J’y suis allée.
Et après juste, j’ai écouté Sandrine Lanno, sincère impressionnée impressionnable et pas impressionnante (sauf dans le film quand elle travaille à table avec les femmes : tu fais une sorte de musique parle direct) pas impressionnante avec personne, elle est elle même à chaque mot puis s’effaçant devant l’autre une des prisonnières témoin actrice, qui conclut sa parole prolixe libérée en parlant de la rencontre où que ce soit et que d’être condamnée à la prison peut arriver à tous.
Après encore, la projection début dans une belle salle comme celle-là, j’ai écrit cela sur les réseaux : Quel film quelle claque quel son quelle image quels êtres humains ! Quel miroir réfléchissant nous est tendu...
Après j’écris j’analyse pas tout encore le lendemain mais les images tintinnabulent encore
Elles sont cinq masquées ou pas, jamais me semble-t-il, je ne pourrais les oublier, celles qui se portent en avant . L’une en Zorro, l’autre perruquée en rousse, l’autre en clown ces masques épousent, cachent mais révèlent. Certes la démasquée, la politique, à l’accent qui détaille son emploi du temps dont la lecture quotidienne des journaux : une page sur deux, en écrit l’analyse à son compagnon enfermé lui aussi derrière combien de murs et de barreaux, qui lui envoie à son tour son analyse de l’autre page.
Que toutes les choses de la vie qui leur manquent soient à portée de nos corps, de nos mains, m’a laissée dans le brouillard total après, après la liberté retrouvée, l’amour, la nature en ville même en ville : un pigeon, des arbres.
En sortant donc j’ai refait trois fois le tour du marché. Chez un boulanger : aux 2 anges j’ai acheté une salade composée avec cinq bouts de poulet, quelques pignons, des minis carrés de gruyère, des tomates cerises : 2, des tomates séchées : trois, quatre et de la roquette en foule. Et je l’ai mangée debout sur le rebord d’un bloc de béton tenant une pancarte, en plein milieu de la place côté rue de la Roquette, c’est le nom d’une prison...
On s’en fout de nous après mais après avant... j’avais besoin de reconstruction, j’ai téléphoné à mon compagnon on s’est retrouvé comme prévu, c’était bon de le voir de le lui raconter de prendre un café pour après aller voir au théâtre Ascaride et Akarian et leur bande dans le dernier jour du jeûne, ils sont 14 sur scène sans compter les régisseurs intégrés au jeu par le déplacement des decors mobiles. Quelle communion même si dans la grande Salle en fond de corbeille, on n’entendait pas tout bien, mais on a communié tout perçu, dans le jeu non dit, aux saluts la troupe applaudit le public d’être là, et le public lui rend bien.
Pour le Liban aussi, pour l’amour de vivre ensemble sans écrans interposés parler ensemble, c’est d’après une histoire pas vraie, quand on est vivant et ivre en marge ? En profondeur... c’est de la chute, du déséquilibre, le théâtre est un art de réparation.....pour interpréter tes rêves ne t’adresse pas à n’importe qui !?
Revenons au film
Ce film de 2013 aurait du sortir en mars et puis avec le confinement il n’est sorti que seulement 7 mois après.
Sandrine Lanno a travaillé avec ces femmes enfermées pour de longues peines pour un atelier théâtre depuis plusieurs années.
Là elles travaillent sur le texte d’un film noir et blanc de Bergman : l’attente des femmes que je n’ai jamais vu,
Comment en sommes-nous encore là !? Ce sera combien de temps encore la seule solution la punition l’enfermement ? L’horticulture comme activité mixte leur est interdite.....
Ce film est pour tous si limpide.
Cinq Femmes
AUTEUR(S)-RÉALISATEUR(S)
IMAGE
Isabelle Ravazet, Céline Bozon
SON
MONTAGE
PRODUCTION / DIFFUSION
PARTICIPATION
ORGANISME(S) DÉTENTEUR(S) ou DÉPOSITAIRE(S)
ISAN : non renseigné - en savoir plus
COMMENT VISIONNER CE FILM ?
Distributeur(s) :
France | 2018 | 60 minutes | Video Full HD
Un film de Sandrine Lanno
Cinq femmes, un espace clos, une parole qui se libère et circule librement au gré du temps qui passe : tel est le dispositif que j'ai voulu mettre en œuvre auprès de femmes détenues pour de lourdes peines au Centre Pénitentiaire Sud Francilien de Réau. Questionner leur rapport à la notion de l'attente, pénétrer le réel par l'entremise de la fiction pour faire exister cette minorité recluse et lui donner la parole, le temps d'un film, au-delà des murs opaques de la prison.
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