Hannibal”, une série à laquelle on pourrait prendre goût
(quels acteurs disais-je mais aussi un soupçon de complaisance et quelques incompréhensions, mais je faisais à manger et j'écoutais en français en VF. Je n'ai pas bien vu les 3 premiers épisodes. Le pendant de Homeland parce qu'inspiré et l'enquêteur principal est un jeune homme à réactions, au comportement d'autiste et en analyse : soutien psychologique, contrairement à la jeune femme de Homeland, elle sous traitement médicamenteux et bipolaire. Ah il paraît que dans la vraie vie ils sont ensemble, ces deux acteurs)
sur Télérama http://www.telerama.fr/series-tv/hannibal-une-serie-a-laquelle-on-pourrait-prendre-gout,95736.php
Séries TV
“Hannibal” décline en série les aventures d’Hannibal Lecter, le cannibale du “Silence des agneaux”. Un polar extrêmement soigné, avec Hugh Dancy et Mads Mikkelsen. A voir prochainement sur Canal+.
Le 05/04/2013 à 11h49
Pierre Langlais
Mads Mikkelsen, Hannibal. © DR
Bryan Fuller est un auteur hanté par la mort. Ses séries précédentes, Dead like me et Pushing Daisies, en tiraient des histoires étonnamment drôles, légères et colorées, mais empruntes de mélancolie. Après l’échec de Mockingbird Lane, un remake de la série culte des années 60 Les Monstres, sur un ton encore fantasque, il tente une œuvre plus sérieusement sombre.
On ne regarde pas Hannibal, lancée jeudi 4 avril 2013 sur NBC, pour sourire ou s’amuser. Cette libre adaptation de Dragon rouge de Thomas Harris, roman déjà décliné au cinéma, est d’une froideur et d’une méticulosité absolue, censée mimer les manières de son héros, Hannibal Lecter, psychiatre cannibale.
Le personnage principal de la série n’est toutefois pas Lecter, mais Will Graham, un profiler quasi autiste, capable de pénétrer dans l’âme criminelle des tueurs en séries. Son supérieur au FBI, pour l’aider sur un cas délicat, fait appel à Lecter. Un consultant savant, utile, mais qui, l’air de rien, s’immisce dans les affaires qu’il traite… pour garnir son frigo.
Au fond, Hannibal est un cousin plus exigeant d’Esprits criminels, l’histoire de chasseurs de psychopathes qui sont eux-mêmes rongés par leur part d’ombre. Will Graham, mentalist halluciné et asocial, est doué d’une capacité unique, celle de sympathiser (au sens grec du terme) avec les pires criminels, de ressentir ce qu’ils ressentent, et in fine de littéralement revivre les derniers moments de leurs victimes. Au risque de devenir lui même un dangereux psychopathe. Lecter, de son côté, est un maniaque toujours tiré à quatre épingles, au sang-froid glaçant, aussi raffiné qu'inquiétant. Evidemment, nous seuls savons – scènes de cuisine appétissantes à l’appui – qu’il est un assassin aux goûts culinaires atypiques.
Les enquêtes criminelles qu’il va falloir supporter chaque semaine ne sont pas renversantes – c’est dans le cahier des charges des grandes chaînes américaines, qui refusent les œuvres purement feuilletonnantes. Heureusement, Bryan Fuller ne s’y intéresse que modérément. Ce qu’il veut, c’est observer l’âme de ses deux héros, et jouer au maximum sur leur confrontation – « vous n’êtes pas si intéressant », lâche Will à Hannibal. « Vous verrez », lui répond son nouveau partenaire.
Il en fait un peu trop dans la présentation du profiler, trop spécial, trop doué, trop bête de foire pour être complètement attachant. Idem pour Lecter, qui atteint des sommets de maniérisme et de postures gracieusement flippantes. Comme toujours, Fuller soigne ses personnages et les récits sur-écrits, et insuffle du fantasque jusque dans la noirceur d’Hannibal.
Ce travail millimétré, très technique et, diront ses détracteurs, artificiel, est flagrant dans la réalisation de ce premier épisode, signé David Slade. Déjà remarqué pour le très beau pilote de Awake, le réalisateur du troisième Twilight sert la vision de Fuller en la délavant, en changeant les jaunes et les bleus éclatants de Pushing Daisies en gris ternes et bordeaux sang.
Bourrée d’effets, de ralentis, de rêves, d’hallucinations, très lourdement accompagnée par des vibrations et basses seulement interrompues par quelques notes de piano, cette mise en scène, elle aussi, en fait trop. Elle sert pourtant le récit, en donnant corps à ce qu’il veut dire de ses personnages et du monde dans lequel ils évoluent. Elle témoigne aussi d’un soin et d’une qualité de production remarquables.
Fuller dispose enfin d’un sérieux argument pour permettre aux téléspectateurs de ne pas voir dans sa série qu’un clip superbe, prétentieux et creux : ses acteurs. Hugh Dancy est très bien, et fait tout ce qu’il faut pour ne pas rendre trop agaçant Will Graham. Son supérieur est sobrement incarné par Laurence Fishburne, qu’on croyait rangé des téléviseurs depuis son départ des Experts. Le coup de maître de NBC, c’est d’avoir convaincu le Danois Mads Mikkelsen, fraîchement récompensé à Cannes pour son rôle dans La Chasse, d’incarner Hannibal Lecter. Peut-être un poil trop étrange et méticuleux pour ne pas être immédiatement flippant – et donc suspect – son cannibale n’en est pas moins glaçant, physiquement intimidant.
Si Hannibal parvient à conserver son atmosphère étrange, sans qu’elle n’écrase la narration, ses personnages et ses dialogues (pas le point fort de ce pilote) et si Bryan Fuller ne perd pas de vue l’humain sous ses fantaisies visuelles, alors la série pourrait confirmer le goût du risque de NBC, qui prouve une fois encore qu’elle sait se mouiller un peu plus que les autres grandes chaînes américaines – malgré de mauvaises audiences en retour.
Comme nous vous l'avions annoncé, c'est dans le sud de la France que Claire Danes et Hugh Dancy, un acteur britannique de 34 ans que vous avez pu voir dans Confessions d'une accro au shopping, et verrez dans Hannibal se sont mariés. Selon le magazine Life & Style, les deux acteurs se sont dit «oui» un peu plus tôt dans le mois devant une poignée d'amis et de membres de la famille.
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