Peuple, créé en 1875 par Maurice Pottecher fait, dans le domaine théâtral, figure d’ancêtre autant que d’événement singulier, tant il reste fidèle à la tradition qui veut que le fond de scène de ce théâtre de bois, s’ouvre sur la forêt des Vosges pendant les grands spectacles de l’après-midi, interprétés par des comédiens professionnels et amateurs, ce qui ne l’empêche pas d’innover en conjuguant théâtre populaire et écriture décapante. C’est du moins ce que laisse présager la pièce de Marion Aubert Le Brame des biches , une saga sur l’industrie textile vosgienne du XIXè siècle, « Une fantastique comédie de mœurs où les émotions le disputent aux situations les plus drolatiques ».
Pour les festivités du soir, Pierre Guillois à la tête du Théâtre du Peuple depuis 2005, a concocté avec Grand fracas issu de rien , un cabaret « spectral » qui mêle les textes de Valère Novarina, des airs de Purcell et Gounod, les jongleurs de mots et les jongleurs de balles, l’acrobatie et le théâtre, la force du muscle et l’ineffable de l’art lyrique. Bref, « Un cabaret fou et périlleux, un moment suspendu dans l’atmosphère enchanteresse du Théâtre du Peuple ».
Théâtre du Peuple du 14 juillet au 27 août tel 03 29 61 50 48
Les Jeux du Théâtre de Sarlat.
Nés dans la foulée de l’après guerre, et le plus ancien des festivals de théâtre après celui d’Avignon, Les Jeux de théâtre de Sarlat signent sous la direction de Jean-Paul Tribout sa 60è édition, avec un programme dense et éclectique. Pas moins de 21 spectacles de styles et de factures différents, dont un Mot à mot pour le jeune public, proposés en plein air avec le paysage et les pierres blondes de la cité pour décors. Pour les amateurs de comparaisons, le programme met à l’affiche deux Don Juan de Molière. L’un mis en scène par Francis Huster interprète également du rôle titre avec Francis Perrin dans le rôle de Sganarelle. L’autre, interprété en solo, avec masques et marionnettes par Laurent Rogero, une version qui se propose de « mettre en valeur la solitude et la folie » de Don Juan.
De l’irrésistible et jouissive Comédie de erreurs de Shakespeare, concoctée avec un humour « so british » par Dan Jemmett, à La Commission centrale de l’enfance de et avec David Lescot, en passant par Derniers remords avant l’oubli de Jean-Luc Lagarce, Discours de la servitude volontaire d’Etienne de la Boétie l’ami de Montaigne, La Dame au Petit chien de Tchékhov avec Jean-Pierre Bouvier, ou encore Au moment de la nuit , tissé par Nicolas Briançon à partir des textes de Crébillon fils et Jules Renard , du classique au contemporain , l’éventail des propositions a de quoi satisfaire un large public, celui-là que ne manquera pas s’attirer Jacques Weber qui « venu seul à voix brute et mains nues » avec Eclats de vie se promène en lecteur affamé du côté de Molière, La Fontaine, Duras, Flaubert, Devos, Pagnol et bien d’autres encore qu’il dévore avec passion.
Les Jeux du Théâtre de Sarlat en Périgord tel 05 53 31 10 83
Festival de Figeac
Transformer la ville en espace de jeu théâtral, et s’inscrire pleinement dans le paysage culturel local régional, tel est l’objectif de ce festival, placé pour sa onzième année sous la responsabilité conjointe d’Olivers Desbordes, -également directeur d’Opéra Eclaté et du festival de St Céré- et du comédien metteur en scène Michel Fau. Celui-ci, artiste aussi singulier qu’attachant qui ne craint ni le baroque, ni le lyrisme, nous propose un très alléchant Britannicus de Racine, « dont les égarements et les fureurs seront proférés par des grandes voix » avec en tête, la magnifique et envoûtante Geneviève Page dans le rôle d’Agrippine.
Aujourd’hui explique le metteur en scène qui interprète également Néron, « il ne s’agit pas de faire une reconstitution historique, mais de rêver autour du style du Grand siècle, de proférer cette parole poétique pour témoigner des troubles de l’âme et des désirs monstrueux de l’humain… »
Le reste de la programmation élaborée en duo se compose de spectacles invités qui ont fait les belles soirées parisiennes tel Nono de Sacha Guitry, mise sur les auteurs : Beckett, Marivaux, Céline, Saint John Perse, et sur la notoriété des acteurs : Jean-Louis Trintignant (il lira Prévert, Vian, Desnos), Julie Depardieu (Les Lettres de la Princesse Palatine) Marie- Christine Barrault ( Les Carnets d’Anna Magdalena Bach ) spectacle également programmé au festival musical de St Céré)
Festival de théâtre de Figeac du 19 juillet au 2 août tel 05 65 33 80 56.
Les Fêtes nocturnes de Grignan
Star également au château de Grignan, avec Philippe Torreton dans Hamlet de Shakespeare avec pour lui donner la réplique Catherine Salviat (Gertrude), Anne Bouvier (Ophélie), Georges Claisse (Claudius), Jean-Marie Cornille (Polonius).
« L’ambiance doit être au fantastique, de l’étoffe des légendes » explique le metteur en scène Jean-Luc Revol pour qui « plutôt que de tenter de répondre aux multiples questions que la pièce soulève, mieux vaut essayer de comprendre les sentiments qui sous-tendent les personnages et les poussent à se poser ces questions et qui font de « Hamlet » une des pièces les plus étouffantes et les plus claustrophobiques de Shakespeare »… « En tout cas pour les personnages , pas pour le public » prend-t-il soin de préciser .
Les Fêtes nocturnes de Grignan du 1er juillet au 20 août tel 04 75 91 83 65
Festival Nava
Il y a onze ans, l’auteur metteur en scène, Jean-Marie Besset, aujourd’hui directeur du théâtre des Treize vents à Montpellier, a rêvé d’une manifestation « autour d’auteurs dont les pièces seraient le reflet du monde dans lequel nous vivons ». Il l’a rêvé et il l’a fait en commençant quasi clandestinement et par quelques lectures sauvages proposées à domicile. L’obstination a fait le reste. Aujourd’hui, sans pour autant se pousser du col, le festival, devenu Nava, irrigue la vallée de l’Aude avec des spectacles présentés, à Limoux, Saint Hilaire, Serres, en avant première de leur création nationale. Parmi celles-ci Je pense Yu de Carole Frechette que met en scène Jean-Claude Berutti avec notamment Marianne Basler, Seul le feu de Christophe Pellet dans une mise en espace de Mireille Perrier, Et Dieu pour tous écrit et mis en scène par Tilly . Un vaudeville « détourné et trash » qui nous dit avec une méchante drôlerie comme sait si bien le faire Tilly, « notre aujourd’hui planétaire, ses interconnections et ses mafias, sa brutalité cannibale ». On en salive d’avance !
Festival Nava du 21 au 31 juillet tel 04 68 31 85 08
Arte Flamenco à Mont- de- Marsan
Si l’UNESCO vient de l’inscrire au patrimoine de l’humanité, voilà plus de vingt ans que le flamenco est inscrit au patrimoine culturel et estival de Mont-de-Marsan. Pendant six jours, au rythme de cinq à six manifestations quotidiennes, danse, chant, concerts ou spectacles qui transgressent leurs frontières, Arte flamenco, permet au public de vérifier la vivacité d’un art traditionnel mais ouvert à toutes les innovations. Concocté à la façon d’un « putchero » pot-au-feu andalou qui intègre produits frais et produits plus rassis, d’Israel Galvàn,(La Edad de oro) le plus contemporain, représentant en somme l’avant-garde, au légendaire gardien du temple Agujetas qui chantera en plein air, en passant par l’élégante sensualité de Rocio Molina bailaora exceptionnelle, l’incontournable cantatore José Valencia, Farruco, prodigieux et inégalable zapateado, ou encore le spectacle Pista Flamenca qui scelle le mariage de la danse flamenca et du cirque, cette 23è édition a de quoi combler tout à la fois, l’aficionado averti et l’amateur non initié.
Arte Flamenco de Mont-de-Marsan du 4 au 9 juillet tel 05 58 46 54 55
Et puis, rendez-vous musical et festif encore à Paimpol, joli port breton des Côtes d’Armor. De musiques celtiques en chansons autour des heurs et malheurs de la mer, de musique du monde – la mer est toujours une invitation au voyage- en fest-noz nocturnes, ce Festival de chants marins aussi populaire que bon enfant, est un régal pour tous les publics. Du 12 au 14 août. tel : 02 96 55 12 77
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