2T pour Télérama, quand on est sorti de la salle Cinéma St Lambert, nous étions contents de sortir et de discuter avec une autre spectatrice. C’est elle qui nous a fait comprendre que ce film était situé en Suisse... ils calculent en francs...Notre nièce a trouvé le film très réussi sur la tension l’inextricable de la situation. Le jeu taiseux d’Olivier Gourmet est tellement limpide qu’on est immédiatement projeté à sa place. La scène où il accepte un autre travail et où il choisit de répondre de dos à leur proposition dans l’embrasure de la porte est remarquable jamais je n’oublierais cette image. Ce film est quasiment insupportable sans aucun pathos.
Il y a une implacable description de la mondialisation et des trafics de transport maritimes qui nous dévoilent l’envers du décor de ces containers colorés qui naviguent à hauteur d’immeuble sur des navires plats pour nous apporter dans les délais tout ce qui se fait....Décidément la prochaine fois je vais aller voir Shaun le mouton... je plaisante... mais bon j’irais...
Critique de Télérama
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Critique par Frédéric Strauss
Sa vie, sa famille, son honneur : il a tout sacrifié pour un haut salaire. Porté par un Olivier Gourmet minéral, ce premier film renouvelle le cinéma social.
Habitué du cinéma social, Olivier Gourmet détonne pourtant dans ce film qui révèle la tyrannie de l’économie sous un jour nouveau. Ex-employé d’une société qui gère des cargos depuis la Suisse, le personnage que joue l’acteur déclare, à une recruteuse chargée d’établir son profil, n’être « ni sentimental ni altruiste ». Le visage fermé, Frank semble presque robotisé. Parce qu’une cargaison risquait d’être retardée et perdue, après la découverte d’un clandestin à bord, il a donné l’ordre de se débarrasser du « problème ». Ses patrons, qui trouvaient qu’avec son ancienneté il coûtait trop cher, en ont profité pour le licencier, en prenant des airs offusqués. Entre requins, pas de pitié.
Voilà Frank échoué, comme un cargo sur la grève. Mais prêt à refaire passer la loi du profit avant les préoccupations humaines, la prochaine fois que l’occasion se représentera. Donner tout à son travail n’est pas une formule pour lui : sa vie, son honneur, il les a sacrifiés contre un très bon salaire. Et tout le monde était content. C’est par sa franchise que ce premier film se distingue et renouvelle ce cinéma social dont les combats s’appuient sur la grandeur des individus. Ici, on la cherche en vain. Chez lui, Frank devient un encombrant. Il n’était bon qu’à partir au bureau, alors, son fils le lui crache à la figure : « On a accepté de vivre sans père mais on n’acceptera pas de changer notre train de vie. » À la maison non plus, on ne se fait pas de cadeau…
Sans effets dramatiques, sans colère, presque aussi froid que ses personnages, le réalisateur montre comment la circulation de l’argent régit tout. Mais, dans ce tableau étouffant, il s’accroche à une enfant, la plus jeune fille de Frank. Parce qu’elle est la seule à le considérer comme un père et non comme un portefeuille ; parce qu’elle a besoin de faire un exposé à l’école sur le travail de son papa, il l’emmène voir les cargos dont il avait la charge. Avec ce voyage, le film prend de la hauteur pour regarder le cycle infernal du commerce : notre monde sans pitié ne tourne que si l’on achète tout ce qui est à vendre. Ceux qui travaillent se salissent les mains, mais tout le monde est complice. Un regard précis, utile, courageux.
Vu sur Canal + Capharnaüm et j’ai beaucoup aimé ce film il est lui aussi très dur implacable « coup de poing » mais si Victor Hugo n’avait pas écrit les Misérables, où en serions nous de notre pays encore revenu à des inégalités crasses et criardes, avec justement des familles de réfugiés, bien-sûr les plus pauvres qui ont déjà payé tres cher leur voyage passage pour émigrer et qui vivent dans les rues dans notre pays tout au long de l’année.
Télérama
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Critique par
Guillemette Odicino
Pour
C’est l’histoire d’un enfant qui regrette d’être venu au monde, puisque le sien n’est que violence et misère. Ce gosse en veut tellement à ses parents de l’avoir fait naître dans ce chaos qu’il les attaque en justice. Dans les scènes du procès, la réalisatrice Nadine Labaki incarne elle-même le rôle de l’avocate. Ce faisant, elle annonce son ambition : Capharnaüm sera une vibrante plaidoirie pour l’enfance laissée-pour-compte, et tous les coups — précision documentaire ou élan romanesque — seront permis.
Zain a une douzaine d’années. Il ne connaît pas son âge exact puisqu’il n’a même pas été déclaré à la naissance dans ce quartier de Beyrouth où tout n’est que bruit, gravats et poussière, et où les plus misérables sont exploités par d’autres, à peine moins pauvres. Il vit avec sa famille dans un taudis payé à son propriétaire par le travail des enfants. Il en sort pour trafiquer des médicaments pour sa mère ou mendier en compagnie de sa petite sœur, sur laquelle il est le seul à veiller…
Nadine Labaki n’invente rien. Zain se prénomme bien ainsi et c’est dans les rues de Beyrouth qu’elle a repéré ce gamin qui n’avait que 7 ans lorsque sa famille a fui le sud de la Syrie pour trouver refuge au Liban. Aujourd’hui, grâce au film, l’enfant vit avec sa famille en Norvège, et il va à l’école. En un sens, cet enfant au jeu si puissant a gagné son procès contre l’injustice du monde. — Guillemette Odicino
Contre
Cette plongée dans le quotidien d’un gamin crève-la-faim pose problème par sa manière racoleuse d’attendrir le spectateur. L’enfant des rues est ainsi très craquant avec ses yeux tristes, qui regardent de côté la caméra. Nadine Labaki ne lui donne jamais l’occasion de nuancer son rôle : petit homme vaillant il est, petit homme vaillant il restera. Capharnaüm baigne dans une eau bien trop crapoteuse pour échapper à la vieille complaisance du misérabilisme. Tout ou presque y est larmoyant. — Jacques Morice
The Sinner sur Netflix Saison 1
Une Série aux acteurs incommensurables et qui nous obsède l’enquêteur est entre autres fils unique...
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