Et attendre le client, le public...
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-Philippe Person votre interview fiction s’est vite
interrompue, j’avais bien-sûr encore plein de questions à vous poser…
Philippe Person, je vous vois comme une sorte d’Ulysse qui
extermine tous les prétendants qui cherchent à le supprimer pour acquérir son
titre sa femme et son palais, roi d’une île, et je pense à l’épisode du chien,
seul son chien le reconnait quand il revient déguisé en mendiant. Aimez-vous
les chiens ?
Est-ce que mes questions vous indisposent ?
Vous méfiez-vous de la célébrité, votre rapport à
l’argent, aimez-vous le jeu, le sport ? Comment en tant que directeur de
théâtre choisissez-vous vos spectacles, votre expérience d’Avignon vous
est-elle très utile ? Le Lucernaire est un lieu qui semble vous ressembler, en
fait vous donnez la même chance à tous et pour les recettes c’est 50/50 ?
Vos parents étaient commerçants ?
-oui
-à quoi ?
-à toutes vos questions. Oui j’aime les chiens, je me méfie
de la célébrité, j’aime le jeu le sport comme tous les petits garçons j’aurais
voulu être footballeur puis ensuite champion de Formule 1, chanteur de rock…
mais j’ai un souffle au cœur.
-chanteur de rock : ce n’est pas du sport ?
-pas seulement mais si vous êtes allé à un concert des
Stones : Mick Jagger par exemple. Vos questions m’indisposent bien-sûr.
Oui j’aimerais bien ressembler au Lucernaire, j’ai connu mon
sulfureux prédécesseur Christian le Guillochet vidéo José Artur l'interviewemais qui a quand même fait une grève de la faim, pour qu’on ne transforme pas en parking son théâtre.
-il n’était pas acteur ?
-Bien-sûr que oui il était acteur, et il aimait les petits
chiens
-comme Belmondo ?
-Je me demande si dans la politique ou dans les entreprises
on compare les gens sur des critères dirons-nous sans vous vexer, un peu
aléatoires.
-Ça m’a échappé
Mais c’est ce qui échappe qui est le plus blessant, les
comparaisons par exemple qui accentuent que l’un est célèbre et l’autre pas. Pour
revenir au théâtre et à l’acteur il était comme moi très timide à la base. Il y
a eu un bel article d’Armelle
Héliot à sa mort qui raconte son parcours.
-Est-ce que dans vos mises en scène vous cédez à la
démagogie, au cliché ?
-Tout le théâtre et même le plus intelligent, comme par
ailleurs la poésie cèdent au cliché. Tous les publics me concernent et le OFF,
pour moi est plus ouvert c’est comme si en France on donnait un peu plus de
possibilités de périodes d’essai aux gens qui n’ont pas de diplômes. Sinon
j’aime observer et aller dans tous les milieux.
-Et avec les femmes ?
Mes parents étaient commerçants dans le 16ème arrondissement,
mais pour vendre des primeurs, des fruits et légumes que mon père allait
chercher aux Halles très tôt le matin.
Le petit-commerce et le théâtre ne sont pas si éloignés,
c’est un peu comme ma boutique, Le Lucernaire on est propriétaire de rien que du fonds de commerce, et encore beaucoup ne sont que gérants. Au Lucernaire je veux que mes clients aient le meilleur
choix, le meilleur accueil bar restaurant, j’écoute tout ce qui se dit,
surveille ce qui se fait chez les concurrents.
-Allez-vous au théâtre lorsque vous êtes à l’étranger ?
-Si c’est dans le cadre d’une tournée bien-sûr.
-… j’ai oublié pourtant je l’avais bien noté que vous êtes
aussi… fils unique d’où une certaine mégalomanie que vous essayez-de cacher par
une gentillesse et largeur d’esprit.
-pourquoi vous, vous avez des frères et sœurs :
journaliste, écriture, vous avez écrit plusieurs romans radio et même joué dans
un film non ?
-ah, je vois que vous aussi vous ne laissez rien passer à la
légère, c’est bien cela l’expression ?
-mais je ne suis pas un adepte du sacrifice, et donc comme
vous, je ne vois pas pourquoi on devrait se restreindre ou sous prétexte qu’on
est derrière la caméra ne pas y être : devant !
-et les femmes, on dit que vous les aimez…
-je crois que vous m’avez déjà posé cette question dans la
première partie de l’interview, vous relirez vos notes ou repasserez
l’enregistrement…
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