jeudi 16 octobre 2014

Dispersion : j'ai vu et Particules élémentaires : j'irais si tout va bien... au festival d'automne ; j'y suis allée car tout n'ira jamais bien

Allez voir DISPERSION de PINTER dans la famille théâtres privés, c'est une épure et non pas une esquisse. Une semaine à peu près après, j'en ai la tête comme changée, dans l'ordre des choses, dans les petits bruits que font nos corps, dans la responsabilité que nous pouvons peu ou pas du tout exprimer, sur tout ce déroulement de saloperies dans le monde et son histoire au monde... ce serait comme une première étape pour le spectateur pour re-devenir humain au lieu de se noyer dans une maladie individuelle et mentale : l'éléphantiasis mental.... ou victimisation sensiblerie.
Et puis aussi parce que la mise en scène est belle et que les deux acteurs sont comme des iles perdues, connues par personne, au milieu des mots.
Les photos sont sur le site libres de droits.
La pièce est courte alors attendez jusqu'au bout au lieu de déranger tout le monde à 10 mn de la fin. Même si j'ai toujours défendu la liberté de pouvoir quitter la salle, et pour moi c'est un bon signe, signe d'un théâtre dérangeant pas racoleur ou hystérique.
au Théâtre de l'Oeuvre

et les Particules élémentaires à Paris dans la famille théâtres publics, aux Ateliers Berthier Odéon,
 dans une mise en scène de Julien Gosselin, Cie : Si vous pouviez lécher mon cœur, avant c'était au Festival non pas d'automne mais dans celui d'été,  le In d'Avignon.

Je l'ai vu : un embarquement total aux Ateliers Berthier, déjà j'aime ce théâtre car j'y ai vu Phèdre par Chéreau, Castellucci etc... parce que c’est comme un poste frontière pour accueillir les voyageurs exigeants, aux limites de Paris dans un hangar, pour garer les grands oiseaux ou avions. 
Ce spectacle permet de tout revoir de l'époque des soit disantes belles années 70,  à nos jours, avec des lunettes intelligentes de se déshabiller aussi de tous nos préjugés sur le théâtre... ils sont face à nous ces acteurs tous le temps du spectacle, sur scène, on fait quoi maintenant, on espère ! revenu de tout : des serial killers comme de la libération sexuelle. Les acteurs sont comme nous... enfin comme on aimerait et parler et agir et penser.... non, c'est pas si simple,  on est en eux et en dehors juste à côté libres personne ne nous tient la main... SEULS avec l'illusion ancrée que l'amour existe... mais on finira tous avec un cœur crevé et ce n'est pas triste, c'est la vie.... hein Michel et Bruno. Quelle énergie là aussi, et quelle vacance, puis violence avec la musique en live tout le long, on n'en perd pas une miette parce que d'abord les mots de Houellebecq transforment même les sciences en poèmes. Et ce que nous avons ri aussi avec mon amie quand on a revu bien des pages de notre vie dans ces groupes communautés dites de créativité...  suivistes de gourous séducteurs ou profs d'art dramatique, perso, on s'enduisait de terre et de tissus cousus mains et nous disions Shakespeare en happening aux arbres des forêts.
Les vidéos les caméras en temps réèl sur le plateau tous ces moyens techniques n'embrouillent pas ils déterrent rendent potable l'eau versée par nos yeux.
On est au bord d'une multitude de possibles
Merci aux acteurs à l'auteur et au metteur en scène, c'était absolument vital pour moi à ce moment là de ma vie, de voir cela, de mesurer toute la fascination au MAL, qui rend indifférent ou même sujet à la  compassion individuelle. Et ce n'est pas cher le théâtre public, au cas où vous auriez oublié.

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